jeudi 30 juin 2022

Misère littéraire

Je suis fasciné par les feuilletons de BBC 4 extra. La quantité est énorme. Il y en a pour tous les goûts : policier, science-fiction, grands classiques, historique, "sitcom"... 

Ce n'est peut-être pas surprenant. On connaît bien la puissance de la production anglo-saxonne. 

Mais, au fond, notre pays fut aussi LA nation littéraire. Et, à chaque rentrée littéraire, il se publie, je crois, plus de 700 ouvrages. Pourquoi cette misère des lettres, chez nous ? 

Je me demande si ce n'est pas par manque d'humilité. En France, on est Flaubert ou rien. Donc, généralement, rien. L'Anglo-saxon des lettres est un tâcheron. Il choisit un genre. Et il essaie de faire son travail le mieux qu'il peut. Ce qui n'est pas simple, car, plus vous obéissez à un style, plus vous devez faire preuve d'originalité, pour vous démarquer de la concurrence. Il faut trouver une "veine". 

Ce qui lui vaut, parfois, de devenir très riche. Et, d'autres fois, d'atteindre, sans peut-être le vouloir, à une forme de génie. 

L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera


Milan Kundera, suite. Livre lu il y a 40 ans, et oublié. De même que le film qui en a été tiré. 

Légèreté, vraiment ? Pas autant que dans les deux autres livres que j'ai commentés. Avec l'âge, Milan Kundera prend du poids ? C'est plus sombre, plus savant, plus construit, moins spontané ? Désespéré ?

Il y est toujours question de sexualité débridée, les personnages font toujours la ronde, ils ne se comprennent toujours pas, leurs décisions sont toujours aussi peu rationnelles, ils sont toujours autant dirigés par l'influence inconsciente de traumatismes venus de leur passé. La vie est toujours aussi absurde, "insoutenablement légère". 

La Tchécoslovaquie est sous la botte soviétique. Pour autant, tant que l'on se tient à sa place, on n'a rien à craindre. Et, quoi qu'il arrive, on a un travail. D'ailleurs, paradoxalement, il reste un peu de lourdeur dans cette vie : un métier que l'on fait par vocation. On est mieux sans. Et la légèreté a du bon. 

Malheureusement ils sont bien peu qui peuvent la soutenir. Ce livre est à charge. Une attaque contre ce qui nie la légèreté de l'être : le kitch. La faute de l'URSS, c'est le "kitch". Le "réalisme soviétique" est la négation de la réalité. Car la réalité est la complexité du monde, qui se manifeste par sa "légèreté". Le kitch est la croyance simpliste, qui ne "désespère pas Billancourt", comme aurait dit Sartre. C'est aussi la faute des USA, qui opposent à un monde contre nature, un autre monde contre nature. Le kitch est, probablement, aussi, le mal de notre temps, avec ses certitudes risibles, son moralisme étouffant et sa "cancel culture". 

Et, effectivement, tout finit très mal : les personnages parviennent à se comprendre. 

mercredi 29 juin 2022

Conseil national de la résilience alimentaire

L'autre jour, j'ai découvert le "conseil national de la résilience alimentaire" (CNRA). 

Son idée est que nous ne faisons rien pour assurer notre souveraineté alimentaire, au contraire. (En dehors, bien sûr, d'en parler.) Ce groupement des "parties prenantes" de l'agro alimentaire a pour mission d'amener les territoires français à passer à l'action, en leur apportant stimulation et méthodes, simples et de bon sens. 

Voilà qui est nouveau ! Car le travail que je mène depuis trois ans montre que notre pays n'est qu'initiatives intattendues. Il semble, quelle que soit la question, même la plus complexe, qu'il y a toujours quelqu'un, quelque part, qui, dans son coin, l'a résolue. Et même lui a trouvé une solution étonnamment élégante. Or, tout ceci ne fait pas "boom". Nous ne sommes qu'idées disparates qui ne se diffusent pas. 

Pour une fois, il semble qu'il y ait ici un désir d'action systémique. 

(A suivre.)

Economie et société

Et si l'économie se nourrissait de la destruction de la société ? Question que je me posais en réfléchissant aux malheurs des gens touchés par l'inflation. 

Ils vont devoir renoncer à Netflix et réapprendre à se distraire avec d'autres êtres humains. 

Idem pour l'électro ménager : il a libéré la ménagère pour qu'elle puisse travailler ? Et une fois au travail, elle s'est trouvée l'objet de discriminations inacceptables ? 

Comme tout, l'économie est probablement la meilleure et la pire des choses ? Il faut parvenir à la maîtriser, et éviter, comme aurait dit Marx, qu'elle nous "aliène" ? 

mardi 28 juin 2022

Le temps des miracles ?

J'ai dit que le propre des techniques de résistance au changement était le suicide. Cela a beaucoup surpris (indigné ?) l'animateur du débat auquel je participais. Pas besoin de chercher des justifications dans les travaux savants...

Le gouvernement de M.Macron est entre les mains des partis politiques traditionnels, que l'opinion a "dégagés", pour cause d'irresponsabilité. On leur demande d'aller contre leur nature ?  Quant aux deux autres partis, leur politique est la terre brûlée. Sous les pavés, la plage. 

A 27, l'Union européenne n'est pas manoeuvrable. Alors, elle a décidé de porter à 40 le nombre des ses membres. En faisant entrer le type de pays qui, actuellement, la paralyse !

Quant aux USA. Ils ont abattu le pilier de leur démocratie : la Cour suprême. Au moment où les régimes autoritaires ont décidé de porter le coup de grâce aux démocraties, que vont-elles faire si la plus puissante d'entre-elles, et qui les a sauvées en 40, ne s'intéresse plus qu'à ses querelles internes ? 

Je disais, l'autre jour, à quelqu'un qui s'inquiète de la situation du pays, qu'étudier le changement, c'est croire au miracle. 

(Et le Brexit ?)

Attrape-moi si tu peux

"Les sous-variants BA.4 et BA.5 d’Omicron sont capables d’échapper de façon notable aux anticorps produits après vaccination ou après infection naturelle" (Le Monde.)

Ce blog avait oublié un moment le coronavirus. 

Voici une de ses nouvelles caractéristiques : "attrape-moi si tu eux" ? Il joue au gendarme et au voleur avec nos systèmes de défense, individuels et collectifs ? 

Une leçon de complexité pour les nuls, Monsieur Edgar Morin ? 

(Comme je le disais récemment, cela peut faire la fortune du gendarme...) 

Remise à zéro

Pour connaître quelque-chose, il faut essayer de le changer, disait Kurt Lewin. Ce qui se passe actuellement le confirme ? 

La guerre en Ukraine transforme notre société. Non seulement, les Allemands, jusque-là grands donneurs de leçons écologiques, brûlent de plus en plus de charbon, mais les démocrates américains oublient les violations des droits de l'homme de l'Arabie saoudite. Plus généralement, les ennemis d'hier deviennent amis, et, parfois, inversement. (Les enjeux internationaux, de France Culture.)

N'y a-t-il pas de valeurs absolues ? S'il y en a, comme le disent les existentialistes, et peut-être Kurt Lewin, elles se révèlent dans les moments où l'homme est confronté à l'absurde. Les raisonnements intellectuels, qui jusqu'ici ont fait la pluie et le beau temps, ne résistent pas à la réalité. 

Au fond, c'est une bonne nouvelle : l'homme échappe au conditionnement. C'est le grand théorème de la liberté. 

lundi 27 juin 2022

Grève des trains

Les chemins de fer britanniques sont en grève. Paradoxe. Ce sont des compagnies privées. Et la grève semble une répétition de celle des temps héroïques. Paralysie quasi complète, et, probablement, pour longtemps. On se croirait dans une grève de mineurs !

On devrait connaître bientôt la même chose en France ? La stratégie de M.Mélenchon est certainement la révolution, et le mot "inflation" est extraordinairement efficace pour fédérer les syndicats ? D'ailleurs, sans même en arriver là, ma ligne de train est déjà en grève. (Motif inconnu.) 

Enseignement ? Ce qui fait fonctionner les transports en commun ne tient pas à ce qu'ils soient publics ou privés, mais à l'état d'esprit de leurs employés ? Et, plus généralement, de la société ? 

La fin de l'Occident ?

M.Poutine a certainement compris qu'il pouvait détruire l'Occident. Et que son point faible était l'UE. Non seulement il y a bien peu en commun entre la Hongrie et la Pologne, d'un côté, et la France et l'Allemagne, de l'autre, mais ses nations, elles-mêmes, sont divisées. Et que dire de la Grande Bretagne, parasite de l'UE ?

Surtout, l'Occident a donné au reste du monde la corde pour se pendre. Non seulement, il lui a apporté sa technologie, mais encore, il l'a abreuvé de l'auto-détestation qu'il a pour lui même. Avec un grand paradoxe : les valeurs des intellectuels qui portent cette auto-détestation révulsent les non Occidentaux ! 

La faiblesse de l'Occident, c'est son principe : l'individualisme. Il produit le chacun pour soi. Et son arme d'auto-destruction massive, c'est l'inflation, car elle fait exploser la société entre "profiteurs" et "victimes". 

Au fond on a ici un exemple de la théorie de Hegel du changement comme dialectique. L'Occident a suivi ses principes jusqu'à l'absurde, la thèse a mené à l'anti thèse. Il doit maintenant se transformer, ou périr. 

Il est heureux que MM.Xi Jinping et Poutine n'aient pas plus attendu pour abattre leurs cartes. 

Economie de marché

Le marché est la panacée. Il s'auto-organise pour trouver spontanément et immédiatement une solution optimale. Voilà ce que disaient les autorités scientifiques de ma jeunesse. 

L'expérience justifie-t-elle cette affirmation ?

Les enjeux internationaux de Christine Okrent observaient que le confinement du covid a fait s'effondrer les prix du pétrole. Les producteurs n'ont pas investi dans l'exploitation des gisements. Puis, quand l'économie est repartie, et que la guerre en Ukraine a à nouveau fait monter les prix, ils ont cherché à remplir leurs coffres. La production n'est pas repartie. 

Actuellement, j'interviewe des entrepreneurs. Le covid, aussi, leur a fait énormément de mal. Une entreprise qui démarre a très peu de ressources. Le temps c'est de l'argent. Le moindre accroc et c'est le drame. (Et, d'ailleurs, un drame humain. Car, l'entrepreneur "est" son projet. Pour lui, il se bat jusqu'au bout de ses ressources physiques, comme le fait le champion sportif.)

Les théories économiques ne tiennent pas compte des inerties de la société, de son "irrationalité". Ou plutôt de sa "complexité" au sens de "la théorie de la complexité". Elles sont radicalement fausses, parce qu'elles sont incapables de comprendre ce qui est évident pour chacun d'entre nous. 

Mais ce n'est pas le plus grave. Ce qui l'est est que nos "autorités scientifiques" soient incapables de regarder en face leurs erreurs, et d'en tirer des enseignements. Le prix Nobel est un bonnet d'âne ?

dimanche 26 juin 2022

Avortement et énantiodromie

Le féminisme est devenu tellement puissant et agressif qu'aux USA on parle de "Feminazism". 

Mais que résulte-t-il de son combat d'extermination des "forces du mal" ? La Cour suprême renie le droit à l'avortement. Un arrêt pris il y a 50 ans. 

Un recul de 50 ans !! Quelque-chose qui aurait été totalement inconcevable il y a seulement quelques années. Phénomène de systémique bien connu : l'énantiodromie. 

Même chose que le principe d'incertitude d'Heisenberg en physique : quand vous cherchez l'absolu, vous obtenez le chaos. C'est le "grand théorème" du totalitarisme, ou du déterminisme. 

Et le chaos est bien plus terrible qu'on ne le pense, disait BBC 4, samedi matin. Car les USA se préparent à une guerre fratricide. Le droit à l'avortement est désormais une prérogative des Etats. Les "pro Life" et "pro Choice" sont donc partis pour faire tomber les élus qui n'ont pas leur opinion. De grandes violences sont à craindre. (En particulier des "pro Life", pour qui la vie de l'embryon est plus importante que celle de leur prochain, lorsqu'il ne partage pas leur opinion.)

Désormais, la Cour suprême ne compte plus, elle ne remplit plus sa mission d'arbitre. Elle a perdu toute crédibilité. Or, comme le notait déjà Tocqueville, c'est la fondation même de la démocratie américaine !

Et si l'on étudiait la systémique ? 

Chine et USA

 Comment expliquer les aléas des relations Chino-américaines, se demandait BBC 4 (Archive on 4). 

Je retiens qu'au temps de Nixon, Chine et USA avaient un ennemi commun : l'URSS. Ensuite les USA ont pensé que l'économie de marché transformerait la Chine. Grave erreur. 

Pour ma part, je soupçonne qu'il y a eu d'autres mécanismes à l'oeuvre. La Chine a permis à certains de gagner beaucoup d'argent, et, surtout, de faire de très belles carrières. Je me souviens d'avoir discuté avec des entrepreneurs des temps héroïques : ils disaient tous que l'intérêt économique du pays n'était pas tant ses bas salaires que l'absence totale de droits de l'homme : la vie humaine ne comptait pas. (Les exemples qu'ils donnaient, par exemple dans la fonderie, faisaient froid dans le dos.)

Pour autant ce blog cite des travaux universitaires qui montrent que, jusqu'ici, ce type d'argument n'avait pas amené à la délocalisation. Les gains de productivité occidentaux avaient compensé les bas salaires non occidentaux. En fait, les calculs de délocalisation ont omis un point essentiel : qu'il faudrait des années pour former la population locale aux standards occidentaux. Mon expérience "de terrain" me fait soupçonner que la délocalisation s'est faite sur un calcul faux. Mais que, plus ou moins, on le savait. Et cela tient à un autre phénomène de société : la prise de pouvoir par le diplômé. Le diplômé n'est pas "compétent". Il ne sait que vendre des idées. Et l'idée des bas salaires était crédible. 

samedi 25 juin 2022

M.Macron ou le dilemme de l'élite ?

Comment caractériser la situation politique actuelle ? Une hypothèse :

  1. M.Macron dit : j'ai la seule bonne solution pour résoudre les problèmes du pays. C'est faire ce qu'on essayé de faire en vain mes prédécesseurs. D'un côté la French tech, de l'autre la réduction des dépenses publiques. Pour cela, j'ai besoin, comme eux, d'un pouvoir absolu. 
  2. La population répond : le coronavirus, M.Poutine, l'inflation... font que la "globalisation", qui sous-tendait cette politique, est morte de ses vices cachés. Le monde a changé, du tout au tout, mais nous ne savons pas comment. Il faut "poser le problème", avant de lui chercher une solution, qu'il faudra inventer. En particulier, vous devez nous écouter. 

Si c'est le cas, ces gens peuvent-ils s'entendre ? Le psycho-sociologue Adam Grant répond : non. Il est inconcevable pour "l'élite" de se remettre en cause. 

M.Macron lui a donné raison lors de la crise des Gilets jaune. Il a rencontré le peuple. Mais il n'a fait que parler. 

M.Macron se dit prêt à faire des compromis. Mais est-ce qui est attendu de lui ? 

Edward Said

On ne parle pas beaucoup d'Edward Said, en France, et pourtant, il semble avoir eu une influence considérable sur la pensée occidentale. 

Esprit paresseux, je n'ai pas eu le courage d'enquêter. J'ai profité d'une émission de la BBC pour me renseigner. 

C'était un Palestinien venu avec ses parents aux USA. Un Palestinien particulier, apparemment d'un milieu privilégié (aux USA, on ne devient pas professeur d'université prestigieuse sans cela), et d'une communauté ultra minoritaire puisque, si j'ai bien compris, protestant. 

Il a inventé les théories post colonialistes. Son idée est que l'Occident a une vision erronée de l'Orient, et de l'Islam en particulier. La preuve ? Ce que l'on a appelé la peinture "orientaliste" française. L'émission multipliait les exemples de préjugés de la presse et de la société confirmant cette thèse.

Ridicule ? Le préjugé est partout. Y compris entre villages voisins, et au sein d'une même famille. On n'arrête pas, d'ailleurs, de parler de "théorie du complot". Et pourquoi s'arrêter à l'Occident ? Les sociétés non occidentales semblent bien plus racistes qu'elle. D'ailleurs, elles ont généralement beaucoup de difficultés avec la notion de "droits de l'homme". Et comment penser que l'Orientalisme représente la pensée occidentale ? L'Orient, pour le peintre du 19ème siècle et l'infime minorité qui s'intéressait à ses tableaux était un fantasme, comme la Guerre des étoiles l'est pour nous. 

L'émission était une illustration du "biais de confirmation". Elle ne parlait que de ce qui allait dans le sens de sa théorie. 

Pourquoi cette anti pensée scientifique n'a-t-elle pas ruiné la réputation de son auteur ? Pourquoi autant d'impact ? 

Il me semble que, pour le comprendre, il faut examiner un paradoxe. Le plus surprenant est ce que sous-entend cette dénonciation de l'Occident comme un "mal" : la croyance qu'il n'y a aucune raison de le ménager : il est indestructible, et l'ordre occidental est mondial et éternel. 

D'où l'hypothèse d'une population, qui parce que pour la première fois dans l'histoire elle a fait massivement de longues études, est restée en enfance et qui a voulu faire un pied de nez à une société qu'elle confondait avec ses parents.

vendredi 24 juin 2022

Les caprices de Marianne ?

Depuis l'élection de 2017, un problème m'a semblé insoluble : celui du député présidentiel. Un président doit avoir une majorité à l'assemblée nationale. Or, les députés de M.Macron n'avaient aucune légitimité. Ils formaient un groupe hétéroclite, création spontanée d'une opportunité. 

Ce qui m'a surpris, c'est que M.Macron n'a rien fait pour résoudre cette question : il n'a jamais consenti aucun effort pour courtiser les élus de terrain. Il est même probable qu'il ait fait tout le contraire : alors qu'ils se lamentent de la "désertification" de leur territoire, il ne rêve que de leur couper un peu plus les vivres, au nom de l'équilibre des finances de l'Etat. 

Entre temps, il y a eu d'étonnants rebondissements. M.Zemmour est survenu. On a cru un temps qu'il allait ébranler Mme le Pen et faire réussir Mme Pécresse. C'est le contraire de ce qui s'est passé. Mme Le Pen a été "dédiabolisée", et elle a saisi le sujet qui, justement, ne concerne pas M.Macron : le sort de ce que l'on appelle maintenant la "France périphérique". Puis il y a eu un sursaut. M.Macron a été élu. Alors M.Mélenchon, manoeuvre géniale !, s'est emparé du podium et a phagocyté la gauche. Mais, une fois de plus, il y a eu plus de chaleur que de lumière. 

Eh bien, ce feu d'artifice de surprises n'a rien changé. Pour une fois, je n'ai pas eu tort. M.Macron n'a pas de majorité à l'assemblée. 

Utopia

Miracle de la radio. On se cultive sans effort. Grâce à BBC4 j'ai entendu "Utopia", oeuvre de Thomas More. Bien sûr, je ne suis pas certain que ce soit le texte intégral.

Quelle est cette fameuse "utopie", ancêtre d'un genre littéraire ? Un pays d'égaux. Tout le monde y est bien nourri, s'y habille de la même façon et y vit paisiblement. Un monde sans clés. 

Et son ennemi ? L'imprimerie et l'art. Peut-être parce qu'ils amplifient les petits mécontentements en révolution. La recherche du mieux, la révolte contre "l'injustice", qui est le propre de la démocratie, peut-être de l'Occident, est l'ennemi du bien, le paradis sur terre ? 

Et si c'était notre monde qui était une "utopie" ?

jeudi 23 juin 2022

Naissance de la Russie

Histoire d'amour pour le capitalisme américain. Le sort de la Russie s'est joué en quelques années. Glasnost. Des "Chicago boys" russes veulent que le communisme ne soit plus possible. Pour cela, il faut vendre, très vite, les biens de l'Etat. Chaque Russe reçoit des actions de la vente. Actions dont quelques-uns s'emparent. Les autres n'ont plus rien. Comme si ce n'était pas suffisant, la crise asiatique survient, le rouble s'effondre. Le gouvernement livre les grandes entreprises d'Etat en échange de l'aide financière des oligarques. Années de calvaires durant lesquelles les Russes sont des misérables, selon Hugo. Les enfants de 6 ans font la manche. C'est alors qu'arrive M.Poutine, qui, qu'on l'aime ou non, rétablit l'ordre et un semblant de prospérité générale. 

Voilà ce que disait un journaliste de la BBC ayant vécu ces événements (Archive on 4). 

Le plus curieux dans cette histoire est que le capitalisme de ces années, du "consensus de Washington", ne correspondait à rien de ce qui avait existé. C'était une utopie. Une crise de folie de quelques esprits abstraits surexcités. Il ne correspondait en aucune manière au capitalisme de la guerre froide, auquel rêvaient les Russes. C'est parce qu'ils ont voulu le capitalisme que les Russes l'ont rendu impossible !

Pas de capitalisme à visage humain sans URSS ?

(Consensus de Washington.)


Qu'est-ce que la couleur ?

L'oeil est équipé de différents dispositifs de vision. Par exemple, il existe les bâtonnets, qui "voient" dans une lumière à basse intensité, et les cônes, "qui voient en couleur". 

Surtout, la perception de la couleur dépend de l'intensité. C'est pourquoi les étoiles nous paraissent blanches. 

Ce qui semble signifier que les couleurs n'ont pas de réalité. Plus généralement, l''homme est un ensemble de capteurs adaptés à différents signaux extérieurs, en particulier des longueurs d'onde. Ces signaux sont retranscrits d'une façon qui cherche à être la plus efficace possible. 

En quelque sorte, nous évoluons dans une "réalité virtuelle". 

(Réflexions suscitées par le cours de physique de Richard Feynman.)

mercredi 22 juin 2022

Variole du singe

Variole du singe. Depuis quelques mois, il en est question. 

La variole n'est pas une maladie comme les autres. C'est la première qui ait été vaincue par le "progrès", sous les espèces du vaccin. 

Si la variole revient, cela signifie peut-être que nous avons vécu une parenthèse bénie. Et si tout recommençait comme avant ? 

Cela signifierait que nos "activistes" qui s'en prennent violemment à notre société, porteuse du mal, feraient bien de s'interroger sérieusement sur la réelle nature du dit "mal". Cela signifierait aussi qu'il faut nous demander ce qui fait que notre "progrès" ne marche pas. Ce qui nous donnera peut-être des idées plus pertinentes. 

Refroidir le monde

La réfrigération, moyen de réduire l'effet de serre. Voici ce que disait 39 ways to save the planet de la BBC. 

Surprenant, non ? Réfrigérer semble être contre nature. 

En fait, l'idée est double. Aujourd'hui, on refroidit avec des moteurs diesel, et, seconde idée, faute de chaîne du froid, une grande quantité de la production mondiale de nourriture se perd. En particulier dans les pays pauvres. 

Une minute... Les pays pauvres souffrent de la faim, apparemment on a une solution à ce problème, et on ne fait rien ? On ne commence à bouger que parce que les riches des pays riches ont peur que le ciel leur tombe sur la tête ? 

Diantre, que nous sommes hypocrites ? 

mardi 21 juin 2022

La grande démission

"La grande démission" est un phénomène mondial. Le confinement a produit un déclic, massif. Les salariés ne veulent pas retourner au travail. L'entreprise ne parvient pas à embaucher. 

On dit que cela est lié à une question de "sens". Jeune et moins jeune trouvent absurde la société telle qu'elle est. Ils veulent la changer. Mais ils ne sont pas très fermes dans leurs convictions. Ce qu'on leur reproche. 

Les explications de ce phénomène ne sont guère convaincantes. Pour ma part, je me demande s'il ne s'agit pas d'une évolution "normale" de la société. Et si ce n'est pas M.Macron avec son "premier de cordée", et sa "traversée de la rue pour trouver une travail", qui en parle le mieux. 

En effet l'après guerre a été un grand changement dans notre relation au travail. En quelque sorte la population a été embrigadée dans une société technocratique et taylorienne. Chacun avait un emploi. Il était ennuyeux, mais on ne cherchait pas là la "réalisation" de son être. L'aspiration du Français était familiale. Puis ce monde soviétique a changé. Le dirigeant de grande société était désormais un salarié, recruté sur diplômes (cf. les parachutages de l'ENA). Le mot d'ordre de ces théoriciens est devenu "performance". Ils se sont attaqués à la structure bureaucratique de la société, forcément inefficace, et abritant des "paresseux" (le fonctionnaire soviétique). Ils ont licencié, délocalisé, couru après toutes les "modes de management" et multiplié les changements internes hasardeux... 

Résultat : un chaos d'inefficacité, une économie dévastée, des travailleurs précaires, et des oligarques, qui se versent d'énormes salaires pour se récompenser de leur génie. 

Effectivement, il en résulte un monde absurde. 

Open source

L'open source. On me dit : rien de neuf. Microsoft, c'est très bien. L'open source souffre de ses interfaces et de ses fonctionnalités. On a essayé, ça n'a pas marché. 

En fait, il semble y avoir un basculement brutal. La fonction publique serait tentée de passer à l'open source. D'ailleurs, elle en fait déjà un très gros usage. Raison ? Un moyen d'échapper au GAFAM, et à son comportement monopolistique ? Le coup d'envoi aurait été le confinement : il y avait besoin de proposer une solution rigoureuse à la question du télétravail. 

Fonctionnalités et interfaces ne seraient plus ce que l'on dit. Les applications de visioconférence, par exemple, seraient plus faciles à prendre en main, pour un utilisateur ordinaire, que les autres. 

D'ailleurs tout est confus. Microsoft serait un des plus gros contributeurs à la production de code en open source. Et Microsoft utilise de l'open source. Par exemple. Et le système d'exploitation d'Apple repose sur de l'Open source. Il n'y a plus de frontière entre public et privé, dans ce domaine. C'est cela la grande nouvelle. 

Quant au coût, il n'est pas, non plus, ce que l'on dit. L'open source est gratuit, mais le client est tenté de demander des évolutions qui amènent son prix au niveau de celui des logiciels américains. Seulement on paie un ingénieur français plutôt qu'un actionnaire étranger... 

On entend aussi parler de cybersécurité. Encore une fois, on dit n'importe quoi. Si l'on respecte des règles de bonne conduite, l'Open source est aussi sûr que tout autre logiciel. 

Les choses changent vite. Méfions-nous des idées reçues ?

lundi 20 juin 2022

M.Macron, l'anti président ?

Emmanuel Macron est un champion du "monde d'avant". Un monde que notre société, dans sa quasi totalité, trouve désormais absurde et contre nature. (D'où la recherche de "sens" dont il est tant question.)

Le pays a porté à sa tête la personne qui représente ce qu'il exècre, alors même que cette personne croit que sa mission est de le convertir à sa cause ?

Peut-être. Mais, si c'était le cas, cela serait-il fatalement un mal ? Pourquoi un gouvernant devrait-il partager l'intérêt collectif ? Après tout, on fait bien appel au militaire dans une guerre, alors que ses valeurs ne sont pas les nôtres. 

M.Macron a des qualités rares. Il est motivé pour faire un travail dont personne ne voudrait et il a été formé pour cela. Pour le reste, c'est une question de contrôle ?

(NB. La France fait face au problème que doit résoudre le recruteur : que doit-on rechercher, en priorité, chez un candidat ?) 

Mécanique quantique

Feynman donne une introduction à la mécanique quantique qui n'a rien à voir avec ce que j'ai connu. 

Je me souviens d'équations mystérieuses. Chez lui, il part de l'expérience. Il montre que, dans certaines conditions, l'électron est diffracté. C'est à dire qu'il se comporte comme une onde. Du coup, on aboutit au principe d'incertitude d'Eisenberg, qui devient le principe fondamental de la mécanique quantique, sur lequel tout repose. 

Et, surprise, ce principe produit une forme de certitude. C'est lui, en quelque sorte, qui maintient les électrons en orbite. En effet, sans cela l'électron obéirait à la mécanique newtonienne, dissiperait son énergie, et finirait collé au noyau. Ce qui permet à Richard Feynman de faire quelques calculs précis...  Paradoxe. Et il y a beaucoup d'autres applications pratiques du dit principe. Par exemple, il fournit une raison pour laquelle nos chaussures ne s'enfoncent pas dans le sol... 

Encore plus mystérieux que les équations mystérieuses ? Ou est-ce notre "esprit simplifiant" qui est totalement inadapté à la réalité ?

Société en quête de sens

La grande affaire du moment, c'est le "sens". Notre vie n'a plus de "sens". Sentiment général. 

On confond parfois cela avec des mots tels que "transition climatique", "impact", "génération Z", "pénurie RH", "élever des chèvres"... Mais ce ne sont que des symptômes, ou des solutions à un problème qui n'est pas posé.

Le "moment thucydidien" est une idée fixe de ce blog. Notre société ressemble à celle que décrit Thucydide dans sa Guerre du Péloponnèse. 

Le moment thucydidien est un moment de l'histoire où la société est victime d'un coup de folie individualiste. L'homme devient un loup pour l'homme. Les mots, armes d'influence, sont manipulés. La société devient absurde. 

Ce qui a amené les Grecs à devoir remettre de l'ordre dans leurs idées. (L'opinion de Jacqueline de Romilly.)

Nous ferions bien de faire de même ?

(La guerre du Péloponnèse.)

dimanche 19 juin 2022

Ukraine européenne

L'Ukraine va entrer dans l'UE. Voilà qui va être un choc. Car, son PIB par habitant est de l'ordre d'un dixième de celui de la France. Ce qui va dire qu'elle va pomper massivement les subsides européennes. Et c'est un régime ultra corrompu. C'est le problème polonais et hongrois au centuple : un régime qui hait nos valeurs mais qui vit de notre argent ?

Il serait bien mieux d'absorber la Russie ou la Turquie ?

Or, cela arrive à un très mauvais moment. Car l'inflation va mettre en péril l'UE, elle va frapper méchamment les pays qui vivent de la dette, tels que la France et l'Italie. 

En tous cas, cela a peut-être une signification. Tous les pays qui sont dans l'UE, à commencer par la France et l'Allemagne, ont un point commun : le désir de paix. Et si le combat de l'UE, c'était la paix mondiale ? 

Cela signifie peut-être qu'il a été une erreur d'en faire, avant tout, un "marché commun". Cela signifie surtout que nos différents sont secondaires, ce qui compte, c'est "l'équipe" ? 

Montaigne et le français

J'ai fini par agir. 

Je pestais contre Montaigne. Je n'arrivais pas à le comprendre. J'ai acheté Les essais en français moderne (Gallimard).

Fini les renvois, dont le texte est truffé, qui ne sont pas vers le bas de page, mais la fin de chapitre. Et les mots incompréhensibles, qui ne sont pas expliqués. D'ailleurs, même ce que l'on comprend peut être un faux ami. Le sens des mots, depuis Montaigne, a radicalement changé. 

Curieusement, c'est un travail qui a été fait il y a longtemps, par quelqu'un qui serait plus que centenaire s'il était encore en vie : André Lanly, spécialiste de la langue corrézienne, entre autres. 

En fait, le texte n'est pas réellement en français moderne. Il conserve la patine de l'ancien, mais on lui a retiré tout ce qui était susceptible au contre-sens. 

samedi 18 juin 2022

La reine et le président

Qui est Elizabeth II ? demande BBC 4 (Archive on 4). 

Quelqu'un qui remet à leur place, avec humour, les maladroits. Mais surtout quelqu'un qui a beaucoup d'empathie. Et qui partage les grands et petits drames des Anglais comme s'ils étaient des membres de sa famille. 

Un être humain "normal", comme rêvait de l'être un de nos présidents ?

L'être humain est-il incompréhensible ?

Kundera semble penser que l'on est condamné à se méprendre sur l'autre. L'incommunicabilité est un principe d'organisation de la société. 

Ce que je constate est que l'on a "toujours tort", si l'on croit comprendre l'autre. Ma mère, qui me disait "qu'elle me connaissait comme s'il elle m'avait fait", est un parfait exemple de cette erreur fatale. 

En revanche, croire que l'autre ne peut être compris paraît tout aussi idiot. 

Il y a, en fait, entre ces deux idées reçues un juste milieu. Effectivement, l'autre est, a priori, un inconnu, et il fait tout pour le rester, en changeant sans arrêt. C'est ce qui fait, d'ailleurs, beaucoup de son charme.

De ce fait, s'il y a un espoir de le comprendre (de temps en temps, et approximativement), c'est en cherchant sans cesse qui il est. 

Voilà ce que je tire de mon expérience...

vendredi 17 juin 2022

Odyssée présidentielle ?

Notre président devrait être minoritaire à la chambre des députés, lit-on. 

Les électeurs qui en ont la possibilité ne devraient-ils pas voter pour la droite ? Car, dans ces conditions, notre président va devoir s'allier à la droite, et, comme le DUP en Irlande du nord, les députés de droite devraient donc avoir un pouvoir de nuisance considérable.

Curieuse histoire. Le député, représentant du peuple, est le coeur d'une démocratie. Or, chez nous, il n'est plus rien. C'est le résultat de quelques réformes particulièrement intelligentes, comme seul un Français peut en avoir l'idée. 

Et quel en a été le résultat ? Paradoxalement l'électeur a mis en échec les projets d'absolutisme de l'élite intellectuelle qui le gouverne. Dans toute sa diversité, il est parvenu à faire passer un message au président : vos idées sont hors sujet. Et il pourrait se donner des moyens redoutables de contrôler son action. 

M.Macron pourrait bien avoir à naviguer entre Charybde et Scylla.

L'animal est-il bête ?

L'oiseau semble reconnaître ses petits par leur bruit et la couleur de leurs oeufs. Si vous avez compris ceci, vous pouvez lui faire prendre des vessies pour des lanternes. 

Les travaux de Konrad Lorentz sont faits de constatations de ce type. L'animal serait-il un robot, obéissant à quelques "algorithmes" simplistes ? 

Je me demande si chaque espèce n'a pas une vision du monde différente. Dans son genre, elle est très efficace. Il se peut que, nous aussi, nous soyons facilement manipulables. D'ailleurs, c'est ce que constate la science du biais. Et l'homme ne cesse de manipuler l'homme. Et le virus, le prend, de temps à autres, pour une passoire... 

jeudi 16 juin 2022

Johnson et Musk

Elon Musk et Boris Johnson ou la roche Tarpéienne est proche du Capitole ?

Leur sort semble dépendre de l'affection des foules. Une affection qui, comme les voies du seigneur, est impénétrable. 

Boris Johnson a survécu à un vote de "no confidence" de son parti. De mémoire récente, personne n'avait obtenu un aussi mauvais score. Surtout, si j'ai bien compris, le rejet a été majoritaire chez ses "back benchers", les élus de terrain. Quand à Elon Musk, cherche-t-il des noises à Twitter, parce qu'il ne parvient pas à trouver les fonds pour l'acheter ? Inquiétant signal que lance au spéculateur, qui a fait sa fortune, l'homme "le plus riche du monde" ? 

Notre monde serait-il "une grande illusion" ? 

Le rayon vert de Jules Vernes


Aventures au pays de Walter Scott. La fille prodigue de deux oncles gâteaux part avec toute sa maisonnée à la recherche du "rayon vert", qui va lui révéler la réalité de ses sentiments. De déconvenue en déconvenue, ils s'éloignent de la civilisation. Ils découvrent l'Ecosse à son plus sauvage, les îles des Hébrides, battues par les tempêtes, qui traversent l'Atlantique, pour se fracasser sur cette pointe avancée de l'Europe. Comme le Club des 5, ils s'installent dans une grotte. 

Jules Vernes, c'est le progrès triomphant. La gloire de l'homme de science. Eh bien, cette fois, c'est tout le contraire. Le scientifique est ridicule, c'est une sorte de savant Cosinus. Les héros du roman sont deux nobles esprits romantiques. 

Jules Vernes aurait-il eu des remords ? Aurait-il pensé que le regard du scientifique rendait, à tort, le monde absurde ? Qu'il passait à côté de tout ce que la vie a de beau ? Qu'il y avait une "vérité alternative" comme le dit M.Trump ?

mercredi 15 juin 2022

La PME se rebiffe ?

Alors que l'on disait que la PME était un marché extraordinairement morcelé et impossible d'accès, je constate, de plus en plus, qu'une offre, notamment de logiciel, est spécialement conçue pour elle. Le logiciel doit être "rustique" et facile à utiliser, car la PME a généralement une seule personne à consacrer à la question, qui n'a pas le temps pour se former. L'investissement doit être rentabilisé en un an. La formule "software as a service", qui permet de payer le logiciel à l'utilisation, a beaucoup fait pour ce changement. 

Je constate aussi l'émergence d'une offre de conseil spécialisée, et bien adaptée : spécialistes fonctionnels devenus indépendants, petits cabinets... 

Alors que l'on nous disait que nos PME étaient lamentables, se rebifferaient-elles ? Après le " tout pour le champion national" jacobin, verrait-on émerger un nouveau type d'économie ? 

La valse aux adieux de Kundera

Je poursuis ma relecture de l'oeuvre de Milan Kundera. 

Plutôt que d'une "valse", il s'agit de la ronde de Max Ophüls / Schnitzler. Le temps d'organiser un concert, quelques personnages se croisent, dans une station thermale. On retrouve l'atmosphère légère de Risibles amours, et quelques uns de ses types humains. La vie de ces gens n'est qu'aventures amoureuses sans lendemain. Au fond, ils ne pensent qu'au sexe. Et le propre des relations humaines est l'incommunicabilité. Cela semble même être ce qu'il y a de plus solide dans la vie : c'est la jalousie, souvent, et pas l'amour, qui soude le couple. Et c'est, bien des fois, lorsque cela commence pour l'un, que cela finit pour l'autre. 

Mais apparaissent aussi des aspects de la société tchèque, et soviétique, qui n'étaient pas dans Risibles amours. Voilà qui est surprenant : chez elle aussi, il y a lutte des classes. Elle ressemble étrangement à celle que nous connaissons aujourd'hui. Car le socialisme a ses privilégiés, intellectuels et artistes, qui vivent dans le luxe, et à qui tout est permis. Le peuple, le "petit blanc", au ras du sol, et qui croit aux dogmes du Parti, ne les aime pas. Mais, aussi, cette aristocratie est soumise à des purges plus ou moins arbitraires. De temps à autres, on y sacrifie l'être humain, de préférence l'ami, à l'abstraction. 

C'est peut être Les possédés de Dostoïevsky, mais pas Crime et châtiment. Car cette vie n'a pas de sens, et le meurtre y est sans conséquence. C'est tout le contraire d'un drame. 

mardi 14 juin 2022

Finlande

Quand les Russes ont voulu envahir la Finlande, au début de la guerre de 40, ce fut la Bérézina. Pourtant, la Finlande est un tout petit pays. Curieusement, l'armée russe a été défaite par le froid. 

Concordance des temps, de France Culture, se demandait si la Finlande ne pourrait pas servir de modèle à l'Ukraine. 

Au fond, le passé de l'armée russe n'a rien de glorieux. Ses grandes victoires ont été remportées contre Napoléon et Hitler. Mais, à chaque fois, elle était attaquée, et c'est son climat qui a fait merveille. 

Inflation : les ennuis commencent ?

"L'augmentation des taux est préoccupante pour les pays lourdement endettés de la zone euro", disait le Financial Times, dimanche. 

Effectivement, ce que craignait ce blog est arrivé. La France est considérablement endettée. Elle va devoir lever toujours plus de dettes pour payer l'intérêt de sa dette, et rembourser les dettes échues. 

Voilà qui va poser de sérieuses difficultés à nos gouvernants. Car ils ne savent qu'utiliser deux outils : la hache et la douche. Ils se lancent dans de grandes réformes utopiques, et quand leurs conséquences produisent un soulèvement populaire, ils le noient sous l'argent public. C'est, quasi certainement, ce qui a produit la situation dans laquelle se trouve le pays. 

Le psychologue Adam Grant pense que le changement est quasiment impossible pour un esprit d'élite. Croyons au miracle ?

La Défense en crise

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La Défense se vide, disait le Monde l'autre jour. Le mode de vie "vertical" et "encravaté" n'est pas l'idéal de l'homme moderne.

Surprenant retournement. A l'époque où j'enseignais à Dauphine, j'avais eu la surprise de voir déplacer à La Défense ma salle de classe. Mes étudiants vivant en autarcie, cela paraissait ridicule. Une enquête m'a laissé penser que la cause en était M.Sarkozy. Il voulait faire de La Défense un hub de la finance mondiale. (C'est pour la même raison qu'il y a autant d'universités et de grandes écoles sur le plateau de Saclay.)

Leçon de conduite du changement ? 

(PS. Une idée d'occupation des tours de La Défense : les transformer en "fermes verticales" ?)

Titre de l'image : Lianoland Wimons, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons

lundi 13 juin 2022

Post mortem

Montaigne dit que, s'il faut obéir aux rois, il faut les juger après leur mort. 

Je suis aussi un fan du "retex", du retour d'expérience. Je crois que nous aurions beaucoup à gagner, par exemple, à juger nos présidents et nos dirigeants d'entreprises. Pas pour les envoyer au bagne, mais pour apprendre de leurs erreurs. (C'est cela le "droit à l'erreur" ?)

Comme pour le CDD, qui prévoit un temps de recherche d'un nouvel emploi, on pourrait ajouter au mandat présidentiel, une durée forfaitaire, consacrée à une analyse à chaud de l'expérience qui vient d'être vécue. Par exemple. 

(Bénéfice supplémentaire ? Peut-être que, s'ils sont soucieux de leur gloire posthume, cela pourrait, en outre, influencer favorablement leur pratique du pouvoir ? Le cas de François Hollande, très soucieux du jugement de l'histoire, semble être un contre exemple.)

Inflation

Quand nos autorité de la science économique nous ont affirmé qu'il n'y aurait pas d'inflation, on pouvait se douter de ce qui allait arriver.

Une chose n'a pas changé, en tous cas : elles sont toujours aussi sures d'elles-mêmes. 

Et si, au lieu de nous donner des leçons, elles commençaient par apprendre ? Au fond, tout le monde parle de l'inflation, mais sait-on de quoi il s'agit ? 

L'inflation est-elle ce qu'elle fut ? L'inflation est terrible lorsqu'elle touche les biens essentiels pour la survie. Mais, la société de consommation a fait que ces biens pèsent de moins en moins dans notre budget. 

Quel est le rôle de la communication dans l'inflation ? par exemple. On entend, maintenant, la presse nous répéter : "inflation, inflation". Pousse au crime ? Quid de la spéculation ? 

Son véritable danger ? Contrairement à ce que l'on lit dans les ouvrages des économistes, cela semble un phénomène extraordinairement hétérogène. Certains sont incapables de répercuter l'augmentation de la vie, d'autres semblent en profiter. Et surtout, ça a des effets imprévisibles. Cela bouscule les équilibres que l'on avait oubliés. Par exemple cela peut torpiller les assurances vies, lisais-je. 

C'est peut-être là qu'est le véritable danger de l'inflation. Il disloque la société ? Et il en appelle aux instincts les plus vils de l'homme ? 

Dans ces circonstances que doit-on craindre le plus ? Les certitudes de nos autorités ?  

La politique selon Cedric Villani

BBC 4 interroge Cedric Villani (From our own correspondant). Elle enquête. Que sont devenus les néophytes de la politique que M.Macron a emmené avec lui ?

M.Villani, c'est Aznavour dans "J'm voyais déjà"  ? "D'autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d'argent / Moi j'étais trop pur ou trop en avance". Il dit, en substance, qu'il était arrivé au pouvoir avec les idées qui allaient changer le monde. Mais il a été trahi. La politique demeurait. Il était trop pur. 

Et aujourd'hui ? Il s'est rallié à M.Mélenchon. Voilà qui est surprenant. Parce qu'avant d'être député, M.Villani était une pasionaria du projet européen, qui remplissait ma boîte mail d'invitations à des conférences. C'est d'ailleurs comme cela que j'ai découvert son existence. Or, M.Mélenchon est anti Europe ! 

BBC 4 lui a posé la question. Réponse : maintenant, j'ai compris ce que c'était la politique ! C'est sacrifier ses valeurs, pour avoir le pouvoir ! 

Les journalistes de la BBC ont du talent ? Celui, en quelques minutes, de caractériser un phénomène de société ?

dimanche 12 juin 2022

39 ways to save the planet


J'écoute une émission de BBC4 (en rediffusion) qui étudie l'une après l'autre les diverses façons de réduire les émissions de CO2 de l'humanité. 

Je n'ai pas encore entendu toute la série, mais je constate, qu'à chaque fois, il s'agit de gains possibles de plusieurs pour cent. A croire, que, bientôt, il va falloir inventer de nouvelles sources d'émissions. 

Pour le moment, ce sont les femmes et les vaches qui sont susceptibles des plus gros gains. Pour les unes, la solution est l'éducation, qui change leur fertilité, pour l'autre, on parle de régimes alimentaires qui réduiraient leur production de méthane. 

Comme le dit le titre de l'émission, il y a énormément de façons de bien faire. Planter des bambous dans des sols pauvres, bâtir en bois, exploiter les forêts de manière rationnelle, cultiver un riz qui n'a pas besoin de rizière, entretenir la coque des navires, produire de l'acier sans utiliser de carbone, faire nettoyer les pales des éoliennes par des robots, retraiter le gaz des réfrigérateurs... 

A chaque fois, il semble que ce soit "du changement sans changement". Si on s'y prend bien, il n'y a pas de perdants. Au contraire. 

Quand on veut, on peut ? Mais, surtout, quand l'humanité parvient à se mettre d'accord sur un objectif, et sur les moyens de l'atteindre, tout est possible ? 

On dit qu'un temps la forêt amazonienne fut un jardin. Il semble que, demain, ce sera le sort de la terre. Et si pour combattre "l'effet de serre", nous étions en train de mettre la planète sous cloche ? 

Chronique de crise

Après la bulle internet, j'ai animé un "club internet". Ce qui m'intéressait était de savoir comment réagissait le monde des affaires. Réponse : encéphalogramme plat. 

Ce blog est issu de la crise de 2008. Après une phase de chaos, progressivement a émergé les prémices d'un "changement de paradigme". A la fois critique du "monde d'avant" et de ses principes constitutifs, et commencement de propositions de fondations nouvelles. 

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau en crise : virus, Poutine, inflation... Et c'est une méga crise avec des secousses de plus en plus violentes, et imprévisibles. The Big one, comme on dit en Californie ?

Question : allons-nous parvenir à reprendre le contrôle du train avant qu'il ne déraille ? "Ce qui ne tue pas renforce" ? Notre esprit est-il tellement englué dans le "monde d'avant", qu'il faut risquer la mort, pour qu'il se remette en marche ? 

Vive la grève !

Il n'y a que pendant les grèves que l'on entend de bonnes musiques, disait une auditrice de France Musique. 

Sujet pour anthropologue ? Etudier la façon dont les programmes de France Musique sont constitués. (Il s'agit, pour une part, de musique contemporaine, sinistre, présentée par des animateurs sinistres, et de morceaux classiques bien connus, pour le reste.)

Une cinquième colonne se serait-elle emparée de la programmation de la musique de grève ? Pourra-t-elle échapper longtemps à la main invisible des opinions dominantes ? 

samedi 11 juin 2022

Jeune société

J'entendais Evelyn Waugh dire que, enfant, il était plus adulte que l'école. (Great lives de BBC 4)

J'ai aussi eu ce sentiment. Notamment la première fois que je suis entré dans un conseil d'administration. J'ai eu l'impression d'être dans une cour d'école. "On dirait qu'on serait..." 

Je me demande si ce phénomène surprenant n'est pas lié à "l'autorité". Celui qui est en position d'autorité, un président, un père de famille... peut tout se permettre. Or, celui qui peut tout se permettre est, justement, l'enfant. 

Risibles amours de Kundera


Alain Finkielkraut me fait relire Milan Kundera. Totalement oublié. 

Milan Kundera a du talent. 

Risibles amours est un recueil de nouvelles, agréables et légères. Elles ont été écrites entre 59 et 68. 

C'est, un peu, "le monde selon DSK". On n'y pense que sexe. Dans ce domaine, l'homme et la femme sont sur un total pied d'égalité. C'est aussi un monde d'un absurde souriant. Les relations entre humains reposent sur une forme d'incommunicabilité constitutive. Mais quelle importance, au Club Med ?

La vie derrière le rideau de fer ? Pourquoi s'être révolté, alors ? 68 aurait-il été, ici comme ailleurs, une application d'une observation de Tocqueville : plus on donne de liberté au peuple, plus il est mécontent ? 

vendredi 10 juin 2022

Identité de la France

M.Poutine a pensé, un temps, être du côté de l'Occident contre l'islamisme. 

En y réfléchissant, il avait peut être des raisons de le croire. Selon certains des textes commentés par ce blog, les USA ont puissamment contribué au renouveau d'un Islamisme combattant

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ? a peut-être pensé M.Poutine. Mais était-ce aussi simple ? Les USA sont un Etat profondément religieux. Ils tendent à aimer tous les peuples religieux. L'URSS, par contraste, est un descendant direct de la France laïque. 

Que le monde est compliqué ? Qui sont nos véritables amis ?... 

Voilà peut-être pourquoi nos partis politiques font fausse route, qu'ils soient libéraux pro américains, ou, par réaction ?, pro Russes. Il n'y a pas de salut à l'étranger. Nous sommes nos seuls amis. Et c'est pour cela qu'il est certainement utile de se pencher sur notre identité collective. 

Qu'est-ce que la "culture" ?

Je suis incapable de comparer deux interprétations d'un compositeur classique. Voici ce que je pense en écoutant la tribune des critiques de disques de France Musique. 

Mais encore, il y a des musiques que j'aime et d'autres que je n'ai pas envie d'écouter. Alors, qu'en termes de poésie, je ne comprends rien. Ou cela se limite au peu que j'ai étudié à l'école. En revanche, ce n'est pas le cas du cinéma. Et là, j'ai une opinion. Et je ne partage pas celle des critiques, dans la quelle je distingue très vite des traces d'idéologie. 

Voilà ce qu'est la "culture" dont parlait un précédent billet ? Culture au sens de "maison de la culture", et non de l'anthropologie ? Quelque-chose que je n'ai pas ? 

Une construction collective. Mais aussi quelque-chose "d'irrationnel", qui demande, pour prendre un sens, une longue fréquentation. Et qui est l'ennemi absolu de l'idéologie ? C'est à dire de la pensée figée dans la satisfaction de soi ? 

Maintenant, cela en fait-il un absolu ? Les Chinois ont certainement une des cultures les plus évoluées. Ils allaient jusqu'à en faire le critère de recrutement de leurs énarques. Et qu'est-ce que cela a produit ? Un paradis artificiel, balayé par les barbares occidentaux. 

La culture ne doit pas être un facteur d'aliénation, donc. La culture n'est pas une fin en soi. Pas d'art pour l'art ? Serait-ce un moyen ? Serait-elle digne de son nom, quand elle stimule les capacités des individus et des sociétés, et les amène à se transcender ?

Mystérieux. 

jeudi 9 juin 2022

Dire la vérité

Théorie du complot. Les gouvernements doivent-ils dire ce qui est vrai et ne l'est pas ?

Le gouvernement représente un parti politique. S'il dit la vérité, cela signifie que son opposition ment. On aboutit donc à un régime "totalitaire". 

D'ailleurs peut-on "dire la vérité" ? La nature est complexe et, à proprement parler, incompréhensible. 

Et si le propre d'une démocratie digne de ce nom était le "forum" ou "l'agora" : organiser les conditions du débat, de la liberté de parole ? C'est de là que sort la vérité.

Culture

A l'occasion d'une émission sur Milan Kundera, Alain Finkielkraut parlait de "culture" comme le propre de l'identité européenne. (Samedi 28 mai.)

Qu'entend-il par culture ? Probablement pas la définition de ce blog, qui est celle de l'anthropologie. 

"Kultur" allemande, qui a eu un si grand rôle dans sa pensée d'avant guerre ? 

Il était question de Tocqueville et de nivellement. Il n'y aurait plus de "hiérarchisation" dans la culture. Pas de différence entre le taggeur et la chapelle Sixtine. Or, ce qui aurait fait l'Europe aurait été l'amour de la "culture". 

Le plus étrange dans cette affaire est que, aujourd'hui, c'est le Bobo qui fait l'opinion. Or, celui-ci doit son nom à Flaubert et ses amis, dont toute la vie a été, justement, un combat pour la culture et contre son écrasement par la "démocratie", la "culture de masse", le "nivellement par le bas". Le Bobo, élite nivellatrice ?

Relisons La crise de la culture, d'Hannah Arendt ?

mercredi 8 juin 2022

Rainbow Nation

Violentes manifestations d'hostilité aux immigrés, en Afrique du Sud, était-il dit, il y a quelques jours. 

Curieux. On a accusé l'homme blanc d'être raciste. Mais il n'a pas l'air d'être le seul dans son cas. 

Et même. Il n'y a qu'en Occident que l'on trouve une tel mélange de populations ! Non seulement, c'est inconcevable ailleurs, mais, on y tolère même rarement une différence de religion ou d'opinion ! 

Et qu'est-ce qui rend l'Occident aussi résilient ? Ce sont ses valeurs. La France a été le pays des droits de l'homme, et les USA, "land of opportunity". 

Faudrait-il les redécouvrir ?


Plombés

Quel âge a la terre ? Le même que celui des météorites. Or, les météorites contiennent de l'uranium, qui, à une vitesse connue, se transforme en plomb. Un scientifique décide donc d'analyser une météorite. Seulement, pour cela, il ne faut pas de trace de plomb dans son laboratoire. Or, il a beau faire ce qu'il veut, il en trouve partout : dans les tables, les chaises, la peinture, ses cheveux, sa peau... Il lui faudra plusieurs années pour créer un environnement sans plomb, et faire ses mesures. 

C'est alors qu'il est parti en croisade contre le plomb. Il est allé chercher sa trace dans les neiges polaires. Et a trouvé que la pollution au plomb commence avec la révolution industrielle, puis connaît une brutale envolée dans les années 30. Pourquoi ? On ajoute du plomb à l'essence. 

Ses découvertes n'ont pas fait beaucoup de bruit. Mais, tout de même, il y a moins de plomb dans l'essence et dans notre vie que de son temps. Environ 25 fois moins, si j'ai bien compris. Mais cela fait tout de même 100 fois plus qu'avant le début de la contamination. En tous cas, cela aurait eu un impact notable sur le QI de la population. 

Au fond, la révolution industrielle fut l'âge de l'innocence. L'idéologie du "progrès" régnait. Ce que fait l'homme est bien. La nature, c'est le mal. Illustration de "l'éthique de conviction", et de son danger : qui veut faire l'ange finit plombé ?

(Inspiré par une émission de Radiolab, diffusé par la BBC.)

Evolution et société

Les générations se suivent et ne se ressemblent pas ? 

Un précédent billet laisse entendre que la génération 68, imitant la génération qui la précédait ?, a été oppressive. La génération actuelle, issue de celle qui a été "opprimée" par celle de 68, cherche à créer le paradis sur terre. 

Mécanisme simple : chaque génération réagit par rapport à celle qui l'a précédée. Curieusement, ce mécanisme simple donne un résultat à la fois logique et imprévisible. L'évolution telle que ne l'avait pas prévue Darwin ?

mardi 7 juin 2022

La Cité de la lessive

La Cité de Londres nettoie chaque année mille milliards de livres d'argent douteux, disait BBC 4. 

Tout a commencé avec Bretton Woods. Pour éviter une répétition de la crise financière, cause de la seconde guerre mondiale, on a réglementé les flux financiers internationaux. La Cité de Londres, dont cela ne faisait pas les affaires, a contourné cette réglementation (technique dite de "l'eurodollar"). Ce sont les dollars de l'Union soviétique qui en ont été les premiers bénéficiaires. Puis elle a utilisé quelques îles rescapées de l'empire britannique, pour dissimuler cet argent au fisc. Voilà ce que cherchaient les oligarques russes pour donner une virginité au butin acquis dans le sac de leur pays, et le détournement de l'aide internationale. Nettoyé, ils pouvaient l'utiliser dans leurs affaires.

Ce trafic rapporte énormément à l'appareil financier londonien, spécialisé dans l'illusionnisme. Mais aussi à l'Etat. (Si j'ai bien compris, la City paie plus d'impôts que l'ensemble de la population française...) 

Faut-il s'en inquiéter ? Oui. L'action de la City a pour conséquence première d'éliminer les preuves concernant les crimes les plus atroces qui se commettent sur la planète. (Complicité de crime ressortissant à la catégorie du "crime en col blanc" ?)

Pourquoi Londres et pas New York ? Parce que l'Europe défend les droits de l'homme, alors que les USA, la souveraineté nationale. Et ils ont peu de lois, mais un système de répression efficace...


Grand bleu

Le coucou n'est pas unique. Une espèce de chenilles - papillons a adopté la même tactique. La larve de l'Azuré du serpolet (appelé "Large Blue" en anglais) est confondue par une espèce de fourmis avec une des leurs. Une fois à l'intérieur de la fourmilière, soit la larve se fait nourrir, soit elle consomme les larves des fourmis. Curieusement, bien qu'elle devienne gigantesque par rapport à la fourmi, celle-ci n'y voit que du feu. Même technique que le coucou : elle sème la confusion par ses sécrétions, et par ses cris, identiques à ceux de ses hôtes. 

Encore mieux. Une guêpe a trouvé le moyen de parasiter la larve. Elle est capable de la repérer sous terre, de creuser, de désorganiser les fourmis qui la défendent, en suscitant la zizanie entre elles, puis de lui injecter ses oeufs. Les fourmis, ensuite, vont élever des guêpes ! 

(D'après une émission de David Attenborough, complétée de la lecture de wikipedia.) 

Décidément, dans la nature, tous les coups sont permis ? L'évolution est imprévisible ? 

Jeunesse libérée ?

A quand un nouveau Cohn-Bendit ? me suis-je demandé. 

Un journal canadien s'interroge sur les causes de la "grande démission". Pourquoi les jeunes refusent-ils le "système" ? L'explication est, elle-même, systémique. La génération 68, des "baby boomers", aurait imposé des conditions de travail infernales à la génération suivante, dite "sacrifiée". La jeunesse actuelle, fille de cette dernière, a appris de son exemple. (Article de La Presse.) Résultat :

« Les jeunes sont très à l’écoute des valeurs véhiculées par les entreprises. On ne voyait pas ça avant, rapporte le président et chef de la direction du Conseil du patronat, Karl Blackburn. On parle de développement durable, de normes ESG, d’équité, de justice, d’inclusion, de diversité, de reconnaissance, d’honnêteté. »

Le combat de la jeunesse semble, comme en 68, de se libérer d'une société asphyxiante... Et ces jeunes ont l'avantage du nombre. L'offre est inférieure à la demande. Alors, 68 par d'autres moyens ?

lundi 6 juin 2022

Pauvre Ouïgour

Pauvre Ouïgour. Un petit peuple, sur un grand territoire riche en ressources naturelles. La Chine veut l'assimiler, par le camp de rééducation, et l'intimidation. Et il n'a pas d'amis : sa religion est jugée non orthodoxe par les pays musulmans. Surtout, prendre sa défense n'est pas dans leur intérêt économique. 

Voilà ce à quoi me faisait penser Concordance des temps, de France Culture. 

Pourquoi l'Occident s'y intéresse-t-il, maintenant, d'ailleurs ? Une question d'intérêts, aussi ?

Mais, en dépit de son hypocrisie, l'Occident aurait-il une vertu ? Défendre les nations opprimées n'est pas une idée que partagent beaucoup de cultures...

Réformer l'Education nationale

L'Education nationale est une farce. Ce n'est pas poli de le dire, mais c'est ce que tout le monde pense. 

Comment la changer pour lui éviter de changer ? 

Elle nous sélectionne sur ce qu'elle juge être notre capacité à penser. Et donne le pouvoir à ce qu'elle croit l'élite. Le reste est rebut. Elle enseigne à "l'élite" ce qu'Edgar Morin a appelé une "pensée simplifiante". Quant au rebut, outre le fait d'avoir acquis un complexe d'infériorité, il se retrouve sur le marché du travail sans savoir rien faire. C'est d'ailleurs aussi le cas de l'élite. Carton plein. 

En fait, l'art de penser est celui du citoyen. C'est le propre de la démocratie, qui donne à son peuple la tâche de gérer le bien commun. Ce doit être un art de masse, et pas d'élite. Et c'est un art de la complexité. Paradoxalement, alors que le "sauvage" a une pensée complexe (sans quoi il ne survivrait pas), le "civilisé" tend à croire que tout est facile. La pensée complexe ne s'enseigne pas, en fait, c'est avant tout une prise de conscience. Comme le disaient les pragmatistes, il n'y a que "l'expérience" pour s'en rendre compte : confrontation de l'homme à la réalité, et pas à des formules de mathématiques. 

Ensuite, il faut apprendre un métier. Pour cela, il faut d'abord des connaissances pratiques. Fondamentales. Puis, entrer en "apprentissage", en suivant sa "vocation", ou au moins ses penchants. 

Et l'enseignant ? La 3ème République le sélectionnait à l'image de l'élite. Ce n'est plus le cas. Or, ce n'est pas utile. Les connaissances qu'il dispense sont simples. Il doit être, avant tout, un pédagogue, un bon artisan de l'enseignement, qui aime son métier. Et plus il a peiné pour apprendre, meilleur il le sera. 

dimanche 5 juin 2022

L'homme qui disait non

Le général (à titre provisoire) de Gaulle manqua-t-il d'éducation ? Sans Churchill, ce colonel à la carrière médiocre n'aurait été rien. Or, non seulement de Gaulle n'a pas cessé de contrarier Churchill. Mais, en 63, il a refusé l'entrée de la Grande Bretagne dans le marché commun. Un choc. Sujet étudié par la BBC. 

Il ressortait de l'émission que de Gaulle faisait une différence entre sa personne et la nation. Il défendait la France. Et son intransigeance a été bien plus efficace que les bonnes manières d'autres nations vaincues, hébergées par l'Angleterre pendant la guerre. 

En 63, il craignait que la Grande Bretagne ne fasse du projet politique qu'était l'UE, un projet économique, et que, de surcroît, elle y infiltre les USA. 

Ce en quoi il semble avoir eu raison. 

Mais il n'est pas interdit de penser que sans le passage de l'Angleterre dans l'UE, et le chaos qu'elle a provoqué, l'UE n'aurait pu devenir un projet politique. Ses membres n'ont plus d'alternative : union ou disparition. 

Conception bourgeoise du meurtre

Hercule Poirot se fait reprocher sa "conception bourgeoise" du meurtre. Il ne trouve pas le crime acceptable. Pour son interlocuteur, c'est effroyablement conventionnel. 

Etre bourgeois, c'est être conventionnel ? 

Etre conventionnel est la peur de bien des gens. D'abord des intellectuels. Depuis le dix-neuvième siècle, ils veulent sauver leur âme en "épatant le bourgeois". 

Je me souviens ainsi d'avoir entendu Sartre donner des leçons "d'anti bourgeoisie" à une salle médusée. 

De là "contre culture", négation de ce que l'on entend par "culture " en anthropologie. Car la contre culture n'est pas une culture, mais une réaction à une culture, sans laquelle elle ne peut vivre. Sartre était le privilège bourgeois incarné, comme les rentiers Baudelaire et Flaubert. 

Et c'est peut être ce qui incrimine, finalement, la culture "bourgeoise". Car, si ce que dit Aristote est juste, l'envers d'un mal et un autre mal, la contre contre culture bourgeoise est un mal ? Ainsi que le meurtre. 

samedi 4 juin 2022

L'Ecole des gouvernants

La force d'une nation vient de ses structures, pas de ses dirigeants. C'est pourquoi l'entreprise "libérée" est bien plus efficace que la bureaucratie, et la démocratie que l'autocratie. 

Ce n'est pas pour autant que le recrutement du gouvernant n'est pas important.

Si l'on considère notre passé et notre présent, il semble qu'il y ait deux façons de mal faire : le parti politique et l'ENA. La cause est la même : la sélection naturelle de l'homme d'appareil. Il est mû par son petit intérêt, pitoyable, et est un virtuose des magouilles infâmes, seul domaine dans lequel il puisse prétendre à une forme de génie. 

A l'entreprise, qui est aussi victime de ce phénomène, Philip Kotter propose une solution : créer les conditions permettant à de réels "leaders" d'émerger. (Il appelle les "hommes d'appareil" des "managers".)

Mais comment leur éviter "l'appareil" ? 

Le problème, c'est la sélection. Quand elle est organisée par la société, elle produit l'opposé de ce qu'elle cherche. Le talent se révèle, il ne se sélectionne pas. Ce que la société doit apporter, ce sont de bonnes connaissances, bien solides, à autant de monde que possible. Ensuite, à chacun de faire ses preuves. 

Paradoxalement, c'est en ayant un peuple fort, que l'on a des dirigeants forts ? 

Trainées et avions

La maison de mes grands parents était légèrement surélevée par rapport aux environs, et du pas de la porte du jardin, on pouvait voir le ciel. Quand j'étais enfant, il y a plus d'un demi siècle, le passage d'un avion était un spectacle. 

Depuis que je suis revenu en banlieue, je vois à nouveau le ciel. Et je constate, les jours de beau temps, qu'il est zébré de trainées laissées par les avions, qui volent à haute altitude. J'ai compris ce que disait un article lu il y a quelques années : si l'on parvenait à supprimer ces trainées, on réduirait l'effet de serre de plusieurs pour cent. 

Je lisais aussi, récemment, que la conscience écologique des jeunes générations ne les empêche pas (au contraire ?) d'utiliser bien plus l'avion que leurs parents. 

A quoi tous ces zigzag riment-ils ? me disé-je, en regardant le ciel.

vendredi 3 juin 2022

Sanctions américaines

Et si les USA sanctionnaient la France ? Toute l'informatique française est "USA inside"... 

L'Europe a cru résoudre ce problème avec GAIA-X, projet de "cloud souverain". Mais les petits calculs mesquins en ont eu raison. D'ailleurs, il est noyauté par l'infâme GAFAM. Car le GAFAM n'est pas sans vertus : ses personnels sont les seuls à désirer consacrer du temps à GAIA-X ! (Article.)

Spectacle navrant. Pas étonnant que les pouvoirs autoritaires se rient de nous. 

Saint Barthélémy priez pour nous ?

La saint Barthélémy devrait être une fête nationale, ai je pensé en écoutant Concordance des temps, de France Culture. (Samedi 21 mai.)

Cela ressemble à un génocide. L'émission parlait d'un peuple qui a massacré le peuple, le voisin, le voisin, le parent, le parent. Et si les protestants ne se sont pas mieux défendus, c'est qu'ils étaient soumis à des vexations quotidiennes. Ils n'ont pas compris à temps la menace. Est-ce, avec l'esprit méthodique allemand en moins, l'Allemagne nazie ?

Le pouvoir royal a donné par mégarde, en réglant des comptes personnels, un signal qui a été interprété comme celui du carnage. Comme dans certaines théories du changement, on voit une population divisée en quatre. D'abord une poignée de meneurs, qui s'abreuvent de sang, puis une masse de petits profiteurs, qui ne tuent pas, mais volent les biens des victimes, puis, encore, une autre masse, qui fait comme si de rien n'était, peut-être qui désapprouve, mais considère être impuissante. Et, finalement, une poignée de "justes", qui, elle, prend des risques pour sauver des protestants. 

Bien plus que nos fêtes religieuses, qui encombrent le calendrier, ou nos défaites militaires transformées en victoires, la saint Barthélémy est le symbole des particularités de notre culture ? Du mal français ?

jeudi 2 juin 2022

Jubilee

Une mère de famille de 25 ans prend la tête d'un empire... En 70 ans la cause féministe a-t-elle progressé ? 

C'est la question que je me posais en écoutant la BBC. Elle parlait du jubilé de la Reine. 

Elle disait aussi que les chefs de gouvernement appréciaient son expérience et son bon sens, rafraichissant. Paradoxalement, elle pourrait être le seul réel représentant du peuple, participant à un gouvernement. 

Et les fêtes royales sont de grands moments de concorde nationale, sans équivalent dans une République. 

Ses héritiers présomptifs seront-ils dignes d'elle ? Un combat pour les féministes, avant qu'il ne soit trop tard ?

Cauchemar numérique

J'achète Office 365. Jusque-là le logiciel était installé sur mon ordinateur. Pas cette fois. Il est tout cloud. 

Il y a bien une version téléchargeable. Seulement, j'ai découvert, au moment de payer, qu'elle était en option. Et j'en ai marre de me faire exploiter. De toute manière, j'utilise déjà un équivalent Office, fourni par Apple, qui est plein de bugs, mais qui permet de générer le format Office. 

Tout commence mal. Déjà, procédure compliquée, qui me demande de créer une nouvelle adresse mail, avec un nom de domaine Microsoft pour ma société, avec un nouveau mot de passe (ce machin qui est stocké quelque-part, mais qui ne semble jamais marcher quand on en a besoin). 

Le logiciel, qui doit être accessible une heure après passage du contrat, ne l'est pas. Je finis par contacter l'aide Microsoft. Après un "chat" avec un anglophone et son système de traduction, je suis envoyé vers un centre d'appel, qui finit par m'expédier vers un autre centre de dépannage, aux USA. Il m'appelle. Charmante conversation. (Entre temps, le logiciel avait été débloqué.) Quoi que un peu inquiétante : se faire aider demande d'autoriser Microsoft à avoir accès à son ordinateur. 

Finalement, j'utilise assez peu Office 365. L'autre jour, au moment d'y avoir accès : refus. Message incompréhensible. Je pense à résilier mon contrat, mais je n'y ai plus accès ! J'y reviendrai quand j'aurai du temps. Ce que je fais. Il s'agit de charger un logiciel d'authentification sur mon portable. (Et s'y je n'en avais pas ?!). Puis de lire, avec mon portable, un code, qui est sur mon écran. Cela finit par réussir. Mais j'ai encore à utiliser ce sacré système pour d'autres manipulations. 

Entre temps, Explorer s'est mis à me redemander des mots de passe et MacBook aussi. Je parviens à régler ces problèmes. Mais, en ce qui concerne MacBook, la procédure semble avoir été compliquée : elle a demandé à Apple plus d'une semaine. (Elle concernait le service de commerce en ligne d'Apple, que je n'utilise pas, et dont j'avais perdu le mot de passe.) J'oubliais : mon ordinateur s'est remis à me demander mon mot de passe, et plus mon empreinte... Et aussi : Google Drive ne conserve plus une copie de mes programmes sur mon ordinateur... J'envisage une grande migration. 

Kafka : notre vie va-t-elle devenir un enfer numérique ? 

mercredi 1 juin 2022

Mauvaise éducation ?

C'est fantastique ce que l'on peut apprendre en peu de temps ! me dis-je en écoutant les émissions de la BBC qui parlent de la nature. 

On y apprend ce que personne ne semble savoir : la complexité du monde. Si l'humanité en prenait conscience, elle deviendrait humble. Il n'y aurait pas de guerres de religion, ou d'opinion,  d'économistes ou de philosophes omniscients, d'hommes politiques qui se prennent pour des "lider maximo" et la science serait, enfin, scientifique. 

Mais, surtout, que l'Education nationale est inefficace ! Quand on pense à la jeunesse que nous avons perdue à écouter ces pauvres types qui essayaient de nous inculquer des connaissances sans intérêt ! Alors que le cerveau humain, particulièrement celui de l'enfant, a une capacité extraordinaire à comprendre, et que quelques minutes d'une émission de radio, ou d'expérience de la nature, feraient des miracles... 

La voix de la France

Deux interprétations d'Hercule Poirot. Dans l'une c'est un petit bonhomme fat, arrogant et horripilant. Dans l'autre, c'est toute la gentillesse, la douceur, l'humanité, de la voix française.

Même si Hercule est belge, je me demande si ces deux interprétations ne correspondent pas à deux façons qu'ont les Anglais de nous voir. 

En tous cas, c'est un exemple de ce que, contrairement à ce que dit le GAFA, les données sont bien peu de choses. L'interprétation peut les transformer du tout au tout.