"Irrational exhuberance". Voilà comment on a qualifié ce qui se passait à l'époque de la bulle Internet. En relisant ce que je dis sur le numérique, le massacre des grandes écoles et bien d'autres sujets de ce blog, je me demande si ce n'est pas le nom du changement que nous avons vécu.
Je me souviens d'un instituteur de CM2 qui nous disait que désormais on n'aurait plus à apprendre. L'individu n'a-t-il pas cru qu'il pouvait satisfaire ses moindres désirs instantanément ? D'un seul coup tout a semblé possible. Ainsi, j'ai assisté à des carrières fulgurantes construites sur de belles idées invraisemblables.
Comment expliquer ce phénomène étrange ?
Il y a le "jeu sans fin" de Paul Watzlawick. Selon lui l'homme définit sa (la ?) réalité. Quand il arrive aux limites de ce modèle de la réalité, quand il ne marche plus, au lieu de chercher à le faire évoluer, il est pris d'une sorte de folie.
Ou encore conséquence de la société technocratique d'après guerre ? Je me souviens avoir eu l'impression, dans mon enfance, que le risque avait été aboli. Ne nous sommes-nous pas comportés comme ces héritiers qu'Antoine Roullier rencontre dans les entreprises familiales, des oisifs qui s'attendent à en tirer éternellement des dividendes ? A force de trop vouloir nous protéger, la société nous a déresponsabilisés ?
Autre hypothèse, dans le prolongement de mes réflexions sur Foucault : contraste explosif entre une société étouffante et une richesse qui semble à portée de main ? Peut-être en revient-on à la théorie de Paul Watzlawick : système parvenu à ses limites (insupportable), pris d'un coup de folie ?
à creuser ?
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