Un hipster est quelqu'un qui veut être différent des autres. Mais c'est quand on le veut qu'on ne l'est pas. Car ce sont des mécanismes influencés par la société qui nous disent ce que signifie être "original". Le tatouage, récemment, a été le signal de la révolte contre l'ordre établi. Or, il y a de plus en plus de gens tatoués (40% des Américains entre 26 et 40 ans). Y compris mon ancienne gardienne, pourtant portugaise catholique quasi fondamentaliste. C'est ainsi que je m'appelle "Christophe", le prénom qui a été le plus donné aux garçons pendant une décennie. Non que ma mère (perdue au coeur des ténèbres de l'Héraut) ait voulu imiter quelqu'un. Mais parce qu'une conjonction d'idées qui étaient dans l'air en ce temps, l'ont amenée à ce prénom. Notamment celle que le bébé ne devait plus avoir le prénom d'un parrain, mais quelque chose de joli.
La solution, c'est l'existentialisme. C'est Socrate. C'est un travail de liquidation de nos contradictions pour savoir ce qui est vraiment important pour nous. Alors, on en arrive à quelque chose d'unique, nous. On réagit à l'événement d'une manière qui nous est propre. Pour autant, elle n'est pas asociale. Puisque le processus de recherche qui nous amène à nous définir, se fait en réaction aux situations dans lesquelles la société nous met. (Par exemple, choisir entre sa carrière et sa famille.) Il nous apprend à "juger" d'une façon compatible avec ce qu'attend la société et ce que demandent nos aspirations.
Un "nous" existe-t-il vraiment, ou serons-nous toujours un tissu de contradictions ? Je soupçonne que le "nous" s'approfondit avec les évolutions de la société. Mais qu'il doit, avant tout, être débarrassé de ses contradictions les plus flagrantes. C'est là que se trouve le gros du travail.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire