Il y a quelques années, la mondialisation allait de soi. C’était la marche de l’Histoire. Aujourd’hui on en doute.
Fin d’une émission de France Inter, qui parle de Joseph Stiglitz. J’entends dire que l’avenir n’est peut-être plus à la globalisation, mais à des blocs comme l’Europe, L’Amérique du sud, échangeant entre eux avec mesure… Décidément, c’est une idée qui est dans l’air (Moutons de Panurge)…
Est-elle inattendue ? Contrairement à ce que nous serinait la pensée unique, la globalisation n’a rien de neuf. Elle est au centre de l’œuvre d’Adam Smith, en 1776. Immédiatement la pensée allemande s’insurge, estime que la globalisation est utopique, à court terme, et dresse la théorie du protectionnisme, qui permet à chaque nation de développer ses industries propres jusqu’à ce qu’elles soient assez fortes pour affronter la concurrence internationale. Un premier épisode de globalisation réelle survient au 19ème siècle et s’achève par la première guerre mondiale, ou par la crise des années 30, selon les sources. Bref, « globalisation » n’est qu’un aspect d’un discours idéologique qui revient périodiquement.
La bourse de Londres affirme « My word is my bond ». Tout est dit, il ne peut y avoir d’affaires sans confiance. Or, la confiance dépasse difficilement les frontières des nations. Comme le découvrent aujourd’hui les Japonais, être trop dépendants de l’étranger est dangereux.
Compléments :
- SMITH, Adam, KRUEGER, Alan B, CANNAN, Edwin, The Wealth of Nations: Adam Smith ; Introduction by Alan B. Krueger ; Edited, With Notes and Marginal Summary, by Edwin Cannan, Bantam Classics, 2003.
- LIST, Friedrich, Système national d'économie politique, Gallimard, 1998.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire