mercredi 19 janvier 2011

Perte de compétitivité

Les esprits supérieurs qui nous gouvernent s’interrogent sur la perte de compétitivité de l’entreprise française par rapport à l’Allemande. Et ils ont eu un éclair de génie : c’est une question de coûts !

Mais, bien entendu, ça ne peut-être que cela ! Voilà pourquoi l’Allemagne exporte massivement vers les pays émergents, des Mercedes, et que ses PME sont en situation de quasi monopoles sur leur marché mondial ! 

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme vous, j'ai une autre explication : les Allemands aiment fabriquer des produits de qualité, que tout le monde a envie d'acheter pour leur fiabilité. Acheter un produit de fabrication allemande, c'est la plupart du temps acheter un produit avec la sensation que son concepteur a aimé concevoir et fabriquer ce qu'il a produit.

Dans la même lignée, il suffit de vivre en Allemagne pour constater que l'Allemand est volontiers râleur lorsque l'organisation ne suit pas. Alors qu'en France on se satisfait plus volontiers d'un joyeux bazar, de productions médiocres, de fainéants au boulot...

Bien sûr, il ne faut pas tout caricaturer, mais je crois qu'il y a un peu de ça. Car pour le reste, la qualité de créativité de nos ingénieurs n'a jamais été mise à mal, bien au contraire.

Christophe Faurie a dit…

Je suis d'accord.
Il me semble que notre problème économique national n'est pas une question de coût, mais de paralysie intellectuelle.
Nous avons un énorme savoir-faire, et une culture qui nous donne des atouts complémentaires de ceux des Allemands.
Nous devons sortir de notre état de prostration et prendre confiance en nos forces. A ce point, il s'agit de "faire du marketing" et de se demander quels sont les besoins du marché mondial, et ce que nous pouvons lui apporter ("positionnement"). Puis, il faudra apprendre à exporter, ce que nous ne savons pas faire, contrairement aux Allemands. Enfin, il faut rationaliser l'emploi des ressources internes des organisations, ce que nous faisons en amateur.
Tout ceci n'est qu'une question de techniques. Nous possédons l'essentiel.

Yann Faurie a dit…

Bonjour,

L'édito du quotidien "Ouest France" d'hier en parlait, avec le recul minimum nécessaire. Nous vivons dans une société de "raccourcis" de pensée, et il n'est pas toujours heureux de livrer des solutions toutes prêtes comme "il faut faire comme l'Allemagne et prendre exemple sur son modèle". Peut-on en une phrase comparer ce qui n'est pas comparable ? C'est peut-être aussi ça le changement, amener des modifications qui vont permettre de se mettre sur un axe plus commun avec les objectifs à atteindre ? Cordialement,

Christophe Faurie a dit…

C'est très juste. Croire qu'il y a une "bonne solution" que l'homme supérieur peut trouver, dans son esprit, sans connaître la réalité nous a fait faire énormément d'erreurs.
Tocqueville a dit des choses percutantes sur le sujet, qui n'ont pas vieilli!

Ce qui marche en Allemagne ne peut pas marcher en France, et réciproquement. Les caractéristiques des nations se construisent sur des siècles (cf. par exemple le livre de Marc Bloch sur la société féodale que je commente dans ce blog). Du coup il y a autant de différence entre la France et l'Allemagne qu'entre un sumotori et un basketteur.

D'ailleurs, il en est aussi de même de deux entreprises : leurs cultures sont tellement éloignées que même lorsqu'elles se copient, elles font des choses totalement différentes.

Le changement c'est effectivement se demander ce que l'on peut faire avec ses caractéristiques, en fonction de ce que l'on perçoit de l'évolution de son environnement.

Cela demande avant tout une connaissance fine des dites caractéristiques, donc une observation préliminaire. Si l'on part avec une idée préconçue on est aveugle. Échec et mat.

Anonyme a dit…

A mon sens, on peut tout de même copier certaines choses de l'Allemagne.

Au niveau de l'entreprise, copier l'exigence de résultats, et ne pas conserver ce système où un "responsable" cherche parfois à tout prix à cacher ses erreurs de recrutement en conservant des inutiles sources de non compétitivité, uniquement pour ne pas admettre s'être trompé (je travaille dans un grand groupe français et sais de quoi je parle !).

Ce qui est encore plus difficile à copier, car là-aussi culturel mais surtout alourdi du poids de l'histoire, c'est sans doute cette fois au niveau macro-étatique le système plus décentralisé allemand. Et on le voit bien, il est également difficile de gérer nos DOM-TOM, et autre particularité économique insulaire comme la Corse... dont il me surprendrait que les études réalisées sur le sujet valident la "cohérence économique".

Christophe Faurie a dit…

Ce qui me surprend à chaque fois que je rencontre un dirigeant allemand, c'est qu'il nous trouve beaucoup de qualités (notamment de flexibilité).
Ce qui me surprend aussi est que les Allemands ont rarement les qualités que nous leur prêtons (par exemple de rigueur).
J'en déduis qu'il en faudrait sûrement peu pour que nous redressions la barre, comme ils l'ont fait. Mais que nous manque-t-il pour démarrer ? Prendre confiance en nous ? Jouer un peu plus l'équipe plutôt que la tribu gauloise ?...