L’erreur est de ne pas avoir réalisé qu’un représentant du personnel est aussi un salarié. Il est censé être l’égal de l’employeur dans la négociation, mais il reste sous son autorité en tant que salarié. Multiplier les instances et faciliter leur mise en place a eu l’effet paradoxal d’émietter peu à peu la représentativité des représentants, et leur légitimité aux yeux des employeurs. Cela suffit largement à expliquer que des relations professionnelles hostiles se nouent dans de nombreuses entreprises.
Si les relations de travail sont mauvaises en France, ce n'est pas dû au code du travail, mais à la difficulté de négocier liée à l'erreur sus-nommée. L'argumentation actuelle concernant le droit du travail est fallacieuse : non le code du travail n'a pas triplé de taille. S'il a grossi, c'est d'ailleurs en grande partie du fait de demandes patronales. Et, paradoxalement, la réforme que l'on nous annonce va créer deux droits, donc l'augmenter. Surtout, elle repose essentiellement sur la négociation !
La suite est ici : Thomas Breda, « La réforme du code du travail », La Vie des idées , 26 janvier 2016. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-reforme-du-code-du-travail.html
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