Un ami me dit vouloir créer, avec un associé, une entreprise humaniste.
Je lui réponds que ma vieille expérience me laisse croire
que c’est la recette du désastre. Et du désastre français. Le Français mélange
l’égo avec les affaires. Il demande à son entreprise de lui apporter l’affection
qu’il n’a pas eue, la reconnaissance de son génie qu’il ne trouve pas dans la
société. Et cela justement parce qu’elle est faite de gens comme lui. Il ne crée donc
pas une PME, mais une secte. Or, une secte ne peut pas avoir deux gourous.
La start up américaine, quant à elle, est un bateau pirate.
On n’y vient pas satisfaire son égo, mais faire fortune, en nettoyant, vite et
bien, une « opportunité ». Mais son équipage n'est pas un ramassis
d’anarchistes. C’est surtout une assemblée de professionnels. Chacun y a un
rôle bien défini, dont les autres ont besoin. C’est pour cela qu’il n’y a pas
de conflit. Du moins tant qu’il y a du butin.
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