vendredi 16 novembre 2012

Garder le contrôle de son sort dans un monde incertain

Les troubles psychosociaux causés par l’entreprise sont dus à « l’irresponsabilité », explique un de mes cours. Nous devenons fragiles lorsque nous perdons le contrôle de notre sort, lorsque nous sommes en situation d’irresponsabilité. Oui, mais nous n’avons aucune maîtrise des événements, me dit-on !
J’ai trouvé une réponse qui satisfait mes interlocuteurs. Bizarrement, elle vient d’une méthodologie de conception destratégie que j’utilise depuis une bonne quinzaine d’années. Elle dit ceci :

Quand vous êtes face à un environnement incertain, pensez à trois techniques :
  1. Modifiez l’avenir à votre avantage.
  2. Développez vos capacités d’adaptation.
  3. Acquérez des compétences qui pourraient vous être utiles au cas où. (Stratégie dite de « l’option ».)
En fait, elles sont complémentaires, et doivent être utilisées ensemble. Voilà l’application qu’en font les gens à qui j’en parle :

Modifier l’avenir à son avantage
Ici, il s’agit essentiellement de se faire des amis, si possible puissants. Ou d’utiliser ceux que l’on a, à bon escient. De cette façon, on peut voir arriver beaucoup d’événements bien avant qu’ils ne nous surprennent, s’y préparer, et éventuellement les orienter dans une direction favorable.
Ce n’est pas pour autant que l’avenir sera parfaitement stabilisé, mais il y aura beaucoup de mieux.

Développer ses capacités d’adaptation
Il est curieux à quel point nous sommes contraints. Nous avons très peu de temps pour faire autre chose que ce que nous faisons ordinairement, et nous avons une vision étroite de qui nous sommes. Si vous êtes ligoté par votre train-train, vous ne pouvez que subir, et souffrir.
L’incertitude exige, au contraire, d’avoir du temps libre. Pour pouvoir écouter son environnement, y voir apparaître des signaux annonciateurs de changement ; et pour pouvoir réagir.
Au début d’un changement, j’annonce à mes clients qu’ils doivent dégager 50% de leur temps pour s'occuper d'imprévu. Ce qui les surprend.

Apprendre
La troisième tactique est la plus compliquée à mettre en œuvre. Que doit-on apprendre ?
Il me semble qu’il faut faire comme l’entrepreneur. L’entrepreneur navigue dans le plus complet incertain. Or, il n’a pas de réelle stratégie, il saisit sa chance. Il a « envie » de faire des choses et il les fait. Et à force d’accumuler des savoir-faire il parvient à une masse critique d’où sortent une nouvelle idée, un nouveau marché, et une nouvelle entreprise. En environnement incertain, l’homme doit probablement chercher à s’enrichir en permanence.
Il est bon pour la santé d’être curieux ? Au moins, cela donne un sens à la vie : le chaos devient source d’émerveillement.

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