Lorsque j'ai commencé mes travaux sur le changement, il y a quinze ans, je ne savais pas dans quoi je m'engageais. J'exécrai la philosophie, et j'y suis tombé. Elle m'a montré que rien ne change. Les mêmes idées ne cessent de revenir. Le "nihilisme", en particulier. C'est la doctrine nazie. On croyait qu'elle était définitivement morte. N'avait-elle pas fait suffisamment de dégâts ? Pourtant elle a réémergé sous la forme de la "destruction créatrice" des théories du management. Qu'est-ce qui explique la séduction du chaos ?
C'est la question que je me posais en regardant des vidéos de sous-mariniers allemands de la seconde guerre. Conditions de vie, et de mort, effroyables. Et pourtant, ils rayonnaient de bonheur. On aurait cru des traders. Le nihilisme est peut-être le triomphe de l'animal sur l'homme. La joie de l'existence dans l'instant. Sans conscience.
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