jeudi 31 mars 2016

Auto hypnose

Comment piéger un homme ? Un spécialiste du cerveau me parlait "d'auto hypnose". Il suffit d'enfermer un individu dans des "croyances limitantes". Il s'agit de trouver un principe qu'il ne peut mettre en cause. Il faut ensuite le placer dans une situation dont il ne peut sortir sans enfreindre le dit principe. Il est cuit. Son cerveau disjoncte.Il est en votre pouvoir !

Exemple : l'affaire Madoff. Les victimes de Madoff auraient pensé qu'elles participaient à un mauvais coup. Mais elles n'avaient pas compris que c'étaient elles qui en étaient les pigeons. Or, elles ne pouvaient pas dénoncer Madoff, puisqu'elles en étaient complices. Il en est peut-être de même du fonctionnement de l'Etat français. Nos gouvernants se font élire en dépensant notre argent en cadeaux improductifs. C'est fatal au pays. Tout le monde le sait, mais pense qu'il en profite plus que les autres. Qui dénoncera à temps la supercherie ?

Antidote ? Être un "observateur de sa vie". L'auto hypnose est nécessaire à la vie. Elle permet de se concentrer sur une tâche. Mais elle doit être décidée en connaissance de cause.

Le livre résiste au numérique

Le livre résisterait au numérique. Les liseuses seraient en recul. Et la librairie en expansion inattendue, au moins aux USA. Plus généralement, le disque vinyle connaîtrait un nouveau printemps, ainsi que le polaroid (grâce à lui plus de risque de trouver ses photos compromettantes sur Internet). J'entendais dire cela chez France Culture, mardi matin. 

J'ai observé ce phénomène, par exemple, pour les montres. Le quartz a semblé chasser la montre mécanique. Mais celle-ci n'a pas disparu. Elle est devenue un article de luxe. Il semblerait que le marketing de l'innovation fonctionne toujours de la même façon. Un lavage de cerveau publicitaire crée une prédiction autoréalisatrice d'inéluctabilité du changement. Finalement, une fois que la poussière est retombée, on constate qu'il n'y a que le pauvre qui ait changé. Le riche est maintenant seul propriétaire des vieilleries qu'il disait bonnes pour la casse. 

(Il en est d'ailleurs de même dans le monde des idées. Les révolutionnaires de 68 sont maintenant à l'Académie française.)

mercredi 30 mars 2016

Qu'est-ce qu'une entreprise gestionnaire ?

Une entreprise (étrangère) dite "gestionnaire", cela signifie ? "Gestion par les coûts". On attend un plan de licenciement. Pourquoi ? Elle est exceptionnellement rentable mais très endettée (du fait de rachats successifs). Dommage, on va perdre du savoir-faire. On va désormais dépendre de sous-traitants.
Point surprenant. Elle achète très cher des entreprises en pertes (depuis quinze ans !) Raison : les autres le font et il faudrait du temps pour acquérir organiquement son savoir faire. Une entreprise gestionnaire achète son innovation. 
Ce que cela signifie est probablement qu'un management gestionnaire ne sait pas, paradoxalement, gérer une entreprise. Il ne comprend rien à son métier. Il est en "lutte des classes" avec ses employés. Pour lui seul ce qui brille, chez les autres, compte.
Ce qui dessine peut être la façon dont il y a transfert de ressources dans notre société. Les emplois traditionnels sont supprimés. (Par exemple, dans ce cas, les commerciaux qui sont pourtant essentiels.) L'argent va vers les gens du numérique, qui créent des bulles. Le management financier tire les dividendes de cette création de valeur. L'économie se vide de sa substance, en faveur d'improductifs. 

La maginite et la liberté

On parle d'entreprise libérée. Mais quelles sont les conditions de la liberté ? Et si Nassim Taleb avait eu le dernier mot sur le sujet ? Il dit que la vie est faite de grands chocs peu probables. Pour s'y préparer il faut apprendre, ce qui passe par une série de petits désagréments. En d'autres termes : pour pouvoir exploiter les grands chocs et devenir ce dont nous avons le potentiel, il faut s'être préparé. 

Or, l'obsession de la plupart des gouvernements, c'est la Ligne Maginot. C'est nous protéger. Mais pas pour nous protéger des dangers, mais, au contraire, pour se protéger de nous ? Pour nous asservir ?

mardi 29 mars 2016

Suis-je à risque d'Alzheimer ?

Alzheimer : quelles causes ? Voici ce que me répond un chercheur, très éminent :

Le cerveau, c'est une drôle de machine : "20% de la consommation d'énergie du corps pour seulement 1,5kg". Cette activité effrénée a pour conséquence une production de toxines, qui "bousillent" le cerveau en s'y accumulant. Pour augmenter sa durée de vie, il doit construire des "routes". Elles tiennent la toxine en respect. Elles résultent de l'exercice intellectuel répété. Les exercices les plus efficaces ? Ce sont ceux qui permettent aux capacités uniques du cerveau humain de se développer. J'en retiens trois :
  1. Le propre de l'homme est d'être multitâches. "L'ordinateur peut battre l'homme au go. Mais il est perdu lorsqu'on lui demande de faire autre chose." Le multitâches est bon pour le cerveau. 
  2. "La recherche de la perfection". Le cerveau se développe en se structurant. Il se construit par définition de "concepts", et par hiérarchisation. En triant l'important du secondaire. Et il ne peut le faire qu'en cherchant à atteindre le ciel. C'est la quête de bien des religions ou pensées.
  3. La dimension collective de la pensée. Le propre de l'homme est d'être un animal social. Pour qu'elle se développe sa pensée doit être reliée à celle du groupe. L'objectif des grands courants de pensée, bouddhisme, philosophie grecque ou autres, est de se fondre dans le grand tout. "La transcendance, c'est aspirer à disparaître, comme la goutte d'eau disparaît dans l'océan, le cerveau doit tendre à fusionner avec le reste". C'est une autre façon de formuler l'instinct de reproduction.
Notre société : toxines et manque d'exercice
La survenue d'Alzheimer s'explique donc par des toxines, et un manque d'exercice, "aujourd'hui l'énergie (du cerveau) est de bas niveau" :
L'allongement de la vie compte beaucoup dans Alzheimer. La toxine a du temps pour se déposer. Mais nous ne faisons rien pour améliorer les choses. A commencer par notre alimentation. Elle encrasse les vaisseaux. Arrive ensuite, mais ils sont hauts sur la pile, les critères sociétaux :
  • Internet et ses jeux, tels qu'ils sont utilisés, favorisent "un zapping permanent qui épuise les capacités de traitement de l'information du cerveau". 
  • Notre éducation est incapable de fixer un cadre à l'enfant. Elle est un handicap à la hiérarchisation nécessaire au développement du cerveau. 
  • L'individualisme a été érigé en principe. Le cerveau ressemble au grain de blé incapable de germer, et de donner la vie. Il se racornit. 

Elan vital et volonté de puissance

Nietzsche parle de volonté de puissance, et Bergson d'élan vital. L'un plie le monde à son désir, l'autre crée. En 40, Bergson a perdu une manche contre Nietzsche. Mais sera-ce toujours comme cela ?

De la création naît la complexe, qui rend difficile de créer. D'où la tentation de détruire, par frustration ? La volonté de puissance est pour les faibles, l'amour pour les forts, ceux qui ont le génie de la création ? (D'ailleurs, la complexité n'est peut-être pas un obstacle à la création : pour stimuler l'inspiration, il faut de la matière...)

(Peut-être, selon mon interprétation de la doctrine chrétienne, l'univers contient-il un peu plus d'amour que de haine ? Une autre façon d'interpréter la théorie du big bang ?)

lundi 28 mars 2016

Les conséquences imprévues d'Airbnb

Un ami me faisait remarquer qu'Airbnb permet de faire payer l'hébergement chez soi au prix d'une chambre d'hôtel. Du coup, il est bien plus rentable de proposer un bien en location saisonnière qu'en location permanente. Dans le villes courues par le touriste, comment va faire le petit peuple pour se loger ? (Exemple de San Francisco.)

Nous avons eu la tentation de laisser au marché le soin d'administrer les affaires humaines. Ce n'est pas être pas une bonne idée. Ce type d'exemple montre que nous ne sommes pas égaux devant le marché. Il amplifie considérablement l'avantage qu'apporte la richesse.

La recherche change

Un jeune thésard américain me racontait ce qu'il voyait. Il appartient au laboratoire qui a développé la dynamique des systèmes après guerre. Dynamique des systèmes inventée par un seul homme : Jay Forrester. Elle a été appliquée à la modélisation de notre avenir. Il en est résulté "les limites à la croissance". Autrement dit l'idée que notre type de développement est sans lendemain. Aujourd'hui, ce laboratoire raffine ce modèle et l'utilise pour conseiller les grands de ce monde. Il me disait aussi qu'une thèse, c'était 5 ans de travail dur. Et qu'ensuite, s'il voulait rester dans la recherche, il devrait publier sans cesse pendant 6 ans, tout en enseignant, dans l'espoir d'avoir un poste fixe. Et qu'il était très dur de se faire accepter par les comités de lecture. 

C'est curieux. J'ai fait peu de recherche, mais j'aurais pu être édité. J'avais fait un mémoire sur un système expert en contrôle des systèmes (automatique), et c'était la première étude sur le sujet. Mon directeur de mémoire m'avait proposé d'en tirer un article. De mon temps, ce qui intéressait le chercheur, c'était une première, c'était créer une discipline. Aujourd'hui, il n'est plus qu'un rouage dans un système ! 

(C'est le paradoxe d'une société individualiste : l'homme n'y est plus rien ?)

dimanche 27 mars 2016

Déréglementation des télécom

Il y a quelques années M.Fillon a fait une expérience. Il a appliqué la doxa libérale : plus de concurrence fait le bien. La pratique a-t-elle validé la théorie ? 

D'ici peu il n'y aura, sans doute, plus qu'Orange, en position dominante, et deux nains de qualité inférieure Free et SFR, qui aura été vraisemblablement vendu à une entreprise étrangère. Quant à l'argent qu'a gagné le consommateur, on ne sait pas où il est allé. En tout cas il ne semble pas avoir fait de miracles en termes de croissance. Et tous nos opérateurs sont maintenant occupés à nous caser du haut débit, de façon à nous prendre d'une main, ce qu'ils nous ont donné de l'autre. Est-ce cela l'innovation ?

Orange et SFR

Puis-je tirer une conclusion de ma fréquentation des boutiques SFR et Orange ? 

Ce qui m'a frappé, c'est que chez Orange, on attend. Et l'on trouve des gens peu commerciaux. A tel point que je me suis souvenu, alors que j'attendais pour la seconde fois de la matinée devant un comptoir désert, qu'Orange s'est appelé France Télécom. Chez SFR, les vendeurs sont des "malins", à tous les sens du terme. Culture d'entreprise ?

samedi 26 mars 2016

Pauvre Amérique latine

Quant on écoute ce qui se passe au Venezuela ou au Brésil, en Amérique latine, on ne peut s'empêcher de penser que le pauvre n'a pour seul défenseur que le corrompu. Est-ce aussi simple que cela ?

Un ami me disait qu'il y avait quelque-chose de latin à Argenteuil. Même cause même effet ? Une certaine politique de gauche a pensé faire le bien collectif en investissant dans des installations publiques ? Les élus ont trouvé juste de profiter des masses d'argent qu'ils brassaient, et de l'enrichissement qu'ils pensaient créer ? Ils n'ont pas compris que ce qu'ils distribuaient venait d'une activité économique qui devait être entretenue ? Comme ces troisièmes générations de familles propriétaires d'entreprises, qui oublient d'où vient leur fortune ?

L'enfance d'un prédateur

On m'a raconté l'histoire suivante. Un adolescent est expulsé de son lycée, pour cause de comportement (vaguement) illicite. (Le nouveau directeur voudrait-il améliorer le taux de succès de son établissement au bac ?) Par ailleurs on constate que l'enfant semble naturellement doué pour exploiter les failles humaines. Ce qui pourrait le prédisposer à être un prédateur ou "pervers narcissique". 

L’éducation nationale, fabrique du prédateur ?
Je crois avoir compris comment on fabrique des prédateurs : on ne leur dit pas "tu ne fais pas bien", mais "tu n'es pas bien". Dans ces conditions, l'individu concerné par ce jugement ne change pas, puisqu'il croit qu'il ne peut pas changer. En même temps il n'est probablement pas possible de vivre si l'on pense "ne pas être bien". Sentiment d'injustice. Mais il découvre qu'en suivant ses penchants, il peut avoir de grandes satisfactions. Or, ne pas bien faire, c'est aller contre la société. Or, c'est cette société qui rend possible la condition d'être humain. Ne pas bien faire c'est devenir un prédateur.  

Mais c'est peut-être bien d'être un prédateur ! me direz vous. Après tout; il éprouve une grande satisfaction à causer le malheur. Il se nourrit de ses proies. Dans notre monde d'angoisse, le prédateur est peut-être le seul homme heureux ! Je ne le crois pas. 1) Il est possible que son bonheur, malsain, ne soit pas de la même qualité que celui des autres (on n'a probablement pas inventé mieux que l'amour) ; 2) le prédateur crève misérablement quand il n'a plus de proie. Soit qu'il n'ait plus la force de chasser, soit que ses proient l'aient isolé.

Il faut donc aider les prédateurs à découvrir que les règles de la société ne sont pas inamicales...

(Et cela c'est un grand changement, en premier lieu pour notre corps enseignant. Issu des nobles idées de 68, il produit industriellement le prédateur en pensant le combattre.)

vendredi 25 mars 2016

Génération globale ?

Un ami me disait que les nouvelles générations avaient une culture unique, et plus d'attaches. Je n'en suis pas sûr. Certes, nous partageons une sorte de médiocrité : le "marché", avec ses stars d'Hollywood, ses grandes surfaces, son esthétique de banlieue, mais je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas quelque-chose de bien plus fort qui nous enracine. 

J'ai entendu dire que toutes les populations qui ont connu la crise et qui ont dû émigrer (en particulier en Espagne et en Irlande) ont eu beaucoup de mal à le faire. Or, il y a cinquante ou cent ans, on partait facilement chercher fortune. Et pourtant on ne partageait rien de la culture vers laquelle on allait. Parfois même pas la langue. (Voir billet précédent.)

Immigration heureuse

Un citoyen français d'origine espagnole m'a raconté sa vie. Dans les années 60, la France inondait l'Espagne de tracts. Venez travailler chez nous. Cette immigration fut heureuse. Travail d'ouvrier puis de menuisier. pas compliqué, intéressant même, et très bien payé. En quelques années, il gagne de quoi acheter cash un appartement à Madrid. Dans son histoire la France ressemble à un paradis, une terre d'abondance. Il a d'ailleurs poussé ses frères à émigrer en Allemagne. Et ils ne s'en sont pas repentis. Ils y ont trouvé une sinécure bien payée : ils appartenaient au personnel municipal d'Hanovre.

jeudi 24 mars 2016

Nouveau populisme ?

MM. Valls et Sarkozy semblent avoir des idées qui se contredisent.
  •  "libérales", venues d'une sorte de consensus de l'élite mondiale, 
  • "populistes", résonnant avec les préoccupations de la population. 
La contradiction vient de ce que le "consensus international" est celui que l'Europe a mis en œuvre, et qui semble provoquer un rejet massif, dont le Brexit est une manifestation. 

Quant au FN, comme ses équivalents, il résout l'incompatibilité par l'autarcie. C'est mieux que vouloir imposer notre culture au monde, comme a voulu le faire l'Allemagne de la seconde guerre. Mais ce n'est pas réaliste. 

Ce qu'il manque à chaque nation, c'est une politique conforme à sa culture, mais qui prenne le monde tel qu'il est ?

Des rites pour le peuple

Je lis dans Wikipédia : "Léo Strauss percevait une dichotomie chez Maïmonide entre une philosophie pour l'élite (exprimée dans le Guide des égarés) et une philosophie pour la masse (obligée d'être encore soumise aux rites)". 

Cette idée est répandue (on la trouve chez Platon, mais aussi chez les pères fondateurs des USA). "L'élite", qui est supposée gouverner dans l'intérêt général, méprise le peuple, et cherche à le manipuler. Question : qui est le peuple ? Vous ou moi ?

(Autre explication possible. L'élite est une élite de la raison. Elle ne sait pas faire grand chose de pratique, en particulier gouverner. Au lieu d'apprendre de ses échecs, elle en déduit que le peuple est incapable, et ressortit à la manipulation.)

mercredi 23 mars 2016

Trump et narcissisme

"La personnalité narcissique (...) présente au moins cinq des manifestations suivantes :
  1. le sujet a un sens grandiose de sa propre importance,
  2. est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir,
  3. pense être "spécial" et unique, 
  4. a un besoin excessif d'être admiré,
  5. pense que tout lui est dû, 
  6. exploite l'autre dans les relations interpersonnelles, 
  7. manque d'empathie, 
  8. envie souvent les autres, 
  9. fait preuve d'attitudes et de comportements arrogants."
(D'après Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral, Pocket.)

Donald Trump est-il narcissique ? Pas évident avec le peu que je sais de lui.  

Paludes

"ce qui surtout m'intéresse, c'est ce que j'y ai mis sans le savoir, - cette part d'inconscient que je voudrais appeler la part de Dieu. - Un livre est toujours une collaboration, et tant plus le livre vaut-il, que plus la part du scribe y est petite, que plus l'accueil de Dieu sera grand."

Un André Gide surprenant. Il ne correspond pas au souvenir que j'avais gardé de ses romans.

C'est court, léger, charmant, étonnamment de notre temps. Un roman en abîme. L'écrivain écrit sur le roman qu'il écrit. "Tiens ! Tu travailles !" Histoire d'un dilettante qui se demande peut-être si les gens sérieux qui l'entourent le sont tant que ça. André Gide se moque gentiment de lui même et de ses proches. André Gide de vingt-six ans.

mardi 22 mars 2016

E sport

Première école dédiée à l'e sport dit Be Angels. Je découvre l'e sport. J'ai beaucoup de retard : d'après wikipedia le "sport électronique" est né en 1990. C'est nécessairement un jeu d'équipe. Et on l'appelle sport de la même façon que l'on appellerait sport les échecs, le bridge ou la belote. Il y a des championnats internationaux. Dans ces conditions, il est dans l'ordre des choses que l'on ouvre des écoles, et que l'hygiène de vie y soit enseignée. 

Ce qui me fait m'interroger sur la signification de "sport", et sur son évolution. Doit-on devenir un professionnel du sport, en être le serviteur ? Ce qui amène naturellement à se doper, à se détruire. Ou doit on le pratiquer en amateur, au contraire, en l'utilisant pour développer chez soi une personnalité harmonieuse, comme jadis le pensait l'Anglais ?

(Le film Les chariots de feu raconte le basculement vers le professionnalisme du sport anglais.)

Elan vital

Bergson parle d'élan vital. Mystérieux. Sorte d'inspiration quasi divine. Une volonté de réalisation. Elle se heurte à la matière, qui la freine et peut la stopper. 

Voici comment je vois les choses. Je n'ai jamais pratiqué le jeu d'échecs. En outre étant extraordinairement distrait, je suis un très mauvais joueur de quoi que ce soit. Le hasard fait qu'un jour je me trouve dans le club de mon collège de Cambridge. Un membre me propose une partie. Peu après le début, je fais un mouvement qui me semble évident. La réponse de mon adversaire me montre mon erreur. Mais j'ai une autre idée. Nouvelle erreur. En quelques répétitions de ce manège, il est échec et mat. Le plus étonné des deux n'était pas celui que l'on croit. On m'a ensuite proposé de participer aux tournois intercollèges. Honneur que j'ai décliné...

Ma vie ressemble à cela. J'ai sans cesse des idées évidentes. Mais elles me conduisent d'erreur en erreur. Pourtant cela finit par marcher. (D'ailleurs c'est rarement moi qui achève le travail et qui en tire les bénéfices !)

Je crois que c'est cela l'élan vital. C'est repérer un filon. Il est évident qu'il y a quelque chose à faire, mais il y a beaucoup d'obstacles pour y parvenir. En fait, ces obstacles en sont ils ? Et si c'était les épreuves qui permettent de se transformer pour être capable d'exploiter le dit filon ? Cela ressemble au travail du changement.

(En même temps, l'élan vital, que je vois comme un "big bang", va créer de la matière, ou plutôt de l'inerte, par exemple des règles de comportement ou des produits manufacturés. Ils seront à la fois obstacle et moyen d'un nouvel élan vital. C'est eux qui seront le matériau de son inspiration.)


lundi 21 mars 2016

De l'utilité de la religion

Moi qui ne suit pas croyant, j'ai récemment rencontré la religion. Résultat ? Je suis en accord avec Bronislaw Malinowski : la religion aide la société à ne pas se disloquer dans les moments difficiles.

Mais, à mon avis, elle ne le fait pas en promettant le paradis : dormez-bien, ça sera bien mieux dans la vie éternelle. Elle est une aide à la décision. Elle est un recueil d'idées importantes sur la vie, qui stimulent la réflexion de celui dont les repère ont été ébranlés par un changement radical, et qui cherche à retrouver le nord. Elle ne donne pas des réponses, mais des questions. Mais des questions décisives.

(Par exemple : "nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères, celui qui n'aime pas demeure dans la mort".)

Se laisser aimer ?

Il semblerait que la doctrine catholique nous incite à nous laisser aimer. ("Ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés.") Cela ne va pas de soi. Clairement, abaisser ses défenses, c'est se faire broyer. Ce ne peut être un lâcher prise passif.

Et si c'était un message négatif ? Il n'y a pas fatalité de la haine. Autrement dit, il y a une façon de prendre les événements qui produise un résultat "amical". Mais, pour le trouver, il faut le chercher. Et on risque de passer à côté pour ne pas avoir agi correctement. L'amour est un combat ?

dimanche 20 mars 2016

Monde de parvenus

On me parlait des goûts de nos contemporains en termes de décoration d'habitation. Cela m'a rappelé les cuisiniers à la mode. Le mot qui m'est venu en tête est "esthétique de parvenus". Être parvenu, c'est avoir de l'argent, mais pas de culture. Mais aussi avoir le complexe de l'absence de culture. Alors, au lieu que ses choix viennent de soi, ils viennent de la mode. Une mode mercantile.

C'est curieux. La gauche qui n'a que "culture" à la bouche a accouché d'une société sans culture ? Son enfant unique aura été le Bobo, autre nom pour parvenu ?

Mais une société de masse comme la nôtre peut-elle connaître le raffinement ? Ne sommes-nous pas condamnés à l'esthétique de la banlieue, au paysage américain ? N'est-ce pas ce qu'avaient entrevus Tocqueville et Flaubert ?

Beauté théorique

Un de mes premiers souvenirs. Plage de Vendée. Petite fille blonde. Je la suis. Mais je finis par jeter l'éponge. Ses caprices m'ont lassé. Plus tard, j'ai appelé ce type de femme une "beauté théorique". Elle est belle mais pas attirante. 

Récemment, j'ai trouvé une explication à ma "beauté théorique". C'est un type de beauté défini par la société. La société nous dicte ce que nous devons aimer. Mais cela ne correspond pas à nos appétits. 

(Le psychologue Skinner a étudié un conditionnement qui ressemble à ce que je viens de décrire...)

samedi 19 mars 2016

Epidémie de narcissisme

Comme le cholestérol, il y aurait le bon et le mauvais narcissisme. Le bon, c'est avoir une estime justifiée pour ses capacités. Le mauvais, c'est la démesure, le besoin d'admiration (Donald Trump ?), produit par un sentiment d'insécurité. 

Il y aurait épidémie de mauvais narcissisme. Sa cause serait sociale. Notre société d'individus n'est plus capable de fournir à l'homme les liens avec d'autres hommes qui lui permettent de se développer harmonieusement. Faute desquels il devient une coquille vide. Les réseaux sociaux ne font qu'amplifier le phénomène. 

Bref, si vous vous sentez atteint, éteignez Internet et faites vous des amis. (Article.)
(Citation : "addiction to Facebook is strongly linked to narcissistic behaviour and low self-esteem".)

MondoBrain et le smart data

Smart data. Le cas MondoBrain. Imaginons que vous vouliez comprendre ce qui cause un accident d’avion (peut-être pour éviter d'en être victime...). Vous disposez d’une banque des données que l’on a collectées en liaison avec cette question.

L’interface. L’utilisateur teste ses idées et voit immédiatement s’il est sur une piste ou non, sans rien connaître à l’informatique ou aux statistiques...

L’ensemble des données dont il dispose est visible à l’écran sous la forme de graphiques. Il peut choisir les données ou les plages de données qui lui semblent significatives. Et si la vitesse du vent était un facteur déterminant ? Il joue sur cette vitesse : rien ne se passe. Et les conditions météo ? Pas mieux… Il affine son modèle, jusqu’à trouver des corrélations significatives.
L’optimisation. Une fois qu’il a identifié les paramètres clés, il demande (fonction « ask mondobrain ») au système la meilleure solution. Le système calcule les règles optimales. Si vous êtes dans ces conditions, vous ne survivrez pas.
Cloud. Mondobrain est une solution cloud. N’importe qui peut avoir accès au logiciel. Il est d’ailleurs possible d’utiliser des bases de données en ligne, en guise de démonstration. (http://www.mondobrain.com/)
Pour pouvoir y étudier les données dont on dispose, il suffit d’acheter des « crédits » (« brain credit »). Ils donnent accès à une certaine puissance de calcul, pendant une certaine durée. Un ingénieur d’étude ou un gestionnaire de patrimoine, par exemple, peut donc demander un budget de quelques centaines d’euros pour analyser une question spécifique.
Usages. Airbus l'utilise pour chercher la cause de défaillances, l'industrie pharmaceutique pour le dépistage de risques.
Le plus étonnant est l'aide à la décision. Une étude, faite par une direction générale, va indiquer la politique idéale à adopter par rapport à un certain type de problème, par exemple politique de prix de vente d'un yaourt en grande surface. Ensuite des décisionnaires locaux (le directeur d'une grande surface ou d'une usine, un propriétaire de concession automobile, le commandant d'un navire), qui ne sont jamais dans des conditions idéales, vont pouvoir mesurer le risque associé à leurs décisions.

vendredi 18 mars 2016

Déprimant Amazon

Depuis des années je caresse l'espoir qu'Amazon me fasse enfin une proposition de livre pertinente. Régulièrement, je note les livres que j'ai lus, j'écarte ceux qui ne doivent pas être pris en compte dans la recherche. Et cela donne ? Vous avez lus trois livre de Michel Winock, voici un quatrième ! Eh, Ducon, tu penses vraiment que sans toi ça ne me serait pas venu à l'esprit ? 

Je suis tout de même surpris qu'Amazon ne puisse pas me raccrocher à des personnes qui ont les mêmes intérêts que moi...

Smart data et big data

Un spécialiste du big data faisait la distinction suivante :
  • Big data = énorme volume de données / boîte noire / recherche en aveugle
  • Smart data = aide à la décision / produit des explications / correspond à des problèmes dont les volumes de données sont plus faibles que pour big data, mais peut venir en complément.
Le smart data ne permet pas uniquement de trouver des explications d’un phénomène (quels sont les facteurs qui provoquent une crise d'asthme chez telle personne ?), il y a aussi une dimension pragmatique d’aide à la décision (pour des raisons pratiques, je ne peux pas être totalement à l'idéal, par exemple cela me forcerait à déménager ou arrêter mes études, quel est le risque de s'écarter de l'idéal ?)

jeudi 17 mars 2016

Sans homme pas d'intelligence artificielle ?

"Sedol isn’t just playing against one artificial intelligence program. He’s playing against the aggregate of 30 million moves made during previous games by human players." (Article de Scientific American.)

Je pensais que l'intelligence artificielle, c'était des algorithmes, et de la puissance de calcul. Eh bien non. C'est avant tout de la mémoire. L'intelligence artificielle a besoin de l'homme pour vivre. Si elle l'élimine, elle se tue.

Intelligence artificielle = coup de pub ?

L'ordinateur bat le champion de go. Campagne de publicité pour vendre du logiciel, m'a-t-on dit. Si je peux liquider un champion, remplacer un ouvrier, ou un cadre, c'est l'enfance de l'art. Et ça marche : IBM, m'a-t-on encore dit, aurait convaincu un dirigeant de remplacer ses plates-formes d'appel par un logiciel d'intelligence artificielle. On m'a aussi parlé des USA. On y fait des paris technologiques. On n'a pas peur de transformer radicalement une vache à lait centenaire. Sans comprendre qu'une technologie en vente libre ne donne aucun avantage concurrentiel. 

Ou peut-être ne peut-on pas le comprendre ? Le modèle du dirigeant moderne est Platon. Comme lui il a accès au monde des Idées. Ce n'est pas un meneur d'hommes. Et la dernière de celles-ci est l'Intelligence artificielle. La pub est la voix de Dieu ?

(Par ailleurs IBM va mal. Pour se sauver, il parie sur l'intelligence artificielle : The Economist.)

mercredi 16 mars 2016

Comment être français

Événement organisé par contrat. Tout est prévu. Mais, entre la signature du contrat et maintenant, le monde a changé. Je découvre que le prestataire ne va pas tenir ses engagements, parce qu'il estime ne pas pouvoir le faire. Ce dont il s'est bien gardé de m'avertir. Alors, je cherche des voies de contournement. Système D. Et ça a réussi. Mais une demie-heure avant le moment fatidique, il reste encore un point critique à régler. Je suis au téléphone sur un quai de gare. Je suggère une idée, mais je n'ai guère d'illusion. Et pourtant, c'est l'exploit. A nouveau système D, en dernière minute. Et tout est parfait. Je n'en reviens pas. Le plus étrange est qu'alors que j'aurais dû être furieux des efforts que cette histoire m'a coûtés, j'ai été enchanté du prestataire.

Et si c'était caractéristique de notre pays ?, me suis-je demandé. Nous sommes incapables de respecter nos contrats. Peut-être, d'ailleurs, sont-ils irréalistes. Mais, si l'on nous donne un petit coup de pouce, nous faisons un exploit. 

L'Europe réforme la France

Cinquième colonne du FN ? Une chroniqueuse de France Culture expliquait hier matin que notre réforme du code du travail avait été conçue à Bruxelles. Si la France veut éviter une amende de 10md€, elle n'a pas d'autre solution. L'Europe veut la flexibilité de l'emploi. 

L'Europe n'aurait-elle pas bon dos ? Je lisais aussi : "Agriculture : Bruxelles cède à la France".

mardi 15 mars 2016

Trump : dictateur ou publicitaire ?

Aux USA, il n'y en a que pour Donald Trump. Les intellectuels américains se déchainent contre lui. Ils ne sont pas loin de considérer qu'Hitler et Staline étaient, en comparaison avec Trump, des dilettantes.

Mais qui est M.Trump ? 
L'histoire de Trump n'est pas celle d'Hitler ou de Staline. C'est un gosse de riche auquel tout a réussi. Cependant, il y a des choses curieuses dans ce passé : il dit qu'il est milliardaire, mais il ne l'est probablement pas ; jusque-là, politiquement, il était modéré ; non seulement il met son nom sur toutes les tours qu'il construit, mais il a été une vedette de téléréalité. (Un milliardaire n'a-t-il pas mieux à faire que jouer les clowns sur un plateau de TV ?)

Et si ce qui caractérisait M.TRump, était un formidable besoin de notoriété ? Et s'il avait un formidable talent de promotion personnelle ? Et si M.Trump ne disait pas ses convictions ? Et s'il avait, simplement, trouvé le seul message que les médias étaient prêts à relayer ? 

(Si c'est juste, que va-t-il faire, une fois élu, pour que l'on parle de lui ?
En tout cas, M.Obama devrait se poser des questions. Comment se fait-il que son mandat soit suivi d'un tel phénomène ? N'y serait-il pas pour quelque-chose ?
PS. Opinion de M.Krugman sur la question.)

Solution à l'effet de serre : cabane sur pattes de poules ?

Et si l'on copiait les os et les œufs ? Ils sont solides, légers, et croissent d'eux-mêmes, sans consommer d'énergie et émettre du CO2. Ce serait une révolution pour le BTP. (Article.)

Nouvelle application du biomimétisme. Pour le moment, il produit plus de rêves que de réalité. Et les scientifiques sont devenus des champions de la pub.

lundi 14 mars 2016

Le riche américain n'est pas généreux

Surprise. Je croyais que les magnats américains donnaient énormément aux œuvres charitables. Eh bien, proportionnellement, ils sont nettement moins généreux que les pas riches ! Et en plus ils ne donnent pas aux pauvres, mais à des organismes qui leur sont utiles, comme les universités d'élite ! 

Cela pourrait s'expliquer en partie par le fait que pour avoir envie de donner aux pauvres, il faut en voir. Or, ils vivent dans des ghettos. Et en partie parce que ne penser qu'à son intérêt est un facteur favorable à l'accumulation d'argent. 

(Article. Ce que cela montre aussi est que le riche sait utiliser son argent pour changer les apparences. C'est probablement un bon investissement.)

L'outil change l'homme

Pourquoi avons-nous une grosse tête et de petites dents, alors que c'était l'inverse pour nos ancêtres ? Selon les scientifiques ce serait soit une question de feu, soit d'outils.L'homme aurait fait subir à sa nourriture un prétraitement qui aurait économisé ses muscles et produit l'énergie dont a besoin une grosse tête. Ce serait survenu il y a deux millions d'années.
Cooked food was easier to chew and digest, and hominins no longer needed big teeth to grind tough plants. Better yet, the extra calories they received helped fuel hungry neurons and, eventually, bigger brains.
Comme quoi ce que nous appelons le "progrès" n'est pas sans effets secondaires. Voilà la raison pour laquelle on veut le changement pour les autres ?

(En facilitant le mâchage des animaux domestiques, va-t-on leur donner de gros cerveaux ?)

dimanche 13 mars 2016

Et maintenant, le Frexit ?

 Une majorité de Français veut un référendum sur le maintien de la France dans l'UE ! Les populations de 6 pays européens sont interrogées sur les questions qui poussent le Royaume Uni au Brexit. Enquête et article du monde, ici. Conclusion :

"Ainsi, les Français, s’ils professent une relative indifférence à un éventuel Brexit, apparaissent comme le peuple le plus travaillé par l’euroscepticisme, probablement après les Britanniques. Mais aussi le plus clivé sur la question européenne : tandis que 47 % peuvent être qualifiés d’« eurosceptiques » car ils souhaitent soit que la France quitte l’UE, soit que l’Union soit moins puissante, une forte minorité (30 %) défend un point de vue radicalement inverse : ils veulent une UE renforcée, voire rêvent d’un gouvernement fédéral unique pour l’Europe." 

Et si ce clivage venait d'un même problème ? Et si le peuple français désirait une Europe des peuples, un optimum humain ? Or, l'UE a été utilisée pour lui imposer une utopie économique. L'Europe marché. Certains Français croiraient que l'Europe peut être réformée, d'autres non, d'où clivage ? A creuser.

Paradis perdu ?


Ce qui m'a frappé dans les derniers temps de ma mère, c'est à quel point l'amitié venait vers elle. Elle ne pouvait plus se déplacer, alors sa maison était devenue un moulin. La porte n'était pas fermée à clé. Les voisins, les amis y venaient à toute heure. Jusqu'à la factrice qui posait le courrier sur la table de la cuisine. Et le téléphone n'arrêtait pas de sonner.

Il y avait quelque-chose de son enfance dans cette situation. Réfugiée en Corrèze pendant la guerre, elle avait été la seule fille d'un monde de garçons, de femmes et de grands parents. Et la plus jeune du groupe. Groupe pauvre et étroitement solidaire. Déjà cet univers avait dû tourner autour d'elle. 

Cela m'a fait penser à Sartre. Et ce qu'il dit dans Les mots. Et à ce qu'expliquait sa fille adoptive. Il paraissait, lui aussi, avoir connu le paradis dans son enfance, et l'avoir recréé dans sa vieillesse. Sommes-nous tous comme eux-deux ? Connaissons-nous un moment de bonheur que toute notre vie cherche à reconstituer ? 

samedi 12 mars 2016

Le repos du guerrier

L'idée (moderne) de progrès, de course en avant, de croissance... nous vient des trente glorieuses. Or les circonstances d'après guerre furent exceptionnelles. Il fallait reconstruire le monde, et tirer parti d'une foule d'innovations issues de la guerre. Aujourd'hui, il n'y a ni l'un ni l'autre. Désespoir ?

Notre époque a une richesse dont elle n'a pas conscience. Elle n'a pas innové technologiquement, mais socialement. Nous avons fait beaucoup de choses bien. Et quelques ratés. (68 a probablement indiqué les failles du système.) Or ce que nous voulons, ce n'est pas de la croissance, c'est être heureux.

Comment l'exploiter ? Évitons les erreurs de nos politiques : nous ne retrouverons pas les conditions d'après guerre ; nous ne devons pas chercher de solutions à l'extérieur de la France. Elles ne sont pas adaptées à notre culture. Or, il y a dans notre histoire culturelle de quoi faire bien. Que signifie faire bien ? Justice à l'intérieur, et efficacité à l'extérieur.
  • Justice : traiter tous les individus comme des êtres humains, et n'en exclure aucun.
  • Efficacité : une société juste ne peut exister si elle est écrasée par les forces externes. Nous devons chercher dans notre culture ce qui permet de résoudre les problèmes mondiaux. En particulier : ceux du marché et des crises qu'il ne cesse de provoquer ; la globalisation ; les guerres et conflits qui font de l'humanité une poudrière.

De l'utilité de la vie éternelle ?

L'espoir est-il nécessaire à la vie ? Et cet espoir doit il être celui de la vie éternelle ? J'ai une forme d'espoir sans pour autant avoir besoin de penser qu'un jour tout sera parfait. D'ailleurs si je le pensais cela me démotiverait.  

"si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruits" (Évangile de Saint Jean)

Parabole du grain de blé. Meurt pour créer la vie. Mais ce n'est pas une mort passive. C'est une œuvre. Notre mission c'est de participer à cette création ? Mouvement de création discontinu, suite de créations qui peuvent ou non se faire (par exemple un pays peut ou non se transformer) ?

vendredi 11 mars 2016

La gloire du Lycée Condorcet

Je suis allé au Lycée Condorcet, parce qu'il était au bout de ma ligne de train. Depuis, j'ai découvert qu'il avait été fameux. Pourquoi ? Parce qu'il était le lycée des Juifs, dit un article. (Et des protestants.) Or, en France comme en Allemagne ou en Autriche, ils furent au fait de la culture de la nation. 

Pendant la guerre, à l'exception peut-être de Sartre, le personnel enseignant et les étudiants semblent s'être fort honorablement comportés. Ce dont les élèves juifs ont peut-être, paradoxalement, été victimes. Car leurs parents ont hésité à les retirer d'un lycée aussi prestigieux et amical. 

(Il y a effectivement beaucoup d'illustres anciens. Mais la source s'est tarie. La faute du train ?)

SFR nous lâche ?

Je n'ai plus accès à mes mails dans le métro. Le service SFR se dégraderait-il ? Économies sur le dos du client ?

(PS. Suite de l'enquête : "SFR repasse dans le vert en taillant dans ses coûts" dit la Tribune.
PS2. Je viens de constater (23 mars), que je recevais de nouveau des mails dans le métro. Mauvaise langue ?)

jeudi 10 mars 2016

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

On ne le croirait pas en observant ce qui se passe chez Air France : pénurie de pilotes. Le monde aurait besoin de former pour les prochaines décennies 28000 pilotes par an. Et il est loin du compte. (FT) Cela semble vouloir dire qu'ils sont un situation de force.

Le pétrole c'est le casino

Pourquoi le prix du pétrole a-t-il baissé ? "surplus de 2%, 70% de baisse". La production des USA a doublé en 7 ans, la Chine a fléchi, l'OPEC n'a rien fait, en partie parce que l'Arabie Saoudite ne voulait pas faire de la place à l'Iran. Aux USA, le gaz de schiste avait créé quelques millions d'emplois et fait la fortune de nombre de fournisseurs. La chute des cours a causé beaucoup de dégâts. (L'analyse.)

Très américain tout cela ? On se précipite pour exploiter le gaz de schiste, ce qui produit une chute des cours et des faillites. C'est pourquoi l'Américain est si rapide : il sait qu'il y a peu de temps pour exploiter une occasion. Du coup, il transforme tout ce qu'il touche en casino ? 

mercredi 9 mars 2016

Légion saoudienne

 M.Hollande décore de la légion d'honneur le prince héritier saoudien : "PARIS (AP) — The Legion of Honor award wasn't on the official agenda, but President Francois Hollande reportedly awarded France's highest honor to Saudi Arabia's crown prince for fighting terrorism." (Article.)

Je me suis demandé ce que signifiait la légion d'honneur. Wikipédia répond : "L’ordre national de la Légion d’honneur est l'institution qui, sous l'égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les « mérites éminents » militaires ou civils rendus à la Nation."

Autrement dit, l'Arabie Saoudite sert la France ?

(PS. Explications, sans surprise.)

Le Parti Communiste change la Russie ?

Le Russe de classe moyenne est mécontent. Il est représenté par le Parti Communiste. C'est à la fois le parti des traditions et un parti renouvelé par une vague de jeunes "sociaux démocrates". Ils demandent moins de corruption et plus d'impôts pour les riches. Après les libéraux pro occidentaux, M.Poutine fait face à une nouvelle forme d'opposition. (Article.)

Les mêmes causes provoquent les mêmes effets ?

mardi 8 mars 2016

Explosive immigration...

Débat sur l’immigration, en Europe et aux USA. Les positions semblent pouvoir être modélisées ainsi : 


Les immigrés
Nos concitoyens
Droite « capitaliste » (Neocon)
Bien
Comme nous = travaillent dur
Mal
Paresseux = coûtent plus cher et travaillent moins que l’immigré / nous prennent notre argent
Gauche « postmoderniste » (68)
Bien
Comme nous = minorité opprimée par l’Occident
Mal
Totalitaire / colonialiste / nous oppriment…
Nationalistes / populistes
Mal
Volent ce qui nous appartient / complot...
Bien
Valeurs... 

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que la question de l'immigration provoque des dissensions. 

Ce qu’il manque ? C’est un courant politique qui pense que l’immigré et le concitoyen sont des êtres humains. Cela semble avoir été l’idée de la Révolution, des Radicaux (cf. droits de l’homme).

Spontanéité et calcul

Ce qu'il y a de difficile dans la vie c'est que lorsque l'on est content de soi on tend à répéter ce que l'on a fait, alors que ce qui faisait le mérite, et peut-être l'efficacité, de l'acte était sa spontanéité. 

Bergson écrit quelque-chose de ce type. Notre "mémoire" nous donne de mauvaises indications. Elle tend à faire de l'acte une mécanique, téléguidée par des idées préconçues. Au contraire, il faut vivre l'instant sans a priori. Plus facile à dire qu'à faire...

lundi 7 mars 2016

Valls = Sarkozy ?

The Economist n'aurait-il pas vu juste ? Valls = Sarkozy, dit-il.

M.Valls croit au "bon sens", comme M.Sarkozy. Le "bon sens", ce sont les idées répandues dans les milieux gouvernants internationaux. Un autre parallèle avec M.Sarkozy était fait par une émission de France Culture. M.Valls était une "girouette ferme". Il va dans le sens de l'opinion, mais en se disant "ferme" quant à ses convictions. Ce qui peut entrer en contradiction avec le bon sens international.

D'où peut-être des mouvements apparemment incohérents. Comme ce qui arrivait à M.Sarkozy ? Décidément ?

(Titre de The Economist (2012) :
Manuel Valls, a Socialist Sarkozy
A tough yet popular interior minister who may have bigger ambitions)

Vers un monde d'informaticiens ?

On dit que, demain, seuls ceux qui auront fait de longues études auront le droit de travailler. La rançon de la technologie. Mais je me demande aussi si ça ne sera pas le cas des clients.

J'ai dû m'occuper des affaires de ma mère. Elle avait dû utiliser Internet pour mettre fin au contrat de son auxiliaire de vie. Mais, l'attestation attendue n'était pas arrivée. J'ai fini par comprendre que le site de Pôle Emploi avait envoyé un mail de vérification de l'adresse qui lui avait été donnée, et que ce mail était parti dans les spams. Une fois retrouvé le mail, j'ai eu l'attestation. Il se trouve qu'il en était de même de ses factures de téléphone mobile. Elles devaient arriver par mail, mais le mail de confirmation de l'adresse ayant lui aussi été considéré comme un spam, il n'y avait pas de factures. 

Si les choses continuent à ce train, je me demande s'il ne va pas falloir envisager de mettre une grosse partie de la population à la poubelle.

dimanche 6 mars 2016

M.Hollande

Un des exercices de ce blog est de se demander quelle est la logique d'un personnage en vue. C'est à dire quelle est la règle qui semble expliquer son comportement. Mes conjectures partent dans tous les sens avant de se stabiliser. Qu'est-ce que cela donne avec M.Hollande ?

Eh bien mon hypothèse est que sa logique est exclusivement le calcul politique. Il veut prendre des voix à ses adversaires. La fin justifie les moyens. Pour le reste, les convictions, en particulier, c'est accessoire.

Guerre des sexes

La nature ne semble pas connaître la théorie du genre. Les relations sexuelles du mâle et de la femelle sont un affrontement dans lequel chacun veut faire prévaloir son intérêt. Et cela peut-être extrêmement cruel. Voilà ce que semblent dire les observations scientifiques

N'y aurait-il pas un peu d'anthropomorphisme dans cette explication ? Ou, peut-être, attention à ne pas en tirer de conclusions hâtives ? Attention à ne pas confondre un modèle avec la réalité ?

samedi 5 mars 2016

La crise expliquée

Une crise se préparerait. Mercredi matin, France Culture l'expliquait ainsi :
  1. Endettement chinois, la croissance chinoise n'était pas saine, elle est portée par la dette, ce n'est pas durable ;
  2. Baisse du prix du pétrole (corrélative au point 2), qui ruine certains pays ;
  3. L'économie américaine ralentit, du fait de son industrie, et des difficultés de ses producteurs de gaz de schiste (point 3) ;
  4. Les banques centrales ont procédé à une "expansion monétaire sans précédent", qui a provoqué un effet pervers : une bulle spéculative. C'est elle qui éclate. 
Nous passons de bulle spéculative en bulle spéculative ? L'économie est désamorcée ?

Super Trump

Trump est partout. Il a toute la presse contre lui. Mais toute la presse parle de lui. N'est-ce pas ce qu'il visait ?

On lui reproche ses propos outranciers. Mais n'était-ce pas le seul type de propos qui puisse intéresser la presse ? 

"Insofar as Trump represents a problem, he’s the symptom rather than the cause—and it’s everyone’s problem", dit The Atlantic.

vendredi 4 mars 2016

L'innovation comme chasse à l'homme ?

Après guerre, on a dit à l'homme : viens faire un travail de machine taylorienne dans nos usines. C'est bête, mais tu auras la sécurité de l'emploi. Et tu auras du temps pour regarder la télé. Puis, on s'est mis à remplacer les fausses machines par des vraies. Et on a commencé à trouver que tout irait mieux si l'on n'avait pas à payer les inutiles. 

Qu'il soit joueur de go, d'échec ou fraiseur, il semble que l'obsession de l'entreprise soit de montrer qu'elle peut créer une machine plus performante que l'homme, qu'il est inutile. Tout se passe comme si l'on voulait le liquider.

Mais ce que la machine n'a pas, c'est la capacité à changer de l'homme, ou à "faire société" et à créer ainsi des concepts nouveaux. Et si, plutôt que de construire l'entreprise sur la spécialisation, on la concevait à partir du changement et de la communauté ?

Les origines de 68

Un universitaire très éminent me racontait sa rupture avec sa mère. Venu d'un milieu pauvre, il avait fait des études particulièrement brillantes. Alors que sa mère se vantait partout de la réussite de son fils, elle lui reprochait sans cesse de mépriser sa famille. Elle lui rendait la vie insupportable. 

Je me suis demandé s'il n'y avait pas là quelque-chose des origines de 68. Je me souviens des anciens qui disaient : "on t'a donné ce que nous n'avons pas eu". C'est-à-dire l'éducation. Ils pensaient peut-être que les nouvelles générations devraient leur être éternellement reconnaissantes. Peut-être aussi voulaient-ils obtenir la réussite sociale qui leur avait été refusée, par l'entremise d'enfants marionnettes dont ils auraient tiré les ficelles ? Peut-être était-ce, d'ailleurs, comme cela que la génération immédiatement antérieure fonctionnait : le jeune obéissait au vieux. Ou, du moins, il appréciait ses conseils.

Mais la génération des supérieurement éduqués était quelque-chose d'entièrement nouveau. L'autorité des générations antérieures ayant été refusée, leur comportement s'est transformé en harcèlement moral ? D'où la révolte de 68 ?

jeudi 3 mars 2016

Philosophie : 2500 ans pour rien ?

Je n'avais pas pris l'existentialisme au sérieux. Je pensais qu'il était une mode née à la Libération. Les intellos réglaient leurs comptes avec le passé. Ils étaient coupés de la réalité. Elle était, à l'opposé de leur opinion, rayonnante. Et la grisaille actuelle la fait briller encore plus.

J'ai changé d'avis. Ce que dit l'existentialisme, c'est un constat d'échec. Deux mille cinq cents ans pour rien. Le rêve de Platon a foiré. Mais aussi celui des Lumières, ce que l'on a appelé "le progrès" : à mesure que la "raison" gagnerait le monde, le bonheur s'étendrait.

La philosophie était convaincue qu'elle pourrait découvrir la "vérité" grâce à la raison. Or, l'existentialisme constate que croire qu'une affirmation est vraie absolument conduit à en déduire un système contre nature. Amusant ?, la volonté de libération de l'homme des Lumière donne le totalitarisme.

Leçon. La raison est un outil, pas plus. Un outil puissant et dangereux. Comme l'énergie nucléaire. Il faut apprendre à le maîtriser. Mais comment ?

Il faut se méfier des affirmations. "Cogito ergo sum", "je me révolte donc nous sommes", les affirmations de ce blog : danger ? Surtout, le problème qu'il nous pose est que nous "sommes raison". Autrement dit nous avons en nous quelque-chose qui veut nous guider, mais qui n'a pas forcément notre intérêt en tête. Compliqué.

La philosophie de l'existence d'Hannah Arendt

Résultat de recherche d'images pour "la philosophie de l existence hannah arendt"Mauvais titre ? Ce recueil d'essais traite-t-il de la "philosophie de l'existence", l'existentialisme, ou de philosophie politique ? Hannah Arendt ne pourrait-elle pas être la fondatrice de cette discipline, d'ailleurs ?

Traditionnellement, le philosophe est contemplatif. Il rêve de s'extraire du bruit et de la fureur de la vie pour atteindre à la Vérité. Il veut se "désengager" de la société, et de ses tourments. A l'envers, la philosophie d'Hannah Arendt est engagée. Pour elle, ce qui fait l'homme, ce qui est la source de ses joies et de ses souffrances, c'est la société, me semble-t-il. La Vérité est vivante. La philosophie, amour de la sagesse, consiste à trouver le moyen d'utiliser la raison pour faire le bonheur collectif. Bonheur apporté par la gloire de l'action collective, et non la béatitude du légume. Bonheur qui, comme chez Camus, est une révolte de tous les instants. Philosophie comme attitude au monde, comme art de combat, et pas comme recherche du paradis. Philosophie "politique", au sens où l'on n'entend plus "cité" par "polis", mais "humanité".

Mes commentaires sur des essais de ce livre :
(Hannah Arendt, La philosophie de l'existence et autres essais, Petite bibliothèque Paillot, 2015.)