mardi 4 décembre 2012

La société n’existe pas

Peu après avoir écrit sur Nicolas Sarkozy et la police, j’entends dire que Margaret Thatcher a nié l’existence de la société. Quelques siècles de sciences humaines liquidés en une phrase !
Elle s’appuyait sur Hayek. Il semble avoir pensé que : 
Toute considération réaliste des intérêts généraux de la société disparaît avec l’émergence d’une économie mondiale structurée par la division du travail, le libre accès aux marchés et le choix de l’individu. La cohésion d’un système aussi développé repose sur l’auto-ajustement plutôt que sur un ordre social rigide. Et, parce que ses résultats ne peuvent pas être prévus ou suivis, sa moralité est fondée sur l’action plutôt que sur les conséquences.
Dans ce contexte, il ne peut pas y avoir de société qui se donne des règles. Plutôt, un consensus sur des règles émerge à mesure que des individus tentent d’interagir de manière cohérente. Ce processus spontané de règles adaptatives ne doit pas être confondu avec le concept fallacieux de société, duquel les individus peuvent espérer des droits et dont ils doivent servir les fins. (Explication tirée d’ici.)
Hayek avait invraisemblablement tort.
L’individu n’existe pas, ou si peu. L’homme est sculpté par son environnement. C’est la société qui le fabrique. Elle lui donne des règles qui le guident, inconsciemment. Certaines remontent au moyen-âge et peut être plus loin. D’autres nous contraignent même physiquement (cf. infrastructure de transport).  Les faire bouger est la problématique centrale de la conduite du changement. Et elle est extrêmement compliquée. En particulier, lorsque l’on ne sait pas où l’on va, comme en ces temps de crise.
Mais, l’expérience montre aussi que l’avenir est partiellement contrôlable. Contrairement à ce que dit Hayek, il n’y a pas d’excuse à l’irresponsabilité. En effet, de même que l’on contrôle la trajectoire d’un satellite, il est possible de contrôler l’atteinte d’objectifs sociaux. Les radars de M.Sarkozy en font la démonstration. 

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