Hervé Kabla, qui est en Israël, est perplexe quand aux raisons de l’offensive de l’armée israélienne en cours.
J’avais entendu qu’elle s’expliquait ainsi : l’on s’approchait d’élections et le parti politique qui ne serait pas favorable à la guerre les perdrait certainement. Je m’étais fait quelques vagues réflexions sur les complexités du fonctionnement d’une démocratie.
Hervé estime 1) qu’il n’y a rien de nouveau dans les tirs de roquettes sur Israël, l'explication de l'offensive ; 2) que le parti travailliste, au pouvoir, n’a rien à gagner de cette guerre, puisqu’elle mécontentera son électorat arabe. En outre, l’offensive est à la fois bien préparée (Israël s’est assurée de l’appui de l’Egypte), sans l’être : l’armée israélienne menace d’une attaque au sol, mais ne semble pas avoir le type de troupe nécessaire à ce genre d’opérations. En attendant, elle mobilise ses réservistes.
Difficile de dire quoi que ce soit d’intelligent sur ce conflit…
- Il n’y a pas de guerre des civilisations comme pensait pouvoir l’affirmer le très dangereux Huntington (Mort d’Huntington). Les cultures s’adaptent les unes aux autres. Si on leur en laisse le temps, elles copient ce qui semble réussir ailleurs. Je ne vois pas de raison pour qu’il n’y ait pas de paix au proche orient.
- Mon intuition me faisait regarder avec suspicion Israël. Peut-on, avec raison, utiliser massivement la force contre un ennemi sous équipé ? Cela ne fait-il pas une victime de cet ennemi ? Dans la dernière guerre du Liban, Israël n’a-t-il pas cru, comme l’Amérique de la deuxième guerre d’Irak, que l’on pouvait imposer son modèle du monde par la force ? La population palestinienne ne vit-elle pas dans des conditions effroyables, d’où sa colère ? Je me demande si je ne me suis pas trompé, une fois de plus. Je suis passé à côté de l'essentiel. Eu égard aux règles de notre monde, beaucoup de choses sont compréhensibles, mais une est inadmissible : qu’une culture veuille la mort d’une autre. Je ne pense pas que ce soit le cas d’Israël vis-à-vis de ses voisins. Qu’en est-il de quelques élites dirigeantes palestiniennes et iraniennes ? Tant qu’elles n’auront pas changé d’avis, il sera difficile de faire porter tous les torts aux représailles israéliennes, et d’arriver à une paix. Lorsque l’on veut la mort de quelqu’un, on peut s’attendre à ce qu’il essaie de vous tuer. Ça ne choquait pas nos ancêtres les barbares.
- Il y a un moyen de mettre de l’ordre dans la perplexité d’Hervé Kabla : expliquer l’offensive israélienne comme un bluff. Mais, alors, la menace déterminée de l’usage de la force peut-elle produire un changement d’opinion ? Peut-elle amener les protagonistes à émettre des exigences qui ne soient pas inacceptables par l’autre parti ? Le monde palestinien est-il suffisamment constitué pour que qui que ce soit puisse s’engager pour lui, sans être trahi par telle ou telle faction ? D’ailleurs peut-il y avoir changement de cap sans un intermédiaire qui recueille ce que les uns et les autres ne peuvent pas se dire ? L’Amérique ne pouvant pas jouer ce rôle à court terme, Israël compterait-il sur une Europe qui n’a jamais fait ses preuves dans ce type de situations ?... En tout cas, j’espère que c’est le bon moment pour une médiation…
1 commentaire:
Je crains qu'aucune médiation ne soit efficace. Les haines et les préjugés sont ancrées trop fortement des deux cotés. Cette génération ne connaîtra pas la paix. Tout au mieux des périodes de cessez-le-feu ou de trève pendant lesquelles le plus faible (a priori) tentera de se renforcer, tandis que le plus fort (a priori) tentera de l'en empêcher. Ca manque de vision, hein?
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