Il est surprenant à quel point les idées de Frederick Taylor ont eu d'influence.
Taylor est l’inventeur du « managent scientifique » et la première personne à porter le titre de « consultant en management », semble-t-il. Le contrôle de gestion, les processus, le « benchmarking », le « knowledge management », les « best practices », etc. c’est lui !
C’est aussi lui qui a remplacé les managers intermédiaires « cols bleus » par des hordes de « cols blancs » devant mesurer, consigner les meilleurs pratiques, les faire appliquer. Ce sont aujourd’hui les consultants, les qualiticiens, les contrôleurs de gestion… (Dans Organizations, March et Simon écrivent la science du management est construite sur l’hypothèse que l’organisation humaine est une machine !)
Comment est-ce que des idées incorrectes (mais non dénuées de bons sentiments) ont pu exercer une telle emprise sur notre société ? Et ce d’autant plus que les applications que Taylor en a faites ont été peu concluantes (sauf lorsqu’il les appliquait aux machines-outils) et qu’il a été congédié, brutalement, par ses clients ?
Il est frappant de voir à quel point Taylor était le fruit des a priori culturels américains. Le pouvoir de séduction qu’il exerce provient peut être d’une résonance culturelle. Résonance présente aussi en France, un des pionniers de l’application du Taylorisme, et qui en demeure l’un des champions.
Une biographie remarquable d’un homme dont les idées n’arrêtent pas de marquer nos vies.
(A lire aussi : la critique faite par le professeur J.P. Schmitt. Il explique que les idées de Taylor conduisent à l'opposé de ses intentions : l'hypothèse de l'organisation machine et la notion de performance sont incompatibles. Ce qui est évident : on se prive de l'intelligence humaine !
Inquiétant, lorsque l'on sait que la "pensée" qui domine le conseil et le management des entreprises est fondamentalement taylorienne.)
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