vendredi 30 avril 2021

Petite histoire du mérite

Mérite, voici un mot qui a une histoire.

Tout commence avec le phénomène bobo, décrit par un journaliste américain à la fin des années 90. La nouvelle classe dirigeante américaine est issue des « meilleures formations ». Elle est caractérisée par le fait qu’elle est bobo : elle est extrêmement riche, mais elle a hérité de la contre culture de l’université (dont les pères sont les « bohèmes » français, tels que Flaubert, et leur mot d’ordre : « épater le bourgeois »). 

« L’élite » française, mondiale peut-être, a repris cette argumentation. C’est là qu'apparaît le mérite. Contrairement à l’élite républicaine ou à l’élite des affaires américaines, l'élite moderne croit qu’elle doit des privilèges à son « mérite », au fait « qu’elle a travaillé dur » pour avoir ses diplômes (y compris en ne réussissant qu’après plusieurs essais, comme M.Macron). L’ancienne élite pensait, avec le gros de la population, que ce mérite lui donnait des devoirs. La nouvelle pense qu’il lui donne des droits, de se comporter en oligarque, au sens russe du terme.  

Et voilà ce que le sociologue Robert Merton aurait appelé une "innovation". 

Agressif Pialat

Rediffusion d'une émission de France Culture concernant Maurice Pialat et son film Police. 

J'ai vu ce film à sa sortie. Je n'en garde pas grand souvenir. J'ai pensé que l'émission serait un moment agréable en un temps de mauvaises nouvelles. Que nenni. 

Le présentateur, audiblement mal à l'aise, commence par une interminable introduction. Police est un chef d'oeuvre, qui a quelque chose de Shakespeare, "toutes proportions gardées". 

Que n'a-t-il pas dit ? Maurice Pialat s'en prend à "toute proportion gardée". Pourquoi n'avons-nous plus de Shakespeare ou de Victor Hugo ? Pourquoi le cinéma est-il aussi médiocre ?... Je ne m'attendais pas à un tel déluge d'agressivité. J'ai mis un terme à ses propos. 

Je me suis demandé si ce mal être extraordinairement corrosif de Maurice Pialat ne représentait pas une de nos caractéristiques culturelles. Quand l'individualiste arrive en société, il ne sait pas se comporter ?

jeudi 29 avril 2021

Indestructible Français

Un paysan veut creuser un puits. Il fait un trou, place une charge au fond du trou. Ça n'explose pas. Il va voir ce qui se passe. Explosion. Il ressort en piteux état. Commentaire : je devrais être plus prudent, j'aurais pu me faire mal. Voilà une histoire que racontait un collègue de mon père, pour expliquer que, dans sa campagne, on était coriace. 

En fait, je ne crois pas que ce soit propre à ce coin de France. La plupart des dirigeants que je rencontre ressemblent à ce paysan. Ils vivent dans l'aléa permanent. Ils grognent sans cesse, contre tout. Mais ils se sont habitués. 

Cela a une conséquence paradoxale. Ils sont à la fois très résilients et très fragiles. Très résilients parce qu'ils vivent de peu et ont de grosses ressources de débrouille. La disruption peut se lever de bonne heure pour leur faire peur. Très fragiles, parce que tout ce qui ne leur est pas familier, et c'est généralement très anodin, leur fait perdre leurs moyens. 

Le plus étrange, comme me le disait un ami, c'est que, lorsqu'on leur montre qu'il pourrait en être autrement, on rencontre une totale incompréhension. 

Disruption : fake news ?

Un temps, on a dit que le numérique était le facteur de "disruption" de l'économie traditionnelle. Le patron de PME, en particulier, était un méchant résistant au changement. 

L'enquête que je mène montre que l'on ne peut pas avoir plus tort. Le patron de PME subit régulièrement des tsunamis infiniment plus méchants que le numérique. Un exemple ?

"Ce marché, qui est monté progressivement à 55% de notre chiffre d’affaires !, s’est éteint en quelques mois, à cause d’une innovation technologique qui a permis de supprimer l’emballage ! Il fallait réagir. Nous avons travaillé sur différentes pistes et en analysant le marché du médical, que nous connaissions peu, nous avons constaté que la fabrication de blisters médicaux, nettoyés un par un ou dans des laves vaisselle, se faisait dans des conditions d’hygiène plus que douteuses. D’où l’idée de les fabriquer dans une salle blanche à empoussièrement contrôlé en maîtrisant la propreté du début à la fin de la chaîne. Après quelques avis positifs parmi la centaine de prospects sollicités, nous avons franchi le pas en investissant 50% de notre CA de l’époque dans une machine de thermoformage et une salle blanche. 
On peut citer quelques domaines qui nous ont fait vivre pendant des périodes plus ou moins longues et qui ont disparu, victimes d’aléas indépendants de notre volonté : Boîtes de rasoirs à mains, remplacés par les rasoirs électriques, boîtes pour règles à calcul, remplacées par les calculatrices, boîtes à fromage en carton embouti, remplacées progressivement par le papier alu dans les années 80. Emballages de munitions pour l’armée Française, secteur exsangue aujourd’hui, qui a représenté dans les années 90 jusqu’à 40% de notre chiffre d’affaires." (Article.)

Décidément, nous aurons vécu un grand moment de manipulation. Espérons qu'il a fait son temps. 

mercredi 28 avril 2021

Loi 4D ou la malédiction de la complexité

 Qu'est que la loi 4D ? 4D ? Différenciation, décentralisation, déconcentration, décomplexification.

Une liste à la Prévert de mesures hétéroclites. Plus de pouvoir réglementaire local (c'est appelé "différenciation"!), transports, logement, urbanisme, santé, RSA, instituts de l'enfance et de la famille, contrats de "cohésion de territoire", partage de données...

Et si l'on nous expliquait la raison d'être de ces mesures ? Et leur logique ? Lesquelles sont absolument fondamentales, lesquelles sont secondaires ?...

Ce que nos gouvernements ont d'exceptionnel, c'est leur propension à pondre des "usines à gaz". Et d'utiliser pour cela un vocabulaire abscons. Pas étonnant qu'ils ne comprennent pas pourquoi ce qu'ils considèrent comme génial et vital (cf. la réforme des retraites que le gouvernement Philippe jugeait si important qu'il a préféré traiter le sujet plutôt que celui de l'épidémie au moment où celle-ci démarrait) ne rencontre que l'indifférence générale. 

Et si la décomplexification dont nous avons tant besoin commençait par la tête de nos "élites" ? Ce qui se conçoit bien...

Plancher de verre

Tout le programme d'Hilary Clinton aurait été de montrer qu'il n'y avait plus de plafond de verre. 

Lorsque l'on regarde le plafond, on ne pense pas au plancher ? Et s'il y avait aussi un "plancher de verre" ? Cela ressemblerait à ce que disent les statistiques : lorsque l'on a des éléments exceptionnellement hauts, on en a aussi d'exceptionnellement bas. 

Les secrets de la supériorité allemande ?

Pourquoi l'Allemagne nous ridiculise-t-elle toujours, dans le domaine économique ? Je faisais l'hypothèse qu'elle avait adopté la logique de "l'économie sociale", à la Proudhon : seule l'action collective permet de tirer les marrons du feu capitaliste. 

Il est possible que la raison soit beaucoup plus simple que cela : "en Allemagne, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, c’est l’aventure économique qui est au premier plan. A la sortie du conflit, en effet, la sphère diplomatique et politique étant fermée, et le pays ayant perdu temporairement sa souveraineté, la nation allemande a jeté toutes ses forces dans l’économique. Encore aujourd’hui d’ailleurs, c’est la compétitivité du pays qui mène l’action politique." (Source.)

mardi 27 avril 2021

Containment

A l'époque de l'URSS, les USA se demandaient quelle était la meilleure tactique pour la vaincre. L'option qui a réussi s'appelait "containment". Elle partait du principe que l'URSS vivait de provocation. Sans elle, elle s'autodétruirait. 

Il semblerait que c'est ce qui arrive actuellement à divers mouvements militants qui, jusque-là, semblaient pourtant faire l'opinion mondiale. Apparemment, ils seraient un environnement toxique pour leurs membres. 

Emile Durkheim aurait probablement parlé de "pathologie sociale". Question : quel est le "réglage" social qui a été mal fait, et qui a laissé ce type de phénomène se produire ? 

Français schizophrène ?

"nous avons en France plus de loix que tout le reste du monde ensemble, et plus qu'il n'en faudroit à reigler tous les mondes d'Epicurus" (Essais, Livre III, chapitre XIII.) Montaigne parle de nous, aujourd'hui ! Dommage qu'il se soit entêté à écrire d'une manière aussi incompréhensible, et en faisant autant de fautes d'orthographe par mot (c'est la phrase la plus facile à comprendre du texte). 

Le Français est convaincu que la réalité peut être décrite et réglementée. Au passage, Montaigne broie Descartes : plus on divise, plus on rend confus. Heisenberg avant l'heure. 

Le Français, quand il est citoyen, se retrouve plongé dans un univers dysfonctionnel et kafkaïen. Il fait preuve alors d'un génie, sans doute unique au monde, pour naviguer autour de règlements stupides. 

Selon les circonstances il est anar, ou totalitaire ! Français schizophrène ?

lundi 26 avril 2021

Les conséquences imprévues de la sélection

Mondial ras le bol vis-à-vis des élites. Et si c'était une conséquence imprévue de la sélection ? 

Le sélectionné pense qu'il a du "mérite", et que ce mérite lui vaut des privilèges. Il n'a pas compris qu'il avait été sélectionné pour avoir une fonction sociale. (Par exemple être professeur, s'il est diplômé de Normale sup.)

Une solution radicale ? Supprimer la sélection. Tirer au sort celui qui peut suivre les cours de tel ou tel établissement. Justification ? Il y a des gens qui ne peuvent pas suivre ces cours, quant aux autres, les différences entre eux sont infimes. C'est le raisonnement que l'on tient pour le permis de conduire : en dehors des chauffards, tout le monde peut conduire une voiture. 

Urgence sociale

Les limites à la croissance sont l'exemple d'une idée récurrente qui agite les penseurs : il semble bien qu'il y ait quelque-chose de pervers dans notre développement. 

Certains pensent que cela va finir par nous être fatal. D'autres qu'il en résultera, comme par le passé, des crises (guerres, épidémies ou autres), qui forceront l'humanité à sortir de ses erreurs. Au moins de quelques unes d'entre elles.

Le problème qui est posé à notre génération est de savoir si, en utilisant notre raison, nous pouvons éviter de telles crises (fatales ou non). 

Cela passe, me semble-t-il, par deux étapes. D'abord, prendre conscience de la menace : si l'on regarde les choses en face, il semble bien que le monde ne va pas dans la bonne direction. Ensuite, comprendre que nous ne savons pas ce qui peut bien en être la cause. Finalement prendre conscience que, pour la trouver, et pour y remédier, il faut réunir les forces de la société, et les organiser correctement (un autre problème ouvert) pour qu'elles soient efficaces. 

dimanche 25 avril 2021

Jean-Claude Fasquelle, l'autodidacte

France Culture consacrait des entretiens à Jean-Claude Fasquelle, qui a dirigé l'éditeur Grasset. 

Pourquoi considérer un éditeur comme quelqu'un d'important ? peut-on se demander. En particulier, son chiffre d'affaires doit paraître un pourboire au dirigeant d'Amazon ou d'Apple. D'ailleurs, quels sont ses titres de gloires ? Il a eu beaucoup de prix littéraires, certes, mais qui se souvient encore des auteurs qui les ont obtenus ? Ils n'étaient que de leur temps. France Culture sacrifie à la grandeur de la France passée ?

Ce que j'en retiens est qu'il fut un bon éditeur alors que rien ne semblait l'y prédestiner, sinon qu'il était l'héritier d'une maison d'édition. Ce n'est que lorsque, contraint, à 23 ans, il a dû la diriger, qu'il a découvert qu'il aimait faire ce métier ! 

De l'efficacité de nos systèmes de repérage des talents ? pourrait-on se demander en ces temps de chasse à l'élite. 

(Sartre aurait été son antithèse, apparemment. Il aurait assimilé les auteurs qui écrivaient bien à des suppos du totalitarisme bourgeois, et serait parvenu, par l'intimidation, à faire de l'incorrection la norme des lettres françaises.)

Mémoire 68

Je suis une victime de 68. J'appartiens à une génération à laquelle on a dit qu'il ne fallait plus rien apprendre par coeur. Cela rendait bête, je crois. Et il se trouve que j'ai une curieuse mémoire, qui me permet de reconstituer des faits à partir d'informations qui me viennent en tête sans que je sache d'où. Cela a fait mon succès les deux ou trois fois où j'ai joué au Trivial pursuit. Mais il y a aussi des inconvénients : dès que je crains de ne plus me souvenir, je suis coincé. Cela m'a joué des tours désagréables pendant ma scolarité : car, bien trop souvent, tout se remettait en ordre seulement après que je sois sorti de la salle d'examen. 

Et puis, avec l'âge, cette curieuse forme de mémoire a disparu. Ce qui me laisse, bien souvent, sans voix. 

N'écoutez pas les sirènes de 68, cultivez votre mémoire, tant que vous le pouvez ?

samedi 24 avril 2021

L'expérimentation entre dans la culture française ?

Je viens de voir passer un article sur « l’expérimentation ». Les collectivités locales pourraient déroger, un temps, à certaines lois nationales. L'idée n'est pas neuve mais, jusque-là, comme souvent en France, sa complexité de mise en oeuvre a tué les velléités d'initiative. 

Loi « girondine » à laquelle s'opposent les « Jacobins » : une même loi pour tous, disent-ils.

Une question qui me semble ne pas avoir été comprise par ces « Jacobins » est que l’expérience doit avoir pour objet de devenir la loi générale, si elle réussit. C'est comme cela que l'on met au point les vaccins.

Culture du paradis terrestre

Il était dit, il y a quelques années, que la politique de la gauche était la "culture". Cherchait-elle à réaliser le programme de Marx ? Marx aurait vu, comme dernier état de développement humain, une humanité qui ne se serait occupée que de "culture". 

Les Lumières, dont Marx et son maître Hegel sont les héritiers auraient-ils eu l'aristocratie comme idéal ? Car l'aristocratie possédait ce après quoi couraient les philosophes de l'époque : la véritable liberté : la liberté de l'esprit. Le noble digne de ce nom se rit des conventions, de la société, de la morale, des biens, et de son existence, qui ne compte pas. Mais l'aristocratie avait aussi créé une culture raffinée, qui rayonnait de France. C'est à dire une société qui s'épanouissait dans les jeux de l'esprit. Louis XIV aurait-il été la tentative la plus réussie de créer le paradis sur terre ? L'idéal de Marx ?

Et pourquoi pas ? Un jour peut-être l'homme aura cessé de se disputer. Il n'y aura plus des cultures, mais une culture universelle. Une culture  fruit de la raison, c'est-à-dire, comme au temps de la Chine à son heure de gloire, ou de Versailles, un monde artificiel, arbitraire, qui enchante l'esprit cultivé. Rêvons ? 

vendredi 23 avril 2021

La nature : sans foi ni loi ?

Montaigne dit qu'il prend la nature pour guide. Mauvaise idée ? N'a-t-on pas fait de grands massacres au nom des "lois de la nature" ?

A moins que tout le massacre tienne à la "loi". 

Pourquoi a-t-on cru aux "lois de la nature" ? A cause de la physique. Or, les lois de la physique ne sont pas des lois ! Par exemple envoyer un satellite dans l'espace avec la seule aide de la physique n'est pas possible : on a besoin pour le maintenir sur sa trajectoire de moteurs d'appoint. Autrement dit, les connaître n'est pas suffisant pour se passer de l'expérience. 

Et si la loi était une invention de la raison, la nature étant sans lois ? Cela signifierait, probablement ce que dit Montaigne, qu'il faut être sans cesse attentif aux changements du monde, de la nature, qui sont imprévisibles. 

jeudi 22 avril 2021

Immunisation annuelle

On nous annonce que "comme pour la grippe", le vaccin anti coronavirus va devenir annuel. 

Comment cela va-t-il finir ? Au fur et à mesure qu'arrivent de nouvelles épidémies, nouveau vaccin annuel ? Et tous ces vaccins, issus de technologies nouvelles, mises au point laborieusement par essais et erreurs, ne peuvent-ils pas avoir quelques conséquences imprévues ? 

Ne serait-il pas tant de se demander si tout ceci ne résulte pas de déséquilibres induits par l'espèce humaine ? 

Les dangers du militantisme

Les pathologies du militantisme. "Quelle que soit leur obédience, les organisations d’extrême gauche ont en commun d’être des « institutions voraces » ou « dévoreuses » (greedy institutions), d’exiger un engagement total

On découvre que les organisations plus ou moins humanitaires qui font l'opinion maltraitent leurs membres : "Deux éléments constitutifs les orientent vers la « voracité » et l’engagement total : leur aspiration à aller « à la racine » des maux qu’ils prennent en charge pour un changement en profondeur de la société les incline à l’intransigeance ; leur position en marges, qui les désigne comme subversifs pour l’ordre (social, politique ou sexuel), favorise sentiment d’adversité et repli sur soi déjà en germe dans leur volonté de rupture. La dynamique s’est vérifiée pour les groupes d’extrême gauche des années 1970 ; elle pourrait aujourd’hui se cristalliser avec la montée des polémiques stériles tout autant que caricaturales portées contre certaines causes. "

On n'est pas loin de la secte. La société devrait-elle s'inquiéter dès qu'elle voit apparaître de tels phénomènes ? 

Insubmersible Macron ?

Hier, Brice Couturier, de l'IFOP, parlait à France Culture : les rumeurs de mécontentement de l'électorat vis à vis de M.Macron ne seraient pas fondées. 

Certes, l'électorat ne serait pas enthousiaste, mais il n'y aurait pas de vague de rejet, comme il y en eût dans le passé, notamment à l'endroit de M.Sarkozy. Le niveau de mécontentement vis à vis de M.Macron serait revenu à ce qu'il était lors de son élection, après avoir culminé au temps des Gilets jaunes. Tout est écrasé par le coronavirus, et le citoyen estime que personne ne gérerait mieux l'épidémie que le gouvernement.

En dehors de Mme Le Pen, les autres personnalités politiques sont des épiphénomènes. 

mercredi 21 avril 2021

L'attitude paradoxale du Français au changement

J'interroge actuellement des personnes sur leur histoire. Je découvre, bien souvent, des succès surprenants. Mais lorsque je leur dis qu'il y a là la solution aux maux du pays (de leur entreprise ou autre), je suscite une totale incompréhension. Comme si ces maux résultaient d'une volonté malveillante que l'on ne peut que dénoncer. 

On m'explique que je n'ai fait que redécouvrir la fameuse "résistance au changement" propre au Français. Avec lui, tout est impossible.

Mais voilà ce que l'on me dit aussi : "Pour un Allemand, le Français est un artiste, ce qui est un compliment. Un artiste au sens art de vivre, culture et gastronomie. Mais nous passons aussi parfois pour des gens qui foncent d’abord et réfléchissent après. "(Article.) Le Français est un amoureux de l'idée abstraite. Elle lui a fait faire la Révolution ?

Le Français est à la fois coincé par le changement, et s'y jette la tête la première ! 

A moins que le changement, en France, ce soit, justement, la rencontre entre ces deux phénomènes : entre un fou de l'abstraction et un résistant au changement ? S'ils arrivent à s'entendre, cela fait un changement bien pensé ?

Qu'est-ce que le bonheur ?

Une même réalité, deux interprétations. Pour une personne sa jeunesse a été d'un mortel ennui, pour l'autre le bonheur fou. Et pourtant, elles habitaient dans la même banlieue déshéritée, aujourd'hui islamique. 

Exemple de "learned helplessness" de Martin Seligman ? La première personne voit le monde tel qu'il est, mais est convaincue qu'elle ne peut rien y changer. La seconde s'agite, et finit par trouver quelque part une récompense. Serait-ce le secret du bonheur ? Le meilleur cadeau que puisse faire un parent à son enfant ? 

Mais peut-être n'est pas suffisant. Les travaux sur la pauvreté montrent que le pauvre est celui qui est dans des conditions qui le rendent non résilient à l'aléa. Un petit pépin l'enfonce dans une spirale destructrice. Quel que soit son optimisme, il ne s'en tirera pas. La société, aussi, doit nous faire des cadeaux ? 

mardi 20 avril 2021

France - Argentine match nul

Le gouvernement, en pleine crise, est parvenu à diviser le taux de défaillance des entreprises quasiment par deux. Je suis persuadé qu'il va réitérer son exploit. 

La difficulté que cela pose est que nos entreprises étaient déjà particulièrement fragiles, or, peu cherchent à s'améliorer, car elles attendent un retour d'avant, qui ne reviendra pas. 

Ce qui signifie une économie encore plus faible, alors que le pays aura pris encore plus de dettes. 

S'il ne parvient pas à faire que ses entreprises se transforment, si l'inflation repart, n'y a-t-il pas risque de faillite ? Argentine, étude de cas ? 

Pride and prejudice


"C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire en possession d'une honnête fortune doit se mettre en quête d'une épouse." Voilà comment commence le roman d'une chasse à l'homme. 

Il se passe au temps des guerres napoléoniennes. Mais on n'en parle pas. Toute la question est de savoir comment les cinq filles d'un gentleman vont parvenir à se marier. Car, il y a péril en la demeure. Si le gentleman venait à décéder, sa propriété et ses rentes iraient à un cousin, et sa famille et ses filles se trouveraient dans la misère. Or, voilà que vient s'installer dans les environs un jeune gentleman, riche, et beau, et son ami, encore plus riche, et plus beau. Mais extrêmement fier, et plein de préjugés. Car le livre porte bien son titre, c'est une question de préjugés et de fierté. 

L'héroïne est probablement à l'image de son auteur : son charme irrésistible vient de son esprit, plus que de son physique, et de sa liberté. Elle aussi est fierté et préjugés. Mais, en plus, elle a de terribles handicaps. Il faut l'aveuglement de l'amour pour accepter d'introduire dans la haute société, une mère insupportable, de jeunes écervelées et toute une clique de parents incultes. Et, par dessus le marché, devenir le beau-frère d'un viveur, dont on doit éponger les dettes et corriger les incartades. 

Comme chez Corneille, toute la question est de savoir comment ces deux personnes, attirées l'une par l'autre, vont parvenir à faire coïncider leurs aspirations et leur honneur. Le style de l'écriture, d'ailleurs, est proche de celui du 18ème siècle français. 

lundi 19 avril 2021

Bêtise collective

"Ce qui rend tout difficile en France est que, dans tous les domaines, l’individu surclasse l’organisation. Tout est une question de liens interpersonnels. Mais la somme des performances individuelles ne fait pas forcément un performance collective durable." (Article.)

La France est le pays des exploits individuels et des échecs collectifs. Dès qu'il est question de n'importe quelle de nos institutions on entend dire, non leur inefficacité, mais leur contre productivité. 

Tous nos philosophes se sont battus contre l'asservissement de la liberté, qu'ils ont confondue avec l'individualisme. Peut-être faudrait-il que cela change ?


Ridicule ministre

J'entendais Axel Kahn dire qu'il avait refusé des ministères au motif qu'un ministre n'a pas de pouvoir. 

Cela m'a fait penser aux anciens ministres que j'ai rencontrés. C'est bien triste un ministre qui n'est plus ministre. Non seulement cela n'a pas de pouvoir, mais ça ne sait rien faire. C'est d'autant plus ridicule qu'il a pris l'habitude de se croire important. Or, ce qui jadis était écouté avec admiration paraît maintenant ce qu'il a toujours été : ridicule, car sans lien avec la réalité. L'être humain n'était que sa fonction. 

Il y a tout de même des hommes politiques qui ont une personnalité. Les présidents, notamment. Mais ils sont rares. 

Pour expliquer ce phénomène, faut-il en appeler à Maslow et à sa pyramide ? En haut de la pyramide, il y a la "réalisation de soi". Y aurait-il, dans la vie, une étape que tout le monde ne parvient pas à franchir entre l'état "d'homme d'appareil", de maillon social, et celui d'être humain autonome ?

Scénarios présidentiels

 Elections présidentielles, le duel entre M.Macron et Mme Le Pen peut-il être bousculé ?

  • Scénario chaos : une partie des opposants à M.Macron votent Mme Le Pen. Elle a peu de chances d'avoir une majorité à l'assemblée, ce qui permet de faire reparaître, lors d'une nouvelle élection, les partis éliminés au premier tour. 
  • Scénario faiblesses de la force :
    • M.Mélenchon attaque Mme Le Pen sur son terrain, et termine dans les deux premiers, ce qu'il a essayé de faire la fois précédente. 
    • Une personne providentielle, à la Macron, émerge. Elle réédite le coup de M.Macron. 

dimanche 18 avril 2021

Soyons stoïques ?

Montaigne ressemble à Marc Aurèle. Tous deux étaient stoïciens. Et les stoïciens semblent avoir été des précurseurs des psychanalystes. Ils analysaient leur pensée pour combattre ce qu'elle avait de nocif (peur de la mort, souffrance, etc.). 

Du coup, ce qu'ils publient est égoïste : c'est d'abord conçu pour leur usage propre. Et ce n'est pas nécessairement universel comme ils semblent l'avoir pensé : nos craintes nous sont probablement propres. 

Le stoïcisme est une pensée pour temps d'incertitudes. L'homme ne maîtrisant plus son sort, il doit trouver un moyen de combattre ses angoisses, qui sont des dérèglements de la raison. 

Serait-il bon de redécouvrir le stoïcisme ?

La gauche est-elle de gauche ?

La gauche essaie de s'unir entend-on. Mais tout la pousse à se diviser. Car, il lui faut un chef, et chaque prétendant a tout intérêt à faire de la surenchère. (Sans compter que chaque parti, à l'exemple des écologistes, n'a pas toujours un chef naturel...)

D'ailleurs, qu'y a-t-il de commun entre tous ces gens qui se disent de gauche ? Qu'y a-t-il de commun entre la gauche des "mal lotis", et celle des Bobo ? L'une est du côté du FN l'autre de LREM. 

samedi 17 avril 2021

L'élite n'est pas adaptée au changement ?

Pour Max Weber, la bureaucratie, c'est la rationalité. Par "rationalité" il faut entendre que la société se donne un objectif, et la bureaucratie est là pour lui permettre de l'atteindre, le plus efficacement possible. Cette bureaucratie est composée d'experts. 

Cela explique peut-être que l'heure de gloire de la technocratie (mondiale) ait été dans l'immédiat après guerre. Alors, il y avait un objectif : le progrès matériel, permis par une vague d'innovations. L'administration, en conséquence, était faite de gens qui avaient été formés par l'école pour comprendre et réaliser les promesses de ce "progrès". 

Mais que fait-on quand on ne sait plus où l'on va ? L'administration et "l'élite", qui en est la tête, n'a plus d'idées à appliquer, parce qu'il n'y a plus de consensus sur ce qui est bien ou mal. L'élite n'est qu'un pouvoir d'exécution. Elle n'a pas de capacité à penser. La pensée est collective. 

Les riches de Scott Fitzgerald

Lire Scott Fitzgerald, c'est comprendre que le riche n'est plus ce qu'il était. Ce qui fascinait Scott Fitzgerald, chez le riche, n'était pas son argent, mais sa culture, sa façon d'être. Les riches étaient une aristocratie, avec toute la séduction de celle-ci. 

Le riche moderne, même s'il doit, ce qui est désormais le cas, sa fortune à ses études, est un inculte, c'est un parvenu, un oligarque au sens russe du terme. Il est à l'image de Bill Gates qui, là comme ailleurs, fut un précurseur. 

vendredi 16 avril 2021

Etats allemands, régions françaises

Quelle est la différence entre un Etat allemand et une région française ? L'Etat regarde vers le haut, la région vers le bas. 

L'Etat allemand a pour but de promouvoir les intérêts de ses membres, dans une forme d'économie sociale qui les fait profiter du capitalisme mondial, sans en subir la toxicité. Pour cela, il se tourne vers l'extérieur, et conjugue ses forces avec les autres Etats allemands, dans ce qui devient une fédération d'efforts, au sein d'un Etat fédéral, faible, qui est leur bras armé - une sorte d'Union Européenne qui ne serait pas dysfonctionnelle. 

Au contraire la région est à l'image de l'Etat français. Elle ne se préoccupe pas de l'extérieur, de l'étranger, mais de l'intérieur, elle veut "éduquer" ses citoyens, leur dicter leur comportement, faire leur bien, ou, peut-être, leur mal, quand elle est entre les mains de pulsions égoïstes.

Cela produit ce que l'on a reproché à France Télécom. A l'époque où l'innovation créait des géants tels qu'Apple, France Télécom a eu pour obsession de réduire ses coûts, en cherchant à se débarrasser de son personnel ! 

The diamond as big as the Ritz


Nouvelles de Scott Fitzgerald. A une exception, cela ne parle pas de gens extrêmement riches, comme d'habitude, mais d'un peu de tout, y compris d'une histoire fantastique, celle du titre. L'idéal américain ? Un aventurier découvre une montagne de diamant et y installe sa famille, avec château et armée d'esclaves. Il déploie des trésors d'invention pour que son royaume soit ignoré de tous. Jusqu'à proposer un marché à Dieu. 

Scott Fitzgerald est un conteur d'histoires. Mais leur chute, qui se veut inattendue ?, me laisse sur ma faim. La curiosité de ces nouvelles, je crois, est la découverte d'une veine inconnue de Scott Fitzgerald : un humour qui peut être féroce, en particulier lorsqu'il parle d'Hollywood. Aurait-il pu, au lieu des se faire engloutir dans les années folles, regarder son époque de l'extérieur, et en faire une critique amusée ? 

jeudi 15 avril 2021

Les origines du virus

On en sait toujours aussi peu sur les origines du virus. Il y a quelques temps l'OMS concluait de sa mission en Chine qu'il était très peu probable que le virus vienne d'un laboratoire. Mais pouvait-elle dire autre chose ? L'indice le plus convaincant de la véracité de la thèse du laboratoire n'est-il pas que la Chine gène toute enquête, contrairement à ce qu'elle a fait dans le passé ? 

On lit aussi que l'on a découvert que le virus circulait déjà en France avant le départ de l'épidémie, qu'il venait probablement de Chine, mais pas de Wuhan. Et qu'il était moins nocif que les variantes actuelles, c'est pourquoi on n'en a pas parlé. Une pièce de plus à apporter au dossier du laboratoire ? Pour leurs recherches, les scientifiques seraient-ils parvenus, par mégarde, à créer un virus "super performant" ? Certes on nous répète que les virus artificiels ne durent pas longtemps, mais n'est-ce pas l'histoire même de l'humanité, et de toutes ses inventions : à force d'essais et d'erreurs, de hasards, l'homme arrive à ses fins ?

Le gouvernement chinois aurait-il honte d'une invention géniale ? 

mercredi 14 avril 2021

La planète des singes ?

"Une étude scientifique menée dans l’archipel de Porto Rico après le passage de l’ouragan Maria, en 2017, illustre comment des communautés rivales de macaques ont adapté leur comportement face au désastre. Au lieu de lutter pour les rares ressources, ils ont étendu leur toile sociale pour s’entraider. (Article.)" 

L'article dit que les femelles ont joué un rôle central dans ce rapprochement entre communautés, mais parle aussi d'une augmentation du nombre des individus isolés. 

L'épidémie va-t-elle faire de nous des singes ? Qu'en a-t-il été dans le passé ? La crise de 29 a créé une sorte de fusion du peuple allemand, qui s'est tournée contre le monde ; quand à la France elle a donné le spectacle consternant d'une lutte fratricide. Rien n'est jamais déterminé. Tout est possible. Seulement certaines configurations, comme la coopération, deviennent plus probables, à mesure que la probabilité de destruction augmente. Ce qui n'a rien de rassurant. 

Inéluctable déclin de l'Occident ?

On entend que l'occident c'est fini. Est-ce aussi sûr que cela ? 

Ce qui est certain est que l'Occident est son pire ennemi. S'il est dans cet état ce n'est certainement pas du fait de l'irrésistible ascension de la Chine, de la Russie ou de l'Inde. C'est l'oeuvre de l'Occident lui-même. Il est à la mode de citer Thucydide, mais il faut reconnaître que l'Occident ressemble à Athènes, déchirée, dans les périodes fastes, par la folie des appétits égoïstes. Existe-t-il d'autres cultures qui vendent la corde pour les prendre et se dénoncent comme le mal absolu ?

Mais l'Occident a une force extraordinaire, que n'avait pas Athènes. C'est lui qui a inventé le jeu auquel nous nous livrons tous. Sa culture est devenue celle de l'humanité. La Chine rêve d'être à nouveau le centre du monde, mais elle n'a pas compris que, de même que, hier, on disait que le drame de notre droite était d'avoir des idées de gauche, elle est aliénée par les idées occidentales. 

L'Occident, la France en particulier, est démoli, mais il n'est pas mort. Ce qu'il lui faut, c'est retrouver son unité, et sa combattivité. 

Mais où avions-nous la tête ?

"selon l’étude US Financial Health Pulse Study, menée en août 2020, 167 millions d’Américains (soit environ la moitié des habitants du pays) sont en situation de précarité financière." (Article.)

Et les USA ont été le pays de la prospérité ! Comment en est-on arrivé là ? Et comment se fait-il que les "élites" américaines aient été prises par surprise par l'élection de M.Trump ? 

Peut-être dira-t-on que c'est l'effet de la "disruption". Une grande partie des Américains n'a pas réussi à s'y adapter. Mais n'est-ce pas pour cela que le citoyen élit des gouvernements ? Pour qu'ils l'aident à tirer profit du changement, et pas à en être victime ? 

mardi 13 avril 2021

Le dirigeant est irrationnel

Que fait l'entrepreneur lorsque sa société commence à aller mal ? 60000 rebonds, l'association qui aide les entrepreneurs ayant subit un dépôt de bilan, a analysé l'expérience qu'elle accumule depuis dix ans. 

Ce qui en ressort est une forme d'irrationalité ! Alors qu'il y a tout un dispositif public d'aide au dirigeant, très bien pensé, le chef d'entreprise n'y fait pas appel. Pourquoi ? Il ne veut absolument pas que quoi que ce soit filtre de ses difficultés, il doit redresser l'affaire seul. Car, il ne veut pas que l'on dise qu'il n'a pas payé ses dettes. Il arrête de se rémunérer, il travaille de plus en plus... Il se détruit. 

En France, l'échec est mal vu, dit-on. Le failli est stigmatisé. Tout le problème est là ?

Je n'en suis pas sûr. Qu'un entrepreneur crève plutôt que de ne pas payer ses dettes est tout à son honneur. Ce blog raconte l'histoire d'Américains qui ont eu l'idée géniale selon laquelle les retraites étaient des dettes comme les autres, et que les dettes, quand une entreprise est en faillite, se négocient... L'irrationalité est une rationalité que l'on ne comprend pas ?

Ce qui manque, me semble-t-il, au dirigeant pour être rationnel dans la difficulté, c'est des amis. S'il faisait avant la faillite ce qu'il fait après, chez 60000 rebonds, il n'y aurait pas de faillite ! Il parlerait tôt de ses inquiétudes, et ses "pairs" l'aideraient, grâce à de simples conseils, à les résoudre. 

Unconditional surrender


Dernière partie de Sword of Honour. Cette fois, Guy parvient à être nommé officier de liaison en Yougoslavie. Enfin l'aventure ? 

L'Angleterre a décidé de soutenir les partisans de Tito, et de trahir ses alliés royalistes. On dit que la bravoure des troupes de Tito "fixe" un grand nombre de militaires allemands. Dans les faits, les armées allemandes ont décidé de se replier, et ne craignent rien des partisans yougoslaves, qui ne font pas le poids. On décide de mettre en scène une attaque contre un poste occupé par les alliés les moins dangereux des Allemands pour convaincre un général américain de soutenir Tito. L'affaire tourne au ridicule, comme d'habitude, mais le général est convaincu. 

La guerre s'achève. Les bonnes intentions de Guy y auront pavé quelques enfers. Sa femme, avec qui il s'était remarié entre-temps, afin de donner un père à l'enfant qu'elle avait eu par inadvertance, meurt dans un bombardement. Ce qui lui permet de se remarier en toute bonne conscience. Il grossit, a deux enfants, devient prospère. Sa vie a repris un sens. 

Chaque personnage a sa langue propre et sa personnalité. C'est remarquablement bien écrit. Chaque histoire est racontée avec une économie de mots surprenante. C'est féroce. Curieusement, je l'avais lu il y a plusieurs décennies, et cela ne m'avait laissé aucun souvenir. 

lundi 12 avril 2021

Méthode détestable

"Encore une fois, le gouvernement use de cette méthode détestable qui consiste à faire payer ses cadeaux par les autres" (André Laignel, parlant de la politique de l'Etat vis-à-vis des collectivités locales.)

Toute la politique du gouvernement, depuis toujours : en prendre aux uns, pour en donner aux autres, et en perdre au passage ? Peut-être aussi, pour que ça ne se voit pas : monter les uns contre les autres, en faisant croire que l'un volait à l'autre, alors qu'il se trouvait que le financement en question était nécessaire à son fonctionnement, lui même nécessaire à la nation ? 

Et si, au lieu de diviser pour régner, notre gouvernement se demandait comment combiner nos forces de façon à ce que nous nous mettions à créer une richesse qui nous profite à tous ? 

Officers and gentlemen


Deuxième partie de Sword of honour. Cette fois-ci, on découvre les commandos. Une idée nouvelle. Un des maris de la femme de Guy Crouchback, officier de carrière, est chargé de monter une unité commando. Il y réunit ses amis, tous gens de la haute société. On y passe le temps agréablement. 

Puis, après bien des péripéties, ils se retrouvent faire la campagne de Crète. Une longue déroute, dans le désordre le plus complet, avec pour mission finale de se rendre aux Allemands. Guy est invité par d'autres militaires à s'échapper dans un bateau de pêche. Il est un des seuls survivants de l'aventure, sauvé par un subalterne, quelque-peu inquiétant. (S'est-il débarrassé des autres navigateurs ?) 

Occasion de voir les ridicules de l'arrière, en particulier des officiers généraux. Tous plus sots les uns que les autres. 

Une unité étant menacée de disparition, elle décide d'un coup de pub. Elle expédie ce qu'elle a sous la main, c'est à dire un raté avec une bande de pieds nickelés, dynamiter un bâtiment d'une île anglo-normande. Le sous-marin qui les transporte se perd dans la brume, et ils débarquent en France, où, dans l'improvisation totale, il font sauter un train de marchandise. L'affaire est montée en épingle. Le raté est nommé colonel, et sert aux relations publiques de l'Angleterre auprès de ses alliés. 

Un phénomène curieux, en ces temps, était la valse des grades. En fonction des besoins on changeait de grade. D'ailleurs, les seuls qui semblent avoir de brillantes promotions, comme ici, sont les imbéciles et les planqués. Les autres sont cantonnés à des postes subalternes. 

dimanche 11 avril 2021

ENA mondiale

Une biographie de Mme Thatcher et de ses successeurs dit que ses réformes ont été faites par des "énarques". On croit que l'ENA nous est propre, mais elle a gagné le monde. Et cela se manifeste par le fait que, partout, existe un mouvement "anti élites". 

Pourquoi ? Probablement du fait d'un double phénomène. 

  • L'idée s'est imposée selon laquelle la complexité du monde exigeait de donner ses commandes aux plus intelligents, l'intelligence était sélectionnée par l'école. C'est ainsi que les universités les plus prestigieuses se sont transformées en ENA : elles sélectionnent "l'élite" et l'expédient, sans aucune autre forme d'apprentissage, au sommet de tout ce qui compte. Et même, ce qui surprendra, des start up. Car ce qui fait la start up, c'est le financement. Et les fonds sont aux mains de l'élite, qui ne finance que l'élite. 
  • Parallèlement, l'égoïsme a gagné l'humanité. Son credo est devenu le chacun pour soi libéral. Dans ces conditions ceux qui devaient être de "grands commis" ne pouvaient que profiter de leur position. 
Qu'en tirer ? Deux enseignements :

  • Nous sommes tous responsables. L'ENA n'est que la partie émergée d'un phénomène social, et mondial. L'ENA ne va pas faire le printemps, il demande un changement collectif d'état d'esprit. 
  • Le "bien commun" collectif, la société comme filet de sécurité, et très mal garanti contre les coups de folie de ses membres. Toute la question de la "résilience" est ici. 

Men at arms


La guerre de 40 vue par Evelyn Waugh, en trois livres (Sword of honour). 

C'est l'histoire de Guy Crouchback. Très ancienne famille chrétienne, qui a perdu sa fortune, probablement du fait de la crise d'avant guerre. Il vit en Italie dans une propriété familiale. Il avait épousé une femme qui coure d'homme en homme, et qui a divorcé de lui. Le divorce n'étant pas reconnu par l'Eglise, il ne peut se remarier. Sa vie est fichue. Depuis huit ans, il ne fait rien. La guerre est l'espoir d'un renouveau. Il revient en Angleterre, et avec quelques difficultés, en dépit de son grand âge (35 ans), parvient à s'engager.

Le monde d'Evelyn Waugh est ridicule. Et la traversée de la guerre sera une traversée de ridicules. Pour commencer on assiste à la drôle de guerre du côté Anglais. La brigade à laquelle appartient Guy essaie de se former. Ordre et contre ordre. On l'envoie un moment surveiller une plage où l'Allemand doit débarquer. Il est à deux doigts de mitrailler d'autres Anglais qu'il trouve trop anglais pour ne pas être allemands. Puis, cela devient plus sérieux, débarquer à Dakar. Mais rien ne se fait. On revient au pays. 

Du néo libéralisme au néo rooseveltisme ?

Depuis la première présidence Clinton, un consensus s’était formé sur l’intérêt à long terme de mener une politique budgétaire prudente, de conserver l’essentiel de la dérèglementation économique des mandats Reagan et de préserver le multilatéralisme commercial (...) la crise du Covid et l’exacerbation des inégalités qu’elle a mises au grand jour auront finalement eu raison des restes du consensus clintonien et préparé l’entrée en scène du néo-rooseveltisme. (Article.) 

Changement aux USA. Le président Biden revient à une politique démocrate. On parle à nouveau de "bons emplois". Certes il est question de l'environnement, mais la situation du peuple redevient une préoccupation de la gauche américaine. 

Cela va-t-il réussir ? Le diable est dans les détails. Mais peut-être pense-t-on, aux USA, que faire le contraire de ce qui n'a pas marché est une idée qui a, au moins, le mérite de la simplicité ?

samedi 10 avril 2021

Que change le changement de l'ENA ?

L'ENA devient l'ISP ? Cela change-t-il quelque-chose ? J'ai eu beau me renseigner, je ne vois pas de quoi il est question.

Qu'est-ce que l'ENA ? Un classement de sortie. Les premiers de ce classement entrent dans le corps des finances. Le corps des finances mène à la présidence de la République et à la direction de nos grandes entreprises. Or, on constate aujourd'hui que la gestion de la France ressemble à une pompe qui fonctionnerait à l'envers. Elle retire ses forces aux pays, et, pour compenser le manque à gagner, empile les dettes. Il se peut que l'on atteigne la limite de rupture. 

Le citoyen est, sans doute, irrité par le contraste qui existe entre l'arrogance d'une "élite" auto proclamée, un enrichissement sans précédent dans la tradition de la haute fonction publique, et le ridicule de ses résultats. 

On dit que le coq gaulois chante les pieds dans la crotte, mais s'il chante trop fort, on lui coupe la tête. Est-ce ce que M.Macron tente d'éviter, en changeant un sigle par un autre ? 

Pour que la French Tech décolle, enfin ?

Comme la femme, la start up française a son plafond de verre. Elle ne semble pas parvenir à dépasser le million d'euros de chiffre d'affaires. La Licorne française serait-elle une chimère ?

Edouard Plus, qui dirige un accélérateur, a peut-être trouvé une solution à ce problème.

  • Il choisit des hommes capables de faire croître une entreprise, plutôt qu'une idée. 
  • Il leur trouve un marché : leurs premiers clients sont dans l'accélérateur !
Un modèle à copier ? 

vendredi 9 avril 2021

Transparence et droit à l'erreur

Un chirurgien, le professeur Vibert, invité d'Etienne Klein disait que droit à l'erreur et transparence allaient ensemble

Ce qui parait une extrêmement bonne idée. Aujourd'hui, grands et petits mensonges sont partout. Si bien que faute de pouvoir connaître le passé, on est incapable d'en tirer des leçons. De même la justice, qui repose sur la preuve, ne fonctionne pas, parce que quasiment tout ce qui ressortit à la transparence est prohibé comme attentatoire à la liberté individuelle. 

Si la société jetait sur nous un regard amical, il n'y aurait plus que les malfaiteurs patentés qui auraient à se cacher ?

Méfions-nous des modes ?

Un journal régional publie toujours sur papier. Et il s'en porte très bien. En revanche, ce qui a failli lui être fatal c'est d'avoir cru, dans les années 2000, à ce que l'on disait d'Internet. 

Certes, contrairement au Canard Enchaîné, qui se porte aussi très bien, il utilise Internet, mais uniquement comme un service supplémentaire.

Etes-vous sûr que la mode à laquelle vous être prêt à adhérer est bien dans votre intérêt ?


jeudi 8 avril 2021

France, usine de la Chine ?

"la quête de la neutralité carbone est sans doute un objectif louable mais, si l’on considère la question environnementale dans son ensemble, se focaliser sur le C02 peut avoir des effets délétères. Dans le cas chinois, cela pourrait servir de justification supplémentaire à la vague de construction de barrages qui ravage déjà des communautés entières et menace les ressources en eau dans les pays riverains en aval, en Asie du Sud-Est, avec un impact à la fois sur leur environnement et sur leur économie (...) la Chine a déjà exporté certaines de ses installations les plus intensives en carbone, comme les centrales électriques au charbon, vers ses partenaires de l’initiative des Routes de la soie. Les entreprises d’État chinoises se sont lancées dans des projets d’infrastructure tels que des lignes ferroviaires à grande vitesse, des autoroutes, des barrages hydroélectriques et des ports en eau profonde, qui ont tous une empreinte carbone importante et des conséquences écologiques à long terme en termes de perte d’habitat et de biodiversité." (Article.)

Et si la France exploitait la mode du CO2 pour reconstruire le tissu industriel qu'elle a délocalisé ? 

Réformer les réformateurs ?

 Coronavirus, temps des bilans. Pourquoi le pays est-il en mauvais état ? Résumé des épisodes précédents :

  • Depuis 74, nos gouvernants achèteraient l'opinion en ponctionnant l'entreprise. Perte de compétitivité, le tissu économique se contracte. 
  • Ils pensent que l'industrie et la ruralité c'est fini, que l'avenir est au service et aux mégapoles. (Pourquoi ?) Ils font une politique dans ce sens. 
  • Nos champions nationaux tireraient contre leur camp. Ils sont subventionnés par le contribuable français ("Etat brancardier"), mais font travailler des étrangers, et rémunèrent des actionnaires étrangers. 
  • Or, nos fondamentaux n'étaient pas bons. Les trente glorieuses ne le furent pas autant que cela. La France aurait profité, avec peu de génie et beaucoup de retard, d'une vague d'innovations mondiale. Il en aurait résulté des entreprises peu solides.
Tout cela aurait un même effet : pomper de l'argent, et du savoir-faire, français pour le donner à l'étranger. Le déficit qui en résulte est comblé par la dette, ce qui le rend, pour le moment, insensible. 

Cela change-il ? Le gouvernement a contracté des masses de dettes. Apparemment ll veut déverser cet argent le plus vite possible avant les élections. Du fait de la complexité de l'obtention de ces fonds, ils vont vers les multinationales et les métropoles, à l'envers de la lutte contre l'inégalité qui est son mot d'ordre. Et ils partent dans des projets, la transition climatique après la French tech, qui ne sont que des modes. Elles ont plus de chances de profiter à l'étranger qu'à notre pays, encore une fois ?

mercredi 7 avril 2021

Elitisme : mal nécessaire ?

"L’arrogance méritocratique des élites formatées sur le même modèle fait aujourd’hui l’objet de critiques nombreuses dans les démocraties occidentales. Comme le souligne le professeur de philosophie politique à Harvard, Michael J. Sandel, dans son dernier livre La Tyrannie du mérite, le ressentiment des classes moyennes, comme des petits patrons, à l’égard des élites, ministres et dirigeants de multinationales, est alimenté par l’idéologie de la méritocratie. Ces gagnants de la globalisation se sont mis à croire que leur réussite était le fruit de leur seul travail, que ce qu’ils gagnaient était à la mesure de leur mérite mesuré par leur diplôme." (Article.)

"Elite" est devenu un terme de dérision. Mais, peut-on se passer "d'élite" ? 

Qu'est-ce qu'une "élite" ? Comme aujourd'hui, n'est-ce pas quelqu'un qui veut justifier ses privilèges par des dons sur humains ? En France, une idée est solidement ancrée : on naît homme. Autrement dit, on naît supérieur ou inférieur. Jadis, l'ancêtre faisait l'homme, à la Révolution, on a décidé que chaque nouveau né aurait sa chance, et que ce serait à l'Education nationale, système de test et non d'instruction, de trier le bon grain.

Une autre façon de voir les choses est celle de Sartre (qui la trouvait certainement meilleure pour nous que pour lui) : on devient homme. C'est le modèle du "sage" ou du "trésor vivant". Une vie est expérience, transformation et apprentissage, "usage et raison". Et, surtout ?, le maçon et le PDG se voient au pied du mur. 

Bon doute

L'autre jour j'entendais Jean-Luc Mélenchon parler des 30000 Communards fusillés. L'animateur de l'émission lui répond que des travaux d'historien jetaient un doute sur ces chiffres. M.Mélenchon, en substance, lui a demandé ce qu'il entendait par là : 29000 morts, ce qui ne change rien au propos ? Ou rien du tout ? Il n'y a pas eu de réponse. 

Sans doute, il n'y a pas de pensée. Or, notre société n'a que des certitudes. C'est une des idées récurrentes de ce blog. En réalité, elle est partiellement fausse. Le doute est utilisé, systématiquement, de nos jours, pour détruire la thèse de l'autre. En particulier, dans tout procès, le doute est l'arme absolue de l'avocat que seul le malfaiteur a les moyens de se payer. 

Les mots ont plusieurs sens. La société utilise toujours le mauvais. Voilà une observation que j'ai faite. 

Relance : pauvres en dangers ?

J'entendais dire que le plan Biden allait relancer l'économie de la Chine. 

Toujours est-il que nos gouvernants sont avant tout extrêmement soucieux du court terme et ne tiennent pas compte des conséquences systémiques de leurs réformes. Ce n'est pas pour rien, qu'en cinquante ans, la France a accumulé une quantité colossale de dette, et se retrouve avec une économie anémiée. 

On ne parle que de "combler les inégalités". Mais, ce qui risque d'arriver, c'est le contraire. Ceux qui sont armés pour profiter de la relance sont les grands (multinationales et métropoles), et les industriels (Chine et Allemagne). Or les plus faibles, individus, entreprises, et nations, sont à leur limite de flottaison...

(Il faut probablement relire Poor Economics : la définition même de la pauvreté est que le moindre incident devient un drame.)

mardi 6 avril 2021

Le mal de la France : ses champions ?

"les multinationales françaises sont les championnes européennes de la délocalisation. Elles réalisent la majeure partie de leur activité et de leurs profits hors de France. Nos multinationales ont beaucoup plus délocalisé que celles des autres pays européens à tous les niveaux. Ce choix stratégique de développer les investissements directs à l'étranger plutôt que d’investir sur le sol national et d’exporter, explique pour une large part le déficit commercial de la France." (Article.)

Ces multinationales n'ont de français que le nom, dit l'article. Elles font des bénéfices à l'étranger, et des économies en France. Mais, paradoxalement, elles sont secourues par l'Etat français, dit l'article, qui soupçonne que ce traitement de faveur tient à la proximité entre leurs dirigeants et les gouvernants du pays. 

Société : jungle pour l'homme ?

On demande à des spécialistes du cancer de faire un diagnostic de tumeurs sur un cliché de poumons. L'individu ordinaire (moi) voit immédiatement un singe. Mais pas le spécialiste !

Dans certains cas, le super spécialiste prend des décisions bien plus mauvaises que celles d’un homme normal. Ainsi, on m’a parlé de quelqu'un à qui l’on cherche une maladie tropicale parce qu’il vient des tropiques, alors qu’il a l’appendicite. (Ce qui a failli lui être fatal.) La formation déforme ? Elle nous aliène en nous donnant des obsessions ? Le spécialiste de la tumeur ne voit que des tumeurs. Celui des marteaux, que des clous. 

Pourtant, notre cerveau est génial : le monde est effroyablement complexe, or, il voit quasi instantanément ce qui compte. Pensons au Pygmée dans la forêt vierge, ou à l’alpiniste à mains nues... Je me souviens d’un chercheur en psychologie qui raconte l’histoire d’une personne qui sort d’un déjeuner au bord de la mer, et qui se retrouve, sans savoir pourquoi, dans l’eau, toute habillée. Quand elle reprend ses esprits, elle voit à côté d'elle un enfant qui se noie, qu’elle sauve. 

Mais, dans certains cas, ce tri présente des effets pervers. L'expérience des tumeurs montre bien la nature de ces effets : dans la nature les expériences qui nous trompent ne se présentent pas. D'où une conclusion immédiate : on a créé un monde qui est fait pour abuser notre cerveau ! Ainsi, le GAFA and co, consacre énormément d’argent aux techniques de manipulation. Et, d’après un article ancien de The Economist, c’est une tradition : les premières utilisations des travaux de Freud ont été faites par des entreprises américaines. Une autre grande technique qu’ont utilisée les états majors de gauche et de droite est attribuée à Gramsci : pour qu’un régime politique se maintienne il suffit que le peuple y croit. Pour cela il faut encourager son "bon sens ", lorsqu’il va dans le sens du changement désiré (par exemple : citoyen = contribuable, donc éliminons l’Etat). 

Notre monde est plus dangereux que la forêt vierge des Pygmées parce que la société déforme l'homme, puis exploite cette déformation ? 

Gauche brahmane

Thomas Piketty, hier, parlait de "gauche brahmane", gauche intellectuelle, très riche, et qui a oublié le peuple dans son programme. Cela m'a rappelé l'époque de la bulle Internet : il a fallu attendre qu'elle éclate pour que l'on puisse dire que c'était une bulle. 

Nous vivons au temps de ce que l'on appelle, dans le monde des affaires américain, les "modes de management". Des idées apparaissent de temps à autres, qui s'imposent à la société, et qu'il est interdit de discuter. Ce sont des sortes de révélations, au sens biblique du terme. 

Qu'est-ce qui les explique ? Nous avons besoin de croire au père Noël ? "The trend is our friend", disent les Anglo-saxons : elles sont attisées par des intérêts ?... Ou, tout simplement, lorsque l'humanité est protégée des réalités, elle invente des fantasmagories ? 

Le virus sera-t-il fatal à la mode ?

lundi 5 avril 2021

Le coup de grâce ?

"La croissance sera bien de retour en 2021 mais, pour le FMI, seul « un petit groupe de pays » dépasseront leurs niveaux d'avant-crise d'ici la fin de l'année. Dès lors, la France avec l'Europe risquent de se faire distancer dans l'après-Covid" disait La Tribune, il y a quelques jours. 

C'est mal parti pour la France, non seulement elle va devoir se sortir de la crise, mais elle prend conscience qu'elle repart avec un handicap colossal. 

Que faire ? Ne pas céder à la panique, en s'engageant dans une politique du court terme qui pourrait bien se révéler un coup de grâce. Pour une fois, la première dans l'histoire de France ?, nous devons réfléchir avant d'agir. 

(Comme le répète ce blog : étudier le changement, c'est apprendre à croire à la possibilité du miracle.)

Qui sème le vent...

Les écologistes ne se sentent-ils pas un peu trahis ? Tout le monde est maintenant d'accord pour refroidir le climat. Mais c'est devenu une révolution industrielle ! Et de la batterie électrique à l'éolienne, en passant par le panneau solaire, tout fait appel à des ressources rares, et on ne sait, actuellement, rien recycler ! Quant à l'empreinte carbone associée, elle n'a peut être rien d'innocent. Et voilà que le nucléaire revient en force ! 

Grande leçon de changement. Qui sème le vent récolte la tempête ! Pour qu'un changement donne ce que l'on veut, il faut le contrôler. Mais cela n'a percuté la tête de personne. Et voilà pourquoi je prêche dans le désert depuis vingt ans, au moins. 

dimanche 4 avril 2021

Evaluation des politiques publiques

La France fait penser à un asile de fou. Chaque nouvel homme politique démolit ce que le précédent a fait. Ce pourrait être amusant, s'il n'y avait pas, au bas de la pyramide, des gens qui essaient de servir l'intérêt général, dont le travail est ruiné par cette inconstance. Incurie dont le citoyen paie les conséquences au prix fort.

Je découvre, grâce à France Stratégie, qu'il y aurait des dispositifs très sérieux, très scientifiques, d'évaluation des politiques publiques ; qu'ils semblent obligatoires (une loi de 2009) ; qu'ils doivent être prévus avant toute décision, et même que l'on suggère à l'auteur de la dite décision de faire une étude préliminaire afin de savoir si l'on n'a pas déjà une idée des résultats qu'il va obtenir. En outre tout cela serait accompagné par des services (par exemple "l'agence d'innovation comportementale") capables d'analyser le changement sous l'angle du comportement humain. C'est ainsi que l'on a découvert que si l'on voulait éviter que la population se chauffe au bois (un tiers des émissions de particules fines), à seul but récréatif, il suffit de lui montrer que cela nuit à sa santé, en installant des analyseurs locaux. 

Décidément, nous sommes un drôle de pays. Il y a chez nous des tas de gens qui font des tas de choses remarquables, mais rien n'est coordonné ! 

Kultur

Emission sur Nietzsche. Il est dit que la "Kultur" a été la grande idée de la nation allemande. Un rêve collectif. Un terme difficile à traduire et qui semble aller au delà de la culture de l'anthropologie. Elle aurait été vue par certains comme un des trois piliers de la nation, avec l'Etat et la Religion. Mais peut-être son principe vital, la force de changement qui amène les autres, naturellement rigides, totalitaires ?, à évoluer. 

Le mal allemand, selon Nietzsche aurait été l'absorption de la Kultur par l'Etat, la religion mourant de sa belle mort. Ce qui commence avec Bismarck, se poursuit avec Wagner, et se finit avec Hitler ?

La revanche de la "culture" sur la Kultur ?

samedi 3 avril 2021

Internat d'excellence

Internat d'excellence. Je découvre cela grâce à France Stratégie. On aurait fini par comprendre que si l'on ne veut pas que la réussite scolaire soit parfaitement corrélée à la catégorie socio professionnelle (ce qui serait le cas), il faut changer l'école. On a donc testé, et évalué, l'internat (école de Sourdun). Par une approche scientifique : on a tiré au hasard les élèves qui allaient y être formés. Résultat ? Première année, c'est le choc. Les élèves sont malheureux. Pas d'écarts de résultats. Seconde année, ça décolle. Les écarts entre les deux groupes sont colossaux ! Et ça se poursuit. Apparemment, vers les filières "les plus sélectives", et les écoles d'élite. 

Mais tout n'est peut-être pas aussi simple. Il y a beaucoup d'inhomogénéité dans les résultats. Il semble que les "légèrement meilleurs", qui auraient été perdus dans la masse, sans cela, sont ceux qui profitent démesurément de l'expérience. De même, il est possible que le regard de l'enseignant change : et s'il n'enseignait pas comme il le fait dans le circuit ordinaire ? 

Voilà qui mériterait réflexion. N'est-on pas en train de redécouvrir l'école de la 3ème République ? Ne redécouvre-t-on pas, aussi, que c'est l'enseignant qui révèle le potentiel, et que ce potentiel est uniformément réparti dans la population ? Mais, les élèves qui n'ont pas le potentiel d'être des bêtes à concours, sont-ils des sous hommes, où ont-ils des talents que l'on ne sait pas détecter ? Et, d'ailleurs, compte-tenu du bilan désastreux de notre "élite", que révèle l'épidémie, a-t-on réellement besoin de sur hommes ?

(Article, qui semble confirmer que l'on a retrouvé la formule de l'enseignement "d'avant".)

A quoi pense l'Education nationale ?

A-t-on réfléchi à ce que signifie "éducation" dans "Education nationale" ?

L'Education nationale éduque vos enfants. Elle vous les prend et en fait ce qui lui semble bon qu'ils deviennent. Ambitieux, et un rien inquiétant ? "Instruction nationale", n'aurait-ce pas été un peu plus prudent ?

Toujours est-il que cette ambition lui donne de bien lourdes responsabilités. En particulier, son enseignement crée le chômage (des millions de chômeurs ?). Par exemple, pour l'Education nationale, l'artisanat est un sot métier, ainsi qu'un grand nombre de spécialités, un temps jugées hautement qualifiées, qui sont essentielles à l'entreprise. 

Mais ce n'est peut-être pas le plus curieux. L'Education nationale nous forme pour un monde qui n'existe pas. En quelque-sorte, elle fait de nous des extraterrestres. Il serait intéressant que des anthropologues se penchent sur cette question. Ce serait une première : il réaliseraient la description d'une culture utopique, reliée à aucune réalité. 

Et si c'était cela la réelle "exception culturelle" de la France ? 

vendredi 2 avril 2021

Cercle vicieux français

"nos entreprises subventionnent leurs concurrentes étrangères. Les conséquences industrielles sont catastrophiques : sous-investissement, repli vers le milieu et le bas de gamme. Ou tout simplement, pour les entreprises assez puissantes, délocalisation de la production" (Article.)

Cette politique aurait été lancée par le couple Giscard / Chirac, en 74, et poursuivie ensuite. Son idée étant d'acheter l'électeur en essorant l'entreprise. Aurait-elle tué la poule aux oeufs d'or ?

(Mais le mal français viendrait de loin : "faiblesse déjà ancienne des entreprises françaises en matière de fonds propres, leurs médiocres performance en termes d’excédent brut d’exploitation, les choix industriels « faciles » de productions taylorisées sans grande valeur ajoutée, le déficit commercial récurrent et la pratique non moins régulière des dévaluations".)

La France aime l'entrepreneur

L'entrepreneur français dit qu'il n'est pas aimé. 

Mais, est-ce vrai ? La France a un dispositif d'aide à l'entrepreneur en difficulté très bien conçu (il est rare de dire que la France fait quelque-chose de bien), et très généreux. Car la France protège l'entrepreneur plutôt que le créancier, contrairement à ce qui se passe chez les si admirés Anglo-saxons. 

Seulement, ce dispositif n'est pas connu... 

jeudi 1 avril 2021

Il en faut peu pour changer une vie

Un avocat et une dirigeante de syndicat professionnel racontent l'histoire suivante : un dirigeant leur fait peur : risque de suicide ? Ils le mettent en contact avec une cellule d'aide psychologique, et le voient chaque semaine. 

Que découvrent-ils ? Son comptable a démissionné. Il utilise maintenant un comptable extérieur, ce qui fait qu'il n'a plus les informations sur l'état de ses comptes dont il avait l'habitude. Il craint le pire. En outre, il s'est installé une mauvaise ambiance dans sa société. Ils découvrent aussi qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter : la société est saine avec une très grosse trésorerie ! Seulement, il manque au dirigeant un directeur de la production. Il est devenu le paratonnerre de tous les problèmes de l'entreprise.

Enseignements ? Notre vie ne tien pas à grand chose ? A un peu d'amitié ? 

Les présidents maudits ?


Jadis, je me disais que l'histoire parlerait de nos présidents comme elle a parlé des rois fainéants. Et si, au contraire, elle en parlait comme des "rois maudits" ? 

Le général de Gaulle avait une curieuse habitude. Qu'il se soit agi des colonies françaises et de nous, en 69, dès qu'il sentait de l'ingratitude à son endroit, il abandonnait brutalement ceux dont il avait voulu faire le bonheur. Il était bien conscient qu'ils allaient s'en mordre les doigts. Et il avait raison. Après lui, c'était le déluge. Et si, au soir du référendum de 69, le général de Gaulle avait maudit la France, jusqu'à la treizième génération ? 

Raconter un demi siècle de turpitudes de notre élite dominante ne ferait-il pas un joli scénario de série ? 

Première tentative pour écrire un article de circonstance, le jour du 1er avril.