mardi 21 avril 2020

Comment être populaire ?

Internet est le rêve de l'homme de systémique. Toutes les prévisions que l'on a faites le concernant (le triomphe du libertaire, de la démocratie...) ont été mises cul par dessus tête ! Récemment, je me suis intéressé à la popularité des nouvelles qu'on lit sur Internet. On disait que les meilleurs articles seraient "nécessairement" ceux qui gagneraient et que nous lirions tous...

Ce n'est pas la qualité qui crée le lectorat, mais le contraire. Internet est favorable au développement de communautés de copains. Les journalistes eux-mêmes appartiennent à de telles communautés. Leurs messages n'en sortent pas. Vue la façon dont fonctionnent les moteurs de recherche, ils donnent le plus de poids aux articles des plus grosses communautés...

Quant à la censure qu'exerce Facebook, on peut se demander sur quoi elle s'exerce. En effet, ces cercles s'alimentent eux-mêmes. Mon hypothèse est que Facebook censure essentiellement tout ce qui diffère de la doxa, donc, essentiellement, des informations utiles (les autres étant intouchables). Il ne doit pas bon s'appeler Pasteur par les temps qui courent.

Comment cela marchait-il avant ? Il y avait des leaders d'opinion globaux, reconnus de tous. Quand le jury Goncourt jugeait bon un livre, tout le monde le lisait...

4 commentaires:

Julien a dit…

"Mon hypothèse est que Facebook censure essentiellement tout ce qui diffère de la doxa, donc, essentiellement, des informations utiles (les autres étant intouchables)".

Pourquoi pas sur la première partie de votre hypothèse, mais l'hypothèse que ce qui sort de la doxa est essentiellement des informations utiles devrait à être très sérieusement étayée...

Au sujet du débat Pasteur : comment a-t-il fait triompher sa position ? Au terme d'un débat scientifique, certes animé, mais fait de démonstrations et d'expériences... et non d'affirmation sur les réseaux sociaux.

Christophe Faurie a dit…

Merci pour ce commentaire. En fait, il faut interpréter mon texte ainsi : Facebook censure du bon et du mauvais. Mais, en ce qui concerne le mauvais ça n'a pas d'impact, ça ne change pas l'opinion de ceux qui étaient prêts à l'entendre. Du coup, la seule chose qui est réellement censurée est le "différent".

Julien a dit…

C'est parce que vous êtes dans une analyse statique, dans laquelle les groupes ,les communautés sont déjà formés.

Mais la réalité est une analyse dynamique : prenez une échantillon de jeunes de 13 ans (pour lequel on considère que l'appartenance au groupe n'est pas formée), et regardez où ils se trouvent 10 ans plus tard lorsqu'ils auront été fortement exposés à des idées conspirationnistes. Les "mauvaises" informations auront alors eu un impact.

Christophe Faurie a dit…

Les bonnes aussi.