Mon père parlait parfois des "omelettes au chocolat" qu'il faisait lorsqu'il était jeune. Cela me dégoutait. Je me disais que, seul quelqu'un qui, comme lui, avait crevé de faim pendant la guerre pouvait aimer ce genre de choses. Jusqu'à ce que je réalise, en en faisant une, qu'une mousse au chocolat a les mêmes ingrédients qu'une omelette au chocolat.
Limites de la raison ? L'association de mots qui ne cohabitent pas d'ordinaire produit des effets étranges. Comme il arrive avec les "homophonies approximatives" des Papous de France Culture. Contrairement à ce qu'a prétendu l'économiste, l'homme n'est pas un être rationnel qui procède à des calculs optimaux, en permanence. Il est essentiellement précodé. Et de, temps en temps, ce précodage conduit à des contradictions, qui font disjoncter la raison humaine. Alors l'homme rit bêtement. Au moins lorsque la contradiction n'est pas trop violente. Toute la difficulté du changement est probablement de surmonter ces contradictions.
(Exemple d'homophonie approximative : "mieux vaut tard que jamais" et "vieux motard que j'aimais". Dans ce cas, c'est, en plus, une quasi contrepèterie.)
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