vendredi 10 avril 2020

Les ressorts de la servitude

La Boétie parle de "servitude volontaire". Nos malheurs viennent de nous mêmes. Si nous n'obéissions pas, rien ne serait possible. Curieux problème. Pourquoi de telles situations se produisent-elles ?

Dans son Contrat social, Rousseau écrit que l'homme se donne des lois, et y obéit, pour se protéger de ses semblables. Ce que décrit La Boétie est peut-être un contrat social qui tourne mal. Ce qui, au fond, peut arriver assez facilement : il suffit que celui du dessus utilise l'autorité de celui qui est encore plus haut pour profiter de celui qui est en dessous. Sans se rendre compte qu'il a tout à y perdre. Le vice serait donc l'individualisme. Peut-être aussi le fait que l'on ne pense pas.

Il est tentant de penser que la situation peut changer si elle suit le modèle : "je me révolte donc nous sommes". La révolte, selon Camus, est d'une part "éveil", prise de conscience de la situation. Puis découverte que la solution à nos problèmes individuels n'est pas individuelle, mais collective, l'intérêt général de Rousseau. Et qu'il est possible de faire changer la situation de l'intérieur, puisqu'elle dépend de nous, selon l'idée de La Boétie.

Mais, au lieu de révolte, on peut avoir une révolution, nihilisme, destruction complète, dit Camus.

Mystérieux.

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