Pensée pour Noël ? Je suis frappé par le peu de
durabilité des vêtements. Ce que j’ai acheté dans des enseignes bas de gamme a
une durée de vie inférieure à la saison. Au-delà, ça se découd ou ça change de
couleur, surtout ça se déforme. En payant beaucoup plus cher, on obtient des
choses un peu mieux, mais pas tant que cela. C’est fragile. Or, il se trouve qu’ayant
rapidement atteint mes configurations actuelles, j’ai conservé certains vêtements
de ma jeunesse. Eux n’ont quasiment pas bougé en 40 ans, ou presque. Que s’est-il
passé ?
Peut-être que derrière le mal il y a un bien ? Baisse
globale des prix ? J’en doute. Ou sorte de justice mondiale ? Il
était anormal que nous soyons aussi bien habillés ? Les pauvres de pays
riches ont donné aux riches des pays pauvres ?...
En tout cas, je suppose que derrière ce phénomène, il y a la
création des « enseignes ». Au lieu de commercialiser leur production au
moyen de distributeurs, les fabricants ont établi leurs propres enseignes, et
leurs boutiques. Ce qui a dû leur coûter cher. Pour le reste ils ont joué au
mieux sur la supply chain. Changements de fournisseurs fréquents, à la recherche
des peuples les moins payés (le Bengladesh commence à être hors de prix). Transport. Et
grosses distributions de dividendes (c'est le seul objet du dispositif). Et aussi nécessité de disposer d’une gamme de vêtements étendue afin d'occuper un magasin. Peut-être aussi designers coûteux. Et publicité tonitruante (la mode
fait oublier la médiocrité du vêtement). Tout cela doit représenter des coûts
monstrueux. Ils expliquent probablement pourquoi l’exploitation du prolo du
Bengladesh ne suffit pas à produire un vêtement correct.
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