Dans la catégorie lecture de vacances, un livre de Frank Convoy.
Seconde guerre. Un gamin est laissé à lui-même dans un
soubassement miteux. Sa mère célibataire est taxi. L’enfant découvre un piano.
Il devient un virtuose. Entre temps, il a appris à gagner sa vie par lui-même.
Il a surtout rencontré un immigré juif, plus grand compositeur polonais, jadis. Grâce
à ses conseils il développe son talent. Et quand on a un talent, aux USA, toutes
les portes sont ouvertes.
Comme chez Clint Eastwood, il n’y a pas de problème, aussi
grave soit-il, qui n’ait de solution. Et toutes sont une question de technique,
et de travail régulier. Ce qui donne un livre curieusement didactique. Qui
ressemble bizarrement à The Goal. Un
livre dans lequel la psychologie des personnages est absente. L'Américain serait-il un autiste ?
Curieux contraste avec Le
voyage à l’étranger, de Georges Burgeaud. Quelle facilité d’écriture !
Mais aussi quel ennui. Ici, il n’y en a que pour l’examen des états d’âme du
narrateur. Le livre m’est tombé des mains. Du coup, j’ai lu Proust. Comment parler
de progrès, quand la littérature va de Proust à Convoy ? Le style de
Proust fait passer celui de Burgeaud pour complaisant et paresseux. Et quelle
densité ! En quelques phrases d’une discussion avec Mme de Cambremer et sa
belle fille, on vit l’évolution d’une société. Et on découvre une théorie de l’évolution
des idées qui ressemble à celle de Richard Dawkins.
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