vendredi 30 septembre 2022

Changement d'adresse

Le blog du changement a déménagé. Il se trouve ici : https://antichiant.home.blog/

La cause ? On ne pouvait plus s'y abonner. 

Depuis, il a publié un autre livre : 

En 2018, l’association des interpreneurs se lance un défi : résoudre l’énigme de la créativité française. Pourquoi, nous Français, exploitons-nous aussi mal nos idées ? Il en résulte une enquête, plus de deux cents interviews et de multiples accompagnements d’entrepreneurs. 

Ce livre de témoignages raconte cette histoire. On y rencontre la France d’Edgar Morin. Une France complexe, ou toute observation juste conduit à une conclusion fausse. Une France à la fois horripilante et attachante. Une France au formidable potentiel ignoré. Et ce parce qu’on n’y “chasse pas en meute”, comme partout ailleurs ! Mais il en faudrait peu pour tout changer !

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jeudi 29 septembre 2022

Conquête de l'espace ?

Comment voyait-on la conquête de l'espace dans les années 50 ? 

La BBC rediffuse des récits d'anticipation de ces années là. On prévoyait correctement que l'on irait sur la lune dans les années 60. Seulement, on ne voyait pas les astronautes comme les robots qu'ils sont devenus, mais comme des aventuriers, ayant les commandes de leur appareil. 

On s'attendait à conquérir, rapidement, le système solaire, et peu après l'univers. Surtout, on était certain d'y trouver une vie qui ressemble plus ou moins à la nôtre. Soit qu'elle soit pacifique, soit, au contraire, redoutablement destructrice. On allait voyager dans le temps. Ce qui est une condition nécessaire à un projet de conquête ayant un minimum d'ambition. Et probablement la suite naturelle des découvertes scientifiques de l'époque. 

Qui, en dehors d'Elon Musk et de quelques attardés, croit encore à la conquête de l'espace ? Cela présentait un intérêt lorsque c'était un rêve, de même que les Soviétiques rêvaient de liberté ? 

Les Irlandais n'ont plus aucune envie d'immigrer. Ils sont heureux chez eux. L'humanité va-t-elle bientôt leur ressembler ? Le temps des conquêtes serait-il fini ? 

mercredi 28 septembre 2022

Le mathématicien comme artisan

Je jetais un coup d'oeil à ce qu'écrivait wikipedia des équations de Diophante. 

Ce sont des problèmes très simples, qui sont très difficiles à résoudre... 

Un des plus faciles m'est apparu comme très compliqué. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'il était évident, effectivement. Car, comme souvent en mathématiques, tout est une question de la façon dont on l'aborde. 

C'est ainsi que des questions qui ont demandé des siècles pour être résolues sont un simple exercice de lycée. Il y a peut être un esprit des mathématiques, mais elles sont surtout une question de techniques. 

En lisant la biographie des Euler ou des Gauss, j'ai pensé que, comme Bach et sa famille, ils étaient avant tout des artisans. Quant à Fermat, c'était un dilettante. 

Est-ce que la faible appétence que le jeune a pour ce sujet changeait si on lui disait cela ?

mardi 27 septembre 2022

La nature de l'intellectuel

Platon aurait inventé le mythe de l'Atlantide. Il était convaincu, en effet, que, pour mener un peuple inculte (un oxymore), il fallait lui raconter des histoires. Voilà ce que disait une émission de la BBC, traitant de ce mythe. 

Hannah Arendt pensait aussi cela de Platon, et disait qu'il avait inventé l'enfer. 

Mais est-ce le propre de Platon, ou une caractéristique de sa profession ? Et si, du fait de quelque chose qui est lié à son éducation (à son manque d'éducation ?), la manipulation des esprits était consubstantielle à l'intellectuel ?

Cela expliquerait pourquoi, alors que notre société d'après guerre a donné à l'intellectuel le pouvoir, il est fait un tel usage des techniques "d'influence", une des plus grosses rubriques de ce blog. 

Danger start up ?

C'est curieux à quel point le monde change vite. 

J'ai passé quasiment toute ma vie à accompagner des entrepreneurs. (J'ai un rôle bizarre. J'appartiens à l'équipe de départ, tout en voulant m'en extraire le plus vite possible. Par nature, je suis un "donneur d'aide" !)

Au début, il semblait illusoire de chercher de l'argent. Puis, il y a eu les "start up". Trouver des fonds est devenu possible, mais uniquement pour les bateleurs virtuoses. 

Dernièrement, j'ai découvert que des projets fort modestes, eu égard à ce à quoi j'étais habitué, parvenaient à lever des sommes qui, hier encore, auraient semblé colossales (de un à plusieurs millions d'euros, en partie en dette). 

Il y a de nouveaux outils d'investissement, comme l'investissement participatif, qui donne de très bons résultats. (Autre illustration de la vitesse du changement : j'ai donné un coup de main, il y a vingt ans, à un des premiers projets de ce type : ce fut un flop !) Il y a aussi la BPI, qui a un effet d'accélération stupéfiant. A tel point que je me demande s'il n'y a pas qu'en France que puisse exister une BPI.

Mais, surtout : phénomène de société ? Tout le monde est devenu entrepreneur, tout le monde est investisseur ? 

Cela pose d'ailleurs des problèmes nouveaux. Car la start up se retrouve bien vite à la fois sans argent et sans revenus. Que faire ? C'est la traversée du désert. Cette fois-ci, il faut de gros investisseurs, mais il demandent des résultats probants pour risquer leur argent. "Je meurs de soif à côté de la fontaine", aurait dit François Villon. 

Nouveau rebondissement. Lorsque l'on gratte un peu, on constate que beaucoup de start up on des compétences dont elles n'ont pas conscience, et qu'elles ne savent pas monétiser. Au fond, elles n'auraient peut-être pas besoin d'investisseurs ! Seulement, elles ont acquis le réflexe "start up". 

Leçon de changement ? Nous obéissons d'abord aux modes sociales, avant que notre esprit ne se remette en marche ? 

lundi 26 septembre 2022

La légende d'Arthur

Arthur voudrait dire "ours". Autrement dit d'une force colossale. 

Arthur était celte. Il se serait illustré, après le lâchage des Celtes par les Romains, dans la résistance au Germanique (autrement dit Anglo-saxon). De surplus inculte. 

La légende d'Arthur aurait été le travail d'un moine qui prétendait avoir trouvé un manuscrit oublié. Autrement dit, il l'a inventée. Et elle s'est enrichie au gré des modes. C'est ainsi qu'Arthur est devenu cocu. En effet, un des sujets obligés de roman du moyen-âge était la passion entre le chevalier et la femme mariée. D'où il est résulté la liaison entre Lancelot et l'épouse d'Arthur. 

Ce que je retiens de Concordance des temps, de France Culture (samedi 10 septembre). 

Rien de pire que le destin d'un héros de légende ? (A quoi ressemblerait un Arthur d'une société aux idées "socialement avancées" ?)

La règle et l'araignée

S'installer en banlieue, c'est découvrir l'araignée. 

L'araignée semble vivre dans un autre univers que le nôtre. Par exemple, elle est incapable de percevoir le danger que nous représentons pour elles. Elle reste immobile, alors que nous sommes à distance d'écrasement. Pourtant, il lui en faudrait peu pour se mettre à l'abri. 

Il est vrai que, considérant que l'araignée avait peut être un rôle à jouer dans notre écosystème, je lui laisse un peu de liberté, et raccompagne celle qui est trop visible à la sortie. 

Ce qui me surprend est de la voir tirer des toiles là où elle est le plus en danger : par exemple dans un montant de la fenêtre de ma chambre, que j'ouvre et ferme tous les jours. 

A moins que ce ne soit malin ? Comme je ne m'y attends pas, je ne fais pas attention ? Comme l'entrepreneur, l'araignée qui réussit est celle qui prend des risques ? 

Alors, le danger, c'est la raison ? Elle nous fait croire que la nature suit les règles que nous inventons. Or, au contraire, la nature exploite ces règles, contre notre intérêt ?

D'ailleurs, je me demande si l'araignée, elle aussi, n'est pas un être de règles. Ainsi, il suffit que je change un rien mes horaires pour découvrir qu'une s'est imprudemment aventurée à découvert. 


dimanche 25 septembre 2022

Dépression

Depuis mon enfance, je suis fâché avec l'orthographe. Ou, plutôt, je ne peux pas réfléchir et écrire en même temps. 

Si bien que je suis obligé de relire sans arrêt, et, sans arrêt, je trouve des fautes, idiotes, dans ce blog, et dans tout ce que j'écris. Cauchemar. 

A cela s'ajoute l'intelligence artificielle, qui prend des initiatives surprenantes. Et l'âge, qui fait que je vois mal, et laisse passer beaucoup d'erreurs.  

Illustration d'une des idées centrales de mes travaux sur le changement. L'homme seul ne peut pas changer. J'en suis la preuve. Lorsqu'il bouge, c'est le résultat d'un mouvement collectif. 

(Suscité par une dernière frustration.)

Google champion d'échecs (suite)

Je découvre que ce blog avait des abonnés ! Google a supprimé la fonction d'abonnement. 

Google est un cimetière. Le nombre de ses flops est sans limite. 

Ses affidés y voient la marque du génie. L'échec, c'est l'entrepreneuriat !

Ce qui est idiot. L'entrepreneuriat, c'est l'échec qui réussit. Et nous sommes tous des entrepreneurs de notre vie. Elle n'est que revers surmontés. "C'est le métier qui entre" disait un de mes cousins à ses filles, lorsqu'elles tombaient. 

Il n'y a que les bureaucraties qui ont l'échec définitif. Et, on l'a un peu vite oublié, mais la bureaucratie est le mal américain. Abritée par son monopole, une autre spécialité américaine, l'entreprise qui a réussi accumule des profits gigantesques, que ses salariés-dirigeants se partagent généreusement. Puis, brutalement, elle disparaît. Victime de la création destructrice, qu'elle n'a pas vu venir. 

Quant à Google l'essentiel de ses revenus viennent d'un moteur de recherche, qui a eu la chance de s'imposer...

samedi 24 septembre 2022

Les avatars de la valeur travail

J'ai publié un billet qui a eu un étonnant succès. On y entend parler l'entrepreneur vendéen de ce qui est sa valeur essentielle : le travail. 

Ce succès s'explique peut-être ainsi : la "valeur travail" serait le sujet du moment. Je lis d'un côté que la "valeur travail" est tout le programme du Parti communiste et, de l'autre, que je ne sais quelle illustre inconnue dit que "la valeur travail est de droite" (i.e. c'est un mal). 

Cette "valeur travail" éclairerait-elle les changements qu'a subis notre pays ? 

Récemment ce blog a analysé des études concernant la disparition de l'industrie, comme programme de gouvernement, et le poids extraordinaire que représente le régime des inactifs en France. 

Cela semble s'expliquer si l'on prend le terme "industrie" au sens "industrieux" de la fourmi, c'est-à-dire "valeur travail". Ce programme visait à éradiquer les fourmis. 

Auparavant, il a traité d'un livre qui parlait de nos élites (L'oligarchie des incapables). Elles considèreraient qu'elles doivent leurs privilèges à leur travail (diplômes), et que nous sommes des paresseux. 

On pourrait voir dans ces avatars de la "valeur travail" une de ces manifestations de la complexité qu'aime tant ce blog, mais auxquelles Edgar Morin n'est pas sensible. Par réaction à la génération précédente, peut-être, la génération 68 refuse le travail. Par réaction à la génération 68, celle de ses enfants s'approprie la valeur travail. 

Le phénomène, en fait, est probablement limité à une couche de la population. Comme le disent, aussi, les textes qu'étudie ce blog (en particulier l'oeuvre de Tocqueville), la France a gardé une structure d'ancien régime. Nous avons une aristocratie et un peuple. La question de la "valeur travail" ne s'applique qu'à la première. Seulement, c'est elle qui fait les lois et qui impose à tous ses opinions par le biais de la presse traditionnelle qu'elle contrôle...

(La génération précédent celle de 68 aurait-elle été celle de "travail, famille, patrie" ?)

Enseignons l'histoire

La Russie a gagné la guerre de 40, pensaient, à 85%, les Français d'après guerre. Aujourd'hui, ils pensent, avec les mêmes chiffres, que ce sont les USA. 

Autrement dit, les opinions se retournent comme des gants.

Voilà ce qu'écrit Régis Debray. 

Il donne aussi les pertes américaines : 400.000 morts environ. 

Les statistiques données par wikipedia disent que, effectivement, USA et Angleterre ont perdu relativement peu de monde. Même la ridicule France a eu plus de morts qu'elles ! En URSS, en Chine, dans les colonies occidentales, ça a été un carnage. 

Suggestion à l'Education nationale : mettre l'histoire à son programme.

La cigale de 68

Et si la "valeur travail" avait révulsé la génération 68 ? Et si elle avait réussi son coup, en faisant travailler pour elle ses enfants et petits enfants ? Et si elle avait "rationalisé" ses envies sous la forme de pseudo théories philosophiques qui ont abusé la population ?  

D'où parles-tu camarade soixante-huitard ?

Cela expliquerait pourquoi tout notre pays est "monté à l'envers" ? 

(Conséquence du billet précédents et de l'analyse de Nicolas Dufourcq.)

vendredi 23 septembre 2022

La République des cigales

Retraites : où se trouve le problème ? Chez les retraités, dit un article

Ils ont un niveau de vie nettement supérieur à celui de la population. D'où prélèvements toujours plus grands sur les actifs et l'économie. D'où cercle vicieux : plus l'économie est faible moins elle peut alimenter les caisses de retraite, et plus il faut prélever. 

Décidément, volontairement ou non, nos gouvernements avaient décidé de liquider le travail, "l'industrie" au sens fourmi du terme. Mais voilà, la bise est venue... et nous sommes fort dépourvus. 

(Un curieux graphique :




En 70, les hommes semblent ne pas survivre à la retraite. Théorie du genre à l'envers : ils cotisaient pour leurs femmes, dont l'espérance de vie était bien supérieure à la leur ?)

Degré zéro de la culture

Hannah Arendt a écrit, il y a bien longtemps, La crise de la culture.

Effectivement. Aussi bien en Chine qu'en France, tout ce que l'on appelait "culture" a été liquidé. 

C'est le résultat d'un étrange phénomène, dont la "contre culture" américaine semble le principal vecteur. (Un précédent billet.) 

Cela explique certainement la haine que suscite maintenant les USA, et l'Occident, en général. Mais aussi que chaque pays cherche à s'agripper à ce qui lui reste de traditions. 

Seulement, il n'a plus que les yeux pour pleurer. La question qui se pose est, en fait : comment cela se réinvente-t-il, une culture à soi ? 

La réponse est peut-être dans la crise, qui est fréquente ces temps derniers. Chaque crise est une rencontre de l'absurde. C'est l'occasion de se poser une question existentielle. Et, qui sait ? ces questions sont peut-être en nombre fini ? Quand nous saurons, à nouveau, qui nous sommes, les crises s'arrêteront ? 

jeudi 22 septembre 2022

Le talon de Donald

Un véhicule financier utilisé par M.Trump aurait des difficultés. J'ai pensé que la finance était son talon d'Achille. Et, effectivement, j'ai lu, hier, que la justice de New York l'attaquait pour avoir falsifié ses comptes. Il s'est prétendu plus riche qu'il n'était, ce qui lui valait des avantages. 

Règlement de compte politique usant de la méthode qui a réussi avec Al Capone ? En tous cas, on ne prête qu'aux riches...

La corruption du rock

Pour se libérer du régime cubain, les rockers cubains s'injectaient le VIH. Voilà ce que j'ai entendu dans une ancienne émission de Radiolab, diffusée par la BBC. 

Lorsque l'URSS a sombré, Fidel Castro, a dit "le socialisme ou la mort". Des jeunes l'ont pris au mot. Ils écoutaient la musique de la lointaine Californie. Ils voulaient, eux-aussi, être des rockers. Ils ont trouvé la parade aux pressions du régime. Une fois infectés, on les envoyait dans des centres de soin, qui se trouvaient être de petits paradis. Et personne n'osait les toucher. Seulement, ils étaient de Cubain teints dans la masse. Ils croyaient qu'ils avaient la meilleure médecine du monde, et qu'elle guérirait le Sida. Ils ont regretté, amèrement, leur erreur. 

Ce qui est remarquable, dans cette histoire, est la puissance destructrice de la musique anglo-saxonne. Elle semble avoir trouvé un écho partout dans le monde. Elle a été une arme de destruction massive dans une lutte des générations, qui a produit une "table rase" culturelle. 

Voilà un type d'épidémie sociale qui semble sans précédent, et qui mériterait une étude. 


mercredi 21 septembre 2022

La Russie mobilise

M.Poutine mobilise ses réservistes, lisais-je. 

Je lis aussi que les marges de la Russie s'agitent. L'armée russe n'est plus là pour les calmer. Ou, autre explication vue : on doute désormais de sa puissance.

On parle aussi, de plus en plus, en la prenant au sérieux, d'une guerre nucléaire. 

Leçon de changement ? Si l'on veut espérer une amélioration, il faut passer par une dégradation, voire risquer le désastre ? Car, si l'on en juge par le passé, le seul moyen de faire bouger le gouvernement russe (contrairement à ce que semble penser notre gouvernement) est que son peuple s'émeuve de la mort de ses enfants... 

(PS. Après avoir écrit cet article, j'entends dire que les réservistes russes font tout pour éviter le rappel.)

La grande désindustrialisation

"la France se place aujourd’hui aux derniers rangs de l’Union européenne en matière d’industrie. ( )  juste devant des pays tels que le Luxembourg, les Pays-Bas, la Grèce, Chypre, ou bien encore Malte qui n’ont jamais véritablement été industriels. De plus, sur la période de rebond de l’industrie, entre 2016 et 2019, la France n’est que 21e en termes de croissance de l’emploi industriel (2 %)." (Article.)

Voilà un exemple de crise systémique. A l'image de la révolution culturelle de Mao, notre gouvernement a voulu la disparition de l'industrie. Et il a réussi un véritable "nettoyage ethnique". Il est extrêmement difficile de résister à la puissance d'un Etat. 

Question intéressante : quels ont été les survivants ? 

Les études que mène l'association des interpreneurs indiquent trois pistes :

  • La Vendée. Ce qui a fait que des régions telles que la Vendée, la Bretagne ou le Pays basque ont résisté, c'est le lien social. L'entraide. 
  • Des entrepreneurs ont compris, à l'opposé, qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. Cela a produit deux types d'entreprises :
    • Les héros. Ils ont choisi de s'extraire de la concurrence par les prix, par l'innovation. Seulement, ils n'avaient aucun moyen financier, contrairement aux Allemands ou autres. Alors, ils ont fait de la "lean innovation", une sorte de système D, à risque maximum. Ce sont souvent des ETI. 
    • Les Vietnamiens (au sens "guerre du Vietnam"). Ceux-là ont choisi de s'enterrer. Ce sont, par exemple, les PME du Jura pauvre. Elles aussi sont "lean". Elles n'ont plus rien à perdre et les crises ne les touchent plus. 

mardi 20 septembre 2022

Lyon la prospère ?

Lyon n'est que travaux. Cela fait longtemps que je n'avais pas rendu visite à la ville, et je ne me souvenais pas d'avoir vu autant de travaux. Signe de prospérité ? 

J'ai aussi rencontré beaucoup de jeunes, et vu des quartiers entiers fait de nouvelles entreprises. J'en conclus que oui, probablement, la ville a le vent en poupe. 

Curieusement, j'ai l'idée inverse pour Paris, cité qui est aussi en travaux. Elle me semble morne, triste, déprimée, vieille... 

Comme quoi il ne faut pas juger la ville sur ses travaux ? 

(Apparemment, la cause des travaux serait la même : des idées, similaires, de leurs maires.

Je me souviens d'un passage en Espagne, là aussi à une époque de grands travaux. Je n'avais jamais vu autant de grues, et ce même dans de petits villages. Eh bien, c'était un moment de grande spéculation, qui s'est très mal finie.) 

Renier le passé

Un jeune homme disait : regardez comme j'ai changé. Hier, je parcourrais le monde en colon et en avion, aujourd'hui, je suis une pasionaria de la bicyclette. (Linkedin)

Ailleurs on dévisse les statues des anciens, parce qu'ils ont mal pensé, ou mal agi. Faut-il renier son passé, au nom du présent ? 

Ou reconnaître qu'il n'y a ni bien, ni mal absolus, mais un monde en évolution ? Un monde qui se construit en avançant, et donc qui peut s'égarer si l'on ne s'interroge pas sérieusement à chaque pas qu'il fait ?

Le début de la responsabilité ?

lundi 19 septembre 2022

Je ne pense pas, donc je suis

"La valeur travail est une valeur de droite" aurait dit une femme politique. Ne pas être "de gauche", pour elle, est une infamie. 

Que dirait Montaigne de ce type de déclaration ? L'exercice de la raison dont il rêvait ? 

Aucune idée personnelle ? Encéphalogramme plat ? Des réflexes pavlovien. Telle "valeur" est mauvaise parce qu'elle n'est pas dans la ligne du parti ? 

Où l'on comprend la devise des anarchistes : "ni dieu, ni maître" ? 

(Et l'observation du professeur Cialdini : la seule chose que l'être humain optimise : c'est son cerveau : il l'utilise le moins possible ?)

Petite Bretagne

On a tort de garder de l'Angleterre l'image d'une grande puissance. 

Son empire était fragile, et elle n'a jamais eu une armée de terre digne de ce nom. 

En fait, elle n'a jamais été aussi forte que quand elle se croyait faible. Car, alors, elle a su prendre ses adversaires par leur hybris. En particulier, grâce aux Rothschild, elle a défait Napoléon en finançant ses adversaires. Son nid d'aigle, battu par les vagues et la pluie, était idéal pour lancer des raids, et d'autant plus inexpugnable qu'il ne suscitait aucune convoitise. 

dimanche 18 septembre 2022

Réinvention de la France

Le pays semble changer. 

Il est possible qu'un consensus soit en passe d'émerger en ce qui concerne une réelle décentralisation. Celle-ci ne passerait pas par les régions, mais par les "territoires". 

Parmi les raisons derrière ce changement, il y a le fait que c'est là que se passe l'action. Or, l'appareil jacobin et son "mille feuille" est totalement incapable de comprendre ce qui s'y passe, et de leur apporter les moyens dont ils ont besoin. 

Pourquoi maintenant ? Il est possible que l'événement déclencheur soit la fait que c'est là que se joue la cohésion de la nation. Or, non seulement elle est en mauvais état, mais, surtout, on s'achemine vers un régime de crises qui va accentuer terriblement la fracture. 

Le changement semble mené par les sénateurs

Ce faisant le pays s'alignerait sur les autres nations européennes. La France rentrerait dans le rang. 

Story telling

Serait-ce la façon de raconter les histoires qui fait les héros ? 

Prenons le cas de Miss Marple. Elle représente tout ce dont on a horreur. C'est la vieille fille qui ne vit que par l'espionnage de ses contemporains, de jour et de nuit. Sa seule distraction est de s'occuper de la vie des autres. Sa maison et son jardin, d'ailleurs, sont situés à un point névralgique de son village. Rien n'échappe à sa vigilance. Tout ce que l'on hait dans la vie provinciale. 

Eh bien, c'est grâce à ses capacités d'observation, et parce qu'elle est "en veille" permanente, qu'elle dénoue les crimes, sauve la veuve et l'orphelin, et ridiculise la police. Police qui, lorsqu'elle est intelligente, ce qui est rare, reconnaît sa médiocrité, et vient lui demander son aide. 

D'ailleurs, dans ses enquêtes, tout est une question de la façon dont on raconte les histoires. Miss Marple trouve la bonne, celle qui explique réellement ce qui s'est passé. Une leçon ?

samedi 17 septembre 2022

Vive la Reine !

Queues de plus de 24 heures. C'est le temps qu'il faut pour voir la Reine. 

Ces Anglais et leur Reine... 

Mais sommes-nous bien différents d'eux ? Johnny Halliday n'a-t-il pas attiré les foules lors de son décès ? Même des gens pour qui il n'avait jamais compté se sont déplacés. Imaginons que l'on ait eu quelqu'un qui ressemble à un roi, et en plus avec une histoire qui remonte si loin dans l'histoire, et surtout soit associée à de tels événements... 

Que recherche-t-on ? A rendre hommage à une personne, ou une distraction ? Un grand moment d'émotion véritable, si rare dans notre existence ?...

Union Européenne : un nouvel âge d'or ?

L'UE a une chance exceptionnelle, qu'elle ne doit pas rater. Du moins si l'on en croit Michael Porter. (Synthèse.) 

L'histoire montre que ce qui a fait la prospérité des nations est un handicap, un manque, ce qu'il appelle "désavantage concurrentiel sélectif". Combler ce manque est le moteur du développement. 

L'Union européenne, contrairement aux USA, n'a pas de ressources naturelles. Or, elle a utilisé ce dernier demi siècle à démanteler tout ce qu'elle avait construit pour assurer sa "souveraineté", principal souci, notamment, du pouvoir gaulliste. En outre, contrairement aux USA, qui sont une île, elle est en confrontation directe avec l'empire russe, et s'est mise entre les mains de l'empire chinois. Comme si ce n'était pas suffisant, elle n'est pas unie. Or, les périodes de crise donnent un pouvoir de nuisance exceptionnel aux égoïsmes des minorités. 

Non seulement, tout est à reconstruire, en Europe, mais tout est à reconstruire "autrement"... Chance ?

vendredi 16 septembre 2022

Wagon ivre

"Alors que la fréquentation des trains a connu une nette hausse ces derniers mois, qu'il s'agisse des TGV, des Intercités, des trains de nuit et des TER, les difficultés sont grandes pour les voyageurs, pointe la Fnaut. "Tous les trains, nous dit la SNCF, sont mobilisés et roulent. Mais l'insuffisance de matériel et de personnel, la limitation de vitesse, l'allongement des temps de parcours, les retards et incidents entraînent des conditions de voyage insupportables", souligne Bruno Gazeau. Plusieurs régions en ont fait les frais récemment (Grand Est, Hauts-de-France, Normandie, Paca…)." (Article.)

La France consacre beaucoup moins de moyens au train que ses voisins, lit-on aussi, alors qu'à l'heure de la transition climatique, il devrait être une priorité. ("Elle consacre en 2021, 45 euros par habitant et par an à son réseau, l’Allemagne 124, l’Italie 103, la Grande Bretagne 158, l’Autriche 271 et la Suisse 413 euros.")  

La question que tout ceci pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? 

Nous avons été excellemment gérés par des économistes dont la seule obsession était de rendre l'Etat et ses services efficaces. Peut-être que, en faisant l'envers de leurs politiques, on parviendrait à redresser la SNCF, et notre pays ?

Ukraine : la guerre sans fin ?

Depuis quelques temps, on entend que la Russie manque de composants pour son armement. 

Affaires étrangères de Christine Ockrent (le 3 septembre) disait aussi que l'Occident donne à l'Ukraine assez d'armes pour empêcher les Russes de prendre l'avantage, mais pas assez pour lui infliger une défaite. 

Volontairement ou involontairement, l'Occident cherche-t-il à ce que ce soit une guerre sans fin ? Que la Russie soit prise dans un piège systémique : que les peuples frontaliers qu'elle cherche à déstabiliser pour créer un rempart avec le monde, soient des sources permanentes d'instabilité la maintenant en état végétatif ?

Qu'est-ce qu'un dictionnaire ?

Un dictionnaire doit-il contenir "woke" et "ielle" (qui veut dire, si je comprends bien, il ou elle) ? Débat entre Alain Finkielkraut et des rédacteurs du Larousse et du Robert. 

Le premier pense non, les seconds oui, si cela est employé. La question sous-jacente était : n'y aurait-il pas un brin de militantisme dans le choix des mots ? Une tentative de manipulation des esprits ? 

Dans mon enfance, certains masculins avaient un sens neutre. Homme, par exemple, voulait dire mâle et femelle, d'où "droits de l'homme". Des féminins pouvaient aussi s'appliquer à des mâles : "sa majesté" (exemple d'A.Finkielkraut, qui cite un texte d'époque, qui parle de Louis XIV au féminin). 

Du coup, on peut se demander si la théorie du genre ne cherche pas à introduire un rapport de domination, là où il n'existait pas. 

Faut-il changer la langue, ou l'enseigner ? Je me demande si ce n'était pas le fond du débat. 

jeudi 15 septembre 2022

Charles III

Ne raconte pas ta vie, elle est pleine de trous, me disait ma mère. (Qui passait la sienne à la raconter.)

Eh bien Charles the third, contrairement à ce qu'un Français attendrait d'un monarque, raconte sa vie. Il est affligé par la perte de sa mère, et considère avec un peu d'inquiétude le changement de vie, et les responsabilités, qu'il va devoir affronter. 

Qui voudrait être à sa place ? Son existence est à rebours de celle que nos gouvernements ont rêvé pour nous : après 73 ans de retraite, il entre dans la vie active. 

Charles, décidément, n'est pas français ? Il réfléchit avant d'agir ? Au temps où on parle tant de RSE, sans savoir ce que cela signifie, une leçon de responsabilité ?

ADN et société

L'hérédité a besoin de conditions favorables pour s'exprimer. Voilà ce que disait le neurologue Laurent Cohen à France Culture, il y a quelques temps. 

Il suffit de regarder autour de nous pour comprendre que mesurer deux mètres vingt a plus de chances d'être un atout au basket, que dans un sous-marin, deux inventions humaines. 

Pourtant, on entend exactement le contraire : si j'ai réussi, c'est parce que j'étais un sur-homme...

(Mais Montaigne s'indignerait : la "fortune", la chance, il n'y a rien de plus important dans les affaires humaines !)

mercredi 14 septembre 2022

Reine de la couleur

La Reine d'Angleterre et ses couleurs vives semblaient un rien ridicules. (Peut être très anglaises.)

Mais la Reine d'Angleterre ne paraît pas l'avoir été. 

Exercice à la Borges : que signifie que quelqu'un qui n'est pas ridicule paraisse ridicule ? 

Qu'elle voulait donner l'image de la gaieté, de l'optimisme, non de la vieillesse, ou même du sérieux ? 

Exercice du paradoxe, sur lequel est bâti ce blog. Nos premières impressions sont presque toujours fausses. Et dangereuses. 

Confusion des genres

Pourquoi écouter la musique écrite pour un enterrement ? Parce qu'elle est baroque ! 

Il y a quelque-chose de bizarre dans la programmations de France Musique : la musique y est diffusée parce que c'est de la musique approuvée par France Musique, non en fonction des envies de l'auditeur, ou même en conformité avec son intention. 

C'est ainsi que la musique "contemporaine" est partout. Il faut former l'oreille du public à ce qu'il n'a pas envie d'entendre, et fournir un revenu à des musiciens qui refusent de se plier au goût des masses incultes ? 

Est-ce ce que le sociologue Robert Merton nommait "displacement of goals" : quand une communauté d'individus s'isole du reste de l'humanité, à l'image de ce qui se passe dans une bureaucratie, elle invente des règles qui n'ont plus rien à voir avec l'intérêt général ? 

mardi 13 septembre 2022

C'est l'idéologie qui fait le clown

Alcatel ou la chronique d'une mort annoncée. Un ami s'y trouvait et me racontait, à chaque fois que l'on se voyait, le progrès du déclin, et ses efforts pour que ses dirigeants ne le précipitent pas par une nouvelle bêtise. Il les appelait "les clowns". 

Le "fabless" d'Alcatel n'est pas propre à son dirigeant, il illustre la vision "post moderniste" de la France que son gouvernement s'applique à réaliser, avec une détermination remarquable. Notre pays serait-il dirigé par des "clowns" ? 

Qu'est-ce que cela signifie ? Le Français attend tout de l'Etat. Il a tort. Certains parlent de "Grand soir". Ils croient qu'une idéologie peut en remplacer une autre. Or, c'est l'idéologie qui fait le clown.

Le Français doit tout attendre de lui-même. 

Responsabilité, Solidarité, Exemplarité, dit Dominique DELMAS. 

Scrabble woke

J'entendais que Woke entrait dans le dictionnaire. 

Le joueur de Scrabble aime le militantisme, et l'anglicisme. Cela permet de placer les lettres que le français utilisait peu. 

Le score de Scrabble reflète-t-il l'évolution de la société ? D'un côté la culture s'appauvrit, de l'autre des mots qui comptent beaucoup arrivent. Les seconds compensent la première ? C'est ça le progrès ? 

(Wok était déjà présent, mais Woke peut devenir wokisme ou wokismes, un scrabble en puissance, et 26 points que l'on peut placer, avec un rien de chance, sur deux "mots contre triple", soit 284 points. Reste à inventer Workisme ; cette fois on peut placer le k sur "mot compte double", et gagner 9 fois 36 + Scrabble = 374 points. Encore un petit effort ? )

lundi 12 septembre 2022

Faible euro

L'euro ne serait pas faible. Ce serait le dollar, qui serait fort. Et cela ne fait pas nos affaires. (Un article, un peu ancien, mais qui semble toujours pertinent.)

En effet, l'euro serait relativement fort, par rapport à la plupart de ses partenaires commerciaux. La force du dollar viendrait, en partie, des bénéfices qu'il tire de la guerre d'Ukraine. Etant un producteur de pétrole, l'augmentation de son prix, l'enrichit. En revanche, l'UE est gravement affectée par le prix de l'énergie, doublement enchéri par sa rareté factice et par l'augmentation du dollar... 

Tout ne serait pas perdu (?) : "c’est de la Fed que pourrait venir la solution : confrontée à une inflation à la fois plus élevée et plus généralisée qu’en Europe, elle n’a d’autre solution que de calmer la demande par l’action monétaire, ce qui conduira à un fort ralentissement, voire à une récession dans un horizon de six mois. Les perspectives de hausse de taux disparaîtraient alors, affaiblissant le dollar, tandis que les prix des hydrocarbures chuteraient, ces deux facteurs se conjuguant pour faire baisser l’inflation dans la zone euro."

Grande dépression

Epidémie ? Nous vivons dans l'attente d'une réplique. Energie ? Il n'y en a plus. EdF n'a plus de centrale en fonctionnement, et, d'ailleurs, est en faillite. L'UE s'est sanctionnée et a enrichi M.Poutine, dont la seule erreur aura été de vouloir vraiment faire la guerre... A quand une prochaine crise ? Combien de temps notre Etat pourra-t-il soutenir le citoyen, dans ses malheurs, tout en allégeant les taxes qu'il avait empilées sur l'entreprise ?...

Le gouvernement nous promet du sang et des larmes, alors que notre vie n'avait déjà rien de folichon, depuis bien longtemps...

Il semble que l'on ne puisse prendre que des chocs. La recette de la dépression ? 

Antidote : action. Et politique ? (Billet d'hier même heure.)

dimanche 11 septembre 2022

Chaos américain

Le propre de notre époque, c'est que rien ne va plus. Et les USA sont un puissant facteur d'incertitude. 

Ce qui est consternant est que la bêtise paie. Les Républicains les plus malsains ont le vent en poupe. Mais, paradoxe, en annulant le droit à l'avortement, ils ont perdu leur meilleur moyen de mobiliser l'électeur.  "Il apparaît donc désormais que les affrontements des prochaines années porteront moins sur les prises de position des démocrates que sur des options républicaines qui semblent de plus en plus difficiles à défendre face à une opinion hostile ou sceptique."

Seulement, le découpage électoral favorise le Républicain extrémiste, au détriment de la majorité raisonnable. "La question qui se pose désormais est de savoir si ce système bancal où une minorité impose ses critères socioculturels à un pays en pleine mutation peut subsister longtemps." (Article.)

En fait, cette situation explosive ne l'est peut-être pas autant qu'il y paraît. La constitution américaine a été conçue pour donner peu de pouvoir à l'Etat fédéral, d'abord. Et, ensuite, les Américains sont pragmatiques, et comprennent vite où se trouve leur intérêt... En outre, l'irrationalité de l'électeur vient aussi de critères très rationnels : il est en situation difficile. 

RSE nationale (suite)

Quelle est la responsabilité du citoyen ? Il doit gérer la "co propriété" nationale. C'est ce que l'on appelle, depuis les Grecs, "politique". 

Mais comment avoir un impact sur un Etat de 60m de personnes ? Et même sur un village ? Ou encore sur un syndic de copropriété ?

D'abord, il faut chercher à comprendre. La passivité bovine, c'est fini. Il faut avoir une opinion, pour savoir où guider la société. Ensuite, il y a des leviers d'action. Ce sont les réseaux. Toute la question, est d'en trouver un qui convient. Ou de le construire. Et de s'assurer qu'il a une véritable efficacité. Qu'il n'est pas une de ses multiples associations dont le seul mérite est d'avoir donné un titre de président. 

On peut, d'ailleurs, commencer par s'entraîner.  Par exemple avec sa copropriété. 

Principal enseignement : cela demande du temps, beaucoup de temps, et du travail. La responsabilité, ce n'est pas le loisir. 

La Reine et la France

Que pensait la reine d'Angleterre des (derniers ?) présidents français ? Son préféré était Mitterrand, de la sympathie pour Nicolas Sarkozy, et son épouse, Valery Giscard d'Estaing, trop arrogant, et François Hollande trop familier. (From our own correspondant, BBC 4)

Les élus anglais disent que c'était la seule personne de bon sens, honnête, et totalement discrète, avec laquelle, ils pouvaient s'entretenir. Ce qui est probablement ce que devrait être le rôle du président de la République : non seulement être au dessus des partis, mais, surtout, représenter le citoyen ordinaire. 

samedi 10 septembre 2022

Couronne d'Angleterre

Ce blog a souvent dit que la reine Elizabeth paraissait le seul être humain parmi nos gouvernants. 

Que va provoquer son décès ? Les nations qui reconnaissent comme leur souverain celui de l'Angleterre vont-elles devenir des républiques, comme on l'a entendu ? Une autre forme de Brexit ? Après la reine, le chaos ? Mais l'on se révèle souvent dans l'adversité. 

Une prévision a été démentie : on a dit que la couronne échapperait au prince Charles, et passerait directement à son fils ainé. Ce qui n'a pas été le cas. 

Et j'ai toujours tort : j'ai longtemps cru que la reine mourrait centenaire. Jusqu'à ce que, dernièrement, sa santé chancelle. Peut-être un décès prématuré dû à des soucis personnels ? Le confinement ? La perte de son époux ?... 

Finalement, ce qui me frappe en écoutant de vieilles histoires de la BBC, plus ou moins romancées, c'est à quel point la famille royale anglaise est une famille ordinaire. Je me demande même si elle et celles de la haute noblesse anglaise ne sont pas les inventeurs de la famille moderne. Un modèle qui ne peut fonctionner correctement que lorsque l'on a un château, un parc et des serviteurs ? Mais qui, quand il réussit, produit de véritables êtres humains ?

RSE nationale

La RSE ? Un truc qui plaît aux jeunes. Voilà ce que j'entends. Les entreprises victimes de la "pénurie RH", deviennent RSE. 

Mais que veut dire RSE ? Responsabilité ! 

Et si notre première responsabilité était de tenir notre place dans la société ? Mais quelle est-elle ? Ne sommes nous pas formés pour savoir tout faire, pour être des "polytechniciens" ? D'ailleurs, ne sommes-nous pas d'infects donneurs de leçons ? Notre Etat ne se prétend-il pas, comme le dit Tocqueville, "tuteur".  Il n'a jamais vu une usine ou un champ, mais il sait tout sur la politique industrielle ou agricole, et, sans aucun sens du ridicule, ne se prive pas de l'enseigner à l'ingénieur et au paysan. Il n'a jamais rien programmé de sa vie ? C'est un expert d'intelligence artificielle, qui va pondre, sans complexe, un rapport sur le sujet. Ne sommes nous pas comme lui. Des footballers de canapés ?

Or, la vie nous a spécialisés. Nos énarques, par exemple, sont des experts des mécanismes publics nationaux et internationaux. Ils savent tout, et sont enchantés, de rites qui nous paraîtraient le degré zéro de l'intelligence. 

Et si, au lieu de donner des leçons aux autres, nous cherchions à comprendre ce que la vie, à défaut de l'Education nationale, nous a appris ? Et si nous en devenions des professionnels ? 

Seulement, la responsabilité ne s'arrête pas là. Nous sommes aussi des citoyens. (A suivre.)

vendredi 9 septembre 2022

Stratégie en environnement incertain

On nage dans l'incertain. (Un billet précédent.) Que faire ?

Face à un avenir incertain, trois stratégies sont possibles : changer l’avenir à son avantage ; résilience ; "option" (apprendre, pour acquérir une compétence utile “au cas où”). 

Dans l'incertain, danger = certitudes ! Il est essentiel d’être en éveil, de façon à voir dans quel sens le monde est sur le point de basculer, pour orienter son mouvement (ce qu’ont fait les Allemands, à l’époque de la globalisation). 

Faute d’y voir encore clair, il est surtout important “d’apprendre”, et de développer sérieusement notre résilience. Et cela signifie solidarité et entraide. 

C'est la force de pays comme l'Allemagne ou la Suisse. Le tissu local est remarquablement solidaire. Il absorbe les chocs. Voilà, probablement, par où nous devons commencer. Nos communautés locales doivent prendre conscience que l'avenir est à la crise, et qu'elles doivent se "construire" pour les absorber. 

En fait, la résilience ne doit pas être entendue au sens, passif, de Boris Cyrulnik, mais plutôt à celui “d’anti-fragile” de Nassim Taleb : pour un tissu résilient, la crise est une opportunité. Quand tout le monde est surpris, celui qui l’est le moins profite de la situation...  

Pauvre Angleterre ?

"Liz Truss prend la tête d’une Grande-Bretagne brisée, avec 14 millions de ménages vivant dans la pauvreté, une peur réelle de l’augmentation du coût de la vie, des syndicats affaiblis et incapables d’attirer de nouveaux membres, des partis politiques qui ont produit des leaders comme l’inéligible Jeremy Corbyn et le clown menteur Boris Johnson ; un service de santé où les pauvres utilisent des pinces pour extraire leurs dents et où vous attendez neuf heures pour qu’une ambulance arrive, ou trois ans pour une opération de remplacement de la hanche ou du genou ; des services de police qui ne peuvent pas contrôler la criminalité et qui sont rongés par le sexisme et le racisme, une économie qui se réduit lentement à cause du Brexit – et un Premier ministre qui invoque une dame de fer mythologique d’autrefois parce qu’elle n’a pas d’autre message pour le peuple britannique." (Article.)

J'ai toujours tort. C'est encore pire que ce que je pensais...

jeudi 8 septembre 2022

La souveraineté commence par la pensée ?

Nicolas Dufourcq, dans son dernier livre, observe que notre “élite” est facile à manipuler. 

En se limitant au domaine que je connais le mieux, il est effectivement frappant de constater à quel point elle absorbe aisément ce dont l'entreprise a fini par se méfier, ce qu’en anglais on nomme les “modes de management” (management fads), que l’on retrouve sur la “hype curve” du Gartner group. 

Depuis la “bulle internet”, et ses “autoroutes de l’information”, et son “c’est le débit qui va créer l’usage”, elle paraît curieusement sensible aux campagnes de marketing des grandes sociétés étrangères. Bien souvent, elles semblent avoir écrit les rapports que publient ses hauts fonctionnaires. 

Pourquoi ? Cela tient probablement en grande partie à ce que nous n’avons plus qu’un “exécutif”. Cet exécutif n’a, par définition, pas de capacité de traitement de l'information. 

On a découvert que notre pays était dépendant du reste du monde, pour les biens essentiels. Et si la première souveraineté à retrouver était celle de la pensée ? Nous devons réapprendre à penser par nous-mêmes ?

Et cette pensée, si elle veut être la nôtre, ne peut venir que de l’intérieur du pays ?

(Le rôle du "législatif" est de capter cette pensée. Parce que l'on jugeait qu'il ne fonctionnait pas bien, on l'a éliminé, au lieu de chercher à comprendre la cause du mal...) 

La retraite de Montaigne

Montaigne semble avoir écrit sur tout. Y compris sur la retraite. (De la solitude, dans Les essais.)

Comme souvent, il semble plus moderne que nos contemporains. Car, c'était un retraité moderne. Il a pris sa retraite alors qu'il était en pleine possession de ses moyens. 

Quand on a beaucoup donné aux autres, que l'on n'a plus rien à apporter, on peut prendre du temps pour soi. "La plus grande chose au monde, c'est savoir être à soi."

Donc, danger : aliénation. Se faire prendre au piège d'une activité qui n'est qu'un passe-temps, qui empêche de regarder la réalité en face. La retraite ne s'improvise pas. Il faut "conformer sa vie aux règles de la raison, l'ordonner et l'arranger par une réflexion préalable". "Retirez-vous en vous, mais préparez-vous premièrement à vous y recevoir." 

Il est question de "voie" comme dans le taoïsme : "voie qui consiste à vous contenter de vous-même, à ne rien emprunter qu'à vous-même, à arrêter et à fixer votre âme sur des pensées déterminées et limitées où elles puissent se plaire, puis, quand vous aurez reconnu les vrais biens dont on jouit à mesure que l'on comprend, à vous en contenter sans désirer prolonger votre vie ou votre renom."  

Je vis, puis j'analyse ce que j'ai vécu, et j'y trouve ce qui méritait d'être vécu ? C'est à la fin de ma vie que je comprends ce qu'elle avait de beau ?

mercredi 7 septembre 2022

Paralysie totalitaire ?

L’histoire de la France est celle d’une uniformisation par un pouvoir central. D'où  l’élimination de la langue d’oc, la langue de la culture au moyen-âge, par la langue d’oïl du pouvoir central. Et un pays homogène. Voilà ce que disait une émission de France Culture (Concordance des temps, rediffusé samedi d'il y a deux semaines). 

Notre Jacobinisme serait-il millénaire ?

En fait, notre pays a les caractéristiques d'un pays totalitaire. Il n'y a que le "haut" qui est formé pour penser ! Comme chez M.Poutine, nous avons tous les droits, sauf de nous occuper de politique. (A moins, comme chez M.Poutine, de faire une révolution.)

Résultat : à l’image des régimes totalitaires, le sommet de la pyramide souffre d’une saturation informationnelle. La France disparaîtra-elle avec l'empire soviétique ? Peut-elle devenir une véritable démocratie, et "penser en réseau" ? 

Gauche de progrès

Les mots jouent un rôle essentiel dans le changement. 

Le terme "gauche de progrès", par exemple. Qu'entendez-vous par "progrès" ? Probablement pas grand chose de très clair. Mais, qui est contre le progrès ? 

Et la gauche de progrès, qu'entend-elle par là ? A l'observer, il est probable qu'elle considère qu'il y a deux types d'êtres humains. Ceux qui inventent un monde joyeux de start up et "d'idées socialement avancées", l'élite ; et les esprits enténébrés, irrécupérables. 

Or, il est possible que la gauche ait toujours été de progrès. Et c'est peut-être pour cela que l'on n'a pas vu venir sa transformation. 

Quel était le sens original du mot ? On ne peut pas dire, à la naissance, ce que donnera un être humain, la société doit l'aider à "progresser", à "se réaliser", selon la terminologie de Maslow ?

Ne nous faisons pas payer de mots ?

mardi 6 septembre 2022

Liz Truss

Un exercice de ce blog est d'essayer de comprendre qui est un élu. Exercice difficile pour un Français, bien plus compliqué pour un étranger. Que dire de Liz Truss, la nouvelle dirigeante anglaise ? 

Inquiétante ? Peut-être pas tant parce qu'elle vient de l'extrême gauche et qu'elle se veut maintenant la réincarnation de Mme Thatcher, après avoir été, à un moment de sa vie, à chaque étape intermédiaire. Mais parce qu'elle ne semble pas très ferme dans ses opinions. Et qu'elle a des positions contradictoires : un retour vigoureux au néo libéralisme de Mme Thatcher, que M.Johnson semblait avoir enterré, d'un côté, tout en prévoyant un programme d'aide au peuple que l'on dit copié sur celui des travaillistes. Là où il y a continuité, c'est dans le chauvinisme, un domaine dans lequel Albion n'a pas de rival. Et dans la haine de la France, très populaire chez l'Anglais du peuple. (Il n'y a qu'en Angleterre que la France compte encore pour quelque-chose.) 

Il est possible que l'Angleterre soit devant un problème "systémique". Son gouvernement n'a pas de moyen d'action intermédiaire entre le laisser-faire et l'interventionnisme populiste. Or, contrairement aux USA, la population n'est pas mue par un élan vital bien fort. Il reste alors à chercher du sang neuf à l'extérieur, Londongrad est la terre des oligarques, et la piraterie - aspirer l'activité européenne vers l'Angleterre zone franche. Quant au "divide an conquer" appliqué à l'UE, il est certainement plus consubstantiel à l'être anglais que réellement pensé. 

L'Angleterre ne vit plus que de traditions ? Ce qu'incarne Liz Truss ?

Grève et individualisme

La grève semble être une maladie de la raison. Particulièrement quand elle touche la SNCF. Car le discours, pseudo marxiste, du syndicat tourne à vide : c'est un service public. A croire qu'il veut que les chemins de fer soient privatisés, afin de se retrouver dans une lutte des classes consubstantielle. 

En fait, c'est probablement une maladie de notre structure sociale. Les dirigeants de la SNCF et du reste du pays, sont construits sur le modèle de l'ancien régime. Ils dirigent par la seule vertu de leur naissance, certifiée, désormais, par l'Education nationale. Etant incapables de comprendre quoi que ce soit à ce qu'ils font, la désorganisation et le conflit sont inévitables. Les syndicats sont les maîtres de la SNCF.

L'Allemagne a, depuis longtemps, modélisé la question : nous sommes une "société d'individus" (ce qui est un oxymore). Chez elle, syndicat et patronat sont dans le même bateau. De même, d'ailleurs, que tous les Allemands. 

C'est en écoutant la BBC que je pense à cela. L'Angleterre s'affiche beaucoup plus ouvertement que la France comme une société de classes. Il y a, d'un côté, une élite assez large, qui est très habile à maintenir ses privilèges et ses institutions (en particulier ses grandes écoles), et de l'autre, une masse animale. Cette dernière est maintenue dans l'ignorance, ce qui la rend facile à gouverner. En revanche, lorsque sa situation s'aggrave, ses pulsions sont incontrôlables. 

Curieusement, le meilleur de l'intellect français a travaillé à cette question, au début du siècle dernier, mais sa pensée a été totalement oubliée. 

CNR : de machin à ordinateur social ?

Comment bâtir un CNR. Suite. 

Le CNR de la résistance. La situation était à la fois pire et meilleure qu'aujourd'hui. Pire, parce que résistants et collaborateurs, dénonciateurs et déportés, militaires putschistes et intellectuels révolutionnaires (après avoir été pacifistes !), communistes 5ème colonne de Staline (30% du vote populaire et syndicats d'un pays industriel) et rouleau compresseur "atlantiste" (Roosevelt voulait rayer la France, trouble à l'ordre public, de la carte !)... Meilleur, parce qu'après la guerre, il y aurait la lumière. On avait compris les raisons de la crise économique cause du nazisme ; il fallait reconstruire ; et surtout le progrès scientifique, phénoménal et sans précédent, promettait le paradis sur terre. Aujourd'hui, nous ne savons pas où nous allons. Les crises succèdent aux crises. Et c'est peut-être cela notre avenir. 

Donc, nous avons besoin de résilience pour absorber ces crises. Ce qui veut dire : solidarité. Effectivement, l'Etat est devenu un "fonds de solidarité". Seulement, il faut l'alimenter. Et là, bonne nouvelle : comme le rappelle ce blog, notre pays a un potentiel gigantesque. Seulement, pour le "réaliser", il faut, une fois de plus, de la solidarité, de la "chasse en meute". 

A ce point du diagnostic, ce qui manque est un "stretch goal", une phrase qui donne l'esprit du changement. Comme "progrès" le fut durant les 30 glorieuses. Comment la trouve-t-on ? La "méthode navette". 

La méthode navette consiste à identifier les "personnes clés" du changement et à leur demander comment elles voient la situation du pays ; que faire, en pratique, pour résoudre les problèmes soulevés. Après quelques navettes, il émerge une base commune et une série "d'alternatives". Tous sont d'accord sur les fondations du problème, mais proposent des moyens différents de le résoudre. C'est à ce moment qu'apparaît la "petite phrase". On est d'accord sur l'avenir. Mais pas encore sur la voie à adopter pour y parvenir. 

On passe alors en "mode projet". On présente ce sur quoi les participants sont d'accord (surprise !), et les questions à résoudre, sous la forme d'un problème mathématique (X propose telle option : analysons ce que signifie sa mise en oeuvre). Le groupe a pour but de le résoudre. On découvre alors qu'il y a beaucoup moins d'écart entre chacun qu'on ne le pensait. Mais aussi que certains sont intraitables sur certaines questions. Mais que cela ne coûte quasiment rien de ne pas les frustrer. Au bout de quelques essais, on a un plan approuvé de tous. Il est probable que c'est comme cela que se faisait la planification d'après guerre

Le principal résultat du mode projet n'est pas tant un plan d'action qu'une "équipe", des personnes qui se comprennent à demi mot, et qui vont désormais réagir "en équipe". En particulier aux crises...

lundi 5 septembre 2022

Guerre de retard ?

Nous sommes pris dans une course folle de changements, mondiaux, systémiques :

Le moteur de la croissance mondiale a été le “commerce” international, ou “globalisation”, dont la colonne vertébrale était une “supply chain” couvrant le monde. Puis est apparue “l’open innovation” : l’innovation se déplace de l’Etat et de l’entreprise à la “start up”.  

Du jour au lendemain, tout s’est arrêté. Le premier a été victime de la pandémie, et de la guerre en Ukraine. Le second de l’inflation, qui a mis un terme au “quantitative easing” des banques centrales, qui alimente les bulles spéculatives.  

Dernièrement, l’ultra écologique Allemagne, du jour au lendemain, se met à consommer, en grande quantité, et sans aucun complexe, du charbon. Ce que l’on a appelé la “transition climatique” est-elle déjà finie ? 

Comme le disait un précédent billet, En Angleterre, on évalue à l’équivalent du plan de relance covid, les aides nécessaires pour éviter une vague de décès du froid de citoyens n’ayant pas les moyens de payer leur facture énergétique. Le monde subit crise après crise. Le gouvernement devra-t-il, à chaque fois, trouver 100md€ pour éviter à la société un drame ? Avec l'endettement qui est le sien, comment va-t-il faire ?

Le “second miracle allemand” est dû au décollage chinois, impossible sans les machines allemandes, et au gaz russe. Aujourd’hui, l’Allemagne se réinvente, sans arrière-pensée. Il en est de même des USA. 

Où va-t-on ? Qu'est ce que tout ceci, et tout ce qui va venir, va déclencher comme conséquences ?

Et la France ? Nos gouvernants reconnaissent ne pas avoir compris ce qui se passait. Mais aujourd’hui, ils sont dans la bonne direction. Mais, y en a-t-il une, dans un monde en changement ? (A suivre.)

Et si l'on se passait de l'Etat ?

J'ai non seulement toujours tort, mais je suis aussi hautement influençable. 

Je travaille sur le financement de l'innovation. L'Etat fait beaucoup de chose pour l'aider, malheureusement on me dit, et je constate, que l'aide ne va "qu'au plus visible". On me parle aussi de ce qui se fait en Allemagne, en Suisse et ailleurs : les banques locales y ont un rôle critique. Elles sont au coeur des tissus économiques des territoires. Non seulement, elles investissent vite et bien, mais, surtout, elles ont une compétence technique, qui leur donne les moyens d'assister le dirigeant, de le pousser à donner son meilleur. 

Comment adapter ces modèles à notre pays, me dis-je ? Jusqu'à ce que je m'intéresse à la Vendée, et que l'on me parle d'entrepreneurs de zones d'activité, qui détectent, par le bouche à oreille, des projets prometteurs et les font profiter de "financement participatif". Or, c'est bien plus malin que le système étatique ou l'allemand. Non seulement l'entrepreneur lève de l'argent, mais il trouve beaucoup plus important : l'expérience de "pairs". Et ceux-ci peuvent faire fructifier leurs ressources. En outre, c'est la réinvention des "noyaux durs" de M.Balladur : ce type d'entreprise est très difficile à saisir par le court-termisme du marché. 

(Quant à l'Etat, il conserve un rôle important, même en Vendée : il construit des routes.)

CNR

CNR (Conseil National de Refondation). Depuis ses débuts, M.Macron semble féru de démocratie participative. Seulement, ses tentatives se soldent par des échecs. 

L'analyse est bonne. Nous avons besoin, comme pendant la résistance, d'un CNR (Conseil National de la Résistance). Plus exactement nous avons besoin d'un projet commun, et il doit faire consensus. 

Seulement, la façon dont le gouvernement s'y prend prouve qu'il ne lit pas ce blog. Car le CNR est son sujet principal. Et ce bien avant sa création. 

Le CNR est un exemple "d'ordinateur social". Depuis la nuit des temps, quand un groupe humain veut faire des changements, il réunit des "personnes clés" pour sa mise en oeuvre et leur demande comment s'y prendre. 

Ces personnes clés sont de trois types : des "meneurs", qui ont la capacité d'entraîner leurs semblables ; des "trésors vivants", qui ont compris les ressorts du problème ; des "pouvoirs de nuisance", qui peuvent bloquer le changement. 

Pour qu'elles mènent leur travail à bien, il leur faut une méthode, et un dispositif d'animation. 

Le CNR de M.Macron manque de la plupart de ces ingrédients. En particulier les "personnes clés" qu'il a réunies appartiennent à la catégorie "pouvoir de nuisance". Or, et surtout, un tel dispositif ne peut réussir sans une impulsion. D'où peut-elle venir ? Pas de M.Macron, qui est juge et partie, et dont on se méfie. (A suivre, demain même heure.)

dimanche 4 septembre 2022

T'as pas cent milliards ?

En Angleterre, on évalue à l’équivalent du plan de relance covid, les aides nécessaires pour éviter une vague de décès du froid de citoyens n’ayant pas les moyens de payer leur facture énergétique. 

C'est quasiment ce qu'il a fallu, pour renflouer France Télécom, victime de l'hybris de ses dirigeants. Que nous coûtera EdF, qui fut, lui aussi, fort bien géré ? 

Le monde subit crise après crise. Le gouvernement devra-t-il, à chaque fois, trouver 100md€ pour éviter à la société un drame ? 

Les agriculteurs, depuis des années, subissent calamité sur calamité. Ils ont mis en place des systèmes d'assurance, de façon à pouvoir maintenir un niveau de revenu minimal. Modèle d'avenir.

Problème : il faut que les années sans crises la nation génère suffisamment de ressources pour en disposer lors des crises. Or, jusqu'ici, crise ou pas crise, notre pays creuse son déficit.  

Chacun à sa place

Il y a longtemps, j'ai voulu faire un stage ouvrier. J'ai été embauché par Bouygues. Mais, arrivé sur le chantier, on m'a dit que je risquais l'accident du travail. Et l'on m'a nommé conducteur de travaux. 

Une drôle d'idée, car je ne connaissais rien, et personne n'avait de temps à m'accorder. Le chantier était en retard. Mais, paradoxalement, j'ai été utile. Peut-être comme peut l'être un anthropologue à une tribu primitive. Je suis devenu une sorte de casque bleu des relations conflictuelles (ce qui est le propre des relations sur un chantier). Comme je ne savais rien, je forçais le monde qui m'entourait à s'expliquer. Je découvrais des problèmes mal posés. Et l'on a même trouvé ce qui causait les retards.

Leçon pour les inspecteurs des finances qui nous gouvernent ? S'ils sont des dangers publics, cela tient à ce qu'ils veulent s'occuper de tâches pratiques ? (Malheureusement, l'argument de l'accident du travail n'est pas utilisable dans leur cas. C'est nous qu'ils accidentent.) S'ils parvenaient à comprendre qu'ils sont des extraterrestres, alors, en nous aidant à bien saisir la réalité qui nous entoure, ils nous illumineraient ? 

Ne désespérons pas ?

HES

Hautes Etudes de Soudure. EdF a fini par comprendre qu'elle avait trop de chefs, et pas assez de soudeurs. 

Après le tout pour l'intellectuel de ces dernières décennies, EdF est-elle l'annonciatrice d'un changement majeur de notre société ? 

samedi 3 septembre 2022

Allemagne pharisienne

En Allemagne, les trains de transport de charbon sont prioritaires sur ceux de voyageurs, disais-je dans un billet précédent.  

Etonnante Allemagne. Hier, elle donnait des leçons d'écologie à tous, aujourd'hui, elle semble avoir décidé de mettre un coup d'accélérateur décisif au réchauffement climatique ! 

Et quelle extraordinaire histoire. Elle s'est amarrée à la croissance chinoise et au gaz russe. Et grâce à cela, elle s'est donné un tel avantage concurrentiel sur ses voisins européens qu'elle les a mis en grave difficulté, pendant des décennies. Et elle leur donnait des leçons de rigueur ! Et maintenant, elle est entre les mains de deux régimes totalitaires, ou pas loin. 

Comme on le disait à l'époque des subprimes et de Goldman Sachs : too big to fail. L'UE va devoir se serrer la ceinture pour sauver la cigale allemande, et respirer les émanations de ses centrales à charbon ? 

Grande leçon culturelle : quoi qu'il fasse l'Allemand, le nordique plus généralement, a raison ?

Science sans conscience

Notre discours est devenu scientifique. 

L'épidémie nous a fait toucher du doigt que nous étions devenus la République des experts. Mais le phénomène est beaucoup plus ancien. 

J'ai lu pas mal de textes de sciences humaines. Initialement, au temps de Malinowski, ils relataient des observations. Progressivement, ils en sont arrivés à singer les publications des sciences physiques, ou de mathématiques. On y multiplie les références, on fait appel à des sortes de théorèmes, de propriétés démontrées par tel ou tel. L'exemple type est Bourdieu.  

Malheureusement, cette "science de littéraires" oublie ce qu'est la nature même de la science : faire des prévisions "falsifiables". Quand Einstein dit que la masse agit sur la lumière, il donne une équation, et elle est vérifiable. 

Résultat ? Au lieu de regarder la réalité, nos dirigeants se sont laissés aller à cette abstraction. Et nous avons perdu le nord. Ce que nous découvrons aujourd'hui. 

(Alternative : le rôle de la science est de nous aider à garder la tête froide ; or elle a été instrumentalisée par les "têtes chaudes" pour justifier leurs idées reçues ? Comment éviter qu'un tel phénomène se reproduise ?)

vendredi 2 septembre 2022

Grippe espagnole

Des soldats, qui avaient survécu à quatre ans de guerre, et qui revenaient plein d'espoir vivre entre leurs parents le reste de leur âge, ont été emportés en l'espace d'un jour par la grippe espagnole. 

La guerre de 14 a été effroyable. Quatre ans de conflit et deux ans, au moins, d'une grippe qui a tué peut-être 100m de personnes. Peut-on réellement affirmer que celui qui pense qu'une guerre est acceptable soit un être de raison ? 

La grippe semble avoir commencé en 1916. Mais on n'en a pas parlé. Ce n'était pas bon pour le moral des troupes. Si bien qu'elle a été appelée espagnole, parce qu'en Espagne, il n'y avait pas de guerre, donc pas d'omerta. Elle serait peut-être venue de Chine, par le biais de travailleurs employés par les armées alliées, ou des USA. Son origine serait le traditionnel cocktail hommes / animaux domestiques / animaux migrateurs. Elle a d'abord touché les armées, puis, au retour de celles-ci, les populations civiles. 

Comme pour le coronavirus, pour la combattre, le plus efficace a été l'isolement et le masque. Mais, à la différence de celui-ci, elle semble avoir surtout frappé les jeunes. Et ce, probablement, parce qu'ils ont voulu l'ignorer, alors qu'il fallait garder le lit. 

Le coronavirus semble avoir mis le monde en récession. Quel a été l'impact économique et social de l'épidémie ? Personne apparemment ne s'est préoccupé de cette question. Les problèmes de la société ont été portés au compte de la guerre. 

(Voici ce que j'ai retenu de 3 émissions de la BBC, sur ce sujet.)

Aurait-on, de temps à autres, intérêt à utiliser la "méthode des scénarios" et à revivre quelque calamité ancienne, de façon à s'y préparer ? 

jeudi 1 septembre 2022

Immigration russe

L'Europe se divise. Les pays de l'Est refusent de donner des visas aux Russes. Les Français et les Allemands les désapprouvent. 

On s'affronte, si je comprends bien, sur la puissance pédagogique de la mesure. 

Qu'en dire ? 

Peut-être qu'il serait utile de savoir si c'est bien le fond de l'argument, et s'il n'y a pas quelque lobby qui tire les ficelles de nos gouvernements ? (J'imagine qu'il n'y a qu'un citoyen français pour pouvoir formuler ce type de soupçon.)

La fin des start up ?

La start up est une innovation de Goldman Sachs. 

Goldman Sachs a été le grand Satan de la spéculation de 29. On dit que toute la législation qui en a résulté a été écrite pour lui. 

Goldman Sachs était, depuis, devenu une banque triste. Elle s'occupait de faire entrer en bourse des entreprises qui avaient fait leurs preuves. Mais la bulle internet a réveillé son démon. Elle a eu une idée géniale : et si, au lieu de donner une valeur à une entreprise en fonction de son histoire, on le faisait en fonction de ses perspectives ? La banque ne prend aucun risque, puisqu'elle prélève une commission lors de l'entrée en bourse ! La start up était née. 

Elle a tué l'innovation organique, et peut-être même la recherche publique. En effet, à quoi sert-il de subir les coûts de la recherche, alors que le marché est prêt à les payer très cher ? D'ailleurs, que ces entrepreneurs sont séduisants quand on les compare aux entrepreneurs et aux scientifiques traditionnels ! 

Les sphères de la pensée ont nommé ce phénomène "open innovation", sans plus réfléchir à ses conséquences. 

Comme le disait un précédent billet, la fin du "quantitative easing" des banques centrales devrait retirer à la spéculation, et donc à la start up, son énergie. Il va falloir en revenir aux moyens d'innover anciens. 

L'ère du rêve est fini, travaillez, prenez de la peine, c'est le fond qui manque le moins ?

(L'édifiante histoire de Goldman Sachs.)

Yes Minister

Yes Minister, vieille émission de la BBC (radio). Au début, j'ai cru qu'il s'agissait de l'histoire d'un homme politique incompétent, qui devient ministre, à la suite d'un changement de majorité. Petit à petit, je me demande, s'il n'est pas question, plutôt, de sa lutte contre sa propre administration. La véritable opposition, c'est elle, dit-il, d'ailleurs. L'autre ne compte pas.

Comme les Japonais, elle dit toujours "oui", "Yes Minister", mais elle veut le contraindre à l'impuissance.

Elle lui joue tous les coups pendables, possibles et imaginables : lui faire commettre faute, qui le forcerait à la démission, ou le paralyser par une forme de chantage. Et ce, afin qu'il la laisse ne rien faire, tout en faisant croître sans cesse ses effectifs. 

Surprenant ? Mauvais esprit ? Je me suis souvenu, cependant, de ce que me disait, tristement, un haut fonctionnaire : l'administration française était devenue une sorte de pyramide inversée, une armée mexicaine de chefs, sans quasiment plus aucun opérationnel... 

mercredi 31 août 2022

Post Fukushima

Le Japon se remet à construire des centrales nucléaires. Les Allemands pourraient faire repartir les unités qu'ils avaient arrêtées.

La Pologne se lamente d'avoir abandonné ses mines de charbon. Il n'y a plus aucun complexe à l'utiliser. la question qui se pose est, plutôt : mais où donc en trouver ? (L'Allemagne, décidément le modèle du monde, explique maintenant que les trains chargés de charbon ont la priorité sur les trains de passagers...)

Alors que la gauche a vendu son âme, son histoire, et son électorat, à l'écologie, cette dernière semble, brutalement, ne plus compter du tout. 

Les intellectuels sont les maîtres des esprits, mais, quand les corps sont en danger, ils ne sont que des tigres de papier ? 

Et quid du réchauffement climatique ? Va-t-il être balayé par l'inflation, la récession, les conflits divers et autres calamités que l'on nous annonce ? 

L'école du changement ?

 L'homme et le changement ? 

  • Son comportement actuel, ses paroles... ne comptent pas. Ils ne permettent pas de prédire son comportement à venir.
  • Ce qui compte, c'est sa capacité à changer. Elle est invisible. 
  • Le comportement actuel est conditionné par l'expérience passée. 
  • La capacité à changer est conditionnée par l'environnement immédiat. 
(Et la justice n'est pas utile à l'homme, mais à la société.)

mardi 30 août 2022

L'école des femmes


L'école des femmes, c'est l'amour ! Agnès est élevée pour être sotte. Mais elle rencontre l'amour, qui lui révèle les paroles qui désarment Arnolphe. Heureux les simples d'esprit ? 

L'école des femmes est une histoire de changement. Celui, qui n'arrive presque jamais, d'être à la hauteur d'un événement.

C'est aussi une pantalonnade, qui devait se mener à un rythme effréné. Chaque scène est un coup de théâtre, chacun se trompant sur le compte de l'autre, et chaque intention donnant son contraire. Le Charlot de mon enfance ? 

Comment la grande tradition jouait-elle cette pièce ? J'ai trouvé un enregistrement de Louis Jouvet. Ce n'était pas la farce que j'attendais. Mais j'ai constaté que Louis Jouvet parlait tout à fait normalement, sans que l'on perçoive le français du 17ème siècle. Un texte n'est jamais vieux si l'on sait en retrouver l'intention ? 

La pièce est créée à l'époque où Molière se marie. Et il se trouve que j'ai découvert récemment que son épouse était morte près de chez moi. Elle a vécu, d'après wikipedia, une vie édifiante, et fini ses jours avec une personne qu'elle aimait. Ce qui ne semble pas avoir été le cas de Molière... Avait-il compris le sens de ses pièces ? Etait-il trop intelligent pour cela ?

(Légende de l'illustration : Par Eustache Lorsay — http://www.britannica.com/EBchecked/topic-art/388302/56696/Moliere-in-theatrical-costume-drawing-by-Eustache-Lorsay, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11438362) 

lundi 29 août 2022

Du sang et des larmes

La semaine dernière, M.Macron nous annonçait que les années folles étaient finies. Mais pour qui furent-elles folles ? 

La BBC annonçait, samedi dernier, que la violente augmentation des prix de l'énergie allait mettre en difficulté une très grande partie de la population anglaise (pas seulement "les plus modestes"). Un plan d'aide d'un montant équivalent à celui de l'épidémie était une urgence. 

L'Angleterre n'est certainement pas très différente de la France. Or, si autant de gens sont susceptibles d'être en difficulté, cela signifie-t-il qu'ils vivaient dans l'opulence ? 

Et les millions de PME françaises avaient-elles une vie de loisir ? 

Et si c'était le monde de M.Macron qui était féérique ? Changement bien ordonné commence par soi-même ? 

Et si on oubliait l'Etat ?

Le mal de la France, c'est l'Etat ! Plus j'interviewe de monde, plus je m'en convainc. On me décrit, par le détail, sa risible inefficacité, on en appelle à la réforme. 

Et l'erreur est là. Car, en attendant la réforme, qui ne fera, comme les précédentes, qu'empirer les choses, on ne fait rien ! 

Or, on peut agir. 

  • Mes interviews le confirment. Exemple récent de la Vendée. Un nouvel entrepreneur ne trouve pas de fonds. Des dirigeants locaux ont entendu parler de lui, ils ont fait du "financement participatif". Et quoi de mieux que des investisseurs qui ont une longue expérience de l'entreprise, quand vous entrez dans le métier ? Vous ne les trouverez ni dans une banque, ni à la BPI !
  • Mieux. L'Etat se lamente sur le manque de trésorerie de nos PME, qui les empêche de se tirer du cercle vicieux de la "guerre des prix". C'est faux. Les PME ont des gisements de trésorerie dont elles n'ont pas conscience. Ce qui leur manque réellement, c'est un "cerveau collectif", qui permette à la fois de les identifier et de trouver les projets qui permettraient de les utiliser. 

Fin de l'histoire

Hegel parle de "fin de l'histoire". Mon interprétation :

Raisonnement systémique, avant que le terme soit inventé. 

Le changement, dans le monde de la systémique, fait que le système change en son opposé (mécanisme dit "dialectique"), mais qu'il obéit toujours au même principe. Il change pour ne pas changer, comme il est dit dans Le guépard. (La voiture, qui tournait dans un sens, tourne dans l'autre, mais c'est toujours une voiture.)

L'histoire s'arrête le jour où il n'y a plus de système, donc plus de principe. Hegel appelle l'état historique dans lequel nous sommes : "l'aliénation". 

Et quel est le principe qui nous "aliène" ? L'individualisme. Croire que nous avons des personnalités propres, alors que nous faisons partie d'un tout. 

Juste ? Je me demande si le "principe" n'est pas, en fait, la raison. Justement le sujet qu'étudie Hegel. "Logos" grec, à la fois langage et raison. Propre de l'homme. La "raison d'être" de cette raison est de nous permettre de communiquer entre nous. Seulement, son effet inattendu a été de nous faire croire que nous "pensions" donc nous "étions". Et nous a amenés à être des loups pour l'homme. 

Il est possible que cette raison soit rusée et qu'en nous faisant mal penser elle nous emmène où elle le veut : une fusion de l'espèce humaine. L'Histoire aura été celle de ce "plus long chemin de soi à soi".

dimanche 28 août 2022

Fin de bulle ?

Les changements se succèdent. Quel sera le prochain ? 

Celui de la spéculation ? 

Nous avons subi une succession de bulles spéculatives, "bulle internet", "sub primes" et autres. A chaque explosion de bulle, les banques centrales ont réinjecté des masses de cash pour relancer l'économie. Ce cash a très peu atteint sa cible, ce qui explique qu'il n'y ait pas eu d'inflation, mais est resté coincé dans les couches spéculatrices. Le modèle qui en a résulté est celui dit de "l'open innovation", encore connu sous le nom de "start up" ou de "X tech" (remplacer X par le nom d'une nation). 

Le départ d'inflation force les banques centrales à faire machine arrière. Il risque de devenir très difficile de lever des fonds pour un nouveau projet. Il va falloir faire avec les moyens du bord. Après les traders et les bateleurs, façon Musk, les entreprises et les personnes qui ont conservé un savoir-faire pourraient elles être les gagnantes du changement ?

(NB. "l'inflation" est une mesure théorique, qui exclut énormément de choses. Ce qui explique que le prix des actions ou de l'immobilier puisse s'envoler, sans qu'il y ait d'inflation.)

Post post modernisme

Un billet précédent cherchait à caractériser notre temps. Peut-on "prévoir l''avenir" ? 

Hegel ? Le changement est dialectique. L'histoire est succession d'opposés. Société technocratique après guerre, puis libéralisme. "Interdit d'interdire". "Post modernisme" : Lumières et l'Occident, sont le "mal". 

La difficulté de l'exercice est qu'il n'y a pas qu'un contraire, de même qu'il n'y a pas une seule façon, pour un enfant, d'avoir un air de famille. Et que l'on tend à comprendre ce qui s'est passé après coup. 

Un essai, pour commencer :
  • De la "raison pure" à la "raison pratique"
  • De l'artificiel et de la "donnée", à la nature  
  • Du Yang au Yin : du chacun pour soi macho à la solidarité 
  • De la globalisation à la résilience 
  • De la volonté de puissance à la générosité 
  • De l'hybris à la prudence

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samedi 27 août 2022

Les pleureuses

La guerre d'Ukraine se justifierait par une trahison américaine. Les USA auraient étendu l'OTAN, contrairement à leurs promesses.

En fait, plutôt que pro Poutine, ceux qui tiennent ces propos paraissent haïr les USA. Le grand Satan américain aurait asservi notre nation. Ils se lamentent de la disparition du général de Gaulle. 

Mais, même trahi, M.Poutine avait-il, comme seul choix, de massacrer des gens ? C'est ce que vous auriez fait à sa place ? D'ailleurs, n'est-ce pas faire courir des risques à sa nation ? N'aurait-il pas pu, comme les Anglais et l'UE, entrer dans l'OTAN ? Ce qui l'aurait vidé de sens. 

Et pourquoi en vouloir aux USA de poursuivre leurs intérêts ? Qui ne le fait pas, à commencer par la France, en particulier au temps de sa puissance ? Et quelle trahison n'a-t-elle pas commise à l'endroit de ses amis ? nous diraient, parmi beaucoup d'autres, les Québécois.

Et de Gaulle, qu'aurait-il fait à notre place ? Se serait-il perdu en lamentations ? Lui, simple colonel, qui n'était même pas sorti bien classé de l'école de guerre, et qui, seul contre tous, a non seulement été le symbole de tout un peuple, mais a défait les plans de Roosevelt, l'homme le plus puissant du monde, et a fait la nique à Churchill, sans qui, pourtant, il n'était rien ? Et Jeanne d'Arc ? 

Et si tous ces gens, qui en appellent aux traditions du pays, les étudiaient vraiment ? 

(Les propos de Geneviève de Gaulle sur "'l'oncle Charles" me l'ont rendu sympathique. Je l'ai entendu dire qu'à l'époque de ses études, c'était un gentil dilettante. Et que, lorsque sa nièce est revenue de déportation, il lui a demandé si elle avait eu le même sentiment de déshumanisation, qu'il avait ressenti au fond des tranchées...)


Raison pure ?

Ce blog, de temps à autres, essaie de modéliser le changement qu'a subi notre société. 

Les mots du moment sont "post modernisme" ou "post industriel". La société traditionnelle disparaît, remplacée par celle, "excitante", dit-on en anglais, qu'une "élite" de gens éclairés, ou "Bobo", crée. Dans la tradition anglo-saxonne, ils ont des "mérites" qui justifient une vie de privilégié, et l'obligation morale de charité (l'esprit ONG) : révéler la bonne nouvelle à une humanité intellectuellement déshéritée.  

On trouve les prémices de ce phénomène, notamment, chez Max Weber. La science sait comment diriger rationnellement la société. Outre la "massification" de l'enseignement supérieur, le pouvoir a donc été donné au diplômé "d'élite". 

Le "diplômé", élevé entre soi est une "race" à part. Comme ces peuples qui s'appellent "les hommes", "les purs"... il croit qu'il est le seul être humain. En outre, il a conservé les caractéristiques de l'enfant. Et son imaginaire, formé par ses études, est artificiel. Il se nourrit, comme à l'école, d'idées. Celles de penseurs à la mode. Comme l'écrit Montaigne, il ne pense pas. 

Son saint patron est Gramsci. Celui qui disait que les belles promesses sont l'opium du peuple. 

"Raison pure" ? Un demi-siècle de délire théorique qui vit la tentative de "ceux qui pensent", au pouvoir, d'éliminer "ceux qui font", les dominés. D'où la liquidation de l'industrie, au sens premier du terme. 

(L'enfance de l'ange Bobo, et de Lucifer Trump.)

(La charité : une façon de repayer Dieu des capacités exceptionnelles qu'il nous a données ?)

vendredi 26 août 2022

Inflation

Il n'y aura pas d'inflation, disaient les économistes... Nouvelle démonstration que le ridicule ne tue pas ?

Pour autant, faut-il avoir peur de l'inflation ? Peut-être, seulement, si l'on s'en tient à ce que nous en disent les économistes. 

L'inflation n'est pas homogène. Il n'y a pas "une" inflation. D'ailleurs, ce que l'on appelle "inflation" ne touche que le panier de la ménagère. (Cela n'a même pas encore été ébranlé par la théorie du genre.) Que l'immobilier ou les actions s'enflamment, on s'en fiche. 

Du coup, une grosse partie de la population peut absorber l'inflation sans dommage. Ce qui est plus grave est le sort de celle qui est à la limite du niveau de flottaison (Gilets jaunes ou autres). Et c'est pourquoi les gouvernements essaient d'amortir le choc, avec des programmes qui visent à la protéger. Ils espèrent ainsi enrayer le cercle vicieux de l'inflation : la hausse de salaire qui a pour seule raison de devancer la hausse des prix. 

Pour donner raison aux économistes, il ne faut pas suivre leurs recommandations ? Ce qui est déjà une indication utile ?

Peste de l'idéologie ?

Les travaux actuels sur la disparition de l'industrie montrent une situation ridicule : l'Etat a rendu l'entreprise non concurrentielle. Alors que l'on dit qu'elle est moins "éclairée" que l'entreprise allemande, il lui a imposé des handicaps énormes par rapport à celle-ci. 

Mais, avec des entreprises faméliques, comment avoir de l'emploi ? Et comment avoir des revenus, puisque l'Etat se nourrit d'impôts ?

La France ressemble à ces aristocrates d'ancien régime : grâce à la dette elle vit au dessus de ses moyens.

Pourquoi cette vérité de bon sens n'a-t-elle pas été comprise plus tôt ? Inanité du débat politique ? Nous n'avions de choix qu'entre deux discours idéologiques, et celui qui prétendait défendre l'entreprise - à la Margaret Thatcher (plus de taxes, plus d'Etat) - était le plus irréaliste des deux ?

Tesla : enfant de la bulle ?

L'autre jour, le FT (23 août) disait que "Hyundai rattrapait Tesla". Combien durera Tesla ? 

A performance équivalente le marché donne à Tesla une valeur vingt fois plus grande qu'à un grand constructeur. Tesla est un phénomène spéculatif. 

En fait Tesla ne vend pas à un marché, mais à une secte. Ainsi me parlait-on de quelqu'un (un Français) qui a mis de la moquette dans son garage pour que sa Tesla y soit dans des conditions dignes d'elle. 

Aux USA cette secte est puissante. C'est celle qui a profité de la politique de "quantitative easing" de la banque centrale nationale, qui regonfle bulle après bulle. Elle s'identifie à Elon Musk. 

Mais quelle est la taille de cette secte ? Va-t-elle résister aux nouvelles politiques des banques centrales ?... 

jeudi 25 août 2022

Raison et parking

Un grave incident a défrayé la chronique de mon village.

Il y a quelques années, le magasin de centre (vieille) ville, a équipé son parking d'un péage. Tout le monde s'en plaint. Puis une histoire, que j'ai jugée invraisemblable, a surgi. Les habitants utilisaient le parking pour garer leur voiture lorsqu'ils partaient à Paris : la gare est à deux pas. 

Petit à petit, j'ai découvert que l'histoire était vraie. Seulement, me disait-on, pour se faire pardonner, on allait acheter quelque-chose au magasin. Maintenant, plus question d'y mettre les pieds ! 

Et le parking, aujourd'hui ? Il est vide. C'est curieux, compte-tenu du prix du mètre carré et de la furie constructrice de la mairie que l'on laisse un aussi grand espace vide aussi bien placé. 

Et le magasin ? Il ne donne pas l'aspect de la prospérité. Avec ses fréquentes ruptures de stock concernant les denrées de première nécessité, il a même un aspect soviétique. 

Enseignement ? Il était probablement plus malin de jouer habilement de la mauvaise conscience de ceux qui occupaient le parking illégalement que de faire donner la loi ? Le monde n'est pas blanc ou noir, il est complexe ?

ONG France ?

Qui est M.Macron ? Une question que se pose régulièrement ce blog. 

Dernière hypothèse : French tech. M.Macron appartiendrait-il à ce courant qui pense que le passé est obsolète, et qu'un monde nouveau s'ouvre à nous, par génération spontanée ? (Un précédent billet.) 

Comme Platon, il est sorti de la caverne où nous sommes enchaînés, et il a vu la lumière ? C'était chez Rothschild. Mais, âme désintéressée, il est revenu nous révéler la bonne nouvelle. M.Macron, comme M.Obama, activiste d'ONG ? 

Impossible Français


Mystère. 

J'enquête. Qu'est-ce qui pourrait faire changer la France ? Mes interlocuteurs me démontrent que tout est impossible en France. Mais leurs succès démentent leurs paroles ! (C'est d'ailleurs pour ces succès qu'on m'a conseillé de les rencontrer.)

D'où piège : un changement qui semble enfance de l'art ne se fera pas. 

Question : il doit y avoir un moyen de "démarrer" le Français, mais quel est-il ? 

Je n'ai pas trouvé, mais je constate que :

  • Le raisonnement que l'on m'oppose est faux. Il déduit de l'observation l'impossibilité du changement. Par exemple le fonctionnaire ne connaît rien à l'entreprise. Mais le changement ne dépend pas du passé, mais du présent. Modifiez son environnement fait changer la personne. De même qu'un footballer français joue anglais dans une équipe anglaise. (En outre, nous appartenons tous à la même société : le fonctionnaire a de la famille, des amis... qui l'informent sur l'état de la nation, et ce qu'elle pense de lui...)
  • Le Français semble se battre pour des causes et peut-être jamais pour son intérêt. Il y a des moments où il juge que quelque-chose est inacceptable. Alors, il déplace ciel et terre. (Serait-ce le fameux "principe de l'honneur" de Montesquieu ?) Cela semble expliquer ses succès : il était convaincu qu'il ne pouvait pas faire autrement. 
Une autre question qui se pose est celle du manque d'ambition de ses projets. Il se satisfait de peu. Comment transformer le pays, dans ces conditions ?

Il lui faut peut-être être emmené par une grosse vague collective, pour faire preuve de tout son talent ? 

(Curieusement, l'histoire de Napoléon ressemble à la mienne : c'est à chaque fois qu'on lui dit que quelque chose est impossible, qu'il démontre le contraire...)

mercredi 24 août 2022

Le mal du changement ?

A l'occasion de la guerre ukrainienne, on découvre avec stupeur que l'affreux Poutine a bien plus d'amis que l'Occident. 

Cela tient, peut-être, au "consensus de Washington". Lorsque le mur de Berlin est tombé, l'élite intellectuelle américaine a compris que le capitalisme avait gagné. Il fallait maintenant réformer le monde. Réformes d'apprentis sorciers qui ont dévasté les pays qui ont cru à la sirène anglo-saxonne. Depuis, ils ne rêvent que de lui faire la peau, à elle et à ses collabos. 

Paradoxalement, le consensus n'en était pas un. Au delà de la victoire du capitalisme, il n'y avait aucun accord entre tous ces grands esprits sur ce que cela signifiait. 

Voilà le propre du mauvais changement : masqué par un discours compliqué, se trouve un acte de foi simpliste, ridicule, et ultra dangereux. Une forme de ce que Nietzsche a appelé "volonté de puissance". 

Le malheur de notre société ? Elle n'est pas équipée d'un Institut Pasteur capable de détecter l'émergence de tels dangers. 

S'il existait, il aurait probablement trouvé, derrière la French tech, l'Industrie 4.0 et autre 5G, une forme de "jeunisme". Tout ce qui est nouveau est bien, tout ce qui est traditionnel est à jeter. 

Nom du changement ?

Mais qu'est-ce qui nous est arrivé ? Voilà la question qui commence à se poser dans les hautes sphères de la pensée. J'ai commenté deux ouvrages sur ce sujet, dont celui du dirigeant de la BPI. 

On parle de "société post industrielle". On pourrait évoquer aussi le "post modernisme". Les forces qui transformaient le monde avaient décidé, semble-t-il, qu'il n'aurait plus rien à voir avec ce qui l'avait précédé. Le progrès des Lumières, c'était fini. 

Et si ces forces avaient, tout simplement, pensé que ce qu'il y avait "avant" était "mal", et tout ce qui surgirait de "maintenant" (d'elles) serait "bien" ? Et ce quel qu'il soit ? 

N'est-ce pas comme cela qu'il faut interpréter l'amour fou qu'inspire la "start up", cf. la "French tech", alors que c'est un phénomène essentiellement spéculatif ?

mardi 23 août 2022

Cultivons notre jardin

Que c'est agréable, une forêt ! Il y fait frais, en pleine canicule. 

Tout le monde devrait avoir une forêt prés de chez soi ! 

On raconte que, jadis, l'Amazonie, était un grand jardin. Qui sait, ce serait peut-être le cas de la planète, si, au lieu que l'inégalité soit le principe architectural de l'humanité, les hommes la géraient comme une copropriété ? 

Comment s'écrivent les mythes

La RAF détruit les barrages nazis. Peu connu en France, cet épisode fut le sujet d'un film en Angleterre, qui en a fait une des (innombrables) fiertés nationales. 

Un groupe d'avions arrive en Allemagne en rase-motte, et lâche, sur les barrages qui alimentent la Rhur en électricité, des bombes qui rebondissent sur l'eau (elles tournent : c'est l'effet "balle de golf").

La BBC rediffusait une analyse de cet exploit. 

Il avait été totalement inefficace. Une partie des équipages, l'élite de la RAF, n'était pas revenue de la mission. Le dommage avait été rapidement circonscrit. Et, s'il y avait eu des morts chez l'ennemi, c'était des centaines de prisonnières ukrainiennes, noyées... La guerre a été gagnée par des bombardements, peu coûteux, des populations civiles, pas par l'exploit de surhommes. 

Mais le surhomme fait vendre des places de cinéma, pas le bombardement de l'innocent. Incurable irrationalité humaine ? Comment apprendre de l'histoire, dans ces conditions ? 

lundi 22 août 2022

Un été avec Montaigne

Histoire de me dépayser : je lis les essais de Montaigne. 

Montaigne fait le même exercice que ce blog. Il prend des sujets et se demande ce qu'il faut en penser. De l'amitié à la cuirasse, tout y passe ! 

Jugement ou vanité du jugement ? Un mot revient sans cesse : "fortune", c'est-à-dire "hasard". La raison humaine, dont l'homme est si fier, est un leurre. L'homme est le jouet des événements, et de ses fantasmes. L'homme est un clown. D'ailleurs, à le bien considérer, l'animal est plus raisonnable que lui.

Cela devrait conduire Montaigne au désespoir. Comme Pascal, il ne devrait voir qu'une issue : se jeter dans les bras de la religion. 

Montaigne est tenté. Mais, outre que la multiplicité des religions n'a rien de rassurant, il semble tout de même extrêmement content de lui et de sa vie : il se donne sans cesse en exemple. 

Serait-ce la leçon des essais ? Il y a quelque-chose, au delà de la raison, qui est le véritable bien ? Un sentiment qui fait que la fortune (et la mort) ne nous inquiète plus ? Et cela émerge de l'agitation de la raison, et des contradictions qui lui sont inhérentes, dans tous les sens ?

L'origine de la pensée grecque

France Culture rediffusait une ancienne émission, dans laquelle Jean-Pierre Vernant expliquait sa théorie concernant l'émergence de la pensée grecque. Elle serait liée à la cité et à la démocratie, une invention sans précédent. 

Pour gérer ce que je nomme la "copropriété", il a fallu recourir au débat d'idées, et au raisonnement. Dans un second temps, le Grec aurait appliqué à la nature le mode de pensée qui lui avait servi à organiser la vie collective. 

Ingénieuse idée. Il semble effectivement que nous tirions de notre expérience une "modélisation" du monde. Nous dressons des parallèles entre ce à quoi nous sommes habitués et la nouveauté. 

Mais, ce que je vois comme l'invention grecque est, plutôt, l'individualisme. Et s'il y avait eu co évolution entre cet individualisme et la seule organisation qui lui permettait d'exister ? 

dimanche 21 août 2022

Pacte social

"Pacte social". Une expression qui revient dans les livres et rapports consacrés au redressement du pays. La réforme doit commencer par là. 

Et si c'était, justement, ce qui coince dans la politique de notre gouvernement ? Il divise ? Et, du coup, l'électeur divise le pouvoir pour que le gouvernement ne puisse régner ?

Comment construit-on un "pacte social" ? "Acceptabilité". Pour certaines parties de la population, et pour des raisons qu'il ne sert à rien de chercher, certaines mesures sont "inacceptables". L'augmentation de l'âge de la retraite, ou transférer l'indemnisation du chômage à la fiscalité sont probablement deux mesures inacceptables. 

Oui, mais dira le gouvernement, si je ne prends pas ces mesures, le pays va couler... 

Faux. Ces mesures ne sont que des moyens parmi d'autres pour atteindre une fin, qu'il convient de définir. Si nous avons mis à notre tête une "élite" intellectuelle, il se trouve que c'est, justement, pour qu'elle ne s'arrête pas aux solutions de facilité. 

Fictions de Borges


Des nouvelles. Qu'en dire ?

Que c'est très indigeste.

Quand je lis Borges, je pense au joueur d'échecs de Zweig. Il acquiert une telle maîtrise du jeu, que son esprit n'est plus qu'échecs. L'homme qui pousse trop loin l'étude d'une technique est aliéné par celle-ci. Tolkien, philologue, invente une langue, Umberto Ecco, sémiologue, réécrit le passé, Oscar Wilde croit que la critique est la véritable oeuvre d'art, l'Oulipo est obnubilé par la contrainte... Il y a dû y avoir des rabbins qui ont commenté des textes inexistants ! C'est, me semble-t-il, ce que Paul Watzlawick appelait un "jeu sans fin". 

Y a-t-il un sens non trivial derrière l'oeuvre de Borges, ou est-il une mécanique qui tourne à vide ? Peut-être, justement, que notre cerveau tend à faire de la roue libre. Dans ces contes, rien ne se passe comme prévu.