Dans Moutons de Panurge, je semblais en vouloir à l’humanité pour son conformisme.
Ce serait une erreur. Les mécanismes qui font du groupe un groupe ramènent l’individu dans le rang. Imaginez que vous soyez un financier au milieu d’une bulle financière et que vous dénonciez les pratiques de vos collègues : vous allez perdre votre emploi. Si vous êtes assez intelligent pour repérer la folie collective, autant en profiter pour vous enrichir, non ? D’ailleurs qui vous dit que vous pensiez mieux que le groupe ? Qu’arriverait-il si tous ceux qui croient être plus intelligents que la société avaient le dernier mot ? Le chaos.
Je dis parfois que « l’erreur est humaine, persévérer est diabolique » : ce que nous croyons juste, à un instant donné, n’est qu’une approximation de la réalité dangereuse à l’usage, et qui doit être remplacée par une nouvelle erreur. Dans ces conditions les crises sont inévitables, ainsi que les périodes déboussolées qui les suivent.
Le mieux que l’on puisse faire est probablement d’accélérer l’explosion des bulles, de rendre le tissu social résistant aux chocs, et d’améliorer les processus de recherche d’une issue de secours. C’est sans doute les objectifs que devrait avoir une science du changement.
Compléments :
- Comment éviter la déconvenue d’une crise quand on la voit poindre : Se diriger dans l’incertain.
- De la résilience du tissu social : Toyota ou l’anti-risque.
- Accélérer les processus de décision humains : AFTAA (voir « ordinateur social »).
- Sur les modes de transformation des sociétés (Kurt Lewin) : La crise est un dégel.
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