samedi 30 avril 2022

Vérité et démocratie

Les expatriés qui vivent en Russie diraient que la vie y est belle. Jamais apparemment, il n'aurait été aussi agréable d'y faire des affaires. On est payé rubis sur l'ongle. Par ailleurs, la Chine remplace avantageusement, et discrètement, l'Occident. Et la population est massivement derrière M.Poutine. 

Est-ce ce que l'on nous raconte ? Si je tends l'oreille, oui. J'ai lu que M.Poutine se préparait depuis longtemps (2014 ?) à des sanctions. Et qu'il avait pris des mesures efficaces. J'entends aussi la BBC interviewer des Ukrainiens qui expliquent que leur famille russe ne veut pas croire ce qu'ils disent. On sait aussi que les affaires avec la Russie continuent à être au beau fixe (quand elles parviennent à être menées avec discrétion), le gaz allemand en est l'exemple même.

Maintenant n'y a-t-il pas de guerre en Ukraine, comme le prétendent certaines personnes que j'ai rencontrées ? Pure manipulation ? Il y a des millions d'émigrés et l'armée russe subit des revers : c'est le signal qu'elle attaque un peuple. 

Quant au peuple russe, il peut être manipulé, ou, tout simplement, approuver l'écrasement de l'Ukraine. Ce ne serait pas une première dans l'histoire. Toutes les guerres ont été de glorieux crimes contre l'humanité. L'empire russe est de retour ! 

Le problème, dans cette histoire, est que nous ne savons plus qui croire. Car, si nous ne faisons pas un minimum de travail de recherche, l'information que nous recevons nous amène à des conclusions erronées. Et cela, c'est incompatible avec la démocratie. Quand on se méfie de la parole officielle, on en vient à croire les théories les plus farfelues. C'est peut-être pour cela que la "vérité" a été le combat de l'affaire Dreyfus. Pas de démocratie sans vérité ? 

Rhume

Le rhume a des centaines de causes. En effet, ce que l'on appelle "rhume" est un ensemble de symptômes. Grippe ou covid peuvent se manifester chez certains comme des rhumes. 

Voilà ce que disait une émission de la BBC. 

Si l'on traite les symptômes du rhume, ce serait parce que le système immunitaire "sur réagirait". 

Laisser faire la nature serait-il une mauvaise idée ? 

vendredi 29 avril 2022

Les bienfaits de la société ?

Apparemment le confinement, et la privation d'école, aurait fait beaucoup de dommages aux jeunes enfants. J'entendais aussi dire que cela avait été le cas pour les personnes très âgées. Voilà qui n'était pas prévu par les modèles mathématiques des autorités scientifiques qui ont réglé notre vie pendant l'épidémie. 

Y aurait-il un bienfait, simplement, à vivre en société ? Il est vrai que la médecine chinoise semble n'être qu'une médecine de la relation à l'autre : si je vais mal, c'est que mes rapports à la société ne sont pas bons. Mais est-ce que le besoin de société irait plus loin que cela ? Besoin de sentir la pulsation de la foule, du monde ? Leur mouvement nous transmettrait-il une partie de notre énergie ? 

Et pourtant, il y a de grands solitaires, des coureurs des bois... Peut-être, alors, que nous avons besoin, plus généralement, de la stimulation d'un "environnement" stimulant, forêt ou foule ? Besoin anti libéral ?

Histoire du mythe

Le mythe serait une explication du changement, disait Carbone 14. (France Culture.) 

Le propre de l'homme semble d'avoir besoin d'expliquer. 

L'émission disait que le mythe était partout. Ce qui semble signifier qu'il ne connaît pas d'évolution. Tout est relatif. 

J'en doute. Le mythe initial semble avoir été un stabilisateur de la société. Il lui évite l'absurde. Mais les mythes grecs ont aussi un sens pour nous. Le mythe de Sisyphe, par exemple, est une métaphore de la vie. Et, dernière étape, la science, qui est une forme de mythe, permet l'action. 

jeudi 28 avril 2022

Complot et lion

Il y a quelque-chose de curieux dans la théorie du complot. Elle est aussi vieille que le monde. Pourquoi, soudainement, en fait-on tout un plat ? C'est comme si l'on accusait un lion d'être un carnassier. 

Or, quand on y réfléchit un peu, le fait que le lion soit carnassier nous a donné une excuse pour le tuer. N'y aurait-il pas quelque-chose de similaire avec le complot ?

Pas tout à fait. Quand on attaque le lion, il se défend, ce qui nous permet de le tuer. L'homme aussi se défend, mais on n'a pas le droit de le tuer. Explication de la situation actuelle ? 

Et si renoncer à détruire les lions nous apprenait à vivre en paix avec les hommes ?

Vert allemand

Qui l'eut dit ? Qui l'eut cru ? Le Vert allemand est le champion de la libération de l'Ukraine. 

Grand théorème du changement et de l'anti déterminisme : c'est la crise qui révèle la nature de l'homme ? Et la nature du Vert allemand n'est pas celle que l'on croyait ? 

Question : quelle est celle du Vert français ? En tous cas, soit il n'a pas été touché par la crise, soit le Vert est vide ?

(Politico Allemagne : "GREENS ON THE RISE AGAIN: Seven months after a botched general election (...) the party seems to have found a new role as the über-hawks in Scholz’s coalition government. While Scholz is still hesitant to send tanks to Ukraine, it’s the Greens, out of all parties, that are pushing the strongest to extend Germany’s military help to Kyiv. 

Coming a long way: The Greens’ embrace of military power to fight Russia marks another chapter in a decades-long journey away from the pacifism that was once a central part of their identity. Remarkably, even Anton Hofreiter, the leading politician of the party’s traditionally more pacifistic left wing, not only supports supplying Ukraine with heavier weapons but is actually the strongest proponent of such a move. 

It plays well in the polls: Not only have the Greens’ Vice Chancellor Robert Habeck and Baerbock, now foreign minister, managed to become the most popular politicians in Germany, but the party’s popularity has also increased in nationwide polls.")  

mercredi 27 avril 2022

M.Macron et l'Europe

L'élection de M.Macron a été un soulagement pour l'Europe. Mme Le Pen aurait été la fin de l'Union européenne, et la désagrégation du front occidental. Une victoire inespérée pour M.Poutine, dans une guerre que ses armées sont en train de perdre. Voilà ce que je comprends en lisant Politico.eu.

Le pouvoir allemand étant faible, la France est le leader naturel de l'Union. 

Pour la première fois en 5ème République, nous avons un président qui n'est pas considéré avec malaise par ses collègues étrangers. Mais M.Macron demeure très français. "Haughty" (hautain) et, surtout, on soupçonne qu'il considère que l'Europe, c'est la France. (Ce que l'on disait déjà des colonies françaises : ce n'était pas des colonies, mais la France.) Paradoxalement, alors que M.Macron est peu populaire chez nous, il fait une politique, en Europe, dont nous devrions être fiers ! 

Et il se heurte aux pays du nord, curieux mélange d'ultra libéralisme et d'ultra socialisme, et à la perfide Albion, qui joue habilement de la guerre ukrainienne pour acquérir l'amitié des pays de l'est. (Curieusement, Albion et la Russie utilisent le même type de tactique.)

L'optimisme de M.Macron a le grand avantage de lui éviter l'impuissance du cynique ?

Politique et ordre public

L'ordre public était ce que faisait respecter la police de l'Ancien Régime, ai-je lu quelque-part. 

A y bien réfléchir, c'est peut-être aussi l'obsession des régimes dits "autoritaires". 

Quel en est l'intérêt ? Nos débats politiques tendent à être des "plans sur la comète". Principes idéaux, nobles idées. Mais on n'en mesure pas les conséquences. On ne fait pas "d'étude d'impact". On ne tient pas compte de ce que la systémique nomme "énantiodromie" : le fait que l'utopie donne son contraire. 

En fait, par certains côtés, c'est le "principe de précaution", si difficile à utiliser, voire la RSE.

Toute la complication du politique est de trouver le juste milieu entre un conservatisme inadapté au changement, et le délire destructif de l'utopie. 

mardi 26 avril 2022

Elon Musk et twitter

M.Musk achète twitter. Qui est Elon Musk ? Le gourou d'une secte. Acheter ses voitures, d'ailleurs, est un acte de foi. C'est croire dans le pouvoir du marché, et celui du surhomme. Un libertaire, un anarchiste d'extrême droite ? Ce qui compte est qu'il est bon pour les affaires. 

Mais c'est plus que cela. Dans son étude de la spéculation des années 20, le professeur Galbraith explique que Goldman Sachs donnait le signal des nouvelles bulles spéculatives. Il semble qu'il en soit de même avec Elon Musk. A chaque fois qu'il s'intéresse à quelque chose, l'investisseur voit le moyen de faire un "coup spéculatif". Ce qui est encore meilleur pour les affaires. 

A quoi tout cela tient-il, cependant ? Apparemment, M.Musk est l'opposé de la "cancel culture". Il est liberté de parole absolue. Or comme l'observe Aristote, les excès sont des maux. L'excès de liberté sera-t-il bon pour Twitter ? 

Compréhension et déterminisme

Hasard des rangements. Je découvre un recueil de textes pour cours de philosophie publié en 1970. On y trouve des extraits d'oeuvres de philosophes, et des sujets de réflexion du temps. Je m'attendais à retrouver les idées de 68, mais il y est surtout beaucoup question de science. Eh oui, le progrès triomphait en ces temps là ! Et on lisait ce qu'écrivait Einstein et ses comparses. 

Cela m'a rappelé, surtout, que les scientifiques sont, génétiquement, déterministes. Ils pensent que l'avenir est écrit. Ils rejoignent la religion. Eux aussi ont un "grand horloger". 

Erreur de raisonnement ? La notion de "changement" leur serait-elle étrangère ? Le monde pourrait évoluer, en passant d'état, compréhensible par le scientifique, à un état, tout aussi compréhensible, mais sans que le scientifique puisse déduire l'un de l'autre. 

Qui peut prévoir le caractère des enfants, leur aspect physique ? Et pourtant, une fois qu'ils sont là, ils ont tous les traits de la famille. Il est inconcevable qu'ils puissent être autrement qu'ils ne sont. C'est comme un jeu de cartes : il y a beaucoup de combinaisons, mais c'est toujours le même jeu. Quant au choix, il est aléatoire. 

Compréhensible, mais imprévisible. C'est tout ce qu'il nous faut pour être libres, et heureux ?

lundi 25 avril 2022

Triste Afghanistan

Apparemment, la vie ne serait pas facile en Afghanistan. D'autant que le pouvoir en place serait à son tour attaqué de partout. J'ai même entendu dire que ce pourrait être un nouveau nid d'aigle de l'Etat islamique. Situation compliquée. 

En tous cas, on dit beaucoup de mal de l'Occident, mais il a au moins un talent : il a la capacité d'apporter une forme de prospérité, et de paix. 

Apprendra-t-on un jour à le reconnaître, et à s'en servir intelligemment ? 

Le biais du biais

L'homme n'est pas rationnel. Sujet de recherche des années 80. Puis mode de management. Génération spontanée des spécialistes des "biais de jugement". Ils gagnent leur vie en nous faisant la leçon. 

Tout cela est basé sur des expériences. On met des gens dans un laboratoire, généralement des étudiants, puisqu'on n'a pas à les payer, et on les soumet à des tests. Et on constate que, rarement, ils font ce qu'ils devraient faire. On a démontré le biais. 

Seulement, on a commis quelques erreurs. D'une part, le laboratoire n'est pas la nature. Les circonstances n'y sont pas les mêmes que celles de notre vie. D'autre part, on ne prend pas en compte le temps. "L'erreur est humaine, persévérer est diabolique" : l'homme apprend de ses erreurs. L'homme change. 

Biais de jugement du scientifique ? 

Paresse et chômage

J'entends dire que peu de gens veulent travailler. On me cite des exemples. 

Mais, en même temps, je constate un phénomène curieux : la "pénurie RH" fait que l'on forme de plus en plus des gens à faire un emploi qu'ils n'avaient pas été formés pour faire, et, là, c'est le succès. (D'ailleurs, apparemment, celui qui fournirait une formation de ce type serait rémunéré par l'Etat.) 

Qu'en déduire ? Que l'Education nationale nous forme à faire ce que nous ne voulons pas faire ?... 

dimanche 24 avril 2022

Perfide Albion

Je lisais que Boris Johnson va dénoncer ses engagements concernant l'Irlande. En pleine crise ukrainienne, bravo ?

Voilà qui nous rappelle que le propre de l'Occident est qu'il ne faut jamais tourner le dos à vos amis, ils ne pourraient pas résister à la tentation d'y planter un couteau ? 

En tous cas, inflation galopante, tanks russes ou invasion de Taiwan, ou autre, nous entrons dans des temps d'incertitude et nous préparons des moments difficiles. Espérons que le pays restera manœuvrable, et que ses citoyens sauront voir au delà de leurs malheurs personnels, que l'intérêt général est dans leur interêt particulier... Contrairement à M.Johnson ?

(La BBC interviewait l'autre jour un économiste qui lui expliquait que l'UE allait souffrir bien plus que l'Angleterre : faut-il penser, avec mon mauvais esprit, que les Anglais ont trouvé le moyen de bien moins subir les sanctions contre les Russes que l'UE ?)

Préjugé

Les mésaventures de MMme Hidalgo et Pécresse montrent que la femme en politique se heurte à un biais culturel, lisais-je. 

Et Mme Le Pen, c'est un homme ? Un homme aurait-il fait mieux qu'elle s'il avait été à sa place ? 

Et M.Macron. Imaginons qu'il soit une femme. Quelle serait sa cote de popularité ?

Je me souviens d'un débat de France Culture concernant une femme dirigeante, qui avait perdu son poste. Victime de discrimination ? demandait un journaliste. Une universitaire répondait : on lui a pardonné beaucoup plus d'erreurs qu'on ne l'aurait fait pour un homme. Il n'aurait pas duré aussi longtemps.

Méfions-nous de nos biais de jugement ? 

samedi 23 avril 2022

Génération espoir ?

Je mène actuellement une étude sur les start up industrielles. Ce que j'observe :

Aspiration à un « monde meilleur ». Beaucoup d’entrepreneurs, pas tous jeunes, ont décidé de donner un sens à leur vie, en ayant un « impact » sur l’évolution du monde. 

Ils semblent avoir une démarche systématique qui consiste à attaquer un à un ce qui fait notre vie, et à se demander comment le rendre vertueux. Même si l'argent est le dernier de leurs soucis, s'ils réussissent, ils seront, du fait de l'ampleur des sujets qu'ils attaquent, le GAFA de demain. 

Ils sont l'envers de nos chefs d'entreprise traditionnels : ils sont la génération "start up" et réseaux sociaux, ils communiquent bien, maîtrisent les outils du management, cherchent des fonds... Mais, il leur manque aussi ce qui fait la force de l'entreprise traditionnelle : son savoir-faire, mais aussi sa résilience. 

Leur action révèle un phénomène surprenant : ils se heurtent à des institutions, publiques et privées, qui ont une guerre de retard.  

Génération espoir ? On me décrit les jeunes comme ayant envie d'apprendre et de mener une vie qui a du sens,  "un meilleur monde pour tout le monde", comme je le disais plus haut, mais surtout, ce qui est surprenant pour notre culture, comme la génération de l'entraide. 

(à suivre.)

Le doigt et la lune

Le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt, dit-on. 

J'ai l'impression que nous sommes tous idiots, et que c'est la société, dans sa globalité, qui est le sage. En effet, nous ne voyons chez l'autre que ses ridicules, sans comprendre le sens réel de ses paroles. 

Exemple ? La théorie de la complexité dit que les voies de la complexité sont imprévisibles. Mais un monde complexe n'est pas incompréhensible. Une fois qu'il a trouvé une organisation, ses règles nous semblent parfaitement logiques. Or, on dit la même chose des voix du Seigneur. Et s'il y avait, dans ces explications, religieuse et scientifique, deux interprétations du même phénomène ? 

Justement, le propre de l'homme est de modéliser. Il a besoin d'expliquer la complexité. (C'est utile, mais surtout, cela lui donne la fausse impression qu'il la maîtrise ?) Il le fait, à chaque fois, avec son vocabulaire du moment. 

vendredi 22 avril 2022

De sixième en troisième

Le général de Gaulle a constaté que la 3ème République était faible. D'ailleurs, n'avait-elle pas appelé un homme fort pour la tirer de troubles qu'elle n'avait pas le courage d'affronter ? Il lui a substitué un régime monarchique. Celui-ci a été immédiatement disloqué en bipartisme anglo-saxon (qu'il abhorrait), bipartisme, qui a lui même explosé. 

Aristote disait qu'une constitution devait être adaptée à la nature d'une société. Et si la nature de la nôtre était celle de la IIIème République : le gouvernement du peuple, par le peuple ? 

En tous cas, une loi quasi certaine de notre nature est que les principes sont bons, mais que la mise en oeuvre pèche...

Et si, au lieu de rêver à une 6ème République, il fallait chercher ce qui n'a pas marché dans la 3ème ?

Carbone 14

Carbone 14, émission d'archéologie de France Culture. 

Je l'écoute depuis ses débuts, probablement. Et ce parce que je lui trouve le mérite d'être paisible. On n'y donne pas de leçons de vie. 

Qu'ai-je appris ? Demain, mon habitat aura autant d'intérêt qu'un campement du néolithique. Que cela date d'un million d'années ou de vingt ans, tout est archéologique. L'homme ayant parcouru le monde, ce dernier est intégralement un terrain de fouille !

Que faire de toute cette information ? Quel est son intérêt ? Sombre-t-on dans le délire ? 

Peut-être est-ce un sain exercice pour ceux qui le font ? Peut-être est-il meilleur pour la santé de s'interroger que d'asséner des certitudes ?...

jeudi 21 avril 2022

Individualisme et raison

J'ai découvert la "raison" en lisant l'histoire des Lumières. En ces temps on rêvait à un monde de raison. Depuis elle est passée de mode. On ne sait même plus ce qu'elle signifie. 

Au fond, la raison marche bien. Ce blog constatait que ce qui se disait était idiot, et, effectivement, on s'en rend compte aujourd'hui. 

Malheureusement, la raison n'intéresse pas notre société. Depuis l'après guerre, on parle de post modernisme. L'intellectuel, qui aurait dû être la raison incarnée, a suivi les théories d'un certain Edouard Saïd, lui même inspiré par un certain Gramsci. Il fallait détourner la raison, pour conduire le changement. Ce qui a produit un phénomène curieux : la parole d'autorité est désormais celle du charlatan. 

En fait, la raison est peut-être le propre de l'Occident, individualiste. En effet, l'individu en suivant son intérêt, comme nos intellectuels, produit des désastres. Il a besoin d'un contre-poids que ne lui donne pas la pression sociale : la raison. 

Les Lumières constataient qu'une ère de raison, celle des Grecs, avait été suivie d'âges de ténèbres. Elles pensaient que, cette fois, la lumière nous éclairait définitivement. Malheureusement, elles n'avaient pas prévu de mécanisme raisonnable d'apprentissage de la raison. Et que l'apprentissage par défaut soit la crise, et, peut-être, les ténèbres... 

L'élite est-elle bête ?

Pourquoi appelons nous élite notre élite ? me demandait un commerçant. 

Je soupçonne que ce qui nous fait douter de son intelligence est qu'elle ne l'utilise pas. Elle croit que ses études lui ont donné une sorte de "licence to kill". Tout ce qu'elle pense est génial. Ce que confirme que nous la trouvions trivialement idiote : comment pourrions nous le comprendre ? 

Tout changerait certainement si elle faisait ce pour quoi elle a été sélectionnée : résoudre nos problèmes.

(L'y amener est ce qu'Elinor Ostrom a appelé la "gestion des communs". C'est notre mission à tous.)

mercredi 20 avril 2022

Candidate normale

Après avoir été le diable, Madame Le Pen est devenue une candidate "normale". Désormais, les journaux comparent son programme à celui de M.Macron, à la façon de 60 millions de consommateurs. 

Or, ce n'est pas cela qu'attendent ses soutiens les plus anciens, et les plus actifs. Ils veulent qu'elle se comporte comme MM.Orban, Putin ou Erdogan. Ce que la démocratie réprouve.  

Il n'y a pas de certitude absolue qu'elle le fasse, bien sûr, mais la probabilité est non négligeable. Veut-on prendre ce risque ? Il est curieux qu'il n'y ait pas de débat sur ce sujet.

D'ailleurs, où sont les grands combattants de la liberté d'hier ? 

Sont-ils prêts à faire leur soumission, comme la SFIO en 40, ou jugent-ils que leur action pourrait être contre-productive ? 

(Dans tous les cas, si M.Macron survit à l'élection, il aura prouvé qu'il était le seul à tenir tête à l'extrême droite. Cela risque d'être un coup fatal porté à ce que la classe politique conservait de dignité.) 

Incohérence et raison

Pourquoi la gauche, qui avait été la promotrice de l'union libre s'est-elle mise à défendre le mariage (pour tous) ? ai-je demandé, un jour, à un homme de gauche. Il a été surpris. Pas de réponse.

En fait, disent Edgar Schein et quelques-autres, ces incohérences sont riches d'enseignements. Elles montrent que nous obéissons à des règles inconscientes. Les trouver permet de savoir comment "conduire le changement". Et éviter les crises. 

Esprits animaux

Présidentielles. Le débat devient illisible. Chaque candidat joue sur l'émotion. 

Ce qui est jouer avec le feu. Par exemple, on lit que M.Macron veut gommer son image néolibérale, susceptible d'amener la gauche à voter Le Pen, en se disant ultra écologiste, alors que ce genre de thèses ulcère une grande partie du pays... Mais, quand on est pris par surprise, il n'y a peut-être rien d'autre à faire. Il n'y a plus de temps pour la raison.

Au fond, M.Macron illustre un des sujets de ce blog : l'optimisme au sens de M.Seligman. Il est stimulé par l'adversité. Il doit se rêver en Zelinsky. 

Si bien qu'il a tendance à nous mettre systématiquement en danger ?

mardi 19 avril 2022

Dans la tête de Vladimir Poutine

La BBC poursuit son étude de Vladimir Poutine. 

Comme le dit ce blog, "j'ai toujours tort". J'avais entendu parler de ses tentatives de désinformation, d'anciens espions assassinés... Mais je ne savais pas toute l'histoire. Mme Clinton, à l'époque Obama, a probablement fait intervenir la CIA pour monter la société russe contre M.Poutine, qu'elle a qualifié de "nazi"... Il se vengerait, à la russe. Quant aux espions, ils avaient recommencé à espionner après s'être engagé à ne pas le faire. Dans ces milieux, la sanction de ce type d'agissement est la mort. 

M.Poutine répéterait qu'il ne faut jamais se montrer faible. Il se reproche peut-être de l'avoir été avec l'Occident. Il a essayé de s'en approcher. Mais il a été abusé. 

Il a peut-être aussi compris que l'Occident était le pire ennemi de l'Occident. Que ce que l'on appelle le "libéralisme" était son chant du cygne. Il dit que c'est un crime contre l'humanité (selon une autre émission de la BBC).

En tous cas, il semble se préparer une fin pitoyable. Il est possible qu'il soit malade. Son pays est faible. Il est conscient de ne pas avoir de successeur, et il est terriblement inquiet pour l'avenir de la Russie. 

Ce serait une triste histoire, s'il ne massacrait pas des êtres humains. 

Prolifération nucléaire

La France doit au nucléaire son indépendance énergétique, disait, l'autre jour, une femme politique anglaise. Elle comptait faire suivre notre exemple à son pays.

Alors que sa mort était imminente, le nucléaire a maintenant le vent en poupe. 

Ce qui montre que le courant écologiste tient probablement à très peu de choses. 

Seulement, il reste le danger du nucléaire. La guerre en Ukraine nous le rappelle : on a eu peur un moment que la centrale de Tchernobyl n'en soit une victime. Or, ce dont il est question maintenant, c'est d'une prolifération de petits réacteurs pas chers. Comme la centrale de Tchernobyl, à court ou long terme, ces réacteurs peuvent se retrouver entre des mains inexpertes. Dans ce domaine, ce n'est pas la malveillance qui est le danger le plus redoutable... 

(Les experts objecteront sûrement que ces petits réacteurs sont peu dangereux, ce à quoi je répondrai qu'entre les mains de l'homme, tout l'est.) 

Ce qui nous laisse devant un intéressant problème à un instant où l'humanité semble se disloquer : comment contrôler l'action de ses individus ?

Frexit

Hier matin, la BBC se demandait si Mme Le Pen amènerait le Frexit. 

Ceux de ses supporters dont j'entends parler aiment M.Poutine. Et cela depuis bien longtemps. Et si c'était aussi son cas ? La France ne soutient plus l'Ukraine, rompt son alignement sur l'Occident, est soumise à des sanctions, perd ses marchés extérieurs (ses anciens alliés seront trop contents de s'en emparer !), et sort de l'UE et de l'OTAN ? Et tout cela alors qu'elle est massivement endettée ?  Répétition de la débâcle de 40, dont me parlait encore, avec émotion, un Américain il n'y a pas si longtemps. Cette fois-ci, la France est définitivement un paria ? Et l'électeur qui se plaint de perte de pouvoir d'achat va sentir sa douleur ?

La particularité de la France est que, contrairement aux autres nations, elle cherche l'aide de l'ennemi. En 1814 et 1815, les coalisés nous ont donné un roi, qui vivait chez eux. En 70, une partie du pays s'est associée à l'envahisseur pour tuer l'autre. En 40, la France a vu dans l'Allemagne le salut contre elle-même, et, en 45, les USA lui ont imposé un nouveau régime. 

France indigne ? Pire ? Idiote ? Car M.Poutine et son Etat sont en fin de vie. Même le régime chinois est fragile. Le salut ne viendra pas de l'extérieur, mais de nous, et de notre camp. Mais cela demande un peu de courage ?

(PS. Voici ce que disait Politico.eu, le 20 avril, de l'enjeu de notre élection pour l'UE :

The stakes couldn’t be much higher. While Macron leads in opinion polls, Le Pen is by no means out of contention for the runoff vote this Sunday. It’s unclear how the EU would survive the mix of nationalist, pro-Russia policies she advocates for, or the toxic mistrust and xenophobia toward France’s closest partners she has already displayed during her campaign.

Policy summary: Le Pen wants France to leave NATO’s integrated military command; wants a rapprochement with Russia (from where she received a €9 million loan which her party still hasn’t fully repaid); and wants to enshrine the supremacy of French legislation over EU law.)

lundi 18 avril 2022

Facho Chirac

Facho Chirac. A force d'appeler tout le monde "facho", le terme a perdu sa signification, disait une émission de télé, vue par hasard. 

Crier au loup... 

Enseignement ? La démocratie, c'est la liberté, et la liberté permet l'irresponsabilité, ce qui détruit la démocratie. Pour être durable, la démocratie a besoin de mécanismes de rappel à l'ordre. 

Ceux-ci ne passent certainement pas par l'insulte, mais par la discussion. Et si lorsque l'on vous traite de "facho", on se demandait ce qui signifie ce terme ?

Science et rigueur scientifique

Le climat, c'est le chaos. Pour une raison inconnue, on peut avoir un coup de vent sibérien, comme l'année dernière, ou de la neige en avril, comme cette année. Et c'est ce qui fait que c'est un sujet passionnant à étudier. Le bonheur que procure la science, c'est l'émerveillement devant la complexité du monde !

Mais, aujourd'hui, cette idée est devenue suspecte. N'est-elle pas susceptible de faire douter du réchauffement climatique ? 

Raisonnement simpliste, qui a fait perdre toute crédibilité aux scientifiques. Pourquoi les croire, puisqu'ils sont partiaux ? 

Et voilà comment semer les graines du complotisme ?

dimanche 17 avril 2022

La fabrication de la France

Quels sont les événements qui ont fait la France ? C'est la question que s'est posée BBC 4. Elle retient trois moments critiques :

  • Jeanne d'Arc. La France aurait pu être anglaise. (Ou l'Angleterre, française : les deux camps étaient des frères ennemis et parlaient le français !) Et cela parce que, grand invariant, elle est victime de luttes intestines, entre Bourguignons et Armagnac, qu'exploitent les "Anglais". Mais le sort en décide autrement, et, alors, une autre série de circonstances fait que le pays devient, soudainement, grand et puissant. 
  • Robespierre. C'est la terreur, la révolution, habitude française, mais aussi l'universalisme. La France se convainquant qu'elle apporte la liberté au monde. Et la structure moderne de l'Etat français. 
  • Napoléon III. C'est la défaite de Sedan, la fin de la France puissance, et le début de 70 ans de guerres mondiales. Mais c'est aussi des réformes qui ont fait la France moderne et la réaction à la défaite : la 3ème République, le creuset de nos valeurs. 

L'homme, être de raison ?

Il m'a fallu quasiment toute une vie pour comprendre que ce que je disais n'était pas compris. Et pourtant, j'ai un pouvoir d'entraînement indéniable. D'où vient-il ? D'autre chose ! Peut-être d'une forme d'énergie. Du fait que "j'y crois"... 

D'une certaine façon, c'est le drame de la raison. Ce n'est pas la parole qui convainc. Mais, pas tout à fait : c'est elle qui me donne mon énergie. Et même si j'ai "toujours tort", lorsque j'arrive à une certitude, elle est solide. Et, elle résiste au temps. 

Emmanuel Macron et sa crash stratégie

M.Macron se veut l'ami de M.Poutine et de M.Trump, alors qu'il est, exactement, ce qu'ils exècrent : un libéral. 

On dit que M.Macron "aime les vieux". Explication crédible ?

Dans son programme de 2017, il disait vouloir réconcilier la France. Ce qu'il semble avoir voulu réconcilier, c'était son émerveillement pour le libéralisme, et les valeurs traditionnelles de la troisième république. 

Qu'est-ce qui tiendra le plus ? Sa volonté de réconciliation, ou sa certitude d'avoir raison ?

samedi 16 avril 2022

La révolution du bien être ?

La société PILI, c'est la réinvention de l'industrie du colorant, hautement chimique, polluante, consommatrice d'énergie. PILI utilise des processus similaires à ceux de la fermentation pour faire produire par des bactéries des colorants biodégradables. (Article.)

PILI est à l'image d'un mouvement souterrain de transformation de notre économie et de notre vie. La révolution du "bien être" ? 

Le plus étonnant dans ce changement, c'est la résistance qu'il rencontre de ceux dont la mission, et l'intérêt, serait de l'aider. Et ce qu'ils appartiennent au public ou au privé. Curieux phénomène, typiquement français. Il semble lié à notre incapacité endémique à la mise en oeuvre. Il n'y a pas de lien entre les beaux esprits qui semblent diriger notre pays et ceux qui le font marcher ?

Logos, principe de la démocratie ?

La vertu, principe de la démocratie, dit Montesquieu. Quand tout est permis, l'individu doit se comporter de manière responsable, puisque rien ne peut lui dicter sa conduite. Il doit avoir une conscience. Ce dont il peut se passer dans un autre type de régime. 

Et le "logos", parole et raison, n'est-il pas propre à la démocratie ? La démocratie c'est la "politique", de "polis", cité. Avant de respecter la loi, il faut la créer, et c'est l'affaire de tous les citoyens, la "politique". Et la politique est une question de parole et de raison. 

Certes. Mais où cela nous mène-t-il ?

  • Défaut de la démocratie : le "sophisme", détournement du logos. Originellement apprentissage du logos, il est devenu instantanément manipulation des esprits. Le sophisme est l'opium qu'utilise le virtuose de la raison pour exploiter le peuple. Il fait perdre le nord. Puis c'est la révolte, de celui qui se sent floué, sans avoir compris ce qui lui arrivait. 
  • Force de la démocratie : lorsqu'elle fonctionne correctement, elle est créative et enthousiasmante, et ses populations "vertueuses" mettent leur génie dans la réalisation d'un projet commun. Son atout face au régime autoritaire. 
  • Le bon réglage :
    • Eviter le virtuose de la raison, l'intellectuel. Attention à la division des tâches !
    • La "culture", ce qu'Aristote appelait "constitution" de la cité. Les principales règles auxquelles l'homme obéit sont inconscientes. Elles rendent une société résiliente ou non. Elles se constituent dans l'épreuve. (Qui ne tue pas renforce.) Il faut donc entendre "constitution" au sens "constitution (physique)" d'une personne, plutôt que "texte de lois". 
Conclusion inattendue : une démocratie a un besoin existentiel d'être en danger !

Effectivement, le danger est partout dans le discours politique. Particulièrement, justement, durant les périodes de prospérité, d'éloignement du danger réel. Car, ce danger "politique" est artificiel, déni de réalité, ruse du sophiste, détournement du logos. Et il conduit, en égarant les esprits, à la mettre dans un danger d'autant plus terrible, qu'elle s'est bercée d'illusions. 

Bref, la démocratie est peut-être le régime le mieux adapté au danger. Mais, seulement, si elle fait un bon usage du logos. Si elle parvient à maintenir le contact avec la réalité, menace et opportunité. 

Serait-ce cela la vertu, M.Montesquieu ?

vendredi 15 avril 2022

Léon Blum

La vie de Léon Blum, par France Culture, samedi dernier. 

Drôle d'homme. Il a été haï et avait tout pour être un bouc émissaire. C'est un grand bourgeois raffiné, haut fonctionnaire, qui représente le peuple ! Ce sont aussi des temps extrêmement violents. Il est victime d'une agression qui aurait bien pu lui coûter la vie. 

En fait, c'est un modéré et un prudent. Il s'oppose à Lénine. Et doit reconstruire un parti socialiste, qui n'est plus rien. En ces temps, c'est le parti communiste qui domine. (Je me demande même si les communistes n'ont pas récupéré Jaurès, qui était un modéré.) Or, en 36, c'est le parti socialiste qui gagne les élections. Mais, Blum décide de ne pas intervenir pendant la guerre d'Espagne, pour ne pas provoquer une guerre civile en France. 

En 40, on le croit en fuite aux USA, "avec sa vaisselle d'or". Mais il revient contester les pleins pouvoirs de Pétain. Il convainc le groupe socialiste de le suivre. Mais, le dit groupe est retourné en quelques heures. Il est sensible aux menaces et promesses de Laval. Félicitations. 

J'avais entendu l'histoire de son procès décidé par le Maréchal Pétain. Je savais que cela avait été une débâcle pour les accusateurs, à tel point que l'on avait dû y mettre un terme prématuré. Eh bien, Daladier et lui avaient été accusés d'être à l'origine de la défaite du pays. Or, ils ont montré que les décisions qui avaient causé cette défaite étaient antérieures. Et, celui qui les avait prises était Pétain...

(On entend souvent que le Maréchal Pétain était sénile, ce qui est une circonstance atténuante. Mais ses responsabilités semblent être allées bien au delà de son rôle durant la guerre.)

On parle peu de l'avant guerre. Période honteuse. C'est dommage, car il est possible qu'étudier le passé nous évite de répéter bien des erreurs. 

La sélection du bellâtre

La femelle préfère le virtuose, chez certains singes. Et le couple donne ensuite de magnifiques duos. J'ai entendu cela dans une émission de la BBC. (David Attenborough.) 

Cela contredit apparemment un courant scientifique puissant, qui veut que la sélection naturelle choisisse l'individu le plus résistant. 

(Bien sûr, l'a priori scientifique est non "falsifiable", donc non scientifique : on peut toujours dire que la puissance du chant traduit celle de l'individu.)

Mais n'en est-il pas de même chez les hommes ? La femelle choisit souvent le bellâtre, la star de la chanson, l'intellectuel évaporé, le beau parleur... L'esthétique, par ailleurs, joue un rôle colossal dans notre existence et dans la sélection "naturelle". Et l'esthétique est tout sauf ce que l'on appelle "rationnel". 

Et si c'était cela la réelle marche de la dite sélection naturelle ? Un hasard qui fait émerger des formes d'organisation nouvelles ? Organisations qui tiennent ou non, par miracle ? Meilleure garantie de résilience qu'un déterminisme rationaliste, fragile comme tout ce qui est prévisible ? 

L'esthétique, sorte de hasard total dissimulé sous une apparence raisonnable, serait-il une ruse de la sélection naturelle ?...

Qui va à la chasse ?

M.Macron, le neo libéralisme, Mme Le Pen, le socialisme. Voilà le choix que nous avons.  (Article.) A quoi il faut ajouter, pour cette dernière, ceux qui apprécient sa réputation "diabolique". 

Mme Le Pen occupe la place de l'UMPS. 

Nos politiciens traditionnels ont lâché la proie pour l'ombre... Etrange histoire. 

jeudi 14 avril 2022

Gilet jaune

On a dit que le Gilet jaune était idiot. Mais le Gilet jaune, lui, disait une chose très simple : "pouvoir d'achat". 

Or, la seule explication que j'ai trouvée, dans les journaux, à l'inversion de tendance des sondages est : "pouvoir d'achat" ! Et, avec la crise qui s'annonce, inflation, faillites et chômage, cela risque d'être de plus en plus à l'ordre du jour. 

Aime et fais ce que tu veux, dit Saint Augustin. Il est dangereux de prendre un être humain pour un imbécile ? 

Désinformation ?

Pour beaucoup de gens, dont moi, que Madame Le Pen puisse être élue a été une surprise. Pourtant, a posteriori la popularité de Mme Le Pen a des causes évidentes. Celles qui ont provoqué le mouvement des Gilets jaune, le Brexit et l'élection de M.Trump. Pourquoi les a-t-on oubliées ? 

Je me suis mis à lire la presse "rurale". Il n'y est pas question du "populisme" de la presse parisienne, mais de citoyens faisant des remarques pertinentes à des élus qui ne comprennent rien à la réalité. Faut-il aller chercher plus loin le mécontentement du pays ?

Avons-nous été victimes de "désinformation" ? 

mercredi 13 avril 2022

Du social à l'idéal

La gauche a totalement évacué la question "sociale". C'est étrange de se nommer "socialiste" dans ces conditions. Elle s'est passionnée, en particulier, pour de "grandes idées".

Or, si l'on en croit les sondages, les partis qui portent ces "idées" représentent moins de 10% de l'électorat ! 

Ce qui fait la séduction des régimes dit "autoritaires", c'est qu'ils ont les pieds dans la réalité ? 

(PS. Article écrit avant les élections. Elles ont montré que les "grandes idées" étaient appréciées par bien moins de 10% des votants.)

Diabolisation

Mme Le Pen a réussi sa "dédiabolisation" ai-je lu. 

C'est l'électeur qui a été diabolisé. 

Le rédacteur en chef de La Tribune écrivait ainsi qu'une majorité d'électeurs allait voter pour des partis "populistes". Aurait-il oublié le principe de la démocratie ? La voix du peuple est celle de Dieu. Le propre de la démocratie est qu'il ne peut pas y avoir une majorité de mécontents, quel que soit le nom qu'on leur donne.

Ce même phénomène s'est passé aux USA et en Angleterre, il y a 6 ans. (On peut le voir en lisant ce blog.) Pourquoi n'avons-nous pas compris cet enseignement ?

A force de crier au diable... ?

mardi 12 avril 2022

L'avenir de l'Occident

L'Ukraine a rappelé à l'Occident qu'il était sur une mauvaise pente. Des années de décadence et de dépendance vous rendent dangereusement faible. Résultat du conflit permanent, depuis l'invention de l'individualisme et de la démocratie à Athènes, entre l'oligarchie et le peuple ? 

C'est peut-être ce qui a expliqué la réaction occidentale. Conjonction d'intérêts. Circuits courts, cela signifie à la fois souverainisme et relocalisation de l'emploi, et transition climatique. Et remplacer la Russie, cela ouvre des marchés. Et c'est un coup de semonce à la volonté de puissance chinoise. 

Athènes a sombré... La démocratie peut-elle vraiment apprendre de ses erreurs ?


Crime de guerre

On parle de "crimes de guerre" en Ukraine. 

Mais qui a vu une guerre sans crime ? Pas Voltaire, en tous cas !

Dans la série que BBC4 consacre à M.Putin, il y a l'épisode syrien. Ce fut une préparation à la guerre en Ukraine. (Toutes ses tactiques actuelles y sont.) Une victoire à peu de frais qui l'a conduit à surestimer ses forces. 

Pourquoi, alors, n'avoir pas parlé de crimes de guerre ? On nous vente les mérites du machiavélisme. Mais, sur le long terme, la duplicité a un prix. L'homme est beaucoup moins idiot que ne le croient les politiques... Ou beaucoup plus. 

La soft power de Vladimir Poutine

Qu'est-ce qui fait le charme de Vladimir Poutine ? Pourquoi découvre-t-on aujourd'hui qu'il semble susciter un tel intérêt en France, en particulier ?

Il n'a pourtant pas un physique avantageux, ou la séduction de Bill Clinton. 

D'après BBC4, qui produit une enquête sur son compte, il se voit comme le rempart de l'humanité contre le "libéralisme". Il faut entendre par libéralisme, avant tout, ce que l'on nomme "idées socialement avancées". Il y perçoit le signe de la décadence de l'Occident. 

Peut-être représente-t-il le simple citoyen, son "bon sens" et ses valeurs terriennes ?

Si cette analyse est juste, cela a plusieurs conséquences. 

  • L'influence de M.Poutine ne s'expliquerait pas, comme on l'a entendu, uniquement par l'action de ses services secrets sur nos esprits faibles. (Ce qui paraissait inefficace, et donc ne pouvait pas être une cause d'inquiétude.)
  • L'appui du Français à l'Ukraine n'est peut-être pas aussi solide qu'on le dit. S'il n'y avait pas l'agression russe, elle serait vue comme un affrontement entre les valeurs "socialement avancées" de M.Zelinsky, et le conservatisme de M.Poutine. 
(A noter que la Russie du 19ème siècle se croyait aussi une sorte d'universalisme messianique : enseigner aux hommes l'humanité.)

lundi 11 avril 2022

Dancing with the devil

L'Allemagne des années 30, qu'est-ce que c'était ? Les jeunes filles de l'aristocratie anglaise finissaient leur éducation en Allemagne. Et cela jusqu'à la déclaration de la guerre. La BBC, il y a quelques années, a interviewé quelques-uns de ces témoins. (L'émission, dont le titre est celui de ce billet, était rediffusée récemment.) Une de ces dames, d'ailleurs, avait déjeuné avec Hitler. Un homme charmant. 

Leurs souvenirs ? Le ski la journée, l'opéra, le soir. 

Qu'en déduire ? On nous a dit que le régime Nazi était monstrueux. Mais ce n'est qu'après coup qu'on l'a découvert. Auparavant, il a séduit beaucoup de monde. L'aristocratie anglaise, qui lui envoyait ses filles, Lindberg et General Motors, beaucoup de polytechniciens, et les majors de l'agrégation de philosophie... 

Quand sortirons-nous de ce qu'Edgar Morin appelle "la pensée simplifiante" ? 

Jeunes en crise existentielle

Un architecte me disait ne plus pouvoir recruter. Le jeune architecte ne sait plus à quel saint se vouer. Il ne sait pas même s'il veut être architecte, ou élever des chèvres. Il est "incapable d'imaginer le monde de demain". 

Il en est de même de la médecine. Non seulement 25% des diplômés ne pratiquent pas, mais le médecin (très souvent une femme), ne veut pas travailler plus de 3 ou 4 jours par semaine. Et encore pas avec les horaires de ses prédécesseurs. Si bien qu'un médecin me disait avoir été remplacé par deux personnes. 

J'interviewe actuellement de jeunes entrepreneurs. J'entends toujours la même histoire : perte de repère, découverte de l'écologie, je veux sauver la planète, par une forme d'entrepreneuriat social. Mais je ne suis pas prêt à tout pour cela. 

Qu'en penser ? En vrac :

  • Est-ce que tous les jeunes sont touchés, ou, seulement, ceux qui jouissent d'une forme de "privilège" ? 
  • De la puissance du lavage de cerveau auquel nous soumet la société ? Avons-nous toujours conscience, de "l'impact" qu'ont nos nobles idées sur le cerveau vierge de nos enfants ? 
  • Ce mouvement a, indirectement, une logique économique. La transition climatique est l'équivalent d'une reconstruction d'après-guerre. Un marché colossal s'ouvre. 
  • Par rapport au machiavélisme qui a toujours régné en Occident, cet état d'esprit est nouveau. Pour cela, ces jeunes méritent de réussir. Il faut les aider. Les aider à ne pas désespérer, s'ils rencontrent des difficultés, mais, aussi à ne pas trahir leur mission, s'ils réussissent. 

La crash stratégie d'Emmanuel Macron ?

M.Macron voudrait en découdre, si je comprends ce que je lis. 

Au fond, un moyen de lire son parcours est d'y voir quelque-chose de théâtral, de Gérard Philipe, dans le Cid. Une des particularités de M.Macron, en effet, est d'avoir saisi toutes les occasions de faire de grands discours ou des actions d'éclat, en particulier vis-à-vis de MM.Poutine et Trump. 

Ne serait-ce pas une forme de "crash stratégie" ? D'idée fixe dangereuse. 

dimanche 10 avril 2022

L'écologiste sauveur de l'industrie ?

Greta Thumberg, sainte Geneviève de l'industrie ? La jeunesse rêve "d'entrepreneuriat à impact (positif)". Et cela signifie des projets industriels massifs. Et même un reengineering total de l'industrie. Il faut recycler les chaussures, les batteries, les panneaux solaires, les éoliennes, réinventer les teintures, la chimie, les transports, etc. 

Et elle attaque le sujet "façon licorne", à coups de levées en capital risque. D'ailleurs, même le crowdfunding se met soudainement à donner des résultats. 

Le potentiel est énorme et les fonds commencent à être intéressés. Mais, seulement, il se pose un problème : le jeune entrepreneur a tous les talents que n'avaient pas ses prédécesseurs industriels, seulement, il n'a pas leur savoir-faire. Des questions évidentes pour un industriel sont des montagnes pour le novice. A commencer par celles de la production...

Une idée ? La capitalisation d'un groupe comme Renault n'est qu'une fraction de celle d'une start up qui se respecte. Pourquoi les start up industrielles, avec leur capacité à lever des fonds, n'achèteraient-elles pas des industriels en place ? 

(Ce qu'écrivait Financial Times, le 3 avril dernier : Electric vehicle start-ups face their toughest challenge: making cars. Investors have bet heavily hoping to find the next Tesla, but many EV groups are struggling to make the production process work.)

Les mathématiques par la terreur

Nous avons besoin d'esprits mathématiques dit l'université de Cambridge. 

En France, c'est aussi le cas. Mais, plus on le dit, plus le niveau baisse. Et cela, partout. Bientôt nous n'aurons plus même de médailles Fields. 

Mes amis constatent que leurs enfants fuient les mathématiques. Ce serait la faute des enseignants. 

Je me souviens avoir subi les "mathématiques modernes". C'était totalement ridicule. Totalement déplacé. En revanche, quand le sujet est devenu pertinent, en préparation aux grandes écoles, il a été évacué en 5 minutes. Pourquoi bousiller la vie, pendant des années, des enfants, alors que c'est sans utilité ? 

Parce qu'il semble que la France se soit conçue comme un test d'intelligence par l'abstraction, et que les mathématiques soient une sorte de grille de QI. Elle est rendue complexe à plaisir. Et cet esprit a gagné l'enseignement français. Toutes les matières se veulent abstraites.

En comparaison, les livres de mathématique pour ingénieur anglo-saxons sont relativement simples à comprendre. Pourquoi ? Parce que, pour l'ingénieur anglo-saxon, les mathématiques ne sont qu'un outil.

Et si des mathématiques sélection, on passait aux mathématiques outil ?

(Cela laisserait ouvert le problème de l'ascenseur social. Il est possible que la sélection de l'abstraction ait été un moyen de renouveler l'élite. Ce qui donnait aussi une raison pour leur nuire. Derrière la question des mathématiques, il y a donc, probablement, celui du modèle de société que nous désirons.) 

samedi 9 avril 2022

Le monde devient instable ?

Epidémie de coronavirus et ses variants, le monde s'arrête. La Russie envahit l'Ukraine. On tente en catastrophe de réorganiser la supply chain mondiale. Risque d'accident nucléaire. L'inflation repart, alors que nous avons désormais beaucoup d'indépendants et de précaires. Trump et ses équivalents ont le vent en poupe. Et ensuite ? 

Une secousse succède à une secousse. A chaque fois, c'est plus violent. Où va-t-on ? 

Nos pères pensaient que la seconde guerre mondiale n'était qu'un début. Il fallait agir en urgence, pour éviter l'extinction de l'humanité. Ils ont construit des remparts. Les générations qui les ont suivis ont expliqué que le problème, c'était ces remparts. Pour les intellectuels, ils gênaient l'épanouissement de l'individu, pour les hommes d'affaires, ils empêchaient la croissance. 

Relation de cause à effet ? 

Après la destruction, la création ? 

La vérité est-elle subjective ?

A l'envers des croyances modernes, Kierkegaard affirme que la vérité n'est pas objective, mais subjective. Vieil argument : l'homme et Dieu sont de même nature. C'est donc en cherchant en soi que l'on trouve Dieu, donc la vérité. Rousseau semble arriver à la même conclusion. 

Une illustration ? Histoire d'une jeune fille. Bien que douée pour les maths, elle décide qu'elle doit étudier dans une école d'art, car c'est un lieu où l'on s'amuse. Malheureusement, elle dessine comme une enfant de 8 ans. Alors, elle mobilise son professeur de dessin et ses amis, et réussit le concours d'entrée. Elle se révèle l'animatrice et l'organisatrice des fêtes de l'école. Ses professeurs se doutent bien de quelque-chose de bizarre, mais, lorsqu'ils décrètent l'importance des notes de dessin, elle répond qu'il n'y a pas assez de travail de groupe, et prend dans le sien les meilleurs dessinateurs de l'école. Avaient-ils lu Kierkegaard ? Comprenant qu'elle contournera toutes les règles qu'ils créent, ils décident de faire une entorse à une des lois de l'école : elle ne peut profiter d'un "rattrapage" auquel elle aurait eu droit. Elle a continué sa carrière ailleurs. 

L'arbitraire est peut-être une des règles de la vie... A condition de ne pas en faire une fin en soi ?

vendredi 8 avril 2022

Frexit ?

Parfum de Brexit ? Le mécontentement est décomplexé. Et comme à la veille du Brexit, le "non" a le vent en poupe et est quasiment à égalité avec le oui.

Mais, la situation est moins claire qu'en Angleterre où le choix à faire était simple. Le front du mécontentement est certainement bien plus large qu'on ne le dit. Il y a les "Gilets jaunes" et ceux qui trouvent que les "Gilets jaunes" sont des paresseux, le militant de gauche qui ne voit pas de différence entre le président et Mme Le Pen, le rural victime de décennies de "désertification" centralisée, etc. Au fond, si l'on se donne la peine de tendre l'oreille, on se rend compte que, par ci ou par là, les thèses de Mme Le Pen ne sont pas loin de faire l'unanimité. S'il y a un peu de suspens encore cela tient probablement à son image.

Mark McCormack, gourou des techniques de vente disait que "ce qui rend fou un client est de ne pas comprendre ce qui le rend fou". 

C'est probablement ce qui se passe actuellement. Quelque chose "rend fou" le Français, mais il ne sait pas quoi. Ce qu'il attend de son président, c'est qu'il le lui dise. Malheureusement, comme M.Cameron avant lui, M.Macron manque gravement d'humilité ?

Individualisme de la cellule

Les cellules de la plante seraient solidaires. Celles de l'animal indépendantes. Ce qui ferait que la première, contrairement au second, ne pourrait avoir de cancer, dérèglement de cellules incontrôlées. Une émission de France Culture, il y a quelques temps, déjà. (Le pourquoi du comment.)

Voilà qui me plonge dans de profondes réflexions. 

Des dangers de l'individualisme ? Nos sociétés, libérales, elles aussi, sont soumises à la menace de la folie des grandeurs d'un individu. Des mérites de l'autoritarisme ? 

Mais les plantes ont besoin des animaux. Personne ne peut vivre seul. Et l'ensemble plantes / animaux fonctionne à la manière des cellules animales. L'individualisme a aussi ses mérites.

En fait, ce qui semble éviter la folie individuelle, ce sont les conditions extérieures. Du moins pour une société. Quand il y a danger, il y a solidarité. 

Un moyen de traiter le cancer ?

jeudi 7 avril 2022

L'absurde et le changement

L'absurde est une vieille idée de la philosophie. Paradoxalement, l'absurde est le contraire de l'absurde ! Il est le révélateur du sens de la vie. Confronté à l'absurde, l'homme découvre ses valeurs les plus profondes. Ce pour quoi il est prêt à mourir. Son comportement change radicalement. 

Comme disait Montesquieu, de l'honneur pour le Français : « il nous est bien permis de faire cas de notre fortune, mais (…) il nous est souverainement défendu d’en faire aucun de notre vie ».

On a vu ce phénomène à l'oeuvre aux premiers jours de la guerre d'Ukraine, particulièrement chez les pays de l'Est. 

C'est une illustration d'une idée de Kurt Lewin : pour comprendre quelque-chose, il faut essayer de le changer. 

M.Poutine n'avait pas prévu l'absurde. Il croyait l'Occident rationnel. Mais l'Occident, comme toute société humaine, n'obéit pas à ses dirigeants, elle obéit à sa culture. 

Cependant, à l'envers, il est dangereux de jouer avec l'absurde. En 40, la France a réagi à l'absurde par la débandade, par exemple. Il est aussi possible que l'absurde, rebaptisé "néant", ait été derrière le soutien de Heidegger au Nazisme. Il aurait pensé que le saut dans le néant révélerait le génie humain (ou allemand). Ce fut aussi une idée d'anarchiste et de soixante-huitard, "sous les pavés la plage". 

En fait, l'absurde est, effectivement, un révélateur. Il révèle ce qui existe. Il ne réveille pas les peuples paresseux, il leur est fatal. Il est le couronnement d'une histoire de lutte. "Je me révolte donc nous sommes", de Camus ?

Vent de sable et biais de jugement

Il y a des gens qui ont le talent de faire briller une voiture. C'est le cas de mes voisins. Mais voilà, un jour brillante, le lendemain poussiéreuse. Ont-ils fait le Paris-Dakar ? me dis-je.

Nettoyages de carreaux : noirs et sales. Pollution de l'usine d'à côté et des avions qui passent en rase-motte. 

Exemple de biais de jugement. Un fait, une interprétation, pas de remise en cause. Car tout cela est faux. L'explication vient de ce que le vent du Sahara nous a apporté du sable. Ce que je ne savais pas, faute d'écouter les informations françaises. 

Voilà le type de biais qui enchante les scientifiques et auxquels ils consacrent beaucoup de leurs travaux. Ils nous disent, en particulier, que nos interprétations confirment nos préjugés. 

Mais les scientifiques ont aussi leurs biais. Car mon jugement a beau être immédiatement biaisé, il n'en reste pas moins que je garde en mémoire que j'ai été surpris. Et quand les circonstances sont favorables, par exemple lorsque je discute avec mon voisin, les faits sortent de ma mémoire, et sont réinterprétés. 

Espérons qu'il en est de même pour le scientifique. 

mercredi 6 avril 2022

M.Poutine : lost in translation ?

La guerre en Ukraine illustre peut-être l'intérêt de ce que l'on appelle "l'inter culturel". 

M.Poutine n'a pas compris les subtilités de l'âme occidentale. Il a cru initialement qu'il y avait la civilisation et la barbarie. Il avait vu, correctement, la montée de l'islamisme. Et il pensait qu'il fallait faire front commun. M.Poutine n'avait pas saisi que l'Occident voyait le Tchétchène comme une nation colonisée, et non comme un islamiste. Et, d'ailleurs, l'Occident n'avait pas perçu l'islamisme comme une menace. En outre, comme le disaient les Indiens, l'Occidental a une "langue fourchue". Si vous lui faites confiance, il en profite. 

Mais l'Occident a aussi ses règles du jeu. Il faut jouer avec. Seulement, apprendre ce jeu est difficile pour un homme seul. Alors, M.Poutine s'est senti trahi, et il en est revenu à la tactique immémoriale de la Russie : se replier sur soi, en créant une zone tampon aux alentours, de pays instables. 

L'affaire ukrainienne a mal tourné. En fait, M.Poutine avait raison : les Ukrainiens ont beaucoup du Russe. Et on ne peut pas attaquer 50m de Russes avec 200.000 soldats. En outre, il n'avait pas compris l'état de son armée, et prévu les réactions occidentales. La BBC dit qu'il avait mal interprété le succès de ses troupes en Syrie. 

Tout cela n'est qu'hypothèses. Mais, si elles sont justes, cela signifie que M.Poutine est rationnel, et, peut-être, que, comme de Gaulle en Algérie, il cherche à avoir un avantage suffisant pour pouvoir négocier en position de force un désengagement de ses troupes. Avec, en sus, l'établissement d'une zone tampon avec l'Ouest. 

La vie est trop importante pour être laissée au médecin ?

Les plus de 75 ans doivent être vaccinés contre le coronavirus, entendais-je l'autre jour. 

Cela m'a fait penser à ce que me disait un anthropologue, qui avait séjourné en EHPAD. (Billet.) Les personnes âgées y sont entre les mains de l'industrie médicale. Elles représentent de "gros enjeux" pour elle. 

L'industrie médicale, d'une manière générale, s'est emparée de notre vie. Nous sommes, à proprement parler, ses "vaches à lait". Une source de revenus, toujours croissante. 

Elle invente des procédures tayloriennes, dites "scientifiques" (comme le marxisme), et prétend qu'elles s'imposent à nous, sans que nous ayons le moindre mot à dire. La "prévention", en particulier, est devenue un very big business. La médecine nous a transformés en produit d'une chaîne de fabrication. 

Serait-il temps d'en sortir ?

mardi 5 avril 2022

M.Macron : qu'est-ce qui cloche ?

Pourquoi M.Macron est-il menacé par Mme Le Pen ? Très compliqué. Cependant, si l'on relit ce blog, on peut hasarder l'hypothèse suivante :

  • M.Macron poursuit la politique de ses prédécesseurs. (Il aurait été programmé par sa formation pour cela.) Cette politique est nocive pour une grande partie de la population, et, collectivement, pour le pays. 
  • M.Macron est un "libéral", ce qui a un sens très particulier. Le libéralisme est une croyance selon laquelle il n'y a que des individus, pas de société, pas de "culture" (au sens anthropologique du terme : Mme Thatcher a dit "there is no such thing as society"). Cela l'amène à attaquer, par ses paroles, les "valeurs" de tous les groupes sociaux qui constituent la nation. 
  • Mais, comme ses prédécesseurs, M.Macron utilise la planche à billets, lorsqu'il y a un mouvement social. Ce qui peut le faire passer pour un socialiste. Et ajoute à la confusion : alors qu'il dépense des dizaines de milliards d'un côté, il s'accroche comme un pit bull à des réformes qui ne rapportent que des clopinettes, mais frustrent le simple citoyen. 
  • En outre, il fait preuve d'un certain pragmatisme, par exemple lorsqu'il s'agit de PME, jusque-là condamnées pour obsolescence, de nucléaire, de relocalisation et d'Europe, et son libéralisme peut donner des signaux non libéraux (contrats avec les collectivités locales).
  • Le complotisme et le délire verbal qui s'est emparé de la France, quelle qu'elle soit, n'est qu'un écran de fumée. La population réagit à la dégradation de ses conditions de vie. 

Analyse juste ou non, on voit apparaître un problème qui n'est pas propre à la France. Il est américain et anglais. Depuis Theresa May, les conservateurs anglais ont compris qu'ils devaient inverser le cours de leurs réformes, faire de l'anti Thatcher. C'est ce qu'ils appellent "leveling up", nivellement par le haut. Les Américains n'y sont pas parvenus, parce que M.Biden est peu charismatique et gaffeur, et handicapé par une extrême gauche épouvantail, qui n'a de gauche que le nom, et par une vice-présidente qui est une calamité. Seulement, les USA sont tellement puissants et, par construction, tellement peu dépendants de leur pouvoir central, qu'ils peuvent élire un Trump. Ce n'est pas le cas de la France. 

On est dans la situation ukrainienne. Ce n'est pas parce que l'on a beaucoup à reprocher à quelqu'un qu'il faut déclarer une guerre. Le citoyen doit montrer l'exemple de la responsabilité à son "élite". Cela ne se limite pas au vote. Il s'agit de faire bouger la société de l'intérieur, en manoeuvrant l'Etat pour qu'il fasse son travail. C'est ce que M.Cameron a appelé "big Society". 

Descartes et le totalitarisme numérique

L'historien Marc Bloch disait qu'il n'y a pas d'histoire sans homme : l'historien laisse sa marque sur l'histoire qu'il raconte. Ce qui influence notre façon de comprendre notre passé. 

Paul Valéry a appliqué cette même idée à Descartes. Descartes a mis la géométrie en chiffres. Il a cru qu'il avait trouvé le Graal de la vérité : le chiffre, justement. Et il a vaincu. Aujourd'hui, il n'y a que ce qui est chiffré, "digital", qui est sérieux. 

Or, l'est-ce vraiment ? J'entendais une émission de la BBC, qui s'interrogeait sur notre perception du temps. Elle est en total désaccord avec celui des horloges. Par exemple, pour un enfant, les vacances sont interminables, alors que l'adulte ne les voit pas passer. Dans les moments de danger, il semble s'arrêter, dans celles de bonheur, il fuit... Les tentatives d'explication faites par les interviewés de l'émission furent nombreuses. Par exemple, il se pourrait que notre expérience du temps ne soit qu'un souvenir, et qu'elle reflète la quantité d'effort que nous avons mise dans l'action. 

Il en est de même de la température. Elle ne traduit que très imparfaitement les notions de chaud et de froid, qui, d'ailleurs, sont éminemment variables pour un même individu. 

Et si ce qui était chiffrable était, exactement, ce qui ne compte pas, ce qui n'est pas humain ? Et si, par exemple, le bonheur n'était pas une question de durée de vie ? Cela changerait beaucoup notre existence. Car elle est entre les mains des fous du chiffre. 

lundi 4 avril 2022

Présidentielles : rien ne va plus ?

Mme Le Pen pourrait être élue disent les sondages. Voilà qui est nouveau. Comment l'expliquer ? 

  • On lisait déjà il y a des années que la gauche ne voulait plus du vote utile. M.Macron ou Mme Le Pen, c'est la même chose. Seulement, il n'y a plus de gauche. 
  • Autre hypothèse. Récemment, j'observais que 50% de l'électorat votait "mécontent", d'après les sondages. Ils pourraient s'unir, et, s'ajouter à l'abstention de ce qui reste de la gauche, ou de la droite. 

Cela ressemble au phénomène qui a conduit au Brexit et à l'élection de M.Trump. Et il a une explication rationnelle, que cache la "théorie du complot" : les politiques de ces dernières décennies ont nuit à la majorité de la population. Boris Johnson, avec tout ce qu'on peut lui reprocher, a certainement trouvé le bon slogan : "leveling up" : "nivellement par le haut". Il a à la fois tué les Brexiters et le vote travailliste.

Le charme discret de la Hongrie

La Hongrie est un régime quasi poutinien. Certes, mais M.Orban serait parvenu à négocier des prix de l'énergie bas, avec M.Poutine, ce qui rapporterait, depuis 10 ans, chaque année, l'équivalent d'un mois de salaire au Hongrois ordinaire, qui n'est pas riche. Et son pays serait un paradis fiscal pour la multinationale allemande. D'où la discrète, mais efficace, protection de Mme Merkel. Quant aux aides de l'UE, elles sont captées par les oligarques locaux. En conséquence, comme la Turquie, la Hongrie cherche à maintenir l'équilibre entre la Russie et l'Europe. Elle vote les sanctions contre la Russie, mais ne les applique pas. Voici ce que disait Affaires étrangères de Christine Okrent. 

A entendre nos médias, nous sommes environnés de pouvoirs malfaisants, qu'il s'agisse des Turcs, des Russes, des Chinois, des Egyptiens et autres pays de l'Est. Mais ceux-ci apportent à la masse de leurs populations du bien être, matériel ou non d'ailleurs. Et les riches y sont plus riches qu'ailleurs. Comme en Russie, le seul droit qui soit refusé est politique. Un droit chéri, en Occident, par une toute petite frange de privilégiés. 

Avant guerre, les totalitarismes ont surgi de la crise économique. Et ils ont sorti le peuple de la pauvreté. Roosevelt a compris que, si la démocratie devait survivre, il devait battre les totalitarismes sur leur terrain. Ce fut le New deal. Et si l'on s'inspirait de son exemple ?

dimanche 3 avril 2022

Qui est Monsieur Poutine ?

BBC4 consacre une série d'émissions à la vie de Vladimir Poutine. Ce que j'en retiens :

Une jeunesse pauvre, dans les rues d'une URSS, qui souffre encore d'une guerre terrible. Tout enfant, il veut entrer au KGB, et lui rend visite pour savoir ce qu'il faut faire pour cela. On lui répond : des études de droit. Il étudie le droit. Entre au KGB. Y fait une carrière terne. Il est agent de liaison. C'est un besogneux. Puis la Russie s'effondre. Après un moment où il envisage d'être taxi, il est collaborateur d'un de ses anciens professeurs de droit, un libéral brillant, qui devient maire de Moscou. Mais celui-ci disparait. Survient la grande crise. Poutine, toujours homme de liaison, organise l'approvisionnement de Moscou. Il fréquente tout le monde, y compris la Mafia, et s'enrichit. Il aurait pu être oligarque. C'est sa capacité d'organisation et sa fiabilité qui le font repérer par les faiseurs de roi, qui doivent remplacer Heltsine, en fin de vie éthylique. Il devient président. 

Il semble avoir pensé, initialement, que la Russie était du côté de l'Occident. La civilisation contre la barbarie : la menace islamique. La sienne était Tchétchène. Mais l'Occident lui a répondu "droits de l'homme". Lorsque les dits Tchétchènes ont pris des otages, il a tué les otages et les Tchétchènes. Ce qui est, en substance, ce que recommande les traités de négociation, mais pas les droits de l'homme. L'Occident l'a critiqué. Il s'est senti abusé. 

Quant les oligarques, qui s'étaient emparés des biens de l'Etat, ont cru pouvoir faire jouer la démocratie, comme le font les milliardaires occidentaux, il leur a fait entendre qu'il ne les ennuierait pas, s'ils ne s'occupaient pas de politique. Et même qu'ils pouvaient s'enrichir honteusement, en servant sa politique. Pour leur malheur, quelques-uns ne l'ont pas compris. Peut-être aussi pour le malheur de l'économie russe.

Le peuple russe le vénère, parce qu'il lui a rendu sa fierté. Au moment de la chute de l'URSS, le pays était tombé plus bas que terre. Les experts occidentaux venaient sans cesse lui faire la leçon. Sous la présidence Poutine, le pays s'est relevé. Avec la hausse des prix du pétrole, il a même connu un moment de prospérité. 

Apparemment, M.Poutine a envisagé de quitter le pouvoir, pour jouir de la vie, mais a jugé que sa mission n'était pas finie. 

Conclusion ? Il se voit en de Gaulle, et c'est probablement ce qui le définit le mieux. Il a une "certaine idée de la Russie". Comme celle de De Gaulle ou de Churchill, elle semble manquer de subtilité. Pouvait-il en être autrement ? Les hommes politiques qui ont pris la succession de De Gaulle et Churchill étaient peut-être mieux adaptés à leur époque que ces derniers, mais ils ne furent guère brillants. Or, la situation russe est bien plus compliquée que celle de la France et de l'Angleterre... Le changement, ça ne se fait pas en un claquement de doigts.

Oublions le passé ?

Et si la vie était faite de big bangs ? 

Il y a pas mal de théories qui le disent. Celle de Bergson, par exemple. Mais aussi celle de B.Cyrulnik. 

Je me demande si une expérience de Martin Seligman n'en donne pas une métaphore. Un chien est soumis à des décharges électriques aléatoires. Il s'agite dans tous les sens, et il touche un levier qui coupe le courant. Et s'il en était de même de notre vie ? Nous pensons qu'elle est guidée par la raison, et si ce n'état qu'une illusion ? Et si, en croyant aller tout droit, nous marchions, par hasard sur un levier qui nous propulse dans une autre vie ? 

En tous cas, si c'était vrai, cela changerait beaucoup de choses. En effet, après le big bang, le passé ne compte plus. Autrement dit, se lamenter sur ses malheurs, comme nous pousse à le faire le psychanalyste, est une prédiction auto réalisatrice. Cela maintient le statu quo. Et empêche de s'agiter, et de trouver le levier du changement. 

samedi 2 avril 2022

Fragile Chine ?

La Chine va-t-elle tirer les marrons du feu ukrainien ? Paradoxalement, non. Elle aurait ses propres problèmes. Omicron, qui a semblé bénin chez nous, serait une calamité pour son économie. Non qu'il soit plus méchant qu'en Occident, mais du fait de sa politique zéro Covid, non compatible avec un virus contagieux. Politique, surtout, qui était supposée faire la leçon à un Occident décadent. Difficile de changer de cap dans ces conditions. 

Bref, la Chine n'a pas intérêt à une crise économique supplémentaire. Et donc qu'à ce que la guerre en Ukraine dure.

Comme on dit en Chine, lorsque l'on vit dans une maison de verre, on ne jette pas de pierres ? L'effet de serre ? 

(Inspiré par Affaires étrangères, de Christine Okrent, la semaine dernière.)

Les 39 marches

Joies des séries de la BBC (radio). "The 39 steps". Cela m'a rappelé un film de Hitchcock dont je n'ai, en dehors du titre, aucun souvenir. 

Il s'agit du roman qui a inspiré le film. 

Eh bien, en comparant ce que j'ai entendu avec ce que dit wikipedia du film, toute ressemblance paraît fortuite. En fait, le livre, écrit en 1915, a lancé un genre : celui de l'homme ordinaire pris dans une conspiration mondiale, et qui sauve la planète grâce à son bon sens. 

Grand moment du livre : le héros, un ingénieur des mines, est prisonnier dans une ferme. Comment s'en tire-t-il ? Il se trouve que, par hasard, on y a stocké des explosifs ! La chance sourit à l'esprit éclairé... 

Autre curiosité, le film a été écrit par un vice-roi du Canada. Cela ne pouvait arriver qu'en Angleterre.  

vendredi 1 avril 2022

Le PGE : ruse de l'Etat ?

Le PGE, soutien à l'entreprise pendant le confinement, est généralement vu comme de l'argent jeté par les fenêtres. Peut-on faire confiance au patron français ? Ne dit-on pas que certains l'ont placé en bourse ? 

Et si c'était voulu ?

Une des particularités, mondiales !, de notre économie est le manque de trésorerie, affolant, de ses entreprises. Cela produit un cercle vicieux : l'entreprise ne pouvant pas investir, elle ne produit que du bas de gamme, qui l'oblige à une guerre des prix, qui affaiblit sa trésorerie... Grâce au PGE, qui devient de plus en plus une subvention, la trésorerie de l'entreprise est améliorée. Elle a les moyens d'investir. Elle peut entamer un cercle vertueux. 

Il se trouve qu'une étude de BPI Lab, que cite ce blog, commence, justement, par partir de cette idée d'amélioration de trésorerie. 

Le PGE ne serait donc pas un gaspillage populiste, mais un investissement. Si la rentabilité des entreprises repart à la hausse, les impôts rentreront dans les caisses de l'Etat, les chômeurs ne chômeront plus, et la dette publique disparaîtra. 

Cela va-t-il marcher ? 

En tout cas, cela pourrait en dire long sur la façon dont notre élite gouvernementale nous considère. On croirait entendre Tocqueville ! Le gouvernement fait ce qu'il sait être notre bien, mais sans nous le dire, car nous sommes trop idiots pour le comprendre ?

(Par ailleurs, la technique de l'Etat est peut-être celle de Parmentier : le Français étant un voleur, pour lui faire faire son bien, il faut l'amener à croire qu'il fait un mauvais coup.)

La démocratie c'est l'intelligence collective

Si l'on devait construire une démocratie, comment devrait-on s'y prendre ?

Pas comme les Grecs ou la 3ème République. Le débat dans l'agora est l'antithèse de la démocratie. C'est la victoire du bonimenteur, du populiste et de l'émotion. Le chaos. 

Le général de Gaulle a cru résoudre le problème en réduisant la démocratie à l'élection d'un souverain. Il s'est trompé. 

Quid d'un "juste milieu" à la Aristote ? Entre la 3ème République et la 5ème ? Mais pas la 4ème ? 

RSE ? On la prend pour une mode de management de la bien pensance, un miroir aux alouettes, une question de carbone et de nature... Or, elle consiste à réunir les "parties prenantes" d'une question et à les amener à débattre, jusqu'à trouver un chemin commun. C'est "l'intelligence collective" en marche. 

Cela n'a rien d'utopique, si l'on comprend que l'on est dépendants les uns des autres. Et la mise en oeuvre pratique de cette idée n'a rien de compliqué :

  • "Partie prenante", signifie que la population est divisée en groupes ayant des intérêts communs. Ce qui permet de négocier en petit nombre.
  • J'ai découvert récemment un terme curieux : "acceptabilité". Ce que l'on cherche, c'est que le chemin ne soit pas idéal, mais acceptable pour tous. Car l'idéal de l'un est inacceptable par l'autre, qui est prêt aux pires extrémités pour défendre sa cause. En fait, c'est cela que l'on appelle la "justice" : chacun fait un effort pour réaliser l'intérêt général.
  • Une autre idée critique est illustrée par un terme du vocabulaire de 68. Alors, on apostrophait l'autre, en lui disant : "d'où parles-tu ?". Aujourd'hui, nous sommes noyés par une information incompréhensible. Or, tout cela n'est que du bruit. Chaque acteur du jeu politique est une pendule arrêtée qui a une idéologie bien précise. Il parle "de quelque part". Il suffit de la connaître, pour comprendre ce qu'il fait. 

En résumé, tout cela pourrait entrer dans un "processus d'instruction", au sens où l'entend la justice. 

Et, s'il y a urgence ? On laisse la personne au pouvoir en faire à sa tête, et on la juge ensuite. C'est déjà ce que faisaient les Athéniens. Seulement, ils confondaient juger et punir. Si bien qu'ils ont tué leurs généraux victorieux, et qu'ils ont perdu la guerre du Péloponnèse. Juger signifie apprendre. Pour cela, il faut que l'action du chef soit "transparente". C'est la condition du droit à l'erreur. 

La guerre des Vladimir

Je ne peux m'empêcher de comparer M.Zelensky et Greta Thunberg. Tous les deux semblent avoir le même art de la communication. Tous les deux s'adressent aux puissants qui nous gouvernent, en conclave. Ils prennent l'Occident par la morale. Ils lui font des sermons. 

J'imaginais M.Zelensky enfermé dans une cave, et traqué par les forces spéciales russes. Je ne donnais pas cher de sa peau. Or, il est partout. 

Etrange contraste avec M.Poutine. Lui n'arrête pas de vitupérer les valeurs occidentales. Et c'est l'envahisseur qui semble enfermé dans un bunker. 

Sale guerre

Ukraine : "sale guerre", pour les Russes ? Les soldats saboteraient leur matériel, et l'entourage de V.Poutine lui cacherait la vérité sur l"état de la guerre, et de la nation, dit le chef de l'espionnage anglais. (Financial Times.) 

Depuis le début, je me demande si un coup d'état est possible. Cela semble la seule façon de mettre un terme au cercle vicieux. A moins que l'armée russe n'ait même plus un état major assez compétent pour cela. 

(PS. En fait, il est possible aussi que nous ayons une vision fausse des choses. La population russe fait confiance à M.Poutine et il pourrait être le seul dirigeant compétent du pays. L'opération ukrainienne paraît une illustration de l'éternelle technique russe de déstabilisation de ses Etats frontaliers. Celle-ci ne tourne pas comme prévu. En particulier parce que les ex colonies russes de l'est de l'Europe, maintenant dans l'UE, ont peur pour leur propre liberté. Peut-être que, comme de Gaulle en Algérie, M.Poutine cherche maintenant à suffisamment affaiblir son adversaire, pour pouvoir négocier en position de force.)