Si le mot duel était le mot de l'univers politique jusqu'au 8 mai, le mot levier est dans le secteur économique un mot qui monte :
« Contrats de générations : l'autre levier pour l'emploi », Ouest France
« Transition énergétique : un levier pour relancer le secteur du BTP », chefdentreprise.com
Mais des mots plus inquiétants apparaissent : alarme, pessimisme, désespoir… En revanche, changement est tombé rapidement en désuétude…
Normal ou anormal ?
François Hollande aurait-il anesthésié le changement ? Mais
le changement dont parlait la presse était-il celui qui intéresse ce blog ?
En tout cas, contrairement à ce que l’on dit, la France est capable de
changer sans crise : en préparation d’une « Université », j’ai réalisé
quelques entretiens avec des dirigeants de cabinets d’expertise, et j’ai
constaté que cette profession avait connu un changement étonnant ; son histoire
est instructive...
Autrefois, l’expertise était une
profession libérale. Dans les années 80, une poignée de moutons noirs a pensé que
cette situation n’était pas durable. Voilà ce que j’ai compris de leurs raisons :
la profession, atomisée, était sous la coupe des compagnies d’assurance ; une
expertise demande généralement plusieurs spécialités, on devait les trouver
dans un cabinet ; l’exemple anglo-saxon montre les intérêts d’un cabinet
organisé rationnellement.
Ils ont dû affronter une résistance colossale. Mais ils ont réussi à constituer quelques alliances. Etrangement, la situation s’est alors brutalement retournée. En peu de temps, le cabinet traditionnel a quasiment disparu. Plusieurs raisons ont été avancées : il est plus facile d’imiter que de créer ; les grands cabinets ont un avantage concurrentiel, qui a forcé les petits à chercher l’alliance ; les assureurs ne veulent plus s’embarrasser d’une multitude de fournisseurs.
Ils ont dû affronter une résistance colossale. Mais ils ont réussi à constituer quelques alliances. Etrangement, la situation s’est alors brutalement retournée. En peu de temps, le cabinet traditionnel a quasiment disparu. Plusieurs raisons ont été avancées : il est plus facile d’imiter que de créer ; les grands cabinets ont un avantage concurrentiel, qui a forcé les petits à chercher l’alliance ; les assureurs ne veulent plus s’embarrasser d’une multitude de fournisseurs.
Mais attention, ce changement n’allait pas de soi. Car les gens qui forment les nouveaux cabinets, sont ceux qui leur résistaient hier ! L'expert est un féroce individualiste, et c'est, peut-être, cela qui le rend efficace dans son métier. Il a donc fallu construire des organisations qui présentent la
rationalité d’une société anonyme classique, mais qui laissent une grande
autonomie à leurs membres. Les formules gagnantes sont proches des dispositifs
adoptés par le conseil, et, plus curieusement peut-être, de l’économie sociale.
Il se trouve qu'une étude récente affirme que ce type d'organisation, possédée par ses salariés, est particulièrement résistante à l'adversité. Et même qu'elle fonctionne de manière anticyclique, recrutant les personnels que d'autres licencient. Devrions-nous nous inspirer des experts ?
Il se trouve qu'une étude récente affirme que ce type d'organisation, possédée par ses salariés, est particulièrement résistante à l'adversité. Et même qu'elle fonctionne de manière anticyclique, recrutant les personnels que d'autres licencient. Devrions-nous nous inspirer des experts ?
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