mardi 8 octobre 2013

Réformes en France : le succès sarkozyste

Le changement qui réussit. Deuxième volet de l’étude des réformes en France. Discrètement, M.Sarkozy s’est attelé à démanteler l’Etat d’après guerre. Pour cela il a appliqué des techniques de conduite du changement développées ailleurs. Voilà une démonstration de comment bien mener un changement : contrairement au cas précédent, on a cette fois un objectif, et une méthode.

L’Etat d’après guerre avait été conçu pour éviter un retour de la barbarie totalitaire. Son idée était de fournir à l’individu des conditions de vie qui lui ôtent la tentation de se comporter comme une bête : le filet de sécurité de l’assurance sociale. L’objectif du changement est de passer à un modèle qui récompense le mérite individuel.

La mise en œuvre du changement se fait alors selon la méthode Thatcher. Un Etat fort détruit les rentes de situation pour placer l’individu en concurrence parfaite. Pour cela, on circonscrit l’opposant dans un périmètre dont il ne peut plus sortir. On lui coupe les vivres. Alors, il s’entre-déchire : il s’est converti à l’individualisme. Dans ce processus, l’Etat grossit (consultants, avocats, systèmes d’information…) jusqu’à l’explosion. (Aux USA on appelle cette technique « kill the beast ».) La transformation est achevée.

Exemples d’application : collectivités locales et universités. Dans ce dernier cas, les méritants (les grandes écoles) sont regroupés sur le plateau de Saclay. Les autres sont soumis à des synergies et à des réductions de crédits. Autre exemple : l’auto-entrepreneur. Grâce à Internet il a été possible de transformer le salarié en travailleur précaire, en sapant les assises du salariat, de l’artisanat…

Mais, que se passera-t-il si l’Etat disparaît ? Il soutient les exclus du marché, mais aussi une partie de l’économie. C’est le scénario Allemagne années 20. Et si les gouvernements d’après-guerre n’avaient pas eu totalement tort ?

Mais attention. Et c'est le point le plus intéressant théoriquement. Les réformes sarkozystes ne sont qu'un prolongement des réformes des traditionalistes. Elles en sont une conclusion logique. L'Etat d'après guerre ne fonctionne plus. Il faut amener les réformes libérales à leur terme logique. Surtout, M.Sarkozy et ses prédécesseur n'ont rien d'original. Ils ressemblent à leurs équivalents ailleurs dans le monde. Et les mesures qu'ils ont prises s'inscrivent dans un mouvement global

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