mardi 4 novembre 2008

John Galbraith, sur le Crash de 29

John Galbraith sur le crash de 29 (Toutes les crises se ressemblent).
  • On parlait déjà, à l’époque, d’innovation financière.
  • Une innovation était l’investment trust. Un fonds d’investissement. Un concept importé d’Écosse et d’Angleterre. Succès brutal.
  • Les actions représentaient un tiers des sommes nécessaires aux investissements. Du coup dès que la valeur des actifs détenus par la société augmentait, seules ces actions pouvaient en profiter. Et elles en profitaient massivement. Une augmentation de 50% de la valeur des actifs augmente celle des actions par 2,5. Effet de levier. Et on constituait des trusts de trusts de trusts...
  • Mieux, ces trusts croisaient les participations, ce qui augmentait leur valeur.
  • Des personnes s'étaient spécialisées dans la minibulle spéculative : elles investissaient dans certaines sociétés, donnant ainsi le signal de la spéculation, dont elles profitaient, ayant été les premières à investir.
  • Rapidement la valeur du trust est déconnectée de celle de ses participations (qui ne sont pas connues !). On va jusqu’à spéculer sur les compétences de l’équipe de gestion du fonds, supposée faire des miracles.
  • En outre, il est possible que les spéculateurs les plus avertis n’aient pas eu peur d’un retournement du marché : ils pensaient pouvoir le prévoir, et en profiter (short selling). Et l’amplifier.
  • Des bourses se créent partout. Stratégie ? Être peu curieuses de la solidité des entreprises qui s’inscrivent chez elles.
  • Quand la bourse dégringole, l’effet de levier joue à l’envers.
Pistes de réflexion :
  • Le phénomène à l’œuvre est plus subtil que la simple spéculation, il s’agit de chercher un « effet de levier », qui démultiplie, vertigineusement, les gains. En fait, le financier cherche à trouver un véhicule dont il arrive à déconnecter la valeur de celle des actifs qui le sous-tendent. C’est exactement ce qui s’est passé dans le cas des subprimes.
  • L’investisseur professionnel, le dirigeant de l’investisment fund ou du hedge fund, est mieux informé que le reste de la population. Et il a beaucoup plus de moyens qu’elle. Il peut déclencher des mouvements dont il profite. Il peut même profiter des retournements. Il est possible, cependant, que ce soit une illusion. Il est piégé. Mais il a causé la crise.
  • Cette recherche d’effet de levier est incessante dans l’histoire américaine (d’ailleurs, juste avant le Crash, il y avait eu une spéculation du même type sur l’immobilier en Floride). Le danger rode.
Compléments :
  • Ce mécanisme est la négation de l'idée d’Adam Smith selon laquelle, en cherchant son intérêt égoïste, l’homme fait le bonheur collectif.
  • Je me demande si le changement brutal des prix des matières premières n’obéit pas à un mécanisme du type précédent. J’entendais samedi matin que le prix du caoutchouc a été divisé par 2 en 1 mois, le pétrole est passé de 150 à 60$ en peu de temps. Les fluctuations de l’offre et de la demande peuvent-elles expliquer des mouvements aussi amples et soudains ?
  • Short selling : Porsche ruine les hedge funds .

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