J'ai consacré plusieurs billets au déchet toxique. Trop théorique ? Exemple.
Un directeur d’établissement supérieur voit ainsi le malaise de ses enseignants. Ils sont repliés sur leur discipline, sur eux-mêmes, incapables de s’adapter aux évolutions de la société. Alors qu’ils préparent leurs élèves à travailler pour l’entreprise, ils sont convaincus qu’elle est le mal. Ils sont consensuels, bien pensants, ils se veulent les amis de leurs élèves. Or ceux-ci arrivent mal structurés. Ils ne parviennent pas à trouver leur place dans l’établissement, et sont expulsés en grand nombre.
Incapable de proposer des formations utiles à l’économie, l’établissement est un échec. Pire : il est devenu un mécanisme d’exclusion, à l’exact opposé de sa mission d'éducation.
Qu’est-ce que le déchet toxique dans ce cas ? Les principes sur lesquels les enseignants sont construits sont en défaut. Ils sont le véhicule de ce qu’ils dénoncent. L’exclusion, c’est eux. Mais ils ne regardent pas la vérité en face. D’ailleurs, ils laissent à l’administration de l’établissement le soin des basses œuvres (sanctionner l’élève). Tous leurs efforts visent à se donner l’illusion d’une conscience vierge.
Pourquoi le déchet toxique concerne-t-il le changement ? C’est lui qui empêche l’établissement de remplir sa mission. En fait, le changement consiste à l’éliminer.
Cet exemple révèle aussi que les changements que nous vivons ne sont pas que locaux, propres à telle ou telle organisation. Ils sont sociétaux. La morale que nous a enseignée la société a un vice de fabrication.
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