Mais tout n’est pas perdu. L’ethnologie constate que chacun
dans une société a une « fonction » qui sert un « principe »
directeur. Sous cet angle, on pourrait penser que le principe de notre société
est le progrès (ou quelque chose d’approchant) et que la fonction de la gestion
du risque est de nous le faire accepter. Et ce afin que ceux qui nourrissent le
progrès puissent travailler sans conscience. L’idéal de l’irresponsabilité en
affaires est d’ailleurs clamé haut et fort aux USA. Quant à l’intellectuel, non
seulement il ne défend pas la société, mais il réveille le producteur qui,
fortune faite, est devenu conservateur. L’intellectuel est l'agent du progrès. Mais les sociétés
changent. Apparemment selon le modèle du « dégel » de Kurt Lewin.
Quand une société est en crise, commencent à émerger de son inconscient les
principes qui guidaient son comportement, sans qu’elle le sache
(décongélation). Elle tente ensuite d’autres principes. Et s’ils semblent
réussir, ils sont congelés. (L’histoire des derniers siècles de la Chine
correspond assez bien à ce schéma.) Je soupçonne que nous décongelons.
Mais pourrons-nous éviter la catastrophe ? Car la notion de « croissance » signifie que le rythme de destruction est exponentiel. Autrement dit, nous ressemblons peut-être à ces personnages de dessin animé qui courent au dessus du vide.
Mais pourrons-nous éviter la catastrophe ? Car la notion de « croissance » signifie que le rythme de destruction est exponentiel. Autrement dit, nous ressemblons peut-être à ces personnages de dessin animé qui courent au dessus du vide.
En fait, la lecture des limites à la croissance me fait croire que la croissance, ou du moins notre forme de croissance, sera bloquée avant le cataclysme final. Elle sera victime d’une série de crises. Nous nous adapterons dans le dégel, et la douleur ? Ou nous nous habituerons à la crise, jusqu'à ce qu'elle éclate en plein jour et liquide notre espèce ? A moins que la science ne retrouve une conscience, et qu'elle nous indique une issue de secours ?
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