vendredi 18 novembre 2016

Dieu, c'est le mal

"Dieu, c'est le mal" est une formule de Proudhon, qui a eu moins de succès que "la propriété c'est le vol". Qu'entend-il par là ? A mon avis, deux choses. 

La première est en opposition à Marx. (Proudhon était l'aîné de Marx et, en ces temps, Marx était un outsider, pas la super star qu'il est devenu.) Marx est matérialiste. Proudhon observe que le matérialisme mène au déterminisme. Que l'avenir soit imprévisible signifie qu'il y a autre chose que ce que voit la raison : la "métaphysique". Il appelle cette autre chose Dieu. 

Ensuite, la pensée de Proudhon fonctionne par "antinomies". Le monde résulte de l'opposition de concepts à la fois antagonistes et complémentaires. (Possiblement la même idée que celle du Yin et du Yang chinois.) A l'homme est opposé Dieu. Dans cette vision Dieu = fatalité. C'est ce qui contrarie la volonté de l'homme. Mais, c'est de ce "mal" que va naître le "bien". En effet, en se révoltant contre la fatalité, de l'inconscient humain sort le désir d'un monde "meilleur". En disant ce qu'il ne veut pas, l'homme découvre ce qu'il veut. C'est ainsi que l'homme se réconcilie avec Dieu. Ce dernier fait, finalement, ce que l'on attend de bons parents. Il n'est pas méchant, il est juste.

Une variante de cette idée est "L'univers est né d'un éclat de rire de l'infini". Dieu est insouciant. L'homme c'est le désir d'ordre, Dieu, le chaos, la fantaisie, qui empêche un contentement de soi stérile. Dieu, c'est le changement ?

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