J'entendais dire que le collège unique a produit l'opposé de ce qui en était attendu. Cela m'a fait penser à "la misère de la petite bourgeoisie" de Bourdieu : le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing avait pour objet de faire du Français un petit propriétaire. Du coup nos concitoyens s'étaient trouvés dans des cages à lapin, et couverts de dettes. Il les avait transformés en forçats !
Valéry Giscard d'Estaing avait-il un plan machiavélique ? Ce que j'ai trouvé sur lui ne semble pas le prouver. Il paraît avoir voulu mettre la France à la page. Ce qui est surprenant, lorsque l'on considère l'image de grand seigneur d'un autre siècle que l'on a souvent de lui. Il a été probablement le plus grand réformateur de la 5ème République. Quant au collège unique, il dit avoir voulu donner au Français quelque chose qu'il désirait ardemment. Seulement, il a été trahi par la mise en oeuvre de la mesure. Car il voulait un enseignement de haut niveau.
Il oublie surtout que si le Français désirait que ses enfants fassent des études, ce n'était pas pour elles-mêmes, mais pour leurs débouchés. Or, le collège unique, puis l'enseignement supérieur pour tous, ne pouvaient que produire un excès d'offre pour certains postes et une insuffisance pour d'autres. C'était la certitude du chômage, et du déclassement.
Aucun changement n'est définitivement raté. Cependant, il serait tout de même bien que nos gouvernants envisagent de temps à autres les conséquences de leurs actes. Et mettent en place un processus de "mise en oeuvre du changement", du type de celui utilisé pour l'euro.
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