lundi 27 décembre 2010

Facebook

Parmi les révisions de fin d’année, il a celle de l’histoire de Facebook telle que racontée par The social network.

Si je comprends bien le film, le fondateur de Facebook vole l’idée à d’autres étudiants de Harvard. Or, cette idée est principalement d’utiliser la notoriété de Harvard. Ce qui me semble déjà un vol.

Mécontents, ils rencontrent le président de Harvard, Larry Summers (le grand déréglementeur), en lui demandant de faire appliquer le code de bonne conduite de Harvard. En gros, il leur répond que Facebook n’a aucun avenir, d’aller chercher d’autres innovations ailleurs : Harvard en est plein.

Drôle d’image d’une certaine société américaine : la science ne sert plus qu’à gagner de l’argent, et tous les coups sont permis, il n’y a plus de règles et de morale.

7 commentaires:

Unknown a dit…

Oui c'est le rêve américain, vous y attendiez quoi?
Mais en vérité c'est on prend les choses, loin de l'idée que la science est faite pour aider l'humanité, et que c'est par elle que nous les humains, nous avons pu être au sommet de la pyramide; en moins, ils ont une motivation. La science gagnera des têtes en or, et à la fin de tout ça, c'est l'humanité qui va gagner.

Anonyme a dit…

A ce compte là l'inventeur de l'avion est un voleur puisqu'il a piqué l'idée des ailes aux oiseaux...

Christophe Faurie a dit…

à Anonyme: On ne vole qu'à l'homme...
Votre remarque me fait penser aux Chinois. J'ai l'impression que pour eux, tout est imitation (de la nature), donc il n'y a pas d'invention, et pas de vol.

Herve a dit…

Christophe, je penses que tu as une lecture erronée de l'histoire de Facebook. MZ de vole rien à personne; La notion de réseau social, de grand trombinoscope, n'appartient à personne. Cf. les nexsgroup quelques années plus tôt...

La force de MZ a été de monter un système qui tienne la route (qui soit scalable), qui accepte la greffe de nouvelles universités de manière transparente, puis d'en avoir fait une plateforme applicative 3 ans plus tard. Le fait d'avoir lâché quelques millions à ses accusateurs, à mon avis, était juste un moyen de se débarrasser du lest qui entravait sa croissance.

Deuxième remarque sur Larry Summers. Cette scène est la clef du film. Elle résume, en deux minutes, le modèle américian: ne vous demandez pas ce qu'Harvard peut faire pour vus, mais ce que vous pouvez faire pour Harvard, en quelque sorte. Sortir de Harvard, ce n'est pas se prévaloir d'une quelconque intelligence supérieure (le modèle grandes écoles françaises) mais plutôt se donner les moyens d'aller plus loin, si l'on ose.

Je reste persuadé qu'on n'en est qu'aux prémisses de ce que Facebook va devenir. The Social Network mériterait deux ou trois épisodes de plus...

Anonyme a dit…

Je suis plutôt d'accord avec H Kabla sur ce point. En effet, qu'on considère qu'il n'y ait qu'à l'homme qu'on puisse voler (discutable néanmoins mais sans doute question de sémantique) ou non, la qualification de "vol" pour désigner la récupération du concept de réseau social me parait excessive.

Intéressante la réflexion sur la comparaison des modèles des écoles américaines/françaises. La France est connue pour sa qualité de formation élitiste (= les élites sont certainement scolairement mieux formées qu'ailleurs), mais force est d'avouer qu'au final le modèle ne génère pas forcément de meilleurs créateurs/contributeurs au développement de sa société.

Christophe Faurie a dit…

Je précise ma pensée. Quand on lit ce que dit Wikipedia sur le sujet (à la fois sur facebook, et sur le réseau des Winklevoss), il semble bien qu'il y ait vol de l'idée initiale (droit d'auteur).
Par ailleurs ce que comptait exploiter les auteurs initiaux était le pouvoir d'attraction de "harvard.edu". J'imagine que si l'on avait essayé de faire la même chose avec Walt Disney, l'affaire se serait mal finie.
Quant à Larry Summers je pense que l'on est d'accord. Il semble bien qu'il ait une vision d'un monde dans laquelle les codes ne comptent pas (notamment celui de Harvard). Il faut innover à n'importe quel prix. (Voir ce qu'en dit The Economist, en cliquant sur le lien qui figure dans mon billet.)

Remarque à anonyme: nos élites ne sont pas mieux formées qu'ailleurs. Il suffit d'étudier à l'étranger pour s'en rendre compte. La particularité de l'Education nationale c'est de sélectionner, non de former. En outre le rôle de notre élite n'est pas de créer mais d'administrer, nous formons des "grands commis de l'Etat" (notamment grâce à l'Ecole Nationale d'Administration et aux Corps techniques de Polytechnique).

Anonyme a dit…

J'ai étudié à l'étranger et je confirme mon idée : nos formations élitistes sont (d'ailleurs réputées pour être) les meilleures, en tout cas purement scolairement parlant.

En Allemagne il n'y pas vraiment l'équivalent de l'ENA, Sc. Po ou bien Polytechnique... mais à l'arrivée ce sont eux qui ont bâti une économie et un modèle social qui fonctionnent - précision utile : bien qu'il n'y ait bien sûr pas tout à jeter du modèle français.