Si j’interprète correctement Seeds of its own destruction, l’élite anglo-saxonne doute de ce à quoi elle a cru.
Et si la ligne directrice qu’elle a suivie depuis l’avènement de Reagan avait été une erreur ? Et si on avait donné le pouvoir à des apprentis sorciers ? Et si optimiser les gains de l’actionnaire avait été stupide ? Et si le dirigeant était le mieux placé pour diriger son entreprise ? Et s’il fallait (comme après la crise des années 30) réduire la taille et la complexité des organismes financiers, les découper en métiers uniques ? Les ramener à la taille des nations ? Et s’il fallait revoir la politique monétaire (banque centrale indépendante) et fiscale (minimale) ? Et si la « globalisation » devait s’effondrer comme lors de sa première édition (en 14) ?...
Il y a quelques mois personne n’aurait entendu de tels propos, pourtant appuyés par une raison qui nous paraît maintenant évidente.
Question : la raison mène-t-elle jamais l’humanité ? Ou la foi ? Une foi irrésistible.
Compléments :
- Le plus amusant est que ceux qui ont eu raison contre tous sont récompensés. Mais à quoi ont-ils servi ? C'est notamment le cas de l’économiste Shiller (son analyse : SHILLER, Robert J., Irrational Exuberance, Princeton University Press, 2005).
- Un autre intérêt que je trouve à cet article. La théorie de Frank Knight, que je cite souvent (cf. À qui appartient le profit ?), selon laquelle celui qui assure l’incertitude doit recevoir le profit, aurait eu un rôle que je ne soupçonnais pas dans la crise. Les financiers ayant prétendu qu’ils possédaient les meilleurs outils de gestion du risque, il était naturel que les profits de l’économie leur reviennent. Brillant !
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