mercredi 30 septembre 2020

L'érotisme au Japon

La rencontre avec l'Occident a rendu le Japon "victorien". Jusque-là, en termes d'amour, il avait peu de complexes. (Concordance des temps, France Culture, samedi dernier.)

Ce changement culturel est lié à sa volonté de rattraper l'Occident. Le Japon a absorbé la technique et la culture.

C'est probablement ce qui est à nouveau survenu au Japon après sa défaite de 45. C'est aussi ce qui semble être arrivé à l'Arabie Saoudite. Elle paraît penser qu'il est difficile de devenir une "start up nation" sans adopter, au moins en partie, les moeurs de l'Ouest. Phénomène général ?

L'Allemagne est peut-être une exception. Elle paraît savoir s'adapter en préservant sa culture, qui fait sa force. Serait-ce la bonne façon de faire ?

Pas de coronavirus en Mongolie

Pas de coronavirus en Mongolie (en dehors d'un Français), pourtant sa frontière avec la Chine est la plus longue au monde. Pourquoi ? (Article.)

Peut-être parce que le pays a eu peur : son système de santé n'est pas équipé pour résister à une épidémie. Peut-être parce qu'il a réagi tôt : début janvier. Peut-être parce qu'il a fait des tests quasi systématiques. Peut-être parce qu'il est entraîné : la grippe y fait des ravages, et on y a l'habitude de porter des masques et de se laver les mains.

(Conséquence inattendue : moins de grippe, de maladies pulmonaires, et d'intoxications alimentaires.)

Peut-être aussi que c'est parce qu'il est en dehors des circuits économiques ?

En tout cas, cela semble signifier qu'il existe une forme de médication qui est sociale.

Pourquoi les entreprises font-elles toujours les mêmes erreurs ?

Dans la littérature du management (anglo-saxonne), j'ai découvert le terme "management fad", mode de management. Les entreprises tendent à adopter mode après mode. D'où échec après échec. J'ai cru que c'était un mal des Anglo-saxons. Je constate qu'il nous a gagnés.

J'ai fait, dans les années 80, un mémoire sur l'intelligence artificielle, et un autre sur l'énergie solaire. Lorsque je lis la littérature du management, je vois revenir régulièrement les mêmes thèmes.

D'où cela vient-il ? Les "sciences du management", par exemple, ne sont pas enseignées comme les mathématiques. Peu de gens en entendent parler, et elles ne font pas l'objet d'un corpus structuré. Du coup, on lit un article sur le sujet de temps à autre, ou on "entend dire que". C'est une hypothèse.

mardi 29 septembre 2020

L'éléphant et l'écologiste

Dans le combat climatique, la stratégie des écologistes est d'étouffer "l'ennemi". Wikipedia donne un exemple de cette stratégie. Les fiches de leurs opposants servent à démontrer que ceux-ci sont des manipulateurs. (N'utilisent-ils pas les mêmes techniques que celles des écologistes ?)

D'ailleurs, cela n'est pas faux. Devant l'efficacité de cette tactique, de gauche, M.Sarkozy, et les néoconservateurs, plus généralement, l'ont employée.

Les principes de la RSE sont une autre forme de démocratie. Il s'agit de prendre en compte l'opinion des "parties prenantes" concernées par un sujet. Ce n'est plus une question de qui a raison entre écologistes, climato-sceptiques ou autres Gilets jaunes. C'est la fable des aveugles et de l'éléphant. Chacun a une vision partielle d'un "tout" qu'il ne peut pas concevoir. Mais une fois que ce "tout" est apparu, résoudre les problèmes individuels est évident.

Qu'est-ce que l'intelligence ?

Qu'est-ce que l'intelligence ? D'ordinaire, on répond "le QI", la capacité à résoudre des équations, la "raison".

Mais n'est-il pas plus intelligent d'être un navigateur au long cours, qui finit par "comprendre" les éléments ? Ou un Pygmée, dans la forêt vierge ? D'ailleurs, la nature n'est-elle pas, elle-aussi, intelligente : car les espèces animales ou végétales font comme le Pygmée : elles semblent comprendre les règles d'un univers hyper complexe (et dangereux) ? Les araignées de ma maison n'ont-elles pas compris comment se rendre invisibles ?

Depuis l'antiquité, on a remarqué que les gens à gros QI ne savaient pas faire ce qui était évident pour les autres. Cela n'est-il pas aussi vrai pour toute la société ? Un excès de raison fait perdre "l'intuition" de la complexité ? Serait-ce la cause de l'impression que notre développement n'est pas durable ?

(Le comble du QI semble Descartes. Pour lui l'animal est une machine, et l'homme façonne la nature, il lui impose ses lois. Descartes est le père de l'intelligence artificielle ?)

lundi 28 septembre 2020

Pas de conflit chez les suricates

Chez les suricates, il ne peut pas y avoir de conflit. Le groupe suit le premier qui a une idée. Il n'y a pas de leader permanent. (Article.)

Ne serait-ce pas mieux s'il en était comme cela chez nous ? En fait, c'est le cas. Un anthropologue interviewé par ce blog a rencontré cette pratique chez les Pygmées. Le groupe de chasseurs suit celui qui paraît "inspiré". Près de nous, l'équipe de football suit le joueur qui a le ballon...

Et même. Les gens les plus déterminés ne finissent-ils pas par nous entraîner ?

USA : crise existentielle ?

France Culture parle des USA et c'est étrange. (Affaires étrangères, samedi, et Signes des temps, dimanche.) Ce que je retiens :

La justice est l'élément central de la démocratie américaine. En nommant un juge fondamentaliste, de plus, à la Cour suprême, M.Trump rompt sa représentativité. Mais la possible riposte des démocrates, nommer une foule de juges de leur camp et créer deux Etats supplémentaires (donc 4 sénateurs de plus), viderait la justice de son sens, et l'Etat américain de son âme.

Il est difficile de comprendre ce qui se passe aux USA, avec notre esprit français, car la raison n'a pas de place dans ce monde.

Dans un précédent billet, je me demandais si la cancel culture n'était pas une résurgence du puritanisme. Il semble que oui. Les deux camps sont aussi croyants l'un que l'autre. L'université, en particulier, n'a pas des élèves mais des "clients" (300.000$ pour une licence !). En conséquence, elle leur dit ce qu'ils veulent entendre !

Ce qui se joue serait-il une guerre de religion, qui ne dit pas son nom ? Chacun peut trahir les principes auxquels il dit tenir, les évangélistes peuvent mener des vies dissolues par exemple, ça ne compte pas. (Ces gens ne croient pas en Dieu, mais en eux-mêmes ? Ce sont des illuminés ?) Et ils sont convaincus que l'homme ne change pas. Il est bon ou mauvais.

Finalement, il y a le racisme. Les affrontements entre racistes et anti racistes sont des affrontements entre Blancs. L'anti racisme serait une autre façon d'affirmer que le noir est inférieur, disait-on dans Signes des temps ! Mais, alors, et si cette guerre civile résultait d'une même terreur existentielle, consubstantielle à l'Américain : la peur de la submersion de la race blanche ?

(J'ai entendu, dans une autre émission de France Culture, La conversation scientifique, samedi, que beaucoup d'Américains faisaient étudier leur génome, en espérant prouver qu'ils descendaient d'Européens du nord.)

dimanche 27 septembre 2020

La vertu des gouvernants

L'éthique d'Aristote dit que le bon gouvernant est celui qui cherche à rendre vertueux ses administrés.

Manipulation ?

Mais, n'est-ce pas tout de même une question pertinente ? Car, nos gouvernants n'ont-ils pas la tendance inverse à celle d'Aristote ? Nous caresser dans le sens du poil pour nous rendre faciles à gouverner ? Pourquoi réservent-ils l'éducation de la raison à une minorité, par exemple ? Ne font-ils pas comme ces parents qui trouvent la télévision et les jeux vidéos bien pratiques pour calmer leurs enfants ?

Mais, comme ces derniers, ne se lamentent-ils pas, ensuite, de notre bêtise ? Car nous sommes, pour beaucoup, ce que font de nous les conditions dans lesquelles nous vivons.

Et si la question d'Aristote méritait bien d'être posée ?

Cluster des aventuriers

Une amie me disait qu'elle appartient à un groupe de globe trotters aventuriers, qui ne bougent plus. En fait, ils ont tous attrapé le coronavirus. Pourtant, ils sont particulièrement sportifs et en bonne santé. Ils incriminent les aéroports. S'ils ne voyagent plus, c'est qu'ils ont peur d'être à nouveau malades, d'être refoulés par la France et de devoir être pris en charge par les systèmes de santé des pays dans lesquels ils se trouvent.

La probabilité d'attraper le Coronavirus est faible, que tout un groupe l'ait attrapé est probablement statistiquement significatif. L'hypothèse de l'aéroport serait-elle juste ? Comme je le soupçonne depuis longtemps, y aurait-il une question d'exposition ?

Surtout, le plus curieux est qu'il ne semble pas que les scientifiques sérieux fassent une étude sur les facteurs aggravants de la maladie. Du moins on n'en entend pas parler. Dommage, cela pourrait avoir beaucoup de conséquences heureuses, en termes de santé et d'économie, au moins.

samedi 26 septembre 2020

Le smartphone nous excite ?

Envie d'étrangler quelqu'un ? Et si votre téléphone en était la cause ? Discussion avec un psychanalyste.

Le smartphone, c'est l'invasion de la sphère du travail par une information qui ne la concerne pas (des débats de société aux problèmes privés), et inversement. Perte de temps ? On débat de ce dont on ne devrait pas débattre ?... Partie émergée de l'iceberg !

Le smartphone crée une excitation visuelle et auditive violente et permanente. Lorsqu'un enfant est soumis à ce type d'excitation, il doit "décharger", il est "tout fou", ce que l'on qualifie de "comportement enfantin". L'adulte, lui aussi, doit "décharger". Mais il le fait d'une manière qu'il rationalise et, donc, qui nous trompe.

Des affrontements auxquels nous croyons une cause rationnelle, pourraient n'être  produits que par la surexcitation à laquelle nous soumet le "numérique".

(Il n'y aurait pas de "bonne solution" au problème. Il faut en prendre conscience, et  "apprendre" à vivre dans ce nouveau monde, et à maîtriser cette innovation, comme on l'a fait avec d'autres.)

Sympa Obama ?

Un temps, B. Obama président a changé de "cool" à "cold". J'en avais déduit que c'était une intelligence (exceptionnelle) froide. Un tueur. Et je pensais qu'il aurait mis en pièces M.Trump.

Mais je lui vois une mine piteuse. Ai-je tort ? Je crois qu'il se sent responsable de son héritage. Ce qui le rend sympathique.

(Quant à sa femme, c'est le contraire qui semble lui être arrivé. De Mme Smith au Sénat, elle est devenue une vedette de l'aristocratie démocrate.)

vendredi 25 septembre 2020

Coronavirus, révélateur ?

Le coronavirus agit, avant tout ?, comme un révélateur :

"Boris Johnson a exhorté le pays "à perdre du poids pour vaincre le coronavirus" grâce à l'exercice et à une alimentation saine. Le Dr Jean Adams, du Centre for Diet and Activity Research de Cambridge, suggère que les politiques alimentaires devraient être conscientes du fait qu’une alimentation plus saine dépasse le budget de trop de personnes au Royaume-Uni." (Lettre d'information de l'université de Cambridge.)

Les dangers du risque

Une des caractéristiques du capitalisme, et de l'entrepreneuriat, est que le risque paie, et même qu'il n'y a que lui qui paie. N'est-ce pas dangereux ?

J'ai croisé des start up de l'industrie pharmaceutique. On entendait, parfois, qu'il n'y avait que 3% de chances que leur idée marche, mais que, si c'était le cas, il n'y aurait plus de cancer (ou beaucoup moins). Et cette promesse de 3% levait un montant surprenant d'argent. Bien plus que dans le monde du numérique.

On peut espérer que le succès de l'idée puisse être déterminé par des tests. (Mais l'expérience montre qu'il n'y a rien de moins sûr.) Dans d'autres domaines ce n'est pas vrai. Pour eux, le test, c'est la réalité. Par exemple, Internet est devenu l'envers de ce qu'en attendaient ses pères libertaires. Autre exemple : que serait un monde dirigé par l'intelligence artificielle, si elle parvenait à être efficace ? Pour l'investisseur, le risque est une question d'argent, pas pour l'humanité.

Actuellement, il y a énormément d'argent qui cherche à se placer et qui rêve des rendements de l'ultra-risque. Citoyens, soyons vigilants ?

(La psychologie observe que l'homme exagère ses chances de succès, et plus sa profession est risquée, plus c'est le cas.)

jeudi 24 septembre 2020

Moderna

Webinaire du PDG de Moderna, entreprise de Biotech en tête de la course au vaccin anti coronavirus. Ce que j'ai compris (avec des erreurs probables, notamment en ce qui concerne le procédé).

(PS. Rediffusion : https://www.youtube.com/watch?v=T8rRVWRMnvM&ab_channel=SymposiumCentraleSup%C3%A9lec

Moderna est une start up. Le fruit d'un pari. Utiliser "l'ARN-messager" (ARNm), pour apprendre au corps à se défendre lui même contre une maladie. C'est la troisième génération des techniques de fabrication d'un vaccin.

Ce que j'ai cru comprendre est qu'il s'agit d'envoyer le "bon" message aux ribosomes, qui vont produire un antigène du coronavirus (pour prendre un exemple). Technique peu coûteuse, car,  toujours si j'ai bien compris, à partir du moment où l'on a la description de l'agent pathogène, trouver le "bon message" est un exercice informatique de quelques heures ou jours ; l'ordinateur commande alors des machines qui produisent le vaccin ; viennent alors les tests, aussi longs qu'avec une autre technique. Celle-ci aurait l'intérêt de pouvoir modifier très vite ses vaccins (sans besoin de validation), en cas d'une mutation modeste du virus.

Moderna ou les USA et le capitalisme à leur meilleur ? 
Pour Moderna, une société qui n'avait jusqu'ici pas d'horizon à plus de trois ans, le coronavirus vaut 30 milliards de dollars. En un an.

Le PDG de la société a compris, dès janvier, qu'il était en face d'une pandémie. Il a donné à son équipe l'objectif de produire un milliard de doses. Il n'avait pas les moyens financiers pour. D'autant qu'il doit assurer son approvisionnement, acheter des machines, embaucher et donc payer cash. En mai, il levait 1,3md$ (sa précédente levée, en 2018, était de 628m$, déjà un record). Mais, essentiellement, il a été financé par les Etats, en particulier les USA qui, ont payé cash, eux aussi, tout ou partie de centaines de millions de doses hypothétiques.

L'administration américaine s'est transformée. Là où il fallait 6 mois pour avoir une réponse, celle-ci est maintenant instantanée. Quant à M.Trump, serait-il un agité de surface ? En tout cas, la société n'a subi aucune pression, d'aucun gouvernement. Cependant, elle a pris la précaution d'installer une seconde unité de fabrication en Suisse, jugeant qu'il y avait peu de chances qu'un pays de 9m d'habitants exige l'intégralité de sa production...

Y en aura-t-il assez pour vacciner tout le monde ? Oui. En fait, aucun des fabricants de vaccin n'a la capacité de répondre à la demande mondiale. Les différents vaccins vont donc se compléter. Celui de Moderna pourrait être le plus efficace, donc réservé aux personnes fragiles et aux soignants. Au passage, j'ai découvert qu'un vaccin n'était pas parfait. Il réduit les risques de complication plus ou moins sérieusement. Les premiers vaccins pourraient être disponibles en fin d'année. Mais le gros de la vaccination se fera en 2021.

Par ailleurs, il faut deux doses par personne, et il y aurait un risque de seconde vague, en hiver, façon grippe espagnole (apparemment pour raison de confinement durant l'hiver).

Le progrès, c'est sauter dans l'inconnu
Et les dangers ? L'accélération de la phase de tests ? Moderna a systématiquement joué avec un coup d'avance, il a lancé les fabrications nécessaires à la prochaine phase de tests, alors que la précédente commençait. Les tests continueront durant les premières vagues de vaccination (sur des millions de personnes, donc). Ce qui probablement en dit long sur les risques que les Etats sont prêts à prendre pour arrêter l'épidémie. A noter qu'il est possible d'aller encore plus vite : la société étudie ce qui peut être les prochaines générations d'agents pathogènes ; en quelque-sorte elle anticipe les premières étapes de test.

Un autre risque, que j'ai mal compris, et qui pourrait avoir affecté les recherches d'un concurrent (Oxford), est que la protéine produite par le vaccin puisse correspondre à une protéine déjà connue par le corps, et qui déclenche des effets indésirables.

Les véritables risques sont à long terme. Il faudra attendre pour mesurer les effets secondaires de ces traitements. En tout cas, encore si j'ai bien compris, les molécules d'ARNm sont détruites par le corps en 48h, et il y a peu de chances qu'elles fassent de nous des OGM : elles ne rentreraient pas dans le noyau des cellules, du moins selon les observations faites à ce jour.

Plus curieusement, il y a le cyber risque. La société, comme ses confrères, est l'objet d'attaques qui visent soit à lui voler son savoir-faire soit à arrêter sa production. La sécurité informatique est capitale, Moderna collabore avec les banques et l'armée, dans ce domaine, et son architecte informatique est une des personnes les plus importantes de la société.

Et les vaccins ? Pourquoi leur résiste-t-on ? Pas uniquement par obscurantisme. Le vaccin de la grippe ne serait pas efficace. Et les fabricants auraient ajouté à leurs vaccins des adjuvants. Pour éviter toute tentation de ce faire, Moderna et ses concurrents ont publié leurs protocoles de fabrication.

The sky is the limit
Et l'avenir ? En bon français, la récompense de "betting the farm" est : "the sky is the limit". Si ce projet est un succès, Moderna fera en un an un chiffre d'affaires de 30md$ (les start up du numérique doivent pâlir d'envie). La société aura alors les moyens de financer une recherche tous azimuts.
Si je comprends, toujours, bien, du VIH au cancer, en passant par les virus les plus méchants, rien n'est hors de portée. Dans dix à quinze ans, Moderna dominera l'industrie du vaccin.

Comment teste-t-on les vaccins ?

"Covid-19 : le Royaume-Uni va accueillir les premiers tests mondiaux 
(...) lors desquels des volontaires sains sont délibérément infectés par le coronavirus pour évaluer l'efficacité des vaccins expérimentaux. Les études financées par le gouvernement devraient commencer en janvier dans une installation de quarantaine sécurisée dans l'est de Londres, selon plusieurs personnes impliquées dans le projet, qui sera annoncé la semaine prochaine." (Financial Times)

Qui veut tenter l'aventure ? D'abord infecté, puis, ensuite, recevoir un produit dont on ne connaît pas les effets, en particulier secondaires ? Heureusement que ce n'est pas Ebola ?

Pendant longtemps, les condamnés à mort et autres orphelins, et peut-être prisonniers du Goulag, ont fait les frais de la recherche. Maintenant que nous sommes une société de citoyens, ne va-t-il pas falloir réfléchir aux conséquences que cela a sur la science et sur le progrès ?

mercredi 23 septembre 2020

Le problème avec Trump

En dépit de son apparente folie, M.Trump pourrait être réélu ! Est-ce à lui qu'il fallait donner l'anti Nobel, ou à ses opposants ?

C'est peu probable, mais pas improbable. Si M.Trump repousse, les démocrates n'attirent pas. Les Latinos, par exemple, électeurs traditionnels des démocrates, pourraient s'abstenir, lit-on.

Il se peut que, comme la classe moyenne noire, ils aient les mêmes intérêts que les électeurs de M.Trump. Ils veulent un "bon travail", et l'écologie, le fer de lance de la gauche démocrate, n'en fournit pas. En outre, ils sont encore plus rebutés que les Blancs par les valeurs "avancées" des démocrates (le Latino est généralement catholique).

La "folie" de M.Trump peut attirer plus qu'elle ne repousse ? La minorité des "petits blancs" est, finalement, plus nombreuse que celle des "intellectuels" (tout aussi blancs).

Etre et faire

Mon premier livre part d'une constatation : on confond être et faire. Exemple de clarification :

Soit un embouteillage, on peut remplacer les automobilistes concernés par d'autres sachant "réellement" conduire ("être"), ou demander à quelqu'un de faire la circulation ("faire" / procédure).

Ce qui produit l'échec du changement, c'est de vouloir changer les gens. C'est aussi vrai dans notre vie privée.

Imaginons que nous nous mettions à penser que nous "sommes" très bien. En quoi cela changerait-il notre vie ?

mardi 22 septembre 2020

USA : avis de gros temps ?

"Facebook s'engage à prendre des mesures restrictives si les élections américaines sombrent dans le chaos
Facebook a déclaré qu'il prendrait des mesures agressives et exceptionnelles pour "restreindre la circulation du contenu" sur sa plate-forme si l'élection présidentielle de novembre sombrait dans le chaos ou dans de violents troubles civiques. Dans une interview accordée au Financial Times, Nick Clegg, responsable des affaires mondiales de la société, a déclaré qu'elle avait prévu des plans pour gérer diverses situations de crise, y compris des troubles civiques généralisés ou «les dilemmes politiques» liés au comptage plus rapide des votes en bureau de vote que de ceux par correspondance, plus nombreux dans cette élection en raison de la pandémie de coronavirus." (Financial Times.)

Heureusement que les USA sont habitués aux cyclones ?

Y a-t-il des entreprises sans mission ?

Il y a maintenant des entreprises à mission.

Ce qui veut dire qu'il y a des entreprises sans mission ? L'enseignement de la stratégie affirme pourtant que l'entreprise a une "mission", une "raison d'être". Cela s'appelle aussi "la raison sociale". Construire des maisons, ou fabriquer des pièces tournées.

Le rôle de l'entreprise, comme celle du gendarme ou du professeur, est d'occuper une place dans la société. Et elle doit faire son travail aussi bien que possible.

Discuter réchauffement climatique ou droits de l'homme appartient à une autre sphère que la sphère privée : l'espace politique, celui qui définit les lois communes. C'est en appliquant les lois et en remplissant son rôle que l'entreprise participe à la mission collective.

Drôle d'équinoxe

Equinoxe d'automne, la nuit égale le jour.

Mais qu'est-ce que la nuit, qu'est-ce que le jour ? Seriez-vous capable de déterminer, même à la minute près, quand l'une commence, et l'autre finit ?

Petite expérience simple, qui montre que la science est faite de concepts bien pratiques, mais qu'il ne faut pas prendre pour des absolus ?

lundi 21 septembre 2020

La prise de pouvoir des intermédiaires

L'expert ne sait pas se vendre, ai-je dit. Je crois que c'est ce qui explique pourquoi ces dernières décennies ont vu une prise de pouvoir, et un notable enrichissement, des intermédiaires.

En effet, au lieu d'expliquer le talent des autres, ils ont trouvé plus rentable d'affirmer qu'ils possédaient le dit talent.

Le temps que l'on se rende compte que ce n'était pas le cas, ils avaient pris leur retraite. Et l'on en a déduit que le monde n'était fait que de charlatans. Les bases de la théorie du complot ?

L'expert est un mauvais vendeur

Les experts, quels qu'ils soient, se désespèrent : on ne les entend pas.

Le phénomène est, pourtant, facile à comprendre, sans avoir besoin de faire appel aux neurosciences. Il suffit de regarder ce qui se passe pour le coronavirus. Les experts s'écharpent. Qui croire ? Ils ont tous des parcours aussi impressionnants les uns que les autres. Leur discours est du même type et tout aussi convaincant, ou inquiétant. Même le nombre n'est pas rassurant : Pasteur fut seul contre tous... Et c'est vrai de tous les innovateurs.

Et Einstein, vous pensez qu'il était compréhensible ?

Comment choisit-on un expert, alors ? Un chirurgien, par exemple. On demande son avis à quelqu'un en qui on a confiance, qui parle notre langue, et qui semble s'y connaître en experts. L'idéal est qu'il l'ait testé.

Voilà pourquoi le génie n'est souvent reconnu qu'à titre posthume ?

(Fruit de la discussion avec un expert es langage.)

Vert, jaune ou rouge, même combat ?

On disait, jadis, que les votants communistes étaient des "mal lotis", ils avaient une aspiration à la propriété contrariée. Il se pourrait que le vote municipal écologique illustre le même phénomène. Donc ait des causes proches de celles du mouvement des Gilets jaunes :

En quoi les électeurs EELV n’appartiennent-ils pas au « bloc élitaire » ? "Dans les arrondissements de l’est parisien par exemple, ils ne s’identifient pas au au discours de la réussite d’Emmanuel Macron et à la bourgeoisie. Certes, ils bénéficient de revenus supérieurs à la moyenne nationale. Mais beaucoup d’entre eux tirent la langue, car ils n’ont pas accès à la propriété et doivent payer des loyers élevés. De ce point de vue, les nouveaux maires écologistes sont le reflet des aspirations et des frustrations de la petite bourgeoisie urbaine."(Interview de Jérôme Sainte-Marie.)

dimanche 20 septembre 2020

Le succès est dans la détermination ?

Un ami universitaire se demandait pourquoi telle personne était considérée comme une autorité, en termes de réchauffement climatique. En effet, c'est un ingénieur qui n'a pas eu un parcours de chercheur, et qu'il trouve assez peu pertinent.

Une question d'acharnement ? Ce sujet est une obsession pour lui, depuis des années. A force de le voir, on a fini par l'associer au mot "environnement" ?

Cela m'a rappelé l'histoire d'un organisateur de conférences. Quand il voulait inviter quelqu'un, il se présentait, sans rien dire, dans des événements où se trouvait sa proie. Au bout de quelques temps, celle-ci était convaincue qu'elle le connaissait, et même qu'elle s'était engagée vis-à-vis de lui.

N'avoir aucun talent n'est pas un obstacle au succès ? (Au contraire ?) Très américain tout ça ?

Remettons les choses à leur place ?

McKinsey parle désormais de racisme, d'égalité des sexes, de LGBTQ, alors que l'on s'attendrait à ce qu'il présente les moyens de rendre efficace l'entreprise. Ce qui est aussi le cas des MBA. Mais aussi de l'université de Cambridge. Il n'y est plus question de science fondamentale, mais de coronavirus et des prouesses de la femme scientifique. Notre société semble avoir perdu le nord.

Serait-il temps que l'on rende à César ce qui appartient à César... ?

Vive Paris libre ?

Je tombe sur ceci : "Cette opposition territoriale tient, à mon sens, davantage à l’apparition de villes-mondes détachées de leur arrière-pays. Cela a été théorisé par Anne Hidalgo et son collègue le maire de Londres Sadiq Khan juste au lendemain le Brexit. Tous deux plaidaient, pour un retour aux cités- Etats sur le modèle des villes marchandes d’Italie et des Pays-Bas de la fin du Moyen-Age. Cela avait en partie du sens à Paris. En partie seulement, car la capitale serait à la peine sans ses fonctions administratives centrales. En tout cas, cela en dit long sur la représentation que Paris se fait d’elle-même." (Interview de Jérôme Sainte-Marie.)

Mme Hidalgo autonomiste parisienne ?

samedi 19 septembre 2020

Malthusianisme moderne

Un argument favori du développement durable est "l'exponentielle". Nous consommons de manière exponentielle les ressources terrestres. Cela devra s'arrêter un jour. Malthus a utilisé le même argument, à tort. Pourquoi ?

Une raison pourrait être la saturation. Lorsque des nénuphars envahissent un étang, il y a, probablement, croissance exponentielle, puis stabilisation. Certes, mais qu'est-ce qui me dit que l'arrêt ne va pas être brutal ?

Plus subtil : "émergence". La phase de consommation prépare un passage à un niveau supérieur de complexité. C'est ainsi que procède, dit-on, les étoiles, en détruisant, elles créent. Nous en serions le résultat.

Actuellement, nous empilons des connaissances et des outils qui pourraient permettre de créer une nouvelle société qui n'a plus besoin de consommer ce qui a été nécessaire pour la construire. Ainsi, il y aurait apparemment la possibilité de créer des batteries utilisant des diamants de carbone 14, radioactif, issus des centrales nucléaires, qui seraient infiniment plus performantes et moins chères que ce qui est connu aujourd'hui. Si cette technologie marche, elle pourrait résoudre bien des problèmes qui nous préoccupent. (Article.)

Cela signifie-t-il que les craintes des écologistes sont infondées ? Rien ne nous dit que nous réussirons une transformation, ou même qu'elle se fera sans casse. Le péril du changement est la raison d'être de ce blog. Mais leur argumentation est fausse.

Que cache le réchauffement climatique ?

Affrontement climatique, affrontement entre frères ennemis ? deux factions de l'économie :
  • La nouvelle économie, économie de l'artificiel (numérique, manipulation génétique, finance, etc.) 
  • et l'ancienne "carbo accro" (Trump). 
Chacune aurait ses troupes de choc : l'écologiste pour les premiers, le "petit blanc", pour les seconds.

3eme voie ? Commencer par poser le problème du progrès et des raisons de sa nocivité, et de nos besoins et projets personnels. Puis débattre de notre prochain "contrat social" ?

Qu'il gagne ou qu'il perde, M.Trump sera président ?

Apparemment M.Trump et ses adversaires vont jouer les élections à la mode biélorusse.

M.Trump prépare les esprits à l'annonce, s'il perd les élections, qu'il refuse le résultat des votes car ils  sont faux. C'est logique : toute sa vie n'a été que refus de la loi, et des conventions sociales. Mais, s'ils perdent, les démocrates pourraient faire pareil.

Or, il se trouve que le système électoral américain, qui est étrangement archaïque, et fort bousculé par le coronavirus, se prête à toutes les manipulations hasardeuses.

Comment cela pourrait-il se terminer ? On ne le sait pas. Ce n'est pas prévu. Un scénario, peu probable ?, est une guerre civile.

Un article détaillé sur le sujet.

Toute la culture américaine est là : la fin justifie les moyens. Ou : l'on périt par là où l'on a pêché ?

(PS. La Cour suprême peut jouer un rôle déterminant dans cette affaire, or, un juge, démocrate, vient de décéder...)

vendredi 18 septembre 2020

Coronavirus et alcoolisme

Consommation d'alcool et alcoolisme : conséquence de la politique de santé du gouvernement anglais ! La fermeture des pubs, la solitude du confinement, la crainte de la perte d'emplois... a amené l'Anglais à boire plus que de raison, pour oublier ses tourments. Voilà ce que disait la radio. C'est un drame national.

Jusqu'ici, on avait l'impression que la seule chose à prendre en compte était le nombre de morts par covid. Mais, on découvre le "risque de seconde espèce", les effets secondaires qu'a tout traitement. Notre existence n'est pas qu'une question de vie ou de mort, elle est, bien plus, une histoire d'amitié, et un besoin de ressources.

De la nécessité d'adapter à la complexité du monde nos modes de gouvernance ?

Génération coronavirus ?

Génération coronavirus ? Enfance, ou jeunesse confinée. Tout est interdit ?

Curieux comme le monde peut changer radicalement. Pour la génération "boomers", tout était permis.  Et pourtant c'est elle qui s'est révoltée. Plus on vous en donne, plus vous en voulez, dit Tocqueville, au sujet de la révolution.

Alors, la génération coronavirus, génération échaudée ?

Le problème de la 5G

Si vous ne voulez pas de la 5G, vous êtes un retardé, un Amish, nous dit notre président. Bravo, président philosophe, ça c'est de la pensée !

A lui s'oppose l'éternel clan des écolos. La 5G est dangereuse.

On entend aussi que cela nous met aux mains des Chinois. Juste ?

Curieusement, personne ne se demande si cela sert à quelque chose, cette 5G. Or, les usages semblent rien moins qu'enthousiasmants : en gros, jeux vidéos, films et Internet des objets, une mode qui semble avoir fait long feu. Ne pas être un Amish, c'est se farcir des jeux et des divertissements toute la journée ?

A moins que l'on nous ressorte le fameux argument du débit, qui a fait les joies de l'administration lors de la bulle Internet : le débit crée les usages ? Ce qui n'a pas marché il y a 30 ans, marcherait-il maintenant ?

Et, au fait, quel est le risque d'attendre, et de ne démarrer que lorsque les autres auront montré l'intérêt de la technologie ? Après tout, c'est une stratégie qui réussit depuis la nuit des temps, récemment en Chine : vous repérez ce qui marche à l'étranger, vous encouragez des champions locaux, vous leur réservez un marché local ; une fois qu'ils sont grands, vous ouvrez vos frontières.

Démocratie participative, nous dit M.Macron : et s'il mettait ses actes en cohérence avec ses paroles ?

jeudi 17 septembre 2020

Heureux Américains ?

"Dans sa précipitation à faire certifier son appareil, Boeing a caché les défauts de conception de son 737 Max aux pilotes et aux régulateurs, selon un rapport accablant du Congrès expliquant pourquoi deux des avions se sont écrasés à quelques mois d'intervalle l'année dernière, tuant 346 personnes." (Financial Times)

Contrairement à chez nous, les USA sont un pays où l'on sait faire un rapport.

Et si l'on importait quelques Américains pour nous dire ce qui nous est arrivé pendant l'épidémie ?

Le feu et l'eucalyptus

L'eucalyptus a besoin du feu pour que ses graines éclosent. Lui-même est régénéré par le feu. Il n'y a pas d'Australie sans feux. Quant aux aborigènes, ils avaient appris à tirer parti de ces feux, eux-aussi.  (Concordance des temps, samedi dernier, France Culture.) Mais le colon occidental a perdu cette pratique. Pour lui, le feu est une catastrophe.

Voilà qui ajoute de la complexité à ma définition d'écosystème. Jusque-là, j'avais remarqué que certaines espèces avaient besoin d'autres pour se reproduire (exemple le plus banal : fleurs et abeilles). Mais là, il s'agit de quelque-chose d'inanimé. Bien sûr, nous avons tous besoin d'eau et de soleil, ou même de consommer d'autres espèces. Mais nous l'oublions.

Cela pose aussi la question de l'énergie. La nature semble la gaspiller, bien plus que nous. Et, sans cela, elle ne vivrait pas. Le sens premier d'apocalypse est "révélation"...

Méfions nous du bon sens ?

Drôle de coronavirus

Le coronavirus est une maladie dont on entend parler par les journaux.

De quoi s'agit-il réellement ? Les chiffres disent que c'est une maladie bien moins dangereuse que des maladies dont on ne se préoccupe pas. On demande de prendre des mesures exceptionnelles en ville, alors que l'on s'entasse dans les transports en commun. En dehors de Boris Johnson et de quelques relations distantes dans une sorte de "jet set", je ne connais personne qui soit touché... Tous les gouvernements agissent à peu près de la même façon. Avec à peu près les mêmes résultats.

Qu'est-ce qui est touché ? L'humanité ou sa super structure de direction ?

mercredi 16 septembre 2020

Religion et nation

Même si l'on estime que la religion est un absolu, on peut vivre dans un Etat qui n'en applique pas les règles, disait Questions d'Islam, une émission de France Culture, samedi dernier.

C'est la logique de la laïcité. Mais aussi du "contrat social". Ce "contrat social" est les règles que tous acceptent pour pouvoir vivre ensemble.

C'est un problème que n'ont pas seuls les islamistes. Le principe de laïcité est attaqué de toutes parts. Le "name and shame" importé des USA est un exemple d'agression. Il cherche à détruire l'adversaire, qui ne pense pas comme moi. Tous les coups sont permis pour l'abattre.

Le principe de laïcité est que chacun applique la loi commune, même s'il ne l'approuve pas. En revanche, son devoir de citoyen est de manifester son désaccord. Mais il doit le faire dans un espace qui est là pour cela : l'espace politique. Jadis cet espace était le forum.

Le principe de laïcité doit-il s'appliquer pour quelques raisons naturelles ? Cela parait douteux. Comme le disait les philosophes du contrat social, celui-ci ne s'impose que parce qu'il a défait les fous d'absolus, qui finissent par comprendre qu'ils ont plus à gagner en société, que seuls dans un désert.

Intelligence dans la nature

L'intelligence est-elle le propre de l'homme ? Un anthropologue enquête. Il parcourt le monde à la rencontre de témoins, chamans ou scientifiques. Et, en bon anthropologue, il n'a pas peur de payer de sa personne. Il va jusqu'à absorber les drogues hallucinogènes des chamans, histoire d'entrer en communication avec la nature.

Mais qu'est-ce que l'intelligence ? Il tire de son enquête une définition difficilement traduisible : le "chi-sei" japonais. Il semble signifier savoir-faire, c'est à dire savoir résoudre les problèmes que la vie nous pose. Une autre définition est : "comportement adaptatif qui varie au cours de la vie d'un individu". Einstein aurait dit "la mesure de l'intelligence est la capacité à changer".

Longtemps, les scientifiques ont pensé que seul l'homme n'était pas une machine (et encore ?). Mais, preuve d'intelligence ?, ils ont changé d'avis. Seulement, pour cela, ils sont prêts à faire quelques effroyables expériences, sur les insectes, justifiées par des considérations anthropomorphiques.

Plus ou moins bien définie, l'intelligence paraît une propriété de tout ce qui constitue la nature. Seulement, les comportements adaptatifs, en général, n'obéissent pas aux mêmes mécanismes que chez l'homme : pas besoin de cerveau pour être intelligent. D'ailleurs, lorsqu'on lit les exploits mystérieux dont sont capables les plantes (qui "agissent comme un cerveau"), les insectes ou même des êtres unicellulaires, on peut se demander si le cerveau est une aussi bonne affaire qu'on le pense.

Finalement, une question m'est venue en tête. N'y a-t-il pas une forme d'intelligence des écosystèmes ? Voire de l'univers ? C'est à dire que "tout" serait une forme de cerveau. Un système auto adaptatif. Ce qui expliquerait, justement, ce qui paraît mystérieux dans le pouvoir de pénétration de l'intelligence individuelle.

Brassaï

Brassaï était l'antithèse de l'artiste moderne. Il a commencé à faire de la photo à 30 ans, alors que rien ne l'y prédisposait. Il a développé une technique qui lui est propre. Et il vivait la nuit, avec un groupe d'artistes, dans le quartier Montparnasse, quittant brasserie après brasserie, à leur fermeture, et finissant dans la gare Montparnasse, à manger des croissants chauds, à cinq heures du matin. IL photographiait cette vie. (Idées venues d'une émission de France Culture.)

De l'émergence du changement ? Au début du siècle dernier, il s'est passé quelque-chose à Paris qui a fait que l'on a pensé que l'art avait découvert un champ d'exploration nouveau, ce qui a attiré, de partout dans le monde, ceux qui avaient l'esprit de cette révolution. Ils ont réalisé ses promesses, jusqu'à l'absurde. Le changement était fini.

mardi 15 septembre 2020

Pragmatique Macron ?

Je lisais quelque part que M.Macon déroutait les observateurs, parce qu'il n'avait pas d'idéologie, mais était "pragmatique".

Est-ce quelqu'un qui croit, qui teste, et qui abandonne "si ça ne marche pas" ? Ce qui est la définition que William James donnait du pragmatisme.

Ce qui expliquerait pourquoi il a cru puis abandonné bien des idées, et des hommes. Peut-être le libéralisme et les experts, plus certainement MM. Attali et Villani.

Cela le rendrait-il imprévisible ? N'a-t-il pas aussi des "invariants" ? Il semble avoir un talent d'acteur, par exemple. Je le vois en Gérard Philipe. Il aime les grands discours et les actions flamboyantes. Peut être partage-t-il aussi une "certaine idée" de la France ? Il juge que la fin justifie les moyens ?

(Ce qui en fait, selon Max Weber, un "politique", l'opposé de l'idéologue, pour qui le moyen justifie la fin.)

Greta Thunberg, fille spirituelle de Mme Thatcher ?

Mme Thatcher a été un des premiers activistes de la cause climatique. Voici qui est surprenant.

Mais, peut-être y avait-il quelque-chose d'anglais dans cette affaire, car, comme le dit ce blog, M.Blair a joué un rôle déterminant dans la conférence de Kyoto. Il a expédié les industries polluantes en Chine (notamment).

Mme Thatcher n'a pas combattu que le climat, elle a aussi affronté les mineurs. Et si la cause du réchauffement climatique avait rejoint la volonté de faire émerger un nouveau type d'économie ? Cela pourrait-il expliquer que l'écologie moderne soit devenue compatible avec la croissance (elle remplace le pétrole par l'éolienne), ce qui n'était pas le cas initialement, lorsque le rapport du Club de Rome est sorti ?

Tricky Boris ?

Ce blog, qui a toujours tort, a pensé que Boris Johnson était un clown, puis que, comme le mauvais garçon des films américains, il se révélerait dans l'adversité. Maintenant, il se demande s'il n'est pas simplement un enfant gâté par une mauvaise éducation.

On a appris, il y a quelques temps, qu'il ne voulait pas respecter les accords qu'il avait signés. C'est une personne, donc, à qui l'on ne peut pas faire confiance. Or, la bourse de Londres a pour devise "my word is my bond". Je n'ai qu'une parole. Si le temple du capitalisme donne une telle place à l'engagement, c'est qu'il n'y a pas de capitalisme sans lui. Que dire de la société ?

Ce qui est très inquiétant pour l'Europe, aux gouvernants si terriblement crédules. Mais ça l'est encore plus pour l'Angleterre. Même si on l'a dit perfide, je ne crois pas qu'elle ait pu un jour imaginer une tel déshonneur. A moins que Boris soit à l'image de l'Angleterre moderne, et que chaque nation ait le Churchill qu'elle mérite ?

lundi 14 septembre 2020

L'esprit du droit

Un avocat m'expliquait que nous avons une idée fausse du droit. Nous pensons que la loi défend "nos" intérêts, ce qui produit, naturellement, le conflit. Or, le rôle du droit, c'est le "contrat social", c'est-à-dire articuler les relations entre hommes, pour réaliser le projet collectif. Ce qui produit, naturellement, l'entraide.

Paradoxalement, ce second sens réalise mieux les objectifs du premier qu'une lecture littérale ne pourrait le faire croire : en effet, il sous-entend que chacun va recevoir une part juste du travail collectif. "Mes droits" sont donc respectés, et, en plus ils valent plus que si j'en avais eu une compréhension égoïste !

(Est-ce la même dérive qu'ont subie les droits de l'homme, ce qui fait que l'on parle de "droit de l'hommisme" ?)

Réchauffement climatique : la science unanime ?

Depuis que j'ai écrit sur mes doutes concernant le discours que l'on entend sur le réchauffement climatique, on me signale que, contrairement à ce que l'on dit, il n'y a pas consensus de la communauté scientifique sur cette question. Des statisticiens éminents estimeraient que leurs outils ont été incorrectement utilisés par les spécialistes du climat. Surtout, les géologues seraient, majoritairement, "climatosceptiques". (En outre, il y aurait de très gros enjeux économiques dans cette affaire.)

En cherchant à vérifier ce que l'on me disait. Je suis tombé sur cet article écrit par un géologue belge. Il semble relativement bien argumenté. Quoi qu'en un temps où les universitaires les plus prestigieux s'insultent, on ne soit plus sûr de rien. Conclusion de l'article :
En conclusion bien que l’atmosphère terrestre ait presque toujours été caractérisée par des teneurs en CO2 bien plus élevées que l’actuelle, la Vie, d’abord microbienne (bactéries et Fungi pour l’essentiel) dès le début du Précambrien il y a plusieurs milliards d’années, ensuite pluricellulaire avec notamment les métazoaires, s’est bien épanouie dans des milieux à fortes teneurs en CO2. Ces milieux ont sans cesse changé suite aux variations climatiques qui sont la règle depuis la formation de la Terre sans que cela n’affecte les processus vitaux. Ces variations sont certainement plus abondantes que celles déjà mises en évidence, et seront mises à jour à mesure que la résolution temporelle ou stratigraphique s’améliore. Dans le détail à notre disposition il n’y a aucune corrélation simple ou linéaire entre taux de CO2 et la température et il semble également que l’augmentation de CO2 soit une conséquence de l’augmentation de la température avec un décalage d’environ 11 mois. Tout près de notre époque l’Optimum Climatique Médiéval nous rappelle qu’il a fait plus chaud qu’aujourd’hui pendant quelques siècles autour de l’an mil sans CO2 anthropique. Les archives géologiques nous montrent la même chose, avec des écarts de températures encore bien plus élevés que ceux estimés pour l’Optimum Climatique Médiéval. La relation température/CO2 à court terme est loin d’être élucidée. 
La géologie incite donc à la prudence quant à l’interprétation de la situation actuelle atypique puisqu’elle est caractérisée pour une des premières fois dans l’histoire de notre Globe par un faible taux de CO2 dans l’atmosphère. 
Prof. Alain Préat, Université Libre de Bruxelles

dimanche 13 septembre 2020

Van Gogh ou la quête de l'absolu ?

Van Gogh a voulu être pasteur des pauvres, plus pauvre que le plus pauvre, puis il a voulu sauver une prostituée, et, finalement, il s'est affamé à devenir fou, pour créer les conditions qui lui feraient peindre le jaune absolu, peut-être la couleur du bonheur.

Apparemment, c'était un total autodidacte.

C'est la société qui crée les conditions du génie ? Et l'homme les paie de sa vie ?

(Emission de France Culture.)

Cancel culture

Grâce aux Américains, le phénomène a maintenant un nom : cancel culture.

Les processus de réflexion collectifs sont paralysés. Même si "cancel culture" est associé à la gauche, le phénomène est général. Ce qui n'est pas dans la ligne de tel ou tel "parti" (groupe d'activistes) est censuré. Le débat est interdit.

Nos systèmes d'alerte mondiaux sont débranchés. De ce fait, il y a peut être un danger imminent que nous ne voyons pas.

Comment reconstruire une pensée collective réellement scientifique ?

samedi 12 septembre 2020

Perdez votre temps !

Il y a eu un temps où je négociais beaucoup. Rien ne se passait pendant la négociation, mais tout survenait, de manière inattendue, la tension retombée, dans les 5 minutes qui précédaient l'arrivée de mon taxi.

Il y a temps et temps. Le temps de la société est un temps-durée, un temps mort, le temps des livres de physique et des sondes intergalactiques, lors duquel il n'arrive rien. Mais si l'on sort des limites que nous fixe la société, alors tout change. Si, au lieu de répondre mécaniquement, "ça va !" à "comment ça va ?",  vous perdez un peu de temps à écouter l'autre, vous finissez par découvrir des choses curieuses.

Il y a le "temps calcul", pendant lequel on gagne ce que l'on a mis, euro pour euro, et il y a le "temps relation", le temps "non linéaire" nécessaire à l'établissement d'une relation entre hommes. Ce qui apporte un gain "non linéaire", infini : la solution de vos problèmes (souvent existentiels).

Je soupçonne que je retrouve les idées de Bergson.


Les chemins de la philosophie

J'écoute parfois Les chemins de la philosophie, une émission de France Culture.

Généralement, on cherche à décrypter la pensée d'un philosophe célèbre. Par exemple l'opinion qu'avait Jankelevich des "vertus".

J'attends un cours de sagesse, quelque-chose qui puisse me servir dans la vie. Mais on en reste au décryptage, façon version latine. Il y a des mots, mais pas de sens, pas de synthèse. Bien sûr, il y a quelques tentatives d'assaut critique, mais ils ne vont pas bien loin.

Faute de comprendre, il n'est pas possible de critiquer, et sans critique l'oeuvre est inutile ?

Voilà pourquoi les gourous idiots ont bien plus d'influence que les intellects exceptionnels ?

vendredi 11 septembre 2020

Daniel-Henry Kahnweiler

Daniel-Henry Kahnweiler a été le marchand d'art des cubistes. Curieuse histoire, car c'était un marchand de 22 ans, qui n'avait rien vendu, et les cubistes vivaient dans une misère inimaginable. Il n'est pas impossible que ses commandes aient "fait" certains artistes, qui n'auraient pas pu consacrer leur temps à la peinture, sans lui.

Il disait que chaque école avait son vocabulaire. Il fallait donc commencer par comprendre le langage avant de pouvoir saisir l'art.

Mais il s'est arrêté à l'art abstrait. Là, il n'y avait pas de langage ?

(Une rediffusion de France Culture.)

Précaution relative

On nous répète que, sans vaccin, point de salut. Or, il y a aussi des doutes sur la possibilité de sa mise au point, et des traitement alternatifs semblent exister. Pourquoi ne parle-t-on que de vaccin ?

Mais surtout, étrangement, il n'est plus question de principe de précaution. Même, on semble tenter tout et n'importe quoi. On envisage de réduire les phases de test, par exemple. Autre exemple, la fiche wikipedia d'un des candidats, Moderna, dit que certains scientifiques s'interrogent sur les effets de la technique employée : ne pourrait-elle pas modifier notre génome, donc affecter nos enfants ? Bien sûr, on n'en sait rien. Mais on ne peut pas garantir, non plus, avant d'avoir essayé, qu'à long terme ce ne soit pas le cas.

Comment se fait-il que l'on semble faire preuve de plus de prudence lorsqu'il s'agit de culture OGM, que lorsque nous sommes concernés ?

jeudi 10 septembre 2020

Fragile entreprise

Je mène depuis deux ans une étude sur la nature de l'entreprise. Ce qui en ressort est inattendu, pour moi, mais semble évident à mes interlocuteurs.

Ce qui caractérise l'entreprise française, c'est qu'elle est ultra fragile. Son dirigeant est seul, mal entouré (faute de moyens), et pas formé pour diriger une entreprise. Et ce que l'on parle de PME ou de start up. De ce fait, la cause de faillite n'est pas tel ou tel "changement de rupture", mais le "temps de réaction" du dirigeant à un incident mineur, qui, faute d'avoir été pris à temps, se transforme en désastre.

Le problème de l'économie française est donc une question de résilience de ses entreprises.

Il y a un moyen simple d'améliorer notablement cette résilience, à coût nul et immédiatement. Il suffit d'associer des dirigeants entre eux. Soit des dirigeants en activité, qui vont résoudre ensemble leurs difficultés. Soit un dirigeant en activité et un conseil de dirigeants expérimentés en retraite.

Revue de presse

Un temps, je lisais The Economist (mon premier abonnement remonte au début des années 80 : je pensais que ce serait un moyen d'apprendre l'anglais !). C'était une sorte d'idéal, bien que croisé du "libre échange", on y trouvait une analyse rigoureuse des sujets qui m'intéressent : ce qui se passe dans le monde. En effet, pour l'homme d'affaires digne de ce nom (i.e. anglo-saxon), le champ d'action est mondial. Et le monde est un affrontement de titans. Voilà pourquoi les journaux économiques sont utiles. J'ai abandonné The Economist le jour où il a trahi ses principes, et est devenu mauvais. (J'imagine que je ne suis pas le seul, et qu'il doit attribuer sa perte de lectorat à la "disruption" numérique...)

J'ai aussi quasiment toujours écouté France Culture, depuis que je travaille. Cette radio appartient à une autre secte. Ce qui m'intéresse, ce sont les anciennes émissions, mais aussi certains débats, car France Culture a des valeurs qui, contrairement à celles de The Economist, ont résisté à l'idéologie sectaire. Ce que je demande à France Culture, c'est une réflexion sur l'histoire de l'univers, de l'humanité et des idées.

Sinon, Politico Europe a remplacé en partie The Economist. On y parle géo politique, aussi.

Pour les autres, je me limite aux titres, ce qui est assez pour avoir un "vernis", et faire une enquête si une nouvelle semble devenir sérieuse :
  • Financial Times : les nouvelles des multinationales. 
  • La Tribune. Des efforts méritants, un côté curieusement cocardier, mais rien qui donne envie de lire un article. 
  • Le Monde. Les nouvelles de la presse anglo-saxonne de la veille, ou des sujets de "société"(sexe et football) qui ne doivent intéresser que le bobo. 
  • Scientific American : à force de vouloir rendre la science intéressante, on tombe dans le fait divers. Sans compter que, comme toute la presse intello américaine, SA mène une croisade anti-Trump qui n'a rien à voir avec la science. 
  • Université de Cambridge (où j'ai étudié) : que des sujets "de société". Qu'est-il arrivé à cette si prestigieuse université, qui continue, pourtant, à cracher des Prix Nobel ?
  • Harvard Business Review. Revue de référence en management, qui a disjoncté à l'époque de la "nouvelle économie", époque à laquelle j'ai résilié mon abonnement. Elle ne s'en est pas relevée. Elle aussi est étonnamment soumise aux effets de mode. 
  • Quanta. Enfin un site de vulgarisation scientifique, où l'on parle de mathématiques et de sciences fondamentales. Quanta me donne l'impression de refléter ce qu'est et ce qui intéresse la "communauté scientifique". Après les génies, elle est faite de quelques bons élèves (de plus en plus rares). La science ne "casse plus la baraque", elle fait des exercices scolaires. Ce qui était faux hier est juste aujourd'hui : le scientifique est un nain sur l'épaule de géants. (Quand il n'est pas une mouche sur un coche.)
(En tout cas, cela permet de comprendre ce que sont mes sujets d'intérêts. Sujets que, curieusement, l'Intelligence artificielle n'a pas réussi à pénétrer, à en juger par la publicité que je reçois.)

mercredi 9 septembre 2020

Incompréhension : clé des relations sociales ?

Discussion avec une photographe d'animaux sauvages. Je découvre qu'ils sont remarquablement dangereux. Quelle que soit l'espèce concernée. Le risque (mortel), c'est de croire qu'on les comprend, et, encore pire, de projeter sur eux nos modèles de pensée ("il m'aime bien"). Il faut être, en permanence, sur le qui-vive. Effet surprenant, ceux qui vivent avec les animaux sauvages développent une forme de mimétisme. Ils apprennent à penser comme eux.

Nous nous sommes rendu compte que cette attitude pourrait rendre de grands services à l'humanité. Notre erreur est de croire que l'on comprend l'autre homme, parce qu'il parle notre langue, ou qu'il nous ressemble. Du coup, nous projetons sur lui des préjugés, dont les conséquences finissent par nous exploser à la figure.

Nouvelle attitude : je ne comprends pas l'autre, il est remarquablement dangereux, mais, aussi, il est intéressant. Conséquence ? Je ne sais plus rien. Je suis sur le qui vive. Je ne le quitte pas des yeux. J'ai à la fois peur, et je suis fasciné. Et, si j'ai un peu de chance, au bout d'un moment, je vais commencer à comprendre "quelque chose", à percevoir chez l'autre une logique que je ne soupçonnais pas. Si je pousse encore plus loin, son attitude vis-à-vis de moi va se transformer. C'est à ce moment que notre photographe prend sa photo !

Des joies de la mégalopole

Les mégalopoles sont néfastes à l'environnement, aux pauvres, et aux classes moyennes ! On les disait favorables à l'économie ? Ce qui marche le mieux, ce sont les vieux pays, au maillage urbain raisonnable, comme l'Allemagne. Après une course à la mégalopole, qui nous a valu le "Grand Paris", on commence à en apercevoir les excès.

Ce qui pose la question : à qui profite le crime ? A ceux qui ont gagné, en particulier aux milliardaires du numérique ? L'on parle de "villes entreprises", comme Singapour (un désastre écologique, qui vit aux dépens des ressources naturelles des pays, pauvres, environnants) : la mégalopole serait-elle l'unité constitutive du capitalisme moderne, en remplacement des Etats nations ?
9 des 10 premières sociétés mondiales sont dans le domaine du numérique. Elles développent une pensée libertarienne en dehors du cadre étatique traditionnel. Elles veulent coloniser d’autres planètes plus qu’habiter la nôtre. Il s’agit pour elles, dans l’idéal, de constituer des bases offshore, hors-sol, avec des barges en plein océan où elles ne paieront pas le moindre impôt et pourront se déplacer au gré des projets. C’est la matrice de Singapour et Dubai.
(Idées et citation tirées d'un entretien avec Alain Cluzet.)

Mais en quoi cette forme de capitalisme, façon Blade Runner, a-t-elle besoin d'énormes accumulations de populations ? Surtout de populations pauvres ? La pauvreté en serait-elle une condition nécessaire, voire un produit ?

Comme dans La décennie perdue de Fitzgerald, ne serions-nous pas en train de découvrir le monde dans lequel nous vivons ? Et comment se fait-il que la raison collective puisse être aussi facilement anesthésiée ? Mystère.

Informer pour ne rien dire

« Stupide » contre « lâche » : le ton monte aux Etats-Unis entre Donald Trump et Joe Biden
Le tempétueux dirigeant républicain a convoqué lundi une conférence de presse surprise, alors que l’Amérique est à vif, moins de deux mois du scrutin du 3 novembre.
Voilà ce qu'écrivait Le Monde, hier, en première nouvelle. Vous êtes surpris ? L'insulte et le coup bas sont les rites électoraux américains, et même anglais. Les foucades de M.Trump sont sa marque de fabrique, quasiment depuis sa naissance. (Et il a passé sa vie à écrire sur lui-même !)

Une information ?

Le Monde ? La presse ? Encéphalogramme plat ?

mardi 8 septembre 2020

C'est nouveau, ça vient de sortir ? Principe de réalité

On va réduire la quatorzaine à sept jours, disait le ministre de la santé. Certes on est toujours contagieux après sept jours, mais presque plus, et c'est insupportable aux Français de rester confinés.

Pour cela, il annonçait suivre un "principe" dont je n'avais pas encore entendu parler, celui de "réalité". Un moyen de mettre de l'eau dans le vin du principe de "précaution" ?

(Une prise en compte de la voix du peuple, qui est voix de Dieu, pour les gens qui étudient la communication de crise ? Exercice contre nature pour un Etat jacobin ? Amorce d'un changement ?)

L'homme peut-il regarder le changement en face ?

A chaque fois que l'homme a cru avoir une idée géniale, il l'a payée cher. Chaque "progrès" a été suivi de son lot d'épidémies et de catastrophes. Le coronavirus nous rappelle que le changement n'est pas gratuit : le virus et ses dommages sont le résultat de la marche de la société, mais aussi de l'affaiblissement de son "système immunitaire".

Ce qui rendait "géniale" l'idée était, justement, que l'on n'en avait pas vu les conséquences. La "bulle internet" a été une application de ce principe.

Il y a tout de même une forme de progrès : jadis on ignorait les conséquences du changement, maintenant, on les cache ?

Une dose de risque est certainement consubstantielle au changement. Seulement, si l'on s'y est préparé, si la société est sur le qui-vive, l'aléa est traité à temps, et ne produit pas de catastrophes.

Une question que l'on devrait se poser est donc : l'homme est-il capable d'envisager le changement sans s'en masquer les conséquences ?

lundi 7 septembre 2020

Strasbourg ou la fabrique du cluster ?

Apparemment, le gouvernement français désire que les parlementaires européens reprennent leur place à Strasbourg. Avec tout le risque que cela comporte, si l'on en croit ce que dit le gouvernement lui-même, puisque ces gens viennent de partout en Europe.

On dit que la contrainte est créative. Et, si, en plus du principe de précaution, nous inscrivions le principe de cohérence dans notre constitution ?

Le propre de la France ?

Chaque nation semble avoir un esprit qui lui est propre.

Le Français raisonne en systèmes. Il a besoin de savoir où il va.
L'Allemand pense que s'il fait bien les choses, il ne peut pas se tromper (c'est le principe du logiciel SAP).
L'Anglais ce dit que "si ça marche", c'est à dire s'il n'y a pas de conséquences négatives à court terme, c'est que ce doit être bon. C'est le pragmatisme.

Tout cela peut être bon ou mauvais. Mauvais d'abord : le Français peut soit être léthargique, lorsqu'il n'a pas d'horizon, soit s'enflammer pour des utopies. L'Allemand peut s'engager dans des voies sans issues, et l'Anglais peut paver l'enfer à long terme de bonnes intentions à court terme (c'est, en quelque sorte, l'histoire de la révolution industrielle).

Mais cela peut être bon, probablement, si on le mélange.

dimanche 6 septembre 2020

Génération provoc ?

L'autre jour, j'entendais raconter la vie de Flaubert. Flaubert critiquait la société dont il était le plus pur produit. Un anti bourgeois, qui a vécu de ses rentes !

Son cas est intéressant, parce que, lui et ses semblables, seraient le modèle du Bobo moderne. (Le terme "bohème" vient d'eux.) Et, effectivement, Bob Dylan doit sa fortune à sa dénonciation d'une société dont il a été le premier bénéficiaire. Bob Dylan, un des "notaires" de Jacques Brel ?

Cela pose une foule de questions, sans fin. Pourquoi notre société produit-elle de la schizophrénie ? Comment se fait-il que l'on aime ceux qui nous critiquent ? Que l'on crée un marché pour eux ? Ce faisant que leur irrationalité devienne rationnelle ?...

Mais tout a peut être une fin, quand même. Ce type de stratégie ne se justifie probablement que lorsque l'on est en "minorité", la provocation est la révolte de l'enfant contre la contrainte bienveillante du parent. Maintenant que notre société a donné le pouvoir à l'éducation, le Bobo nous dirige. Il doit faire face à ses contradictions. Et devenir adulte ?

La science peut-elle régresser ?

Après de grandes explosions créatives, notamment durant la guerre, la science semble stagner. Pourrait-elle régresser ?

Le progrès est un mythe comme les autres. Notre société se définit comme l'aboutissement de la marche de l'humanité, et, donc, en conséquence, considère de haut ce qui l'a précédé. Mais, lorsque l'on se penche sur le passé, on découvre qu'il n'avait rien de ridicule et que, correctement formulés, nous ne savons toujours pas résoudre les problèmes qu'il pose.

A cela s'ajoute des facteurs conjoncturels. Aujourd'hui un normalien, agrégé de mathématiques, ne va pas étudier les sciences, mais préparer l'ENA. Car il est un esprit d'élite, digne de donner des leçons à la nation. Du coup, pourquoi préparer normale sup, si l'on veut entrer à l'ENA ? Passer par HEC ou science po est plus rapide, et bien plus agréable.
Le niveau de nos mathématiciens a aussi baissé : les meilleurs matheux quittent l'enseignement, or il y a à peu près 50 fois plus de bacheliers (en proportion) aujourd'hui qu'avant guerre. Rappelons-nous que les normaliens, hier, enseignaient dans le secondaire ! Maintenant, ils sont, au minimum, dans l'enseignement supérieur.
Les ambitions, aussi, ont changé. On obtient la médaille Fields pour une démonstration un peu compliquée, alors qu'hier, des Euler, des Gauss, des Cauchy bâtissaient des pans entiers des mathématiques. Plus curieusement, les fameuses conjectures qui font le bonheur des médailles Fields, n'étaient pas considérées comme très sérieuses par ces précurseurs. Au fond, nous ne produisons plus de mathématiciens, mais des phénomènes de cirque.

Mais, peut-être, tout simplement, que tout progrès a une fin. La philosophie grecque est toujours la base de la nôtre, et elle s'est faite sur quelques décennies. (En a-t-on compris toutes les subtilités ?) Il en est de même de la physique fondamentale, qui semble dans une impasse.

La théorie de la complexité parlerait peut-être "d'émergence". Une idée apparaît, prospère, puis connaît un "moyen-âge".

samedi 5 septembre 2020

Le débat et la Cancel Culture

P.Nora et M.Gauchet étaient les invités de France Culture, il y a quelques jours. J'ai découvert, à l'occasion de sa disparition !, la revue qu'ils ont créée : Le débat.

Surprenant. Cela semble avoir été le type de publication que je recherche, et que je ne trouve pas.

Ils paraissent avoir décrit notre société actuelle avec quarante ans d'avance. Ainsi, ils ont voulu "mettre en débat" la question des "droits de l'homme". Les intellectuels de l'époque voulaient en faire un principe de gouvernement. (Ce que certains appellent aujourd'hui le "droit de l'hommisme" ?) Etait-ce une bonne idée ?

En termes marketing, le drame du débat s'appellerait "positionnement". Il proposait à l'intellectuel (l'universitaire) un "débat d'idées", au moment même où il devenait dogmatique ! Ce qui a valu aux camarades Nora et Gauchet d'être accusés de dérive droitière.

Selon eux, emmenée par F.Mitterrand, la gauche a perdu son âme, en abandonnant les causes qu'elle avait toujours défendues. Ils m'ont fait penser aux accusés des procès staliniens. Ils s'attristaient, mais ils ne se révoltaient pas.

Toujours est-il qu'avec eux a fait faillite ce dont nous avons le plus besoin : le débat.

Notre monde est ultra fragile ?

Des témoignages de scientifiques, sentant le soufre ?, mettent en cause la gestion de la crise sanitaire. (Exemple de celui d'Alexandra Henrion-Caude.) Voilà une tentative d'analyse de ce qui est dit, façon rationalité limitée :

1) L'information est brouillée par "l'establishment" (faute de meilleur terme), qui ne veut pas que l'on puisse discuter ses décisions, car, sinon c'est l'anarchie.

Cette façade masquerait les intérêts de laboratoires privés, mais, surtout, des erreurs très humaines, de « grands chefs » (les "seconds couteaux" du professeur Raoult), de la Chine, prisonnière de son image d'infaillibilité absolue, et de l'Etat technocratique, dépassé par les événements. 

2) Zone d'ombre
  • Origine du virus : fuite d’un laboratoire, virus qui était bricolé pour des expériences (avec séquence HIV) ? On ne sait pas. Mais rien n’est fait pour analyser cette hypothèse. Alors que, lors des précédentes épidémies, retrouver leur origine avait été une priorité. 
  • La température aurait eu un effet. Argument qui va et qui vient. 
3) Mes limites - Ce que je crois entendre, sans être sûr de l'avoir bien compris :
  • Les Chinois auraient interdit les autopsies aux Italiens, premières victimes du covid en Europe : pourquoi ? Ils voulaient masquer l’origine du virus, en pensant qu’il n’y avait pas besoin de la connaître pour le combattre ? Mystère. 
  • Contrairement à ce que l’on disait, le virus n’attaque pas les voies respiratoires, mais affecte la circulation sanguine : quel était l’intérêt de le cacher ? Quel a été l’impact de cette erreur : on a mis des gens sous respirateur, alors que le problème n’était pas là ? On a tué des gens pour rien ? On a arrêté l’économie pour rien (puisque la justification du confinement était le manque de respirateurs) ?... Question essentielle ?
  • La surmortalité concentrée en Italie du nord viendrait d’un mélange de vaccins. Il ne faut pas vacciner contre une maladie quelqu’un qui est déjà atteint par elle, est-il dit. Le virus de la grippe ressemblerait à celui du coronavirus ? 
  • La meilleure défense contre le virus est le système immunitaire. Or, les mesures anti-covid l’affaiblissent. Pire : il y aurait une logique d’équilibre du corps. Bousculer cet équilibre peut produire une auto infection. (Ce qui semble m'être arrivé, et m'avoir fait perdre l’ouïe, il y a 5 ans.) Le dispositif anti covid, en nous forçant à une hygiène de vie qui n'est pas saine, a cet effet. Problème : arguments qualitatifs. (Mais cela soulève une question importante. On agit en fonction d'arguments quantitatifs "démontrés", on cherche les clés sous la lumière du lampadaire, alors que ce qui n'est pas démontré est peut-être essentiel. Un problème à étudier pour la science des prochaines années ?)
  • La vaccination est une affaire d’apprentis sorciers. Les vaccins ont des effets secondaires que l’on ne pourra pas voir dans le temps imparti à leurs tests. Apparemment, on tenterait aussi un nouveau type de vaccin qui fonctionnerait sur un principe totalement nouveau, donc danger accru. On peut imaginer que cette précipitation s’explique par le fait que les gouvernements sont paniqués, et qu’ils veulent remettre en urgence l’économie en marche, alors qu'ils sont impuissants devant la complexité de la tâche, et qu’ils sont soumis au lobbying des laboratoires. 
Enseignement, indépendant de mes limites intellectuelles

Bref, je n'ai rien compris, sinon que : incident dans un laboratoire d’un pays totalitaire, pouvoir qui tronque la réalité, ce qui conduit à croire que la maladie requiert des ressources qui manquent aux nations, elles confinent leurs populations, d'où crise et humanité en péril... donnerait l’équivalent de ce qu’a produit l’épidémie de coronavirus. Autrement dit, notre modèle de gouvernance global peut transformer un aléa infime en une crise mondiale. Et ce sans aucune volonté de nuire.

Un précédent article parlait de « l’immunité collective » du monde animal. Voilà ce qu'il nous faut ?

vendredi 4 septembre 2020

Comment la société apprend-elle ?

Pourquoi la société perd-elle la mémoire ? me suis-je demandé. Comment retient-elle ? est la question du jour.

Il semble qu'une grosse partie du phénomène s'explique par ce que l'anthropologie appelle des "artefacts". Il ne faut pas entendre par là seulement des tessons de poterie, ou des biens matériels, ou même des livres de philosophie. Il y a aussi des "rites". C'est la manifestation concrète d'une culture. Dans une entreprise, c'est la façon de résoudre des problèmes (par exemple en organisant une réunion), ou d'accueillir les nouveaux... Pour la nation, c'est le code de la route, les rencontres du G7, etc.

Tout cela est notre héritage collectif. Il nous guide. Mais il nous guide curieusement, comme je le disais dans mon précédent billet. Car, ce n'est pas l'esprit de l'inventeur des artefacts qui nous est communiqué : nous devons interpréter ce qui nous entoure. Et c'est ainsi que l'on se casse la tête pour saisir la pensée de Hegel ou de Platon, ou encore pour interpréter Bach, dont on perd peut-être l'essentiel. Et c'est pour cela que "populisme" est employé aujourd'hui dans un sens qui n'est pas celui du Robert, et que les mots changent de sens.

On peut, aussi, refuser l'héritage. Souvent, on juge, sommairement, la "modernité" préférable aux techniques du passé. L'entrepôt de Carrefour à la cathédrale gothique. Cela peut venir de la difficulté à comprendre le passé, justement, et son potentiel de modernité.

Plus curieux. La génération d'avant guerre s'est battue pour l'éducation pour tous comme libération de l'homme, et progrès de l'humanité. Or, la génération 68, qui a profité de l'éducation pour tous, a brandi Marx, pour prouver que l'école était un asservissement, et l'élève un prolétaire. De même, la célébrité vient généralement après la mort, alors que l'on ne peut plus interroger l'auteur sur son oeuvre. Tout se passe comme si la société voulait couper nos actes de leurs intentions. Le contre-sens, comme artefact ?

Faudrait-il concevoir une société "fool proof", qui résiste aux écervelés ?

La machine à lire les pensées d'André Maurois

Nouvelles amusantes. Ou contes philosophiques ?

La machine à lire les pensées dit que nos pensées ou nos paroles ne comptent pas, ce qui est important est ce que l'on est. Voilà qui paraîtra hautement suspect à nos censeurs modernes.

Le peseur d'âmes est d'abord une théorie surprenante. Et si l'élan vital de Bergson pouvait être transformé en matière, selon une formule à la Einstein ? Et si cet élan vital n'était rien d'autre que l'âme ? Et si l'âme, une fois sa mission remplie, se dissolvait dans l'univers ? A moins qu'elle ne se conserve quelques-temps et puisse se mélanger à une autre âme amicale : ne serait-ce pas le vrai bonheur ? Histoire vraie ! Une émission de France Culture racontait la vie d'André Maurois, lundi 17. Heureux hasard. J'ai compris que l'histoire du peseur d'âmes était celle de son auteur. Curieusement, ce qui paraît un élégant exercice de style, quelque peu gratuit, parle d'un drame dont André Maurois ne s'est peut-être jamais relevé. L'humour est l'élégance du désespoir ? 

Voyage au pays des Articoles. Dans une île, des "Béotiens" nourrissent une aristocratie d'artistes (Articoles), qui vivent dans un monde artificiel, et n'ont plus aucune idée créative ! Si bien qu'ils doivent importer des étrangers pour stimuler leurs pensées, et qu'ils sont enfermés lorsqu'ils découvrent que la réalité a plus de prix que leur paradis. André Maurois aurait-il anticipé la domination de nos intellectuels, aristocratie de la culture (et de la contre-culture) ? L'art, opium du peuple, et "l'artiste", son parasite ? 

jeudi 3 septembre 2020

Et si l'on vivait au jour le jour ?

Les peuples dits "primitifs" vivent au jour le jour. Ce qui les amène, par exemple, à engloutir des masses énormes de nourriture pendant quelques jours, à dormir, et à jeuner ensuite durant des semaines. C'est ce que rappelait une émission de France Culture, qui cherchait à savoir s'il serait difficile de s'adapter à une glaciation.

Une de mes vieilles idées. Le fait que notre société soit inutilement réglée, la rend fragile. Par exemple, tout le monde va au travail aux mêmes heures et se retrouve dans des bouchons. Dans la marine, le principal intérêt du moteur sur la voile n'est pas tant la vitesse que la ponctualité. Or, cette ponctualité ne sert généralement à rien, sinon à encourager notre esprit à la paresse.

Le point commun du sauvage et du vent ? Profiter des forces de la nature. Ce qui évite le gaspillage. Mais, aussi, rend résilient. Ce qui est prévisible est fragile.

Martyre et dirigisme

Sans surprise, le principal opposant à M.Poutine a été empoisonné.

Etrange qu'un régime de terreur ne soit pas capable de museler l'opposition. Je me souviens d'avoir lu l'histoire d'une révolte en Chine, par exemple, durant laquelle des femmes avaient manifesté contre le sort fait à leurs maris. Ce qui leur avait valu, plus ou moins, d'être coupées en morceaux.

La peur impose le silence à beaucoup, mais le sentiment d'injustice, à l'envers, fait oublier tout intérêt égoïste. En particulier en Russie, et ce depuis la nuit des temps. Trait culturel ?

mercredi 2 septembre 2020

Effet de style

Qu'est-ce qu'un effet de style ? Peut-être ce que l'être humain comprend, mais que l'Education nationale réprouve. "L'effet" vient de là : sortir des règles produit un sens nouveau. Quand l'effet devient une règle. Quant il est catégorisé, zeugme ou autre, il n'a plus d'effet.

C'est un effet qui m'a souvent surpris. J'ai interviewé beaucoup de gens et fait beaucoup de rapports dans ma vie. Or, ce qui plaît au lecteur n'est pas le rapport lui même, mais tel ou tel "verbatim", rarement en bon français, mais qui frappe juste, qui provoque une réaction : c'est ça, je n'avais rien compris !

C'est une des leçons que je tire, aussi, de la rédaction d'un blog. Il est extrêmement chiant de suivre des règles, à la lettre. Elle sont utiles, en général, mais elles tuent, dans le détail. A moins que, comme dans les textes religieux, la règle n'ait un sens caché, qui ne se révèle qu'à l'esprit éclairé ? Le style ?

Loi forte des petits nombres

Pourquoi avais-je interdit les commentaires, pour ce blog, puis ai-je choisi l'option "modération" ? Parce que, quelque-part dans le monde, il y a des entreprises dont le métier est d'écrire des commentaires déplacés.

Combien sont les malfaisants, en proportion des milliards d'utilisateurs honnêtes d'internet ? Quelques millionièmes ?

Mais, c'est pour eux que l'on fait les lois. Ils coûtent des fortunes à la collectivité.

Qu'en est-il dans la diffusion d'une épidémie ?

Ce sont les exceptions qui font les règles. C'est pour cela que les changements menés par la "raison simplifiante", de nos gouvernants, échouent. Et c'est pour cela que le changement doit partir des marges.

mardi 1 septembre 2020

Anti traité de manipulation : le complexe de supériorité

J'ai entendu dire que si l'enfant était victime du pervers, ce n'était pas par faiblesse, mais parce qu'il surestimait sa capacité à lui résister.

J'ai ce même problème. Par exemple, héritage possible de mes études, je fais très rapidement des déductions. Il y a quelques années j'ai commencé à découvrir que ça ne marchait plus, parce que les fondations de mes raisonnements étaient fausses. Ce qui révélait que je manquais de rigueur intellectuelle. Honte à moi. Le phénomène n'a jamais était aussi fort qu'actuellement. Nous sommes bombardés d'arguments "scientifiques", qui m'auraient convaincu hier, et dont on découvre qu'ils ont un biais. Comment ne pas tomber dans le doute systématique ? J'enquête mieux. Mais je suis inquiet.

Cela rejoint peut-être les travaux sur l'influence du professeur Cialdini. Un moyen de s'enrichir est de profiter des failles psychologiques de l'individu. Le complexe de supériorité en est une. En conséquence, à force de chercher, quand toute la société combine ses forces, on trouve. Et nous périssons, au moins sommes manipulés, par là où nous avons péché.

Peut-on lutter ? Ce mécanisme de manipulation peut-il nous amener à devenir parfaits ? Non manipulables ? Ou l'on ne peut rien contre le rouleau compresseur de la société, elle aura toujours un coup d'avance ? A moins qu'elle en arrive à changer ses principes directeurs ?

Un virus de notre temps

Un temps, on nous a dit qu'il fallait être des "hackers", qu'il fallait "disrupter" l'économie. Et si, loin de s'être échappé d'un laboratoire chinois, le virus venait de la Silicon Valley ?

Il tue relativement peu (l'intérêt du virus est de se répandre, pas de tuer ?), même aux USA de M.Trump, mais il est très contagieux. Et, surtout, il n'agit pas comme les virus connus : il y a beaucoup de porteurs sains ; vivant côte à côte, certains l'attrapent d'autres pas ; ceux qui ont plus de chances de le diffuser semblent avoir le moins de chances d'en souffrir...

En agissant par "cluster", il peut paralyser l'économie mondiale étroitement interdépendante vis-à-vis de monopoles grands ou petits.

Les théoriciens de la Silicon Valley ont-ils raison ? La destruction sera créatrice ?