jeudi 4 avril 2019

On achève bien les intellectuels ?

Ce qui se disait après guerre revient à la mode. Qu'il se soit agi de philosophes comme Camus ou Arendt, du pragmatisme ou de la théorie de la complexité / systémique (la science de l'époque), il y avait accord pour penser que ce qui suscitait les catastrophes de l'histoire était l'intellectuel. La personne qui croit qu'elle trouve la vérité absolue dans sa tête. Or, l'intellectuel a maintenant tous les pouvoirs. Avec les bons diplômes, on devient PDG ou président de la république en sortant de l'école.

Faut-il se débarrasser des intellectuels? Non. D'abord parce que l'intellectuel ne tient pas à ses idées. Il en change sans arrêt. Il n'y a pas encore longtemps, tous les intellectuels étaient marxistes. Qu'en est-il aujourd'hui ? Et, d'ailleurs, pourquoi ont-ils changé d'idée ? Influencés par la masse ? Ensuite, être un intellectuel est une pathologie, semblent dire les neurosciences. La partie du cerveau liée à la raison domine. N'ayant pas de conviction, ou ayant des convictions restées à l'état infantile, l'intellectuel est incapable de décider. C'est pourquoi il est amoureux des idées. Idées des autres. Il est mal fini, donc. Ce qui ne signifie pas qu'il ne peut pas être achevé.