dimanche 29 décembre 2013

L’art de diriger ?

Livre d’Olivier Lajous, L’Harmattan, 2013. Textes de conférences, faites par l’amiral Lajous, sur l’art de diriger.

Lorsque je lis, je souligne rageusement, je prends des quantités de notes. Ça n’a pas été le cas cette fois-ci. Le problème qui s’est posé à moi, et dont je n’ai pas pu me débarrasser, était celui de la légitimité, de l’autorité. Un des thèmes du livre, d’ailleurs.

Car ce livre semble destiné à l’entreprise, peut-être même à la société. Pourquoi devrais-je écouter l’amiral Lajous ?, me suis-je demandé. Le prestige de l’armée ? Depuis Napoléon, ses victoires ont été coloniales, comme François Hollande nous le rappelle aujourd’hui. Quant à la marine, il n’y a même plus de Napoléon qui tienne. C’est Trafalgar. La réussite personnelle de l’amiral ? Mais qu’est-ce qu’une marine en temps de paix, sinon une bureaucratie ? J’assistais à une conférence dont il était invité. Il nous a parlé d’un de ses faits d’arme. Son navire a été élu « poubelle d’or » par l’escadre de l’OTAN, qui soutenait la guerre en Afghanistan. Le père d’un ami, un sous-officier, a été le seul survivant d’une escarmouche durant la guerre d’Algérie. Il en est sorti indemne mais son treillis était percé de partout. N’aurait-on pas plus envie d’entendre cet homme, qui n'a jamais songé à parler de ses prouesses, qu’une poubelle d’or ? Là où cela se gâte réellement, c’est lorsque l’amiral parle de l’entreprise.  Il a, au moins, une guerre de retard. Et ce aussi bien dans la théorie, que dans la pratique.

L’intérêt du livre ? C’est de parler de ce qu’il connaît, la marine. Ce qui arrive rarement. On y découvre qu’elle est aux petits soins pour ses membres. C’est une pouponnière. Qu’il est loin le temps de la conscription ! On apprend aussi qu’elle fait la guerre sans haine. Avec amour, probablement. Et que ses chefs sont des penseurs. De charmants idéalistes nourris de théories désuètes. 

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