A mon âge on ne lit pas, on relit. Je relis Brideshead, qui ne m'a laissé aucun souvenir. Zéro. Sinon que je me suis toujours demandé si l'invasion de notre langue par le mot "revisité" ne vient pas du titre du livre.
Evelyn Waugh a la réputation d'être féroce. Ce n'est pas le cas ici. Le livre se lit bien et agréablement. C'est l'histoire des derniers feux de la haute noblesse anglaise, avant guerre. (En cela l'auteur se trompe : la haute noblesse anglaise et ses châteaux ne se sont jamais aussi bien portés.) Mais ce n'est pas Proust. C'est un livre de dialogues, fort bien écrits, entre hauts personnages, plus que de descriptions.
On y perce peut-être le vernis de cette société. On découvre, ainsi, que derrière la nonchalance, l'humour absurde, ou l'originalité cultivée de ses membres (aussi incompréhensible pour l'Anglais que pour l'étranger), qui les rend si séduisants, se cachent de grandes fragilités, et des drames humains terribles.
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