Penseur venu de wikipedia |
Je ne le pense pas. Et je ne crois pas non plus à la théorie
de Freud, qui veut que la raison rejette dans l’inconscient ce qui ne lui va
pas.
Il me semble plutôt que l’inconscient pilote l’homme et que
ce que nous appelons raison n’est là que pour rationaliser une décision qui a
été prise sans elle. Votre
cerveau n’a pas fini de vous étonner semble confirmer ce point de vue :
il y est dit que l’expérience montre que la partie « intelligente »
du cerveau réagit une fois que nous avons pris une décision.
La démonstration de mathématique est un autre exemple de ce
phénomène : elle part d’une intuition, qui est, ensuite, justifiée par le
raisonnement. Il n’y a pas de méthode pour résoudre systématiquement un
problème.
A quoi servirait la raison, alors ? Je formule deux
hypothèses.
La première est que notre raison est un outil social. Elle
nous permet de communiquer, d’être compris, et surtout de coordonner nos
comportements collectifs à grande échelle (aujourd’hui à celle de la planète). Par
contraste, « l’émotion », « l’empathie »… n’ont qu’un très
court rayon d’action.
L’évolution de l’entreprise montre cette idée en action. Quand
elle est petite, l’entreprise fonctionne à l’informel, à l’affect, comme une
équipe sportive. Dès qu’elle s’étend, elle définit explicitement des lois, des
règles, des normes. Elle invente, en particulier, le contrôle de gestion. C’est
ce que montre fort bien l’évolution
de General Motors sous le leadership d’Alfred Sloan.
La seconde est que la raison est un appel à l’aide. Lorsque
notre inconscient est dépassé par une difficulté, il tente de la rendre
consciente. Pour que nous puissions utiliser notre raison pour demander l’aide
du groupe ?
Résumé de mes
désaccords avec l’opinion dominante : la raison n’a pas été inventée
pour guider l’individu, c’est une fonction sociale qui est dépendante de l’inconscient.
La raison individuelle a sans nul doute une influence sur l’homme :
dans mon modèle, l’inconscient produit de la conscience qui peut arriver à son
tour à modifier l’inconscient ; mais le procédé est lent, et intimement
lié à la dimension sociale de la vie, puisque les outils du conscient sont
construits par lui à partir de ce qu’il a compris de l’enseignement collectif. Mais
c’est une conséquence imprévue de la fonction sociale de la raison.
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