« Le management (…)
c’est créer les conditions dans lesquelles les choses peuvent se faire toutes
seules. » dit Jean-François Zobrist, patron sorti du rang, et qui n’a
pas la langue dans sa poche.
Il pense que nous sommes « à une fin de cycle ». Le monde s’est fait prendre au mythe d’une croissance irréaliste. Pour la maintenir, l’Occident a donné son savoir-faire à la Chine puis s’est endetté. Bout de course. Il faut trouver autre chose. « Il nous faut désormais abandonner la gestion du certain. » Surtout, le principe d’organisation de l’entreprise doit changer. Il doit aller du contrôle (« les services parasitaires ») à la confiance : « nous n’avons plus les moyens de nourrir ces structures de contrôle pléthoriques ».
C’est justement ce qu’il a réussi à la tête de la Favi, une
fonderie. Seul principe : la confiance. Résultat ? Une entreprise auto-administrée.
Ses ouvriers ont « tout dans la tête » et fonctionnent en équipes
quasiment autonomes. (Sur 500 personnes, 84% sont des « productifs directs ».) « Un ouvrier qui a cette vision globale du
process élimine quasiment tous les problèmes. » C’est très japonais. Autre
conséquence de cette utilisation optimale du talent humain ? La capacité
de l’entreprise à « détecter des
signaux faibles », c'est-à-dire à utiliser son savoir-faire pour
mettre au point des innovations. Elle est ainsi passée du siphon de lavabo au
moteur électrique et maintenant à la production de poignées de portes
bactéricides. Et ses bureaux d’étude sont agressifs. « Nous mettons un point d’honneur à toujours
répondre les premiers et souvent en modifiant ce qui nous est demandé et en
proposant des alternatives moins onéreuses. »
Comment construire une entreprise sur la confiance ? « Nous avons remplacé les structures par des
valeurs (…) et nous avons remplacé le contrôle par la confiance. » Voilà
comment on peut rester dans son village, dominer ses marchés, et résister aux
délocalisations ?
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