Je me penche actuellement sur la question du développement durable et j’en reviens à des idées que j’ai eues il y a 7 ans :
Edgar Schein, « l’inventeur » du terme « culture d’entreprise », dit que le comportement des membres de l’organisation est guidé par ce qu’ils ont pensé être les raisons du succès de son fondateur. Je constate régulièrement que les entreprises sont construites sur des valeurs présentes dans l’inconscient collectif, qui sont liées au succès de l’entreprise, et qui suscitent un renouveau de motivation lorsqu’on les révèle.
Qu’est-ce qui menace ces valeurs ? Ce sont les aléas de l’histoire de l’entreprise, les « changements » qu’elle traverse. Alors, elle se trouve en face de situation nouvelles, et elle peut ne pas savoir y répondre en demeurant fidèle à ses valeurs. Elle triche. C’est que Robert Merton appelle « innovation ».
Autrement dit, il me semble qu’une entreprise est durable si elle sait respecter ses valeurs fondatrices. Autrement dit, « changer pour ne pas changer » :
- Je soupçonne que les difficultés qu’ont connues récemment France Télécom, BP et la Société Générale viennent de là : ces sociétés n’ont pas su comprendre comment leurs valeurs fondatrices leur permettaient de prospérer.
- Exception : je crois que les entreprises américaines ne sont pas durables, parce qu’elles ne sont pas faites pour l’être. La plupart d’entre-elles ne servent qu’à enrichir, le plus vite possible, leurs fondateurs et leurs investisseurs.
Compléments :
- SCHEIN, Edgar H., Organizational Culture and Leadership, Jossey-Bass, 2004.
- MERTON, Robert K., On Social Structure and Science, The university of Chicago press, 1996.
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