Les prises de position d’Hannah Arendt ont quelque-chose
d’extraordinairement choquant. Par exemple, elle accuse Marx d’avoir glorifié le travail,
d’en avoir fait la principale valeur de la société. Or, le travail c’est
l’esclavage ! Les Grecs l’avaient bien compris, dit-elle. Mais, ce n’est pas ce que voulait faire Marx ! Il
cherchait, probablement, à défendre le prolo, l’opprimé, en montrant que sans
lui la société crèverait de faim. Le travailleur, méprisé jusque-là, devait
être respecté. Il était essentiel.
Elle a fait pire. Parmi ses faits d’armes, elle
a (implicitement) accusé les Juifs d’avoir collaboré avec le pouvoir nazi, et
elle a défendu la ségrégation aux USA. Le choc qu’elle a provoqué a été d’autant plus fort que ses
arguments n’ont pas été entendus. Par exemple, en ce qui concerne la
ségrégation, elle pense, avec les sciences humaines, que c’est la communauté
qui fait l’homme. Par conséquent extraire une personne de sa communauté, pour
la faire entrer dans une communauté prétendument supérieure (le Noir qui étudie
chez les Blancs), est la pire des oppressions. C’est une destruction de
l’individu.
Hannah Arendt évoluait dans un monde théorique. La réalité
humaine n’y était pas présente. Elle n’avait pas compris que l’homme n’est
qu’émotion. Et que la conduite du changement, c’est passer de l’émotion à la
raison. J’ai enfin trouvé un désaccord entre elle et moi.
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