Depuis quelques temps ce blog s’intéresse aux Limites
à la croissance. Mais la croissance est-elle vraiment coupable ?
Evidemment, nous consommons plus que ce que la Terre sait
renouveler, par conséquent continuer à augmenter notre consommation ne peut que
mal finir. Mais il est aussi possible d’imaginer
une croissance non destructrice : par exemple qui produise peu de
biens matériels et les recycle quasiment à l’infini.
Ce qui paraît beaucoup plus dangereux est le principe selon
lequel la valeur se mesure en argent. C’est une croyance profondément enracinée
en Amérique, où
l’on entend dire que ce qui est gagné est à soi, et que tout ce qui prive
de ce gain est vol (notamment les impôts). C’est pour cela que beaucoup pensent
que le riche « crée
de la valeur ».
Ce raisonnement pervers conduit à accorder une valeur nulle
à tout - tribu sauvage, femme au foyer, bénévole, ressource naturelle -
ce qui est en dehors du système
financier. Ces exclus ne commencent à valoir quelque chose que lorsqu’ils sont
mis à son service.
Ce mécanisme est un extraordinaire stimulant à la destruction,
puisqu’il nous pousse à « créer de la valeur » en faisant entrer les
ressources naturelles, de valeur nulle, dans le système financier. Le principe
d’optimisation, qui va de pair avec la création de valeur – c’est là où entre
en jeu la croissance – nous encourage même à détruire le plus vite possible… Et, il y a mieux : la spéculation. Son principe
est de dégager la valeur de toute réalité.
Faute de pouvoir se débarrasser de ce système financier, il
semble donc qu’il faille chercher à en corriger les vices, en donnant de la
valeur à ce qui compte réellement pour la durabilité de l’espèce. Mais qui sait
ce qui nous est utile ? Comment mettre en place un mécanisme qui lui
allouerait un « prix » ? On en revient au dirigisme soviétique,
qui fait trembler l’Anglo-saxon. Cependant, qui croit encore à la possibilité d’une
« main invisible » ?
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