mardi 5 octobre 2010

Déficit public et 3%

Un article de la Tribune raconte comment est née une loi de la nature. Celle qui veut qu’un déficit national n'excède pas 3% du PIB.

En 81, le président Mitterrand est assailli de demandes d’investissements. Il veut leur résister : le déficit de l’État augmente rapidement. Il demande à ce que des experts donnent un indicateur économique à ne pas enfreindre, qui lui permette de refuser les sollicitations. On confie la tâche à deux jeunes membres de l'administration. Ils finissent par choisir le rapport déficit / PIB, pour sa force marketing. Ils lui fixent 3%, un chiffre rond facile à respecter pour la France de l’époque. Les politiques s’emparent du chiffre, et du ratio. Ils contamineront ensuite l’Europe. Peut-être un jour le monde.

Cette histoire illustre, je crois, une théorie de l’économiste Thomas Schelling (Strategy of conflict) : celle des « points d’ancrage ». Deux personnes qui se cherchent ont de bonnes chances d’aller vers le même lieu. Notre culture nous fournit des points de repère communs. Peut-être que beaucoup de gens dans le monde voulaient un indicateur de vertu économique, que le rapport déficit / PIB allait de soi, et que les 3% correspondaient à un objectif en deçà duquel on pouvait se situer ?

Remarque : chaque ère a son point d’ancrage, sous V.Giscard d’Estaing le déficit devait ne pas dépasser 30mdF. 

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