dimanche 5 juillet 2009

Mille et quelques

Exactement 1005 billets depuis la création du blog.

  • Je n’ai pas eu l’impression d’écrire en continu sur un an. Je n’ai pas vu passer ces mille billets. Je ne me souviens même plus d’avoir commencé il y a un an, et encore moins des étapes intermédiaires.
  • Question conduite du changement. Écrire des messages est-il devenu une seconde nature ? Écrire me demande toujours un effort, ce n’est pas entré dans le traintrain de la vie. Madame de Sévigné, ce n'est pas moi. De même, je ne pense pas que quoi que ce soit se soit amélioré (aisance d’écriture, par exemple). Le blog est un changement qui n’a pas totalement réussi.
  • La technique du « flux », c'est-à-dire de publier un nombre constant d’articles au cours du temps, donc de décaler écriture (située dans les périodes de creux de mon activité) et publication, est une innovation qui me satisfait. Malheureusement la fonction de publication différée de blogspot ne fonctionne plus. La conscience professionnelle n’est pas le fort des technologies de l’information, et probablement une des faiblesses de l’économie de marché. À moins qu’il faille y voir ce que Tocqueville pensait un trait de caractère américain : quick and dirty ?
  • Question « les décisions surviennent » : intérêt du blog pour moi ? C’est probablement en premier la lutte contre la paresse intellectuelle. Non seulement il me force à émettre une pensée, qui sans cela se serait évaporée, et à la justifier, mais surtout, écrire ma dernière surprise lance une réflexion inconsciente qui mène immanquablement, éclairée par d’autres événements apparemment sans liens, à un constat inattendu, à la découverte d’une sorte de loi de la nature.

Compléments :

  • « les décisions surviennent » : l’homme ne « prend » pas de décisions, il fait quelque chose pour des raisons inconscientes, que l’on peut déterminer a posteriori par observation de son comportement. Sa raison lui sert surtout à « rationaliser » ce comportement, c'est-à-dire à l’expliquer comme l’application délibérée de règles culturelles de son milieu. MARCH, James G., A Primer on Decision Making: How Decisions Happen, Free Press 1994.
  • Les raisons d’écrire un blog : Les bloggers sont sympas.
  • La remarque de Tocqueville vient de De la démocratie en Amérique.

3 commentaires:

Herve a dit…

Ok, tu as énoncé les avantages d'un blog.

Mais quels en sont les inconvénients, objectivement?

Mon avis:
- une fatigue visuelle accrue
- moins de lecture

Christophe Faurie a dit…

Je pense que le "post" dont je parle dans "les bloggers sont sympas" définit remarquablement bien le problème du blog : usure.
Pourquoi ? Par ce que blogger n'est pas naturel pour l'homme, ça demande :
-1) ce que tu dis, qui est un sérieux problème, j'ajouterai :
0) un blog qui marche doit fournir beaucoup de contenu (500 à mille mots par jour, en moyenne?);
1) un niveau "d'éveil" au monde (une attitude critique) inhabituel;
2) sortir des chemins battus, des sources d'informations de sa vie quotidienne, sans quoi on n'a rien à dire, ou toujours la même chose, donc s'exposer à ce que l'on n'a pas forcément envie d'entendre ou de voir - un peu désagréable;
3)pouvoir justifier ses jugements, ce qui ne va pas de soi, puisqu'on tend normalement à avoir un sentiment sur quelque chose, mais pas une opinion argumentée;
4) faire que cette justification soit une sorte de démonstration mathématique, qui tienne le choc de l'avenir, sans pour autant qu'elle soit tellement sans risque qu'elle soit sans apport;
5) faire que cette démonstration mathématique soit facile à lire et agréable : travail compliqué de mise en forme;
6)on ne peut pas faire de roue libre : le niveau de qualité doit être constant, jour après jour...
Discipline extrêmement ingrate donc;
7) tout cela se fait gratuitement, il faut donc avoir une grosse motivation non pécuniaire à court terme.
En relisant cette liste je me dis que l'on pourrait reprendre la structure du poème de Kipling pour expliquer comme être "blogger, mon fils"...

Herve a dit…

Tu me donnes des idées...