Le terme sénior a pris une connotation désagréable depuis quelques temps. Ce sont les vieux de plus de 50 ans (ou moins ?) qui pèsent sur l’économie. En France, le taux d’emploi des 50 – 64 ans serait particulièrement faible (53,2% en 2008), ce qui s’accommode mal de la réforme des retraites : allonger la durée de cotisation de personnes au chômage ne peut que garantir l’émergence d’une masse de retraités pauvres.
Le gouvernement fait le diagnostic que la cause de faible emploi est le coût. Il propose d’éliminer les charges sur les salaires des séniors. Parallèlement, il va encourager le tutorat, transfert des connaissances des vieux vers les jeunes. Logique ?
- L’élimination des charges sociales est une attaque au principe même de notre système « bismarckien ». Une attaque contre un principe aussi fondamental demande un minimum de débat démocratique. Ce n’est pas à l’exécutif de prendre l’initiative de détruire ce qui fonde une démocratie.
- Tous nos patrons et gouvernants sont des ultra-séniors qui ne se considèrent pas comme des déchets bons pour la poubelle. (Pour preuve : ils n’arrêtent pas d’augmenter le coût qu’ils représentent.) Pourquoi ? Parce qu’ils jugent qu’ils ont appris de leur carrière. La solution est là : si l’entreprise sait utiliser la capacité d’apprentissage humaine, elle tirera bien plus des « séniors » qu’ils ne lui coûtent. Ce qui est en cause aujourd’hui, c’est le processus de déqualification dans lequel elle s’est engagée.
Compléments :
- Le gouvernement a-t-il intérêt à débattre des principes de notre système d’assurance sociale ? Probablement pas : il montrerait que nos gouvernants sont bien mal placés pour nous critiquer, ils ont été incapables de défendre le système auquel nous tenons. Sont-ils trop âgés pour être compétents ?
- Je soupçonne que le mal de la nation tient à des croyances nocives et contre nature, qui ont perverti notre pensée.
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