Le monde après
Charlie. Il est inquiétant. La menace ne vient pas de l’Islam, mais d’une
crise de société, aussi bien en Europe qu’au Moyen-Orient, et du manque de sens
de notre vie. L’Islam en fournit un aux djihadistes. Et, encore plus, aux
mouvements populistes européens, dans lesquels The Economist voit un danger
bien plus grand que celui de l’attentat. Quant aux services de renseignement,
ils se heurtent à un os : les entreprises qui véhiculent les données sont
maintenant privées. Il devient difficile d’espionner les communications. Mais
il est facile de voler en toute impunité. Notamment grâce au Bitcoin et aux
logiciels qui permettent d’agir sur le web en anonyme. Dernière innovation :
un logiciel qui s’empare de vos données et ne vous les rend que contre rançon. Les
autoroutes de l’information génèrent leurs « voleurs de grands chemins ».
L’économie russe
n’est pas efficace. Elle vit du copinage, et des revenus de ses matières premières. Ils lui ont permis d’éviter toute réforme douloureuse. La baisse du prix du pétrole
combinée aux sanctions européennes va faire passer un bien mauvais
moment au pays, en particulier à son système bancaire, qui risque de boire la
tasse. Cette baisse des prix, par ailleurs, pourrait permettre à beaucoup de
pays de supprimer des subventions, massives, à l’énergie. Elles ont des effets redoutablement vicieux. Le monde de l’énergie se
transforme. En bien. Il y a de plus
en plus de sources d’énergie. La crise de l’approvisionnement s’éloigne. L’énergie
va devenir propre. Et on la consomme de manière de plus en plus efficace et
astucieuse. On se dirige vers une sorte d’écosystème où l’intelligence
sera dans le réseau, et nous serons tous producteurs et consommateurs. Ce qui
promet un changement douloureux aux fournisseurs d’énergie nationaux, européens en particulier. (L’article ne dit pas qui va gérer le dit réseau,
mais que la situation ressemble à celle d’Internet…)
L’Europe devrait éviter une crise grecque. Chaque camp est
prêt à transiger. A moins d’un « accident ».
Ne serait-ce que parce que le prochain gouvernement grec sera constitué d’une « joyeuse bande de néophytes ».
On disait que la Chine, grâce à sa puissance économique,
allait dominer l'Afrique et l’Amérique latine. Son influence connaîtrait un
reflux. Ce serait une question de valeurs. Au fond elles comptent plus que l’argent. Or les cultures de ces continents sont proches de celles de l’Occident. Les USA
sont à la manœuvre. En Inde, M.Modi demeure un farouche nationaliste
hindou. (Faut-il avoir peur qu’un super Le Pen soit à la tête de ce qui sera
demain le pays le plus peuplé au monde ?)
BP pourrait être
acheté par Exxon. La société est affaiblie par la baisse des prix du
pétrole et, surtout, par une stratégie hasardeuse qui a eu des conséquences
désastreuses. (Comme quoi, il en faut bien peu pour plomber un pan entier de l’économie.)
IBM traverse aussi des moments
difficiles. Son modèle économique est secoué par celui du partage. La
société devrait s’organiser pour suivre un marché « à deux vitesses » :
avec d’un côté les services à grosse valeur ajoutée et de l’autre le traitement
d’informations banal. Quant aux fabricants
de voitures américains, les beaux jours sont finis. Le marché est saturé,
ils sont surcapacitaires et face à une concurrence montante sur le haut de
gamme. Une guerre des prix suicidaire s’annonce.
La tradition coréenne voulait que les habitants du pays financent l'expansion internationale des champions nationaux. Le
citoyen est devenu consommateur et refuse désormais cette pratique.
Economie mondiale :
rien ne va plus. Signaux favorables et défavorables. La baisse du prix de l’énergie,
c’est bon pour la consommation, mais mauvais pour les producteurs américains. Et
puis, que vont faire les banques centrales ? Des bêtises comme la banque
suisse ?... L’investisseur est inquiet. Idem en Chine : impossible de
savoir si un dirigeant ne va pas faire l’objet d’une purge.
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