vendredi 26 septembre 2008

Tous coupables

Dans la crise des subprimes, y a-t-il des bons et des mauvais, comme l'affirment John McCain et les économistes ?

Je crois que s’il y eut des « bons » ils furent seuls contre tous. Comme dans les films d’Hollywood. Depuis longtemps on savait que le système était malsain. Peu de gens s’en plaignaient. À commencer par l’élite économique américaine. Selon Jacques Mistral, elle affirmait que l’industrie financière était « innovante », qu’il ne fallait pas brider cette innovation : c'est la force de l’Amérique. Cette « innovation » c’est l’escroquerie que l’on dénonce aujourd’hui.

Et pourtant on était prévenu : elle avait terrassé la très admirée Enron, la gloire de l’Amérique. Un coup de tonnerre, un drame, une tâche sur l’honneur national. Pourquoi personne n’en avait-il tiré de conséquences ? Et que dire des insolvables qui ont profité des conditions que leur faisaient les banques ? Je me souviens que quelques entreprises n’avaient pas été victimes de la folie de la Bulle Internet . Génie ? Non, maladroites. Elles n’avaient pas su lever des fonds (LDCOM, à ce qu'on disait alors). Elles avaient dû gérer sainement leurs affaires. Ici aussi je pense que ceux qui n'ont pas cédé à la tentation de la malversation n'y ont, pour l'immense majorité, pas été soumis.

Quand une armée n’avait pas été à la hauteur de leurs attentes, les Romains la décimaient. Une leçon pour les survivants. Si l’on veut que de nouvelles crises ne se reproduisent pas, c’est la nation américaine et le monde, qui doivent comprendre que leur comportement est dangereux. Désigner des boucs émissaires est contreproductif, déresponsabilisant. Il faut un apprentissage de groupe.

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