mercredi 25 novembre 2009

Langage Sarkozien

Il est dit que M.Sarkozy chasse sur les terres du FN (Eric Raoult). Est-ce vrai ?

Un détail me fait douter de cette théorie : la langue de M.Sarkozy. M.Le Pen parle bien, dans un Français élégant, recherché, et classique. M.Sarkozy nous inflige une sorte de charabia. Mais tous nos hommes politiques semblent lui avoir emboîté le pas.

Peut-être ont-ils raison ? Ne se mettent-ils pas à la hauteur de ce qu’ils perçoivent des capacités de notre intellect ? Ne font-ils pas preuve d’efficacité ?

Alors comment expliquer que les tribuns d’antan, les Jaurès, les de Gaulle… ont pu adresser à la France des discours qui semblent destinés aux anthologies de la littérature française, et que la France se soit enthousiasmée pour eux, comme elle ne s’enthousiasmera jamais pour leurs remplaçants modernes ? Aimons-nous ceux qui nous croient exceptionnels ?

2 commentaires:

Julien a dit…

Un élément rapide de réponse : à l'époque de Jaurès, le peuple n'admirait les élites que par l'intermédiaire d'autres interlectuels, incluant les rédacteurs dans les journaux quoditiens par exemple. Plaire à ces derniers, c'était plaire au peuple. Depuis la fin du XXème siècle, avec l'avènement de la télévision, c'est une relation directe que cherchent à entretenir les hommes politiques avec le "peuple", sans intermédiaire. D'où ce glissement.

Evidemment, Sarkozy a poussé le phénomène encore plus loin, en faisant de sa perspection par les Français quasiment le seul moteur de son action, quand ses prédécesseurs en faisant une composante, qui au fil des années a été d'ailleurs de plus en plus prépondérante.

Christophe Faurie a dit…

Justement, je ne suis pas sûr de cela.
L'avant télé c'était l'époque des grands meetings populaires. Jaurès était un "tribun".
De Gaulle a été un homme de télé, dont les discours étaient écoutés religieusement.
Je me souviens aussi de gens comme Pompidou et Edgar Faure, qui étaient de très brillants intellectuels, qui ne donnaient guère dans la simplification excessive d'une pensée subtile.