D’après ce que j’ai cru entendre N.Sarkozy aurait été au pied du mur de Berlin quand il est tombé. Beaucoup en doutent (l’événement a surpris jusqu’à H.Kohl). Ce n’est pas cela qui me frappe, mais l’importance que M.Sarkozy donne à cette chute.
En ce temps, égoïstement, je pensais déjà que notre problème était les crises successives que nous rencontrions, la médiocrité des relations de travail auquel je n’étais pas préparé, et, plus généralement, l’absence de quelque chose qui puisse faire croire à un avenir radieux. La fin du communisme n'apportait pas de solution.
Ce que l’on a du mal à imaginer en Europe, c’est que les libéraux américains, et Nicolas Sarkozy ?, ont vu là un moment unique de l’histoire mondiale : la défaite du mal, la promesse de l’arrivée du Christ sur terre, et du millénaire de bonheur qui doit le suivre, comme chacun sait.
Le comportement de M.Sarkozy me fait m’interroger : serait-il le dernier des Mohicans, le plus Américain des Américains ? Son insistance d’avoir été là le jour J, quitte à être ridicule, la célébration du dit jour par un programme unique de la radio d’Etat, ne signifieraient-ils pas qu’il n’a pas compris qu’il n’y a pas lieu de se réjouir ? Que ce en quoi il croît s’est effondré aussi brutalement que le communisme ? Aurions-nous élu un extraterrestre ?
Compléments :
- Aux USA, l’illusion s’est appelée, un moment, la Nouvelle économie. Voici ce qu’en disaient, avec beaucoup de franchise, des gens très importants : The New Economy, what it really means, Business Week, Stephen B. Shepard, 6 novembre 1997.
- À l’extérieur c’était le Consensus de Washington.
- Quand les libéraux étrangers doutent (Démocratie, économie et paix), M.Sarkozy réforme avec entrain et sereine conscience (L'étrange changement de M.Sarkozy).
- En me rappelant la très démonstrative affection de M.Sarkozy pour M.Bush et l’Amérique, je pense à un passage de La promesse de l’aube : Romain Gary prend le train pour partir au front, sa mère manifeste bruyamment son enthousiasme patriotique ; ce qui fait dire à un appelé que l’on voit bien qu’elle est étrangère. M.Sarkozy aurait-il une vision idéalisée, d’enfant, de l’Amérique et du libéralisme, un enthousiasme tellement naïf et débordant qu’il paraît un peu gênant, inconvenant, aux membres de sa patrie d’adoption ?
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