mardi 1 mars 2011

L’UE redécouvre le marché unique

Hier j’assistais à une conférence organisée par la CCIP et traitant d’Europe. Michel Barnier y est apparu.

Une confirmation : l’UE n’a jamais bougé aussi vite que ces derniers temps. Il n’y a que la crise qui la fasse avancer. Par ailleurs, son discours serait passé de libéral à social. Mais on ne saurait toujours pas comment faire pour mener autre chose qu’une politique libérale.

En fait, l’UE semble découvrir qu’elle a été victime des belles théories qu’elle prêchait et auxquelles elle était la seule à croire. Bref, elle a cru au père Noël et se réveille en calbute.

Ainsi, elle parle maintenant de « réciprocité ». Le marché européen est parfaitement ouvert, alors que les marchés américains, japonais, indiens, brésiliens et chinois ne le sont vraiment pas. Il va falloir faire quelque chose… D’autant que les Chinois ont de fort méchantes politiques de subvention massive et de dumping qui balaient des pans entiers d’une industrie européenne crédule et incapable de s’unir.

On découvre aussi que le marché unique aurait un gros potentiel de développement. Peut-être pourrait-il même nous sortir de la crise ? Mais, pour cela, encore faudrait-il qu'il soit. L’histoire est curieuse. Si je comprends bien, sous l’impulsion de la délicieuse Madame Thatcher, les nations de l’UE ont à la fois voulu un grand marché et « their money back », i.e. ne pas donner un kopeck à l'Union. Or, pour que le dit marché vive, il faut des routes, un système de brevets uniforme, des dispositions qui favorisent la mobilité… L’énorme paradoxe serait que le libéralisme aurait tué son marché en lui refusant l'investissement qui aurait permis de le construire. Et, que nous haïrions ce marché, alors qu’il n’a jamais existé, et qu’il nous serait bénéfique ! 

Malheureusement, l’UE n’a aucun moyen. Signe des temps, le libéral Barroso se casserait la tête pour chercher à lui en trouver.

Compléments :

  • Ajout postérieur (9 mars) : le parlement vote une taxe sur les mouvements financiers. Cette taxe va-t-elle réellement être adoptée ? Si oui, à quoi va servir ce qu'elle rapporte (200md€) - à fournir des revenus à l'UE ?

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