J'ai entendu dire que France Culture avait 50 ans. Je m'attendais à une série d'émissions, mais rien n'est venu. D'ailleurs, ce n'est pas très clair. D'après Wikipedia, France Culture aurait eu des ancêtres jusque en 46. Son nom actuel daterait du 8 décembre 63...
Je ne sais pas depuis quand j'écoute France Culture. J'ai dû commencer par les émissions matinales, peut être dans les années 80. Puis quelques émissions dans la journée. Notamment les jeux littéraires. Je dois à France Culture d'avoir découvert que je comprenais quelque chose à la philosophie. Tout s'est arrêté, je ne sais plus quand. J'ai le souvenir d'une prise de pouvoir par une équipe de gens insupportables. Qu'est-ce que je leur reprochais ? Peut-être d'avoir cédé au penchant naturel de la chaîne : son caractère anxiogène. Elle s'est fait une spécialité de la fiction misérabiliste atroce, et du sermon, que Bossuet n'aurait pas désavoué. Son nom la prête peut être à croire qu'il n'y a qu'une culture (au sens ethnologique du terme), la sienne. Danger : dérive totalitaire et impérialiste. Justement ce qu'elle dénonce chez les autres. En 2008, cherchant un stimulant pour ce blog, quelque chose qui me fasse réagir sans efforts, j'ai repris mon écoute. De même que je me suis réabonné à The Economist. Mais la chaîne avait changé. Les combattants de la vraie foi y sont moins nombreux. Ce qui demeure a quelque-chose de très français. Des moyens extraordinairement modestes, une forme d'amateurisme, mais aussi un grand sens du devoir. Cela me fait penser à la description de nos voitures par un ingénieur allemand : on ne comprend pas comment cela peut rouler. Mais ça roule, et plutôt bien.
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