mardi 9 novembre 2010

La France de Cameron

Fin d’un colloque de l’ADDES. Trois anciens délégués interministériels à l’économie sociale ont le micro.

Curieusement, ils semblent penser la même chose. (Ils ont pourtant siégé dans des gouvernements de gauche et de droite.) À savoir que notre gouvernement appliquerait les réformes Cameron de dissolution de l’État. « Opération de démantèlement de l’État ». Mais sans avoir le courage de le dire, en douce, à la française.

L’organisation cible du reengineering national serait l’Angleterre victorienne. L’économie sociale remplacerait l’État. En particulier, les pauvres seraient pris en charge par des organisations charitables : « 13% de la population n’a aucun moyen de faire face à la marchandisation ».

L’initiative doit venir du terrain, « l’économie sociale doit se prendre en main elle-même », elle doit refuser le marché de dupes qu’on lui propose, « le gouvernement ne comprend que le rapport de forces ».

Le plus étrange ici est que l’opinion de ces éminentes personnes, ajoutée à beaucoup d’autres, semble signifier qu’il y a une opposition généralisée aux idées du gouvernement. Dans ces conditions, comment se fait-il qu’il les mette en œuvre avec autant de facilité ? Que les forces de résistance s'épuisent à défendre des causes d'importance secondaire ?

Compléments :
  • Rejoindrait une autre analyse selon laquelle le gouvernement aurait adopté la méthode Thatcher. 

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